Les premiers articles de la revue "L'Ange Gardien"
1901
Révélations de la vénérable Marie d'Agreda
La vénérable Marie d'Agreda rapporte dans ses révélations que Dieu, après avoir ordonné aux Anges d'adorer le Verbe incarné et de le servir, leur commanda aussi de reconnaître pour leur souveraine la Vierge bénie, dans le sein de laquelle son Fils unique s'unirait à la nature humaine ; qu'il leur fit connaître que cette femme bénie entre toutes les femmes serait la Reine du ciel et de la terre, et qu'elle surpasserait toutes les créatures angéliques et humaines par l'éminence des dons de la grâce et de la gloire dont elle serait comblée.
Les bons Anges se soumirent à cet ordre du Seigneur et redoublèrent d'humilité pour exalter la puissance et les ordres du Très-Haut. Mais l'orgueil et la présomption de Lucifer grandirent devant ce mystérieux précepte ; il ambitionna pour lui-même l'honneur d'être le chef de tout le genre humain et de toutes les hiérarchies angéliques, et repoussa avec d'horribles blasphèmes l'idée de se voir inférieur à la Mère du Verbe incarné.
L'audacieuse présomption de l'Ange rebelle irrita tellement le Seigneur, qu'à l'heure même il lui fit entendre cette terrible menace qu'il renouvela plus tard, après la chute de notre premier père : « Cette femme que tu n'as pas voulu honorer t'écrasera la tête. Si la mort entre dans le monde par ton orgueil, l'humilité de cette femme y fera entrer le salut et la vie, et je prendrai dans la race du Fils et de la Mère ceux qui doivent jouir des récompenses et des couronnes que tu as perdues ainsi que tes complices. »
Demandons la vertu d'humilité par l'intercession de Marie, la glorieuse Mère du Verbe incarné.
L'Ange Gardien n°9 - Janvier 1901 (p.295)
L'Ange de sainte Christine
Sainte Christine, née à Ténérande en Flandre, de parents païens, fut élevée par eux dans toutes les erreurs et les superstitions de l'idolâtrie. Cependant elle vivait dans une grande pureté d'âme et de corps, et son cœur était rempli d'une tendre charité pour les pauvres.
Cette pureté, cette charité attirèrent sur elle les miséricordes de Dieu. Un jour, son Ange gardien lui apparut sous la figure d'un pauvre et lui demanda l'aumône au nom de Jésus-Christ. La jeune vierge, entendant ce nom pour la première fois, voulut connaître ce qu'était Jésus-Christ, et alors l'Ange l'instruisit sur la religion chrétienne et la conduisit, sur son désir, auprès d'un saint prêtre qui lui enseigna les vérités de la foi, et la baptisa en lui donnant le nom de Christine, sous lequel on la vénère dans l'Eglise.
Christine, docile aux conseils du saint prêtre, se fixa dans le lieu où elle était devenue enfant de Dieu, et y vécut, avec d'autres vierges, dans une grande sainteté que Dieu récompensa par le don des miracles.
L'Ange Gardien n°11 - Mars 1901 (pp.367-368)
Vocation révélée par un Ange
Saint Elzéar, comte français, désirait ardemment se retirer dans une solitude, mais il entendit son Ange gardien lui dire d'une voix très distincte : « La volonté de Dieu n'est pas que tu abandonnes le siècle pour vivre dans un lieu solitaire, mais que tu t'appliques à le servir avec tous les moyens qui sont actuellement à ta disposition. »
Elzéar répondit à l'Ange : « Ma fragilité m'empêche de servir Dieu au milieu du monde, avec la ferveur et la persévérance que je désirerais. » Mais l'Ange ajouta: « Je sais ce que tu peux faire. Pour le reste, je t'aiderai et suppléerai à ce qui est au-dessus de tes forces : efforce-toi surtout de conserver la sainte virginité. »
Un jour qu'il devait communier, le prêtre oublia de consacrer l'hostie qui lui était destinée ; mais son Ange gardien prenant une partie de l'hostie du sacrifice, la lui porta, afin de ne pas le priver des grâces qu'il recevait avec le saint Sacrement.
L'Ange Gardien n°2 - Juin 1901 (pp.43-44)
Vision du prophète Daniel
Le prophète Daniel, affligé par la pensée que le temps de la désolation s'approchait pour Jérusalem, adressa au Seigneur une fervente prière qui se termine par ses paroles : « Seigneur, exaucez-nous ; Seigneur, apaisez-vous ! »
« Pendant que je priais encore, dit le prophète ; pendant que je confessais mes péchés et les péchés de mon peuple d'Israël ; pendant que je répandais mes prières en la présence de mon Dieu, voilà que 1'Archange Gabriel me toucha au temps du sacrifice du soir, et il m'enseigna et il me dit : « Daniel, maintenant je suis venu, afin de t'enseigner et que tu comprennes. La parole est sortie dès le commencement de tes prières, mais je suis venu pour te dire que tu es homme de désirs ; toi donc, médite la parole et comprends la vision. » Alors l'Ange lui annonça le Messie, l'époque où il viendrait dans le monde, sa mort, la réprobation du peuple juif et l'alliance que Dieu ferait avec un nouveau peuple.
Honorons et aimons le saint Archange Gabriel ; demandons-lui de nous obtenir la vraie dévotion à Marie, de nous inspirer de saluer souvent en union avec lui cette divine et tendre Mère.
L'Ange Gardien n°4 - Août 1901 (p.113)
Marie Madeleine et les Anges
Marie-Madeleine priait, un matin comme de coutume, dans son oratoire d'Aix, lorsque des Anges envoyés de Dieu s'approchèrent d'elle, la transportèrent dans les airs et la déposèrent à l'entrée de la caverne qui allait désormais lui servir de demeure. Cette caverne s'appelle aujourd'hui la Sainte-Baume, en souvenir du séjour de sainte Marie-Madeleine : c'est un lieu vénéré de pèlerinage dans 1a Provence.
L'illustre pénitente exprime sa reconnaissance à Dieu et aux bons Anges par une prière d'amour. Mais bientôt elle aperçoit au fond de l'antre un monstre horrible qui va se précipiter sur elle, et une foule de serpents qui la menacent de leurs dards. Elle appelle Dieu à son secours. Aussitôt l'archange Michel apparaissant, met en fuite le dragon et délivre en même temps la grotte et tout le pays de tous les animaux malfaisants qui répandaient la terreur dans 1a contrée.
D'après une tradition immémoriale, Marie Madeleine était non seulement visitée, mais souvent transportée par les Anges. On montre le point où les Anges la déposaient : on y aperçoit une empreinte qu'on dit avoir été formée miraculeusement par ses genoux. Pour conserver le souvenir de ces merveilleuses ascensions, les fidèles élevèrent d'abord une colonne appelée Saint Pilon. Plus tard on la remplaça par une chapelle qui a conservé le même nom.
L'Ange Gardien n°6 - Octobre 1901 (p.187)
Sainte Thérèse et les Anges
Sainte Thérèse, qui a mérité le titre glorieux de vierge séraphique, par l'ardeur de son amour pour Dieu, eut d'intimes et fréquentes communications avec les saints Anges. Ils lui apparaissaient souvent dans ses visions et ses extases ; ils l'assistaient et la dirigeaient dans ses actions.
La grâce la plus précieuse qu'elle reçut par le ministère de ces esprits bienheureux fut, qu'étant en oraison, un séraphin lui apparut, tenant à la main un dard en or dont la pointe était tout enflammée. Il s'approcha d'elle et le lui enfonça à plusieurs reprises dans le cœur.
La sainte se trouva au même instant embrasée d'un si grand amour de Dieu, que la douleur que lui causait cette divine blessure était mêlée d'une joie si extrême et si douce, qu'elle ne pouvait désirer d'être délivrée de cet amoureux martyre : « Cette douleur, dit-elle, n'est pas corporelle, mais toute spirituelle, quoique le corps ne laisse pas d'y avoir beaucoup de part ; et la douceur des entretiens qui se passent alors entre l'âme et Dieu est si merveilleuse que, ne pouvant l'exprimer, je le prie de la faire goûter à ceux qui croiront que ce que j'en rapporte n'est qu'une imagination et une fable. »
La blessure faite par le séraphin au cœur de sainte Thérèse se voit encore aujourd'hui dans ce cœur virginal, précieuse relique que l'on conserve avec vénération au monastère de la ville d'Avila, sa patrie.
L'Ange Gardien n°7 - Novembre 1901 (p.223)
Liffard et son Ange gardien
Liffard, moine de Cîteaux, employé au monastère pendant de longues années à la garde des troupeaux, fut violemment tenté, vers la fin de sa vie, par l'esprit d'orgueil. Le démon lui persuadait sans cesse qu'il était indigne d'un homme de sa naissance et de son mérite de remplir d'aussi basses fonctions, et qu'il devait rentrer au plus tôt dans le monde et y reprendre des occupations convenables à sa condition.
Or, une nuit, vaincu par la tentation, assis sur son austère couche, le pauvre religieux réfléchissait aux moyens de s'enfuir du monastère, sans même avertir son supérieur. Alors, il vit devant lui un homme à l'aspect imposant qui lui fit signe de le suivre.
Liffard se leva aussitôt et, marchant sur les pas du mystérieux visiteur, il descendit dans le cloître et parvint au cimetière. Saisi d'effroi, le moine n'osait interroger son compagnon qui, s'arrêtant devant une tombe récemment remplie, d'un geste, mit à découvert le corps du religieux qui venait d'y être inhumé ; c'était pourriture dévorée par les vers. Il dit alors à Liffard : « Encore quelques jours, et il en sera de même de toi. Où veux-tu donc aller ? »
L'Ange - car c'en était un - voulut le conduire à une autre tombe : mais le moine l'arrêta, en lui disant : « Assez, je ne peux supporter davantage un si horrible spectacle ! »
- Si tu n'as pas même le courage de soutenir la vue de l'état dans lequel sera réduit ton corps, pourquoi penses-tu, dans ton orgueil, à déserter le poste du salut ? Si tu désires être pardonné de ton péché, promets de ne plus songer à sortir du monastère. »
Le religieux, tremblant, le promit et fut reconduit à sa cellule, consolé et délivré pour toujours de ses tentations.
L'Ange Gardien n°8 - Décembre 1901 (pp.258-259)
Depuis 1891, la revue "L'Ange Gardien" créée et dirigée par les Clercs de Saint-Viateur, fait connaître et aimer tous les saints Anges.
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