Car Dieu a ordonné pour toi à ses anges de te garder dans toutes tes voies.
Quelle délicatesse de sa part.
Il s'est occupé personnellement de moi.
Il a donné des ordres à mon sujet.
Il a mobilisé pour moi ceux qui sont ses serviteurs à Lui.
Ses anges.
Il leur a commandé de me garder. Et de veiller sur moi.
Non seulement Il en a commis un spécialement à mon service.
Cet ange gardien auquel, peut-être, je ne pense pas assez.
Que, sans malice aucune, mais avec une désinvolture peu convenable, je traite souvent comme quantité négligeable.
Me privant ainsi, par sottise, d'un collaborateur précieux. Et tout dévoué.
Non seulement donc le Seigneur m'a affecté un ange. Pour moi spécialement.
Mais Il prie encore les autres, " ses " anges, de " me garder dans toutes mes voies ".
Ce qui signifie, en clair, que je suis sans cesse " sous le regard " de ces bienveillants gardiens.
Qui ne sont pas là pour me surveiller au sens déplaisant du terme. Mais à son sens étymologique. Pour veiller sur moi.
Dans toutes mes voies.
Où que je m'engage.
Je suis " supervisé ", dirait-on volontiers aujourd'hui, par ces insignes serviteurs de Dieu.
Je puis à tout moment leur demander conseil, solliciter leur opinion aux croisements des chemins, m'appuyer sur eux aux moments de plus grande lassitude.
Fou que je suis de négliger le plus souvent cette aide.
D'oublier de tenir compte de ces ordres donnés par le Seigneur Lui-même, en faveur de ma misérable personne, aux armées célestes.
Faut-il qu'il soit bon !
Et attentif à me protéger !
A me manifester, de toutes les manières, son amour infiniment délicat !
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Ils te porteront entre leurs mains, de peur que tu ne heurtes le pied contre la pierre.
Je l'ai éprouvé bien des fois, c'est vrai, Seigneur.
Comme tout le monde, j'ai eu, sur le chemin de la vie, des passages difficiles.
J'ai rencontré des sentiers rocailleux, aux dures aspérités qui blessent.
Je me suis écorché plusieurs fois aux ronces de la route.
Et j'ai fait bien des faux pas qui auraient dû, normalement, entraîner l'accident. La chute.
Mais Vous étiez là.
Vous et ces fidèles gardiens délégués par Vous à mon service.
Au moment critique, je me suis senti aidé par une force qui me dépassait.
Ne m'a-t-il pas semblé être soulevé, transporté par-dessus la difficulté qui aurait dû me faire choir ?
Ils te porteront dans leurs mains.
Oui, c'est arrivé.
Il y eut des moments où je me sentais trop lourd, trop enlisé pour pouvoir " décoller ".
Il y eut des rocs à escalader et des précipices à franchir.
Et je sais bien que j'en étais incapable par moi-même.
Je sais bien, si je veux être loyal, que ce n'est pas par mes seules forces que j'ai pu vaincre les obstacles.
Je sais bien que, si j'ai seulement mis en œuvre le petit doigt de ma pauvre bonne volonté, Lui, le Seigneur, Il y a mis la main, et même le bras. Le sien et celui de ses anges, lesquels, selon qu'Il le leur a ordonné, m'ont porté aux endroits trop périlleux, de peur que je ne reçoive une blessure grave.
En heurtant trop fort la dure pierre de la vie.
Je le sais.
Et je sais que ce passé est également un présent.
Un futur aussi. Ils te porteront.
Ce que le Seigneur, et ses anges, ont fait pour moi hier.
Ils le referont aujourd'hui. Et demain
.
Je devrais tant y compter davantage.
En être combien plus reconnaissant !
Agnès Richomme,
Le Chant de la Confiance (Psaume 90), Editions Fleurus, coll. "Feuillets de vie spirituelle" n°19, Paris, 1953.