« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. » (Mt 18, 10) |
Dans un sermon prononcé lors de la fête des saints Anges gardiens, Bossuet décrit assez pertinemment leur va-et-vient : créés (comme nous) par la grâce de Dieu et participant de sa splendeur, ils demeureraient dans les cieux si un instinct de charité ne leur dictait de descendre sur la terre pour témoigner à nos âmes paumées des félicités dont ils jouissent. Puis ils remontent, aspirés naturellement par leur nature, avec sous leurs ailes de longs courriers, des missives timbrées d'un peu partout : nos prières. Car « désirant honorer la miséricorde qui a été exercée sur eux, ils s'empressent de l'exercer sur les autres ». La même charité « nous fait monter, elle fait descendre les anges ; elle nous trouve au milieu des biens corruptibles, elle trouve les esprits célestes unis immuablement au bien éternel : elle se met entre les deux, et tend la main aux uns et aux autres ». On ne saurait mieux dire, et cependant je suis plus intimement convaincu par l’approche du cardinal Newman (saint John Henry Newman, canonisé le 13.10.19 - A.C.) : « Je les considérais comme les causes réelles du mouvement, de la Lumière, de la vie, et de ces principes élémentaires de l'univers physique qui, présentés à nos sens dans leurs développements, nous suggèrent la notion de causes et d'effets, et de ce qu'on appelle les lois de la nature. En somme, les anges sont comme l'interface du réel, l'élan surnaturel soutenant, soulevant, irradiant le moindre élément de la Création. (...) Chacune des scènes splendides de la nature est l'ondulation des robes de ceux dont les visages contemplent Dieu. » Denis Tillinac, Dictionnaire amoureux du catholicisme, Plon, 2011. |