Présentation et mise en garde
Les saintes images
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Suivant la doctrine divinement inspirée de nos saints Pères et la tradition de l'Eglise catholique, dont nous savons qu'elle est la tradition de l'Esprit Saint qui habite en elle, nous définissons en toute certitude et justesse que les vénérables et saintes images, tout comme les représentations de la Croix précieuse et vivifiante, qu'elles soient peintes, en mosaïque ou de quelque autre matière appropriée, doivent être placées dans les saintes églises de Dieu, sur les ustensiles et vêtements sacrés, sur les murs et les tableaux, dans les maisons et dans les chemins, aussi bien l'image de notre Seigneur, Dieu et Sauveur, Jésus-Christ, que celle de notre Dame, la toute pure et sainte Mère de Dieu, des saints anges, de tous les saints et des justes (1).
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«La beauté et la couleur des images stimulent ma prière. C'est une fête pour mes yeux, autant que le spectacle de la campagne stimule mon coeur pour rendre gloire à Dieu (2).» La contemplation des icônes saintes, unies à la méditation de la Parole de Dieu et au chant des hymnes liturgiques, entre dans l'harmonie des signes de la célébration pour que le mystère célébré s'imprime dans la mémoire du coeur et s'exprime ensuite dans la vie nouvelle des fidèles.
1. : Cc. Nicée II : Denzinger-Schönmetzer 600.
2. : S. Jean Damascène, imag. 1,27.
Catéchisme de l'Eglise catholique, Mame-Plon, Paris, 1992.
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Mise en garde
Comme l'on comprend que certaines représentations charnelles de l'ange puissent détourner les chrétiens de la dévotion aux anges ! Les angelots charnus ou mignons de nos églises sont une odieuse caricature des anges, tout comme les Vierges mignardes ou doucereuses sont une pauvre représentation de la Mère de Dieu. A quel point ces anges mièvres diffèrent des apparitions angéliques rapportées par Daniel ou par l'auteur de l'Apocalypse !
[...]
Par la voix du Concile de Fermo (1726) l'Eglise dut mettre en garde contre les périls de la beauté lascive de certaines oeuvres d'art représentant les anges. A l'opposé, on a relevé combien les anges des cathédrales gothiques et ceux de Fra Angelico incitent à la prière. "La dévotion aux anges s'alimente forcément au contact de pareilles oeuvres. Rien qu'à les contempler, nous nous sentons plus purs, plus désireux de voir et d'aimer Dieu." (1)
(1) : Joseph Duhr s.j., article "Anges" du Dictionnaire de spiritualité.
Georges Huber, Mon ange marchera devant toi, Editions Saint-Paul, Paris-Fribourg, 1970.
L'art et les Anges
La création artistique [...] a des caractères angéliques. C'est ce qui explique aussi son extraordinaire ambiguïté. Sa beauté a quelque chose d'absolument fascinant, mais risque précisément de devenir l'objet d'une sorte d'idolâtrie. Et c'est ce qui fait que le domaine de l'art est un domaine qui est directement en rapport avec ce domaine de l'angélologie et de la démonologie. Quand Gide dit qu'il n'y a pas d'oeuvre d'art sans participation du démon, il dit à mon avis quelque chose de parfaitement juste, en ajoutant avec une participation du démon ou de l'ange. C'est-à-dire que la faute de Gide, c'est de n'avoir vu que l'aspect diabolique de l'art, et de ne pas avoir vu que l'art a avant tout un aspect angélique.
Jean Daniélou, Anges, démons et êtres intermédiaires, Alliance mondiale des religions, Paris, 1969.
Dans chaque chose que nous appelons une épreuve, un chagrin, ou un devoir, se trouve, croyez-moi, la main de l'ange.
Fra Angelico |
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