Les premiers articles de la revue "L'Ange Gardien"
1899
Les deux Anges de saint François de Sales
Saint François de Sales expliquait un petit procédé d'oraison, à une jeune pensionnaire, Marie-Aimée, qui fut plus tard une des premières religieuses de la Visitation, et lui notait avec soin les embûches que le démon commençait à lui tendre. Durant ce saint et aimable entretien, Marie-Aimée se sentait toute saisie de la présence de Dieu et des Anges.
Le saint évêque s'aperçut de son émotion inaccoutumée et lui en demanda la cause. Elle répondit en toute simplicité qu'elle se croyait être au milieu des esprits bienheureux.
« N'en doutez nullement, ma fille, reprit saint François. Dieu et les Anges sont ici pour se réjouir des bonnes résolutions que nous prenons ensemble et pour les confirmer. II faut que vous sachiez que Dieu m'a donné deux Anges pour me secourir ; celui de François de Sales m'assiste régulièrement quand il s'agit de la correction, de l'amendement, du bien et du progrès de mon âme ; et celui de l'évêque de Genève m'assiste, quand je travaille pour le bien des âmes qui me sont confiées. A cette heure, ma chère fille, je sens fort bien que mes deux Anges m'assistent, parce que, travaillant pour votre bien, je travaille aussi pour le mien propre. »
L'Ange Gardien n°10 - Février 1899 (p.329)
Les Anges conduisent les âmes au ciel
Les Actes des saints relatent grand nombre de cas, où l'on a vu les Anges conduire les âmes au ciel.
Au moment où le pieux Leviane se disposait à rendre les derniers devoirs à l'évêque saint Constance, il se vit enveloppé tout à coup d'une éclatante lumière qui l'effraya d'abord. « Ne craignez point, lui dit aussitôt une voix douce et rassurante ; voyez plutôt. » Et Léviane vit les chœurs joyeux des Anges portant l'âme du pieux pontife vers le trône éternel de Dieu.
A la mort de saint Paul ermite, une multitude de ces esprits bienheureux accoururent pour le recevoir. L'abbé saint Euthyme reçut la même faveur. Pour saint Henri, ermite anglais, les Anges chantèrent le cantique d'action de grâce, et en conduisant au céleste séjour l'âme de sainte Secondine, leurs chœurs répétèrent avec des transports de joie : « Voici venir l'épouse du Christ. »
L'Ange Gardien n°12 - Avril 1899 (p.403)
L'Ange de sainte Françoise Romaine
Un trait admirable emprunté à la vie de sainte Françoise Romaine. Son enfant, mort depuis un an, lui apparut dans une éclatante lumière, en compagnie d'un Ange du ciel et lui dit : « Ma mère, je suis parmi les esprits du deuxième chœur de la première hiérarchie, comme l'Ange que vous voyez ici, plus resplendissant que moi, et qui occupe dans le même chœur un degré beaucoup plus élevé. Dieu vous envoie cet Ange pour être près de vous pendant votre vie. » A ces mots, la vision disparut, mais l'Ange resta auprès de la bienheureuse.
L'éclat de la lumière qu'il projetait était tel que la servante de Dieu ne put jamais le regarder en face. « Quand je voulais, dit-elle, le fixer un instant, il m'arrivait comme lorsqu'on arrête ses regards sur le soleil en plein midi. »
L'Ange se tenait constamment à sa droite. Elle voyait en lui, ainsi que dans un miroir, et la pureté de la nature angélique et sa propre indignité. Il l'accompagnait partout, dans son oratoire, dans les rues, à l'église. Si quelqu'un se rendait coupable d'un péché en présence de la sainte, l'esprit céleste se voilait aussitôt la face. Arrivait-il que Françoise s'impatientât ou tombât dans quelque défaut, l'Ange disparaissait immédiatement jusqu'à ce qu'elle se fût humiliée et repentie.
Françoise voyait plus distinctement son divin compagnon, lorsqu'elle priait, était tentée, ou parlait à son confesseur. L'Ange pria avec elle durant tout le reste de sa vie, et à l'heure de sa mort il parut redoubler de ferveur, chantant les louanges de Dieu avec une joie incomparable, et se réjouissant d'avance de pouvoir présenter à Dieu cette âme si pleine de mérites.
L'Ange Gardien n°1 - Mai 1899 (p.6)
Vision d'un religieux
Dorothée, l'une des lumières de la vie ascétique, disait à ses disciples : « Je connais un saint religieux qui vit un Ange, à l'église, pendant l'office divin. Il portait un vase plein d'une liqueur sacrée dont il marquait en général les religieux et même la place de quelques religieux absents ; mais il passa devant quelques rangs sans s'arrêter.
Ne comprenant pas la raison de cette préférence, le bon Père le conjura de lui dire ce qu'il avait fait par cette cérémonie. « J'ai été envoyé, répondit le céleste Messager, pour marquer ceux qui apportent au service divin les dispositions et l'attention convenables. J'ai aussi marqué la place de ceux qui légitimement dispensés, n'ont pu suivre les bons désirs de leur cœur en venant à l'église chanter la gloire de Dieu ; ils s'unissent d'intention à ceux qui s'y trouvent et ont le même mérite qu'eux. Il n'en est pas ainsi de ceux qui n'apportent pas des dispositions convenables à la récitation de l'office ou qui s'en absentent par leur faute. Pour ceux-là, je n'ai rien pour eux. »
Cherchons à mériter que notre bon Ange nous voie toujours parmi ceux qui s'appliquent à bien servir Dieu, unique objet de nos affections et de nos désirs.
L'Ange Gardien n°2 - Juin 1899 (p.41)
Belle réponse de saint François de Sales
Une pauvre enfant de la Savoie, Anna Lacoste, simple, naïve, mais favorisée des dons surnaturels de la grâce, était servante dans un hôtel de Genève, où elle vit un jour saint François de Sales. Désirant ardemment s'entretenir avec le saint évêque, elle alla le trouver dans son appartement, se jeta à ses genoux et lui ouvrit son âme candide.
Le serviteur de Dieu, touché de trouver tant d'innocence et de vertu dans le foyer même de l'hérésie, lui donna l'absolution, et lui demanda si elle ne serait pas bien aise de faire la sainte Communion.
- Hélas ! Monseigneur, s'écria la pauvre fille, ce serait bien là ma grande joie et ma consolation ; mais comment faire dans un pays où il n'est même pas permis de célébrer le saint sacrifice de la Messe ?
Le saint évêque tira alors de sur son cour une petite boîte en argent dans laquelle il portait toujours la sainte Eucharistie, pour les besoins spirituels des malades qu'il rencontrait dans ses voyages.
Anna Lacoste tombe aussitôt à genoux, mais tandis qu'elle se prépare avec ferveur à recevoir son Dieu, un scrupule lui traverse l'esprit : « Monseigneur, s'écrie-t-elle, comment pouvez-vous me communier ? Vous n'avez pas de clerc. - Ma fille, reprit avec un doux sourire saint François de Sales, mon bon Ange qui est ici, entre vous et moi, et le vôtre qui est à vos côtés, nous serviront de clercs. Aussi bien est-ce l'office des Anges d'assister autour de la sainte Table. »
L'Ange Gardien n°3 - Juillet 1899 (p.77)
Hommages des Saints Anges à Marie
Un frère convers de Clairvaux gardait les troupeaux du monastère pendant la nuit qui précédait la fête de l'Assomption. Ne pouvant assister à l'office de nuit, il s'associait en esprit à ses frères qui chantaient dans l'église les louanges de Marie, s'agenouillait en plein champ et récitait pieusement la Salutation angélique tout le temps de l'office.
Sa prière partait du fond de son cœur et montait sans obstacle vers les cieux, jusqu'au trône de Marie qui, voyant la foi et la confiance de son humble serviteur, le favorisa d'une vision bien consolante.
Une céleste clarté enveloppa tout à coup l'église, et le bon frère vit, du milieu des champs où l'obéissance le retenait, un grand nombre d'Anges envoyés par leur auguste Reine dans l'église du monastère, pour recueillir les prières des religieux et les déposer ensuite au pied de son trône. Le bonheur qui rayonnait sur le visage des Anges et la joie toute divine avec laquelle ils transmettaient à la Mère de Dieu les hommages de leurs frères de la terre, ravirent l'humble religieux qui s'empressa de raconter à saint Bernard ce qui lui était arrivé.
Le saint abbé avait eu révélation de la faveur miraculeuse dont le frère avait été l'objet, et fit part à sa communauté de cette vision, pour montrer aux religieux quelle céleste affection la Reine des Anges et les Anges eux-mêmes donnaient au monastère.
L'Ange Gardien n°4 - Août 1899 (pp.113-114)
Conversion du tribun Quirin
C'est à l'intervention d'un Ange que le tribun Quirin dut sa conversion et plus tard la palme du martyre. Le pape saint Alexandre et son disciple Hermès avaient été incarcérés pour la foi, mais dans des cachots différents. Après de vaines instances pour déterminer Hermès à abjurer, Quirin entra dans une grande colère contre saint Alexandre.
« Eh bien ! dit-il ironiquement à Hermès, si cet homme qui vous a séduit et dont je vais tripler les chaînes se rend ici près de vous pour l'heure du souper, moi aussi je croirai. »
Or, le soir même, un Ange apparut à saint Alexandre et lui dit : « Suivez-moi. » Aussitôt les chaînes tombèrent de ses mains. L'Ange, portant une torche, s'approcha d'une fenêtre qu'il ouvrit, et conduisit le saint pontife auprès de Hermès, dans la maison de Quirin, toutes les portes étant fermées.
Quirin fut saisi d'une frayeur mortelle en voyant les deux saints captifs priant ensemble, les mains étendues vers le ciel, et un Ange tenant une torche au milieu d'eux.
- « Puisque tu as demandé ce miracle pour croire, dirent-ils au tribun, le voilà ; crois donc, car ce n'est pas pour nous faire évader que cet Ange nous a déchargés de nos chaînes. Demain, tu nous en retrouveras chargés comme nous l'étions tout à l'heure. »
Quirin, interdit, voulut laisser la porte ouverte en sortant : « Fermez-la, » lui dirent les captifs. Le tribun la ferma et se rendit quelques instants après à la prison d'Alexandre où il retrouva le saint vieillard.
II ne tarda pas à reconnaître la divinité d'une religion qui se soutenait par des miracles si éclatants. Saint Alexandre l'instruisit, le baptisa, et lui mérita la palme du martyre.
L'Ange Gardien n°5 - Septembre 1899 (p.151)
Sollicitude des Anges pour les âmes du Purgatoire
Notre-Seigneur apparut un jour à la bienheureuse Marguerite de Cortone et lui dit : « Vous m'avez prié avec instance pour trois défunts ; je vous annonce que je viens de leur envoyer des Anges pour les consoler dans ce lieu d'expiation où ils souffrent les plus cruelles douleurs. »
Il ne faut donc pas s'étonner si, comme on le lit dans la Vie du Bienheureux Godefroy Cappenberg, ils firent éclater leur joie en conduisant en purgatoire l'âme d'un chrétien dont le salut avait inspiré de grandes craintes.
Un fait rapporté dans les Actes des saints nous montre toute leur sollicitude. Ils érigèrent de leurs propres mains, dans un cimetière oublié, une croix qui devint célèbre par les miracles qui s'opérèrent en cet endroit. Les fidèles, attirés en foule, en prirent occasion pour prier pour les trépassés, et ainsi la pieuse industrie des Esprits célestes délivra plusieurs âmes du purgatoire, et contribua au soulagement d'une infinité d'autres.
L'Ange Gardien n°6 - Octobre 1899 (pp.186-187)
Les Anges gardiens au moment de la mort
Nous lisons dans la vie des saints de nombreux exemples de l'assistance donnée par les Anges aux chrétiens moribonds.
La veille de sa mort, l'abbé saint Maxime fut visité par son Ange gardien qui lui dit très affectueusement : « Me voici ; c'est moi qui vous conduis par la main jusqu'à présent ; ne craignez rien, je suis près de vous pour vous assister au moment de la consommation du sacrifice de votre vie. Demain, je vous conduirai au ciel. Saint Michel viendra à votre rencontre, entouré d'une légion d'Anges chantant les hymnes de la victoire. Ils accueilleront avec bonheur votre âme et l'introduiront dans la paix du Seigneur et dans la société des bienheureux. »
Toutes les personnes qui assistèrent à la mort du saint, entendirent en effet les plus ravissantes harmonies. Des choeurs angéliques chantaient son entrée triomphale au ciel.
Saint Tite, l'apôtre de Crète, eut aussi le bonheur d'être visité et consolé par un Ange à son dernier soupir. L'esprit céleste le couvrit de ses ailes resplendissantes, et le visage de l'apôtre rayonna d'une lumière surnaturelle.
Voici, entre mille autres, un trait admirable de cette si précieuse assistance. Un pieux personnage, atteint d'une affreuse maladie qui décomposait ses chairs, se vit successivement abandonné par tous ceux qui le soignaient, à cause de l'infection qu'exhalaient ses plaies. A peine le dernier infirmier étaitil sorti qu'il entendit une délicieuses symphonie du côté de la maison du malade. Pour mieux en jouir, il se rapprocha du lieu d'où partaient ces chants merveilleux et il vit la maison et surtout la chambre du moribond étincelante d'une clarté céleste. Il voulut en toute hâte reprendre son poste, mais ce fut trop tard. Le saint homme venait d'expirer, et des Anges brillants comme des soleils, parurent dans l'air emportant son âme bienheureuse.
L'Ange Gardien n°7 - Novembre 1899 (p.221)
Depuis 1891, la revue "L'Ange Gardien" créée et dirigée par les Clercs de Saint-Viateur, fait connaître et aimer tous les saints Anges.
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