Les premiers articles de la revue "L'Ange Gardien"
1902
La mère Agnès de Jésus et M. Olier (1)
La vénérable mère Agnès de Jésus, religieuse de l'ordre de Saint-Dominique, ne reçut pas seulement pour elle l'assistance visible et miraculeuse de son Ange gardien ; elle obtint encore, par ses ferventes prières, que ce céleste guide prêtât la même assistance à son fils spirituel, M. Olier, le vénéré fondateur du séminaire de Saint-Sulpice, qu'elle dirigeait par ses conseils dans la voie de la perfection.
On lit dans la vie de la mère Agnès que, pendant le temps que M. Olier passa à Pébrac, il allait souvent visiter sa mère spirituelle au monastère de Langeac. Dans de saints entretiens, la religieuse l'initiait aux secrets de l'union avec Dieu, et souvent tous deux, absorbés dans l'oraison et plongés dans une sorte d'extase, ne s'apercevaient pas que la nuit avait succédé au jour.
Cependant M. Olier devait retourner à Pébrac, dans l'obscurité par des chemins mauvais et bordés de précipices. La mère Agnès de Jésus l'avertissait alors qu'elle lui donnait pour guide son saint Ange gardien, et le jeune homme, plein de confiance, partait sans crainte, marchant avec assurance, par les nuits les plus noires, sans s'écarter jamais du meilleur chemin. M. Olier a raconté lui-même que, pendant ses courses nocturnes, il voyait son céleste gardien marcher devant lui, dissipant par sa lumière les ténèbres environnantes. Au milieu des plus violents orages, il était si bien protégé par cet Ange, qu'il ne recevait pas une goutte de pluie.
L'Ange Gardien n°10 - Février 1902 (pp. 331-332)
La mère Agnès de Jésus et M. Olier (2)
La Mère Agnès qui, pendant sa vie, avait veillé avec une si tendre sollicitude sur M. Olier qu'elle appelait son frère et son enfant, ne l'abandonna pas en mourant. Elle le confia instamment encore à son saint Ange gardien et, par ses prières, elle obtint qu'il lui continuât son assistance miraculeuse. M. Olier eut ainsi le bonheur de voir souvent ce céleste messager.
A la première apparition, il ignorait encore la mort de sa mère spirituelle. Revenant de la campagne et allant à Paris, il vit tout à coup un Ange descendre rapidement du ciel, fondre sur lui comme un aigle sur sa proie et l'environner de ses grandes ailes. Il entendit au même instant la voix de son Ange gardien qui lui adressa ces paroles. « Honore bien l'Ange qui est auprès de toi et qui t'est donné maintenant ; c'est un des plus grands qui aient été donnés à une créature sur la terre. »
Ce saint Ange lui apparut bien des fois, lui rendant toutes sortes de bons offices et lui faisant sentir par des effets miraculeux, qu'il veillait sur lui et l'entourait sans cesse de ses soins et de sa puissante protection.
L'Ange Gardien n°11 - Mars 1902 (p. 367)
Les Anges et sainte Marguerite de Cortone
Après sa conversion, sainte Marguerite de Cortone fut favorisée de plusieurs visites des saints Anges et, en particulier, de son Ange gardien. Dès la première apparition, son bon Ange l'encouragea à persévérer dans sa nouvelle vie de pénitente, par l'espérance des joies éternelles qui seraient bientôt le fruit et la récompense de ses sacrifices. Il l'invita aussi à aimer Dieu de toute la force de son âme et de toute la vivacité de son cœur. « Je ne suis pas le Seigneur, lui dit-il, mais son envoyé ; je viens préparer la demeure qu'il s'est choisie dans votre esprit et votre cœur. »
L'Ange apprit ensuite à Marguerite le fondement de toute perfection réelle et solide, l'humilité. Il répandit dans son âme de si vives lumières qu'elle se corrigea vite, même des moindres imperfections et par de généreux sacrifices, se rendit familières les plus précieuses et les plus héroïques vertus. Aussi, Notre Seigneur qui daignait souvent lui apparaître lui-même, lui recommandait-i1 d'honorer particulièrement les saints Anges, auxquels elle était redevable de si grands bienfaits.
Elle reçut surtout de continuels secours de son saint Ange gardien, qui la défendait avec un zèle infatigable contre les suggestions du démon cherchant à la décourager et à la tromper. Mais sa malice et ses ruses furent déjouées par l'assistance de l'Ange du Seigneur, et la sainte triompha toujours de cet implacable ennemi.
L'Ange Gardien n°12 - Avril 1902 (p. 403)
L’Ange du bon païen
Un jésuite missionnaire dans le Brésil, le P. Joseph Anchiéta, célèbre par sa sainteté et les miracles qu'il a opérés, se sentit un jour attiré par une force surnaturelle dans une forêt. A peine y eut-il pénétré qu'il aperçut un vieillard d'un aspect vénérable, paraissant sur le point de mourir.
Quelle ne fut pas sa surprise, en voyant cet homme se lever à son approche, venir à lui avec joie et l'embrasser en lui disant : « Vite, vite, Père, car je vous attends depuis longtemps ! » Il ne put en dire davantage et s'affaissa, épuisé par les efforts qu'il venait de faire.
De plus en plus surpris, le P. Anchiéta lui prodigua des soins d'abord, et ensuite lui demanda le motif de sa présence dans cette contrée déserte. Le vieillard lui apprit qu'il avait quitté sa tribu par une impulsion dont il ne pouvait se rendre compte, et, qu'arrivé à cet endroit, après plusieurs jours de marche, il s'était trouvé dans l'impossibilité d'aller plus loin. Mais il était persuadé de ne pas mourir avant d'avoir vu l'homme qui, d'après une voix intérieure, devait lui révéler de bien grandes choses.
Le missionnaire l'interrogea sur sa vie passée ; il la trouva si pure qu'il demeura convaincu de l'innocence de ce bon vieillard, fidèle observateur de tous les préceptes de la loi naturelle, et possédant sur les choses spirituelles des connaissances très extraordinaires chez un homme qui n'avait jamais eu aucune communication avec des chrétiens. Il ne douta pas que ce païen ne dût toutes ces grâces aux soins et au zèle de son saint Ange gardien, et que lui-même n'eût été conduit, par les pressantes inspirations de ce céleste messager, pour administrer le baptême à ce bon vieillard. Il le baptisa donc avec de l'eau que la pluie avait amassée dans de larges feuilles d'arbres ; il lui donna le nom d'Adam.
Rayonnant de bonheur, le vieillard leva les yeux et les bras vers le ciel, reçut avec une sainte effusion de cœur la bénédiction du missionnaire et rendit le dernier soupir. Son âme se sépara doucement de son corps et s'envola radieuse vers les demeures éternelles, dont son céleste gardien venait de lui ouvrir les portes, par ses inspirations et son dévouement.
L'Ange Gardien n°1 - Mai 1902 (p. 8)
Un prince dans un précipice des Alpes
Les saints Anges protègent d'une manière spéciale les âmes dévouées à l'adorable Eucharistie. L'exemple suivant en est une preuve frappante.
Maximilien d'Autriche poursuivant un jour, à la chasse, une biche sauvage, roula jusqu'au fond d'un affreux précipice des Alpes. Quand, après un jour et une nuit de recherches, sa suite et ses compagnons surent où était le prince, entendant ses appels désespérés, ils essayèrent en vain tous les moyens en leur pouvoir de le retirer du précipice. La grande inégalité du rocher, tantôt creux, tantôt bombé, ne permettait même pas à une corde d'arriver jusqu'au pauvre captif.
Après deux jours passés dans cette situation désespérante, le jeune prince eut la pieuse idée de recourir à des sauveurs plus puissants que les hommes, ou du moins il voulut adorer encore une fois Jésus dans le sacrement de son amour. Il recueillit toutes ses forces pour crier à ses amis consternés d'aller prier le curé de l'église la plus voisine d'apporter le Saint-Sacrement sur le sommet du rocher, afin qu'il pût au moins adorer et recevoir la bénédiction de Celui qu'il désirait ardemment d'avoir pour viatique dans ce grand voyage du temps à l'éternité, qu'il croyait si près de faire.
Ses pieux désirs furent exécutés. Un prêtre mit la sainte Eucharistie dans l'ostensoir et, suivi des serviteurs, des mais désolés de Maximilien, monta sur le sommet du rocher et présenta le Saint-Sacrement à la vénération du malheureux prince, qui, à genoux au fond de l'abîme, adora avec une foi vive et un ardent amour son Dieu caché sous les voiles eucharistiques.
Dieu récompensa la foi et la piété du jeune prince en envoyant un des Anges à son secours. Pendant que Maximilien adorait le Saint-Sacrement, il vit à côté de lui un jeune homme habillé à la façon des montagnards, qui traçait sans difficulté un sentier à travers les crevasses du rocher. « Reprenez courage, dit-il au prince, et ne craignez plus ; Dieu m'a confié la mission de vous sauver. »
Plein de reconnaissance, Maximilien suivit avec confiance le céleste libérateur et, peu de temps après, il était sorti du précipice qui devait être son tombeau. A peine le prince fut-il avec ses amis qui le félicitaient de sa délivrance inespérée, que le jeune libérateur disparut et que toutes les recherches furent infructueuses pour le retrouver. Chacun demeura alors convaincu que c'était un Ange qui avait délivré le prince, en récompense de sa piété et de sa foi au divin Sacrement.
Pour perpétuer la mémoire d'un événement si remarquable, on plaça une statue colossale du Sauveur sur le sommet du rocher du haut duquel le Saint-Sacrement avait été présenté aux adorations de Maximilien.
L'Ange Gardien n°2 - Juin 1902 (pp. 42-43)
Les Anges portant secours à un mourant
Dans la vie de saint Philippe de Néri, nous trouvons un frappant exemple de l'intervention des saints Anges contre les tentatives du démon pour perdre les âmes.
Un pauvre musicien nommé Sébastien, un des pénitents de saint Philippe, tomba malade à Rome. La perte de cette âme vertueuse eût été une belle victoire pour Satan ; aussi essaya-t-il tous les moyens en son pouvoir de faire douter le malade de son salut. Il y réussit.
Sébastien, frappé de terreur, se laissa aller au désespoir : « Malheureux que je suis, s'écria-t-il, mieux eût valu ne pas naître ! J'ai perdu tout espoir. Je serai plongé dans les flammes de l'Enfer. Je suis maudit ! »
Deux heures durant, il se lamenta de cette façon sans pouvoir être consolé. Les amis venus l'assister envoyèrent chercher le curé de la paroisse ; mais Sébastien refusa de le voir et de l'écouter. Il lui tourna le dos avec dédain, disant qu'il était irrémissiblement perdu et ne pouvait plus espérer être sauvé.
Sas amis étaient navrés de douleur et ne savaient comment le réconforter. Ils songèrent à faire appel à saint Philippe de Néri. Le saint accourut, et, du seuil de la porte demanda à haute voix, de façon que chacun l'entendit : « Qu'y a-t-il ? » C'était son exclamation habituelle.
Il se dirigea vers le lit, posa sa main sur la tête du malade et dit : « N'ayez pas peur. » Sébastien s'apaisa immédiatement et s'exclama : « Le P. Philippe chasse le diable ; le diable s'enfuit, quel merveilleux pouvoir que celui du P. Philippe ! Vive le Christ ! Vive Philippe qui m'a sauvé de l'Enfer ! »
Sa joie débordant, il se mit à réciter des hymnes et en particulier celle qui commençait ainsi : «Jésus ! Jésus ! Jésus ! que chacun fasse appel à Jésus ! » Puis il leva les mains et les yeux au ciel en s'écriant : «Voyez les Anges ! Voyez les Archanges ! » et il nomma un à un tous les chœurs des Anges.
Ce fut un étonnement, car son ignorance était profonde et il avait toujours ignoré leurs noms. Peu après, Sébastien rendit son âme à Dieu entre les bras de saint Philippe.
L'Ange Gardien n°3 - Juillet 1902 (p.79)
Les saints Anges, protecteurs des mourants
Sainte Élisabeth, religieuse de l'ordre de Cîteaux en Allemagne, était souvent favorisée des apparitions de son Ange gardien. Un jour, assistant une religieuse qui était sur le point de mourir, elle vit deux Anges, qui, par leur seule présence, mirent en fuite des démons en observation près du lit de la malade, cherchant avec une malice infernale tous les moyens de nuire à son âme. Les deux esprits célestes gardèrent la malade jusqu'à sa mort ; ils ne disparurent qu'en emportant son âme au Paradis.
Pendant que les religieuses étaient en prières autour de la défunte, Elisabeth vit un autre Ange d'une beauté merveilleuse demeurer constamment dans la cellule jusqu'au moment où le corps fut transporté à l'église du monastère. Elle le vit encore pendant les funérailles et sur son tombeau.
Cette vision nous montre la tendre sollicitude des bons Anges pour les mourants ; elle nous prouve aussi qu'ils veillent même sur la dépouille mortelle des amis et des serviteurs de Dieu.
Prions tous les jours les saints Anges de nous assister au moment de notre mort, de nous protéger et de nous défendre contre la malice et les derniers efforts des ennemis de notre salut.
L'Ange Gardien n°4 - Août 1902 (p. 114)
Sainte Brigitte et son Ange gardien
Sainte Brigitte, vierge d'Ecosse et disciple de saint Patrice, voyait fréquemment son Ange gardien sous une forme sensible, offrant à Dieu, nuit et jour, ses prières, ses bons désirs, toutes ses œuvres pieuses, et lui rapportant ensuite les grâces dont elle avait besoin et qu'elle demandait à Dieu par l'intercession de son céleste protecteur.
Non seulement cette sainte voyait son bon Ange, mais elle l'entendait chanter les louanges du Seigneur, et sa voix céleste était si ravissante qu'elle la faisait tomber en extase. Elle lui devait encore la faveur d'assister aux saints sacrifices qui se célébraient dans les lieux les plus éloignés.
La sainte dut la vie et celle de toute sa famille au zèle et à la charité de ce vigilant gardien. Une nuit, elle fut éveillée par son saint Ange qui l'avertit de l'approche de malfaiteurs qui avaient dessein d'incendier la maison de ses parents et d'en égorger tous les habitants. Elle se leva aussitôt, avertit son père et eut ainsi le bonheur de sauver toute sa famille.
Une autre fois, elle pria son bon Ange de bénir un verre d'eau qu'elle donnait à un lépreux. L'Ange communiqua à l'eau le goût du breuvage que désirait le malade, c'est-à-dire le goût d'une liqueur faite de miel, de vin et de lait.
Ceci nous montre avec quelle bonté les saints Anges secondent les pieux désirs des âmes qui exercent la charité envers les pauvres et les malades.
L'Ange Gardien n°5 - Septembre 1902 (p. 151)
Relation de Marie Lataste
Les écrits de Marie Lataste relatent un exemple très intéressant sur la manière dont l'Ange gardien lutte contre le démon :
Il me sembla, dit-elle, qu'une voix cherchait à se faire entendre dans mon cœur et à me parler de choses élevées. Aussitôt le trouble s'empara de mon âme, et craignant une illusion, je me hâtai de me réfugier auprès de Jésus, le conjurant de ne pas permettre que je fusse trompée. Avec les yeux de mon âme, je vis Satan furieux de n'avoir pu me tromper. « Ma fille, me dit Jésus, voici l'heure du combat. » Mon cœur commença de battre avec violence. « Quoi ! ajouta le Sauveur, es-tu effrayée, ô enfant timide ? »
Lorsque Jésus eut prononcé ces mots, je me vis entourée d'une multitude de spectres honteux à voir. J'éprouvai une peine telle que je ne saurais l'exprimer. La tentation devint de plus en plus violente. Ma force augmenta à proportion. Je résistai toute seule, car mon Ange se retira un peu loin pour m'observer. Je continuai à résister et, pleine de mépris pour mes ennemis, je protestais hautement que je mourrais plutôt que d'offenser mon Dieu. Pendant cette lutte, je chantai quelques versets du cantique : Le monde en vain par ses biens et ses charmes, etc., choisissant les paroles les mieux appropriées.
Après quelques instants de conflit, j'eus recours à Jésus et le priai de délivrer mon esprit de ces images impures qui cherchaient à souiller mon âme. Mes ennemis ne se tinrent pas pour battus ; bientôt ils revinrent à la charge. Vains furent leurs efforts, car mon Ange les repoussa vigoureusement avec la baguette qu'il tenait à la main. Je ne combattis plus, mon Ange combattit pour moi.
Au moment de ma prière du soir, ces spectres effrayants revinrent en plus grand nombre ; mais pour m'aider à calmer mon esprit, une multitude d'Anges vinrent se ranger en cercle autour de moi. Jamais je ne priai mieux qu'en ce moment-là.
La tentation dura encore quelques jours et prit diverses formes. J'étais tentée d'orgueil, de sensualité, de gourmandise, et chaque fois mon Ange chassait le démon, soit par un coup de baguette, soit par une menace ; un regard même suffisait pour le mettre en fuite. En voyant cette faiblesse du démon, j'étais portée à rire ; mon Ange m'en empêcha en plaçant sa main sur ma bouche. Alors j'entendis mon Ange et le démon se disputer à mon sujet. Le démon dit :
- Je veux l'avoir.
- Tu ne l'auras pas, répondit mon Ange.
- Je la prendrai malgré vous.
- Je t'empêcherai de la prendre.
- Vous retournez au ciel, je veux me saisir d'elle.
- Le Seigneur m'a commandé de veiller sur elle, je dois lui obéir.
- Que me fait votre obéissance ? Coûte que coûte, je veux l'avoir en mon pouvoir.
- Le Seigneur l'a prise sous sa protection. Qui es-tu donc, orgueilleux révolté, pour essayer de la ravir ?
- J'emploierai tous les moyens, et la force et l'artifice.
- Tu n'auras de pouvoir sur elle qu'autant que le Seigneur t'en donnera.
- Je veux la vaincre.
- Je la soutiendrai.
- Je veux troubler sa paix.
- Tu peux essayer, tu ne réussiras pas.
- Je l'aurai, sinon durant sa vie, au moins à l'heure de la mort.
- Sa mort te mettra en fuite.
- Je veux l'avoir en ce moment même.
- Retire-toi à l'instant.
Alors, ajoute Marie Lataste, le démon se retira plein de malice, et mon Ange resta avec moi.
Cet exemple nous montre avec quelle charité, avec quelle sollicitude notre Ange gardien veille sur chacun de nous, pour nous préserver de tout danger, et principalement pour nous aider à combattre les ennemis de notre salut. Pour mieux nous assurer sa protection et son secours durant notre périlleux pèlerinage ici-bas, nous devons l'aimer, respecter sa présence, nous recommander souvent à lui et suivre ses inspirations.
L'Ange Gardien n°6 - Octobre 1902 (pp. 186-187)
Sainte Françoise et les Anges
Peu de saintes eurent avec les Anges des rapports aussi continuels et aussi intimes que sainte Françoise romaine. Indépendamment de son Ange gardien qui lui apparaissait souvent, un Archange tutélaire ne la quittait jamais et se montrait à elle sous une forme visible.
Un jour, elle fut conduite en esprit par l'Archange Raphaël dans le purgatoire pour y contempler la diversité des peines infligées aux saintes âmes qui y sont détenues selon leur culpabilité et la nature des fautes qu'elles avaient à expier. Elle vit leurs Anges gardiens monter de ce lieu de souffrance vers le ciel, et offrir au Seigneur les sacrifices, les prières et les bonnes œuvres que les parents ou amis de ces âmes accomplissaient sur la terre en leur faveur. Dieu remettait alors aux Anges des grâces proportionnées aux mérites des dons offerts, pour les appliquer eux-mêmes aux âmes souffrantes, en diminuant leurs peines.
Ayons une tendre compassion pour les souffrances des âmes du purgatoire ; ne laissons passer aucun jour sans offrir pour elles quelques prières et quelques bonnes œuvres. Notre bon Ange inscrira ces pieuses offrandes sur le Livre de Vie, pour nous en faire bénéficier à l'heure de notre mort.
L'Ange Gardien n°7 - Novembre 1902 (p. 222)
Saint Louis Bertrand et les Anges
Le jour de la sépulture de saint Louis Bertrand, dominicain, le bienheureux Pierre Nicolas, religieux de l'ordre de Saint-François, eut une longue extase dans laquelle il put contempler la gloire dont jouissait déjà dans le ciel ce fidèle et ardent ami de Dieu. Ses mérites, ses éminentes vertus l'avaient élevé jusqu'au chœur des Séraphins.
A son entrée dans le ciel, saint Louis Bertrand s'était présenté au chœur des Anges qui, après l'avoir félicité, lui dirent : "Montez plus haut, plus haut !" Les Archanges l'accueillirent aussi avec une grande joie et l'invitèrent, comme les Anges, à monter encore dans les glorieuses milices célestes. Il en fut de même dans les autres chœurs, jusqu'à ce que l'âme du saint arrivât à celui des Séraphins. Ces bienheureux Esprits lui ouvrirent leurs rangs avec allégresse et la conduisirent, en chantant un hymne d'action de grâces, au trône qui avait été préparé parmi eux.
Réveillons notre ferveur par la pensée des biens du ciel. Quand la vertu nous paraît pénible, quand un sacrifice nous coûte, souvenons-nous de la magnifique récompense qui sera le prix de quelques passagères violences.
L'Ange Gardien n°8 - Décembre 1902 (pp. 257-258)
Depuis 1891, la revue "L'Ange Gardien" créée et dirigée par les Clercs de Saint-Viateur, fait connaître et aimer tous les saints Anges.
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