Citations des Papes
1.
Pie VI
2.
Pie XI
3.
Pie XII
4.
Jean XXIII
5.
Jean-Paul II
6.
Benoît XVI
Pie VI (1717-1799, élu le 15 février 1775)
Vénérables Frères, salut et bénédiction apostolique.
Dieu le Père des miséricordes, parmi les marques frappantes et sans nombre qu'il nous a données de sa bonté infinie, a surtout manifesté sa charité immense envers le genre humain, lorsque, considérant notre extrême faiblesse, il a commandé à ses anges de prendre soin de nous en toutes nos démarches, de nous porter même entre leurs mains, de peur que nous ne heurtions le pied contre la pierre, et d'être nos défenseurs dans tous les combats, afin que nous n'en devenions pas de tristes victimes. Nous donc, pour procurer le salut des âmes qui nous ont été confiées, et pour exciter et augmenter la vénération et l'amour des fidèles envers leurs saints anges, le respect qu'ils doivent avoir pour leur présence, leur dévotion pour leur bienveillance, et leur confiance pour le soin qu'ils prennent de nous, animé d'une charité paternelle, nous ouvrons le trésor des dons célestes dont la dispensation nous est confiée, afin d'exciter par là avec plus de ferveur les chrétiens à la dévotion envers ces mêmes anges gardiens. [...]
C'est pourquoi, nos vénérables Frères, nous vous prions et exhortons dans le Seigneur, d'enjoindre à tous les supérieurs des églises, tant cathédrales que paroissiales, d'instruire par eux-mêmes, ou de faire instruire par d'autres, tous les fidèles commis à leurs soins, sur la dévotion qu'ils doivent envers leurs anges gardiens, chargés de soutenir et fortifier notre faiblesse, afin de remporter la victoire dans tous les combats de la vie ; de conserver la foi, et d'acquérir la couronne de justice ; de les animer à réciter souvent l'oraison [ ... Ange de Dieu, qui êtes mon gardien, vous à qui la divine bonté m'a confié, éclairez-moi aujourd'hui, gardez-moi, dirigez-moi, protégez-moi. Amen.] Enfin nos vénérables Frères, nous vous accordons de toute l'effusion de notre coeur, notre bénédiction apostolique.
Donné à Rome à Sainte-Marie-Majeure, sous l'anneau du pécheur, le 20 septembre de l'an 1796, et le 22° de notre pontificat.
La Dévotion aux saints anges gardiens, recommandée et favorisée d'indulgences pr N.S.P. le pape Pie VI... [S.I.], [s.n.], [1811].
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Pie XI (1857-1939, élu le 6 février 1922)
Nous recommandons toujours cette dévotion aux éclaireurs. Ils se trouvent souvent abandonnés à leurs seules forces. Qu'ils n'oublient pas alors qu'ils ont un guide céleste, qu'ils se souviennent que l'ange de Dieu veille réellement sur eux. Cette pensée leur donnera courage et confiance.
Discours aux éclaireurs catholiques, 10 juin 1923, Discorsi di Pio XI, vol. I.
Saint Bernard, le dévot de Marie, l'ami du Coeur de Jésus est aussi, on peut le dire, le chantre, le héraut des Anges gardiens. Le saint docteur dit à chaque enfant, à tout être humain qu'il a pour lui un ange, qu'il ne doit jamais oublier ce compagnon de vie et lui rendre "le respect pour sa présence, la dévotion pour sa bienveillance et la confiance pour sa bonne garde". L'ange de Dieu nous accompagne en effet de sa présence, il nous honore et nous aime de sa bienveillance, et il nous défend par sa bonne garde : Vois ensuite les dispositions avec lesquelles saint Bernard nous suggère si bien de répondre à une telle bonté :
"Le respect pour la présence". Il ne faut jamais oublier la présence de l'Ange gardien, de ce prince céleste qui ne doit jamais rougir de nous. [...]
"La dévotion pour la bienveillance". L'Ange gardien n'est pas seulement présent, mais sa compagnie déborde de tendresse et d'amour ; ce qui requiert encore de notre part à son égard un amour fait de tendresse, c'est-à-dire la dévotion. [...] La dévotion s'actualise dans la pratique de la prière de chaque jour, en invoquant son ange au début et à la fin de chaque journée, mais aussi tout au long de la journée. [...]
"La confiance pour la bonne garde". Se savoir gardé par un prince de la cour céleste, par un de ces esprits choisis dont le Seigneur - parlant proprement des enfants - a dit qu'ils voyaient toujours la majesté de Dieu dans la splendeur du paradis, ce qui non seulement inspire du respect et de la dévotion mais encore suscite la confiance la plus totale. La confiance, qui est bien autre chose que l'audace terrestre, est nécessaire et doit soutenir, spécialement quand le devoir est difficile et qu'on trouve pesant l'ensemble du bon propos. A ce moment là, de façon plus accentuée on doit espérer dans l'aide, la défense et la garde des saints anges ; et vraiment dans ce
sentiment de confiance, on remarque encore et de manière plus évidente la nécessité de la prière, qui est précisément l'expression authentique et spontanée de la confiance.
Discours à des enfants, 10 septembre 1934, Discorsi, tome 3.
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Pie XII (1876-1958, élu le 2 mars 1939)
Les anges sont la gloire du ciel et cependant Dieu les envoie à chacun de nous pour être nos compagnons et nous garder dans le bercail du Bon Pasteur.
Hier, l'Eglise a célébré la fête des saints anges. [...] "Chantons les Anges gardiens des hommes" disait la liturgie d'hier, "compagnons célestes que le Père a donnés à leur fragile nature pour qu'elle ne succombe pas aux ennemis qui la guettent". Cette même pensée revient sans cesse dans les écrits des Pères de l'Eglise. Chacun, aussi humble soit-il, a des anges pour veiller sur lui. Ils sont glorieux, purs, magnifiques, et cependant ils vous ont été donnés comme compagnons de chemin, ils sont chargés de veiller soigneusement sur vous, pour que vous ne vous écartiez pas du Christ, leur Seigneur. Et non seulement ils veulent vous défendre contre les dangers qui vous guettent le long de votre chemin, mais ils se tiennent d'une façon active à votre côté, encourageant vos âmes lorsque vous vous efforcez de monter toujours plus haut vers l'union à Dieu par le Christ.
A des pèlerins américains, 3 octobre 1958, Documents pontificaux de Pie XII et de Paul VI, Editions Saint-Augustin
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Jean XXIII (1881-1963, élu le 28 octobre 1958)
Angelo Giuseppe Roncalli
Né le 25 novembre 1881 à Sotto il Monte, près de Bergame (Italie)
Elu le 28 octobre 1958
Mort en juin 1963 à Rome
Chacun de nous a son ange gardien personnel avec lequel il peut converser de même qu'avec les anges gardiens des autres.
Voici le 2 octobre : la fête des saints anges gardiens.
[...] Sur la foi de tout ce qu'enseigne le Catéchisme romain, nous allons rappeler combien est admirable la disposition de la divine providence qui a confié aux anges l'office de veiller à ce que le genre humain et chaque être humain ne soit pas victime de graves périls. De même en effet que, en cette existence terrestre, les parents, quand leurs enfants doivent entreprendre un voyage hérissé d'obstacles et d'embûches, se préoccupent d'appeler auprès d'eux quelqu'un qui puisse prendre soin d'eux et les aider dans l'adversité, ainsi le Père des cieux, pour chacun de nous, durant notre voyage vers la patrie céleste, a chargé les saints anges de nous aider et de nous
protéger avec sollicitude afin que nous puissions éviter les embûches, surmonter les passions, et, sous leur conduite, ne jamais abandonner la voie droite et sûre qui conduit au paradis.
[...] Que la dévotion aux saints anges nous accompagne donc toujours ! Durant notre pèlerinage terrestre, combien de risques n'avons-nous pas à affronter soit de la part des éléments de la nature en révolution soit de la colère des hommes enfoncés dans le mal ! Eh bien, notre Ange gardien est toujours présent. Ne l'oublions jamais, invoquons-le toujours.
2 octobre 1960, Discorsi, T. 2, 762.
Notre désir est que l'on augmente la dévotion envers l'Ange gardien. Chacun a le sien et chacun peut converser avec les anges et ses semblables.
9 août 1961, Osservatore romano, édition française hebdomadaire, n° 33
Il faut que soit toujours rappelée et encouragée la prière quotidienne, voire en toute circonstance de la journée, à son Ange gardien, de telle sorte que chacun puisse non seulement être protégé contre les périls de l'âme, mais aussi être défendu contre les accidents qui, malheureusement, se succèdent si fréquemment sur les routes, en mer
et dans l'air.
10 septembre 1961, Osservatore romano, édition française hebdomadaire, n° 38
Notre foi nous enseigne qu'aucun de nous n'est seul. Dès que l'âme est crée par Dieu pour un nouvel être humain, spécialement lorsque la grâce des sacrements l'enveloppe de son ineffable lumière, un ange faisant partie des saintes phalanges des esprits célestes est appelé pour rester à ses côtés pendant tout son pèlerinage terrestre. Il est beau d'évoquer cette réalité en présence de la Madone des anges, en cette basilique dédiée à sainte Marie des anges, et il n'est pas indifférent que la première note de nos journées, de nos actions soit le salut à Notre-Dame : "Angelus Domini nuntiavit Mariae".
[...] Au cours d'une conversation que j'eus avec l'insigne pontife Pie XI, je l'entendis exposer un très beau secret, confirmant que la protection de l'Ange gardien donne toujours de la joie, qu'elle arrange toutes les difficultés, qu'elle réduit les obstacles. Lorsqu'il m'arrive - me confiait Pie XI - de devoir parler avec quelqu'un que je sais réfractaire au raisonnement et où il est nécessaire de faire appel à une certaine forme de persuasion, je recommande alors à mon Ange gardien de mettre au courant de tout l'Ange gardien de la personne que je dois rencontrer. De la sorte, l'entente une fois réalisée entre les deux esprits supérieurs, le colloque se déroule dans les meilleures conditions et se trouve facilité.
Discours à la Basilique de Sainte-Marie-des-Anges, Rome, 9 septembre 1962, Osservatore romano, édition française hebdomadaire, n° 38
L'ange gardien est un bon conseiller ; il intercède auprès de Dieu en notre faveur ; il nous aide dans nos besoins ; il nous préserve des dangers et des accidents. Le Pape aimerait que les fidèles sentent toute la grandeur de cette assistance des anges.
Discours du 24 octobre 1962, Discorsi, messaggi, colloqui del Santo Padre Giovanni XXIII, vol. IV.
Il ne faut jamais négliger la dévotion spéciale envers l'ange gardien, qui se tient à côté de chacun de nous. On pourrait dire que Bethléem présente en quelque sorte une synthèse de lumière : notre Rédempteur et Seigneur, Marie, qui est sa Mère et la nôtre, saint Joseph et les anges. C'est là que s'alimente et que se fortifie notre vie surnaturelle.
Discours du 26 décembre 1962, Discorsi..., vol. V
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Jean-Paul II (1920-2005, élu en 1978)
Karol Wojtyla
Né 18 mai 1920 à Wadowice (Cracovie, Pologne)
Elu le 16 octobre 1978
Que le Christ soit le centre de vos existences, qu'il soit l'orientation constante de votre vie, le point de référence de tout votre être. Et sachez qu'en ceci, il y a, à vos côtés, vos anges gardiens qui vous aident.
Monte Sacro, banlieue Romaine, 6 avril 1986
L'Eglise confesse (...) sa foi dans les anges gardiens, les vénère dans la liturgie par une fête spéciale, et recommande le recours à leur protection par une prière fréquente, telle l'invocation "Ange de Dieu".
Extrait de "Les Anges", p. 49, Le Sarment/Fayard.
L'Ecriture Sainte et la Tradition nomment anges ces purs esprits qui dans l'épreuve fondamentale de la liberté ont choisi Dieu, sa gloire et son règne. Ils sont unis à Dieu à travers l'amour total qui jaillit de la béatifiante vision face à face de la Sainte Trinité. Jésus lui-même le dit : "Les anges aux cieux voient contamment la face de mon Père qui est aux cieux". Ce "voient constamment la face du Père" est la manifestation la plus élevée de l'adoration de Dieu. On peut dire qu'elle constitue cette "liturgie céleste" accomplie au nom de tout l'univers, à laquelle s'associe incessamment la liturgie terrestre de l'Eglise, en particulier dans ses moments culminants. Il suffit de rappeler l'acte par lequel l'Eglise, chaque jour et à toute heure, dans le monde entier, au début de la prière eucharistique, au coeur de la sainte messe, rappelle "les anges et les archanges" pour chanter la gloire de Dieu trois fois saint, s'unissant par là à ces premiers adorateurs de Dieu, dans le culte et dans l'amoureuse connaissance du mystère ineffable de sa sainteté.
Toujours selon la Révélation, les anges qui participent à la vie de la Trinité dans la lumière de la gloire, sont également appelés à participer à l'histoire du salut des hommes, dans les moments établis par le dessein de la Providence divine. "Est-ce que tous ne sont pas des esprits chargés d'un ministère, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter du salut ?" demande l'auteur de la lettre aux Hébreux. Et cela l'Eglise le croit et l'enseigne, sur la base de l'Ecriture sainte dont nous apprenons que la tâche des bons anges est la protection des hommes et la sollicitude pour leur salut. Nous trouvons ces expressions en divers passages de l'Ecriture, par exemple au Psaume 91, plusieurs fois cité : "Il a donné pour toi ordre à ses anges de te garder en toutes tes voies. Eux sur leurs mains te porteront pour qu'à la pierre, ton pied ne heurte". Jésus lui-même, parlant des enfants et avertissant de ne pas les scandaliser, se réfère à "leurs anges". Il attribue de plus aux anges la fonction de témoins au suprême jugement divin sur le sort de celui qui a reconnu ou nié le Christ : "Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme à son tour se déclarera pour lui devant les anges de Dieu".
Rome, 6 août 1986
cité par "L'Ange Gardien", juillet-août 1999
Revue dirigée par les Clercs de St-Viateur, fondée en 1891
exemplaire gratuit sur demande
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Benoît XVI (élu en 2005)
Chers frères et sœurs,
En ce premier dimanche de Carême, l'Evangile, dans le style sobre et concis de saint Marc, nous introduit dans le climat de ce temps liturgique : « L'Esprit pousse Jésus au désert. Et dans le désert il resta quarante jours, tenté par Satan » (Mc 1, 12). En Terre Sainte, à l'ouest du fleuve du Jourdain et de l'oasis de Jéricho, se trouve le désert de Judée dont les vallées pierreuses, dépassant un dénivelé d'environ mille mètres, montent jusqu'à Jérusalem. Après avoir reçu le baptême de Jean, Jésus s'enfonce dans cette solitude, conduit par ce même Esprit Saint qui s'était posé sur Lui en le consacrant et en le révélant comme Fils de Dieu. Dans le désert, lieu de l'épreuve, comme l'expérience du peuple d'Israël le montre, la réalité de la kenosi, du Christ qui s'est laissé vider, qui s'est dépouillé de la condition de Dieu (cf. Ph 2, 6-7), apparaît de manière dramatique. Lui, qui n'a pas péché et ne peut pécher, se soumet à l'épreuve et peut pour cela compatir à notre infirmité (cf. He 4, 15). Il se laisse tenter par Satan, l'adversaire qui dès le départ s'est opposé au dessein salvifique de Dieu en faveur des hommes.
Les anges, figures lumineuses et mystérieuses, apparaissent presque à la hâte, dans la brièveté du récit, face à cette figure obscure et ténébreuse qui ose tenter le Seigneur. Les anges, dit l'Evangile, « servaient » Jésus (Mc 1, 13) ; i ls sont le contrepoint de Satan. « Ange » veut dire « envoyé ». Nous trouvons ces figures, qui aident et guident les hommes au nom de Dieu, dans tout l'Ancien Testament. Il suffit de se souvenir du Livre de Tobie, dans lequel apparaît la figure de l'ange Raphaël, qui assiste le protagoniste dans tant de vicissitudes. La présence rassurante de l'ange du Seigneur accompagne le peuple d'Israël dans tous ses événements bons et mauvais. Au seuil du Nouveau Testament, Gabriel est envoyé pour annoncer à Zacharie et à Marie les heureux événements qui sont le début de notre salut ; et un ange, dont on ne dit pas le nom, avertit Joseph, l'orientant dans ce moment d'incertitude. Un chœur d'anges annoncent aux pasteurs la bonne nouvelle de la naissance du Sauveur ; ce sont aussi des anges qui annonceront aux femmes la joyeuse nouvelle de la résurrection. A la fin des temps, les anges accompagneront la venue de Jésus dans la gloire (cf. Mt 25, 31). Les anges servent Jésus, qui est certainement supérieur à eux, et sa dignité est ici, dans l'Evangile, proclamée de manière claire, quand bien même discrète. En effet, même dans une situation d'extrême pauvreté et d'humilité, quand il est tenté par Satan, Il reste le Fils de Dieu, le Messie, le Seigneur.
Chers frères et sœurs, nous enlèverions une part importante de l'Evangile si nous laissions de côté ces êtres envoyés par Dieu, qui annoncent sa présence parmi nous et en sont un signe. Invoquons-les souvent, pour qu'ils nous soutiennent dans l'engagement de suivre Jésus jusqu'à nous identifier à Lui. Demandons-leur, particulièrement aujourd'hui, de veiller sur moi et sur mes collaborateurs de la Curie romaine. Cet après-midi, comme chaque année, nous commencerons la semaine des Exercices spirituels. Marie, Reine des Anges, prie pour nous !
Angélus du 1° mars 2009.
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