Saints et Docteurs de l'Eglise
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Saint Grégoire le Thaumaturge
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Saint Hilaire
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Saint Basile
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Saint Jean Chrysostome
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Saint Jérôme
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Saint Augustin
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Saint Jean Damascène
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Saint Bernard
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Saint Anselme
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Sainte Lidwine de Schiedam
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Sainte Françoise Romaine
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Saint Jean de la Croix
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Saint François de Sales
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Saint Jean-Marie Vianney
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Sainte Gemma Galgani
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Saint Padre Pio
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Saint José Maria Escriva
Saint Grégoire le Thaumaturge
Evêque de Néo-Césarée (Le Pont)
né vers 213 à Néo-Césarée
Mort vers 270 à Néo-Césarée
Et si je voulais chanter encore l'un de ces êtres qui ne se montrent pas, mais qui sont divins et prennent soin des hommes, que mon discours soit aussi reconnaissant envers celui, qui, depuis mon enfance, en vertu d'une haute décision, eut en partage de me diriger, de m'élever, d'être mon tuteur, le saint ange de Dieu "qui me nourrit depuis ma jeunesse" (a), comme dit cet homme ami de Dieu [Origène], parlant évidemment du sien. [...]
Quant à nous, outre celui qui guide tous les hommes ensemble, nous connaissons et nous louons aussi celui qui, quel qu'il soit, est notre pédagogue particulier, à nous qui sommes tout petits. Celui-ci, en toutes les autres circonstances sans aucune exception, m'a toujours bien élevé et a toujours bien pris soin de moi. En effet il ne nous est pas possible de voir notre intérêt, ni moi, ni aucun de mes proches, car nous sommes aveugles, nous ne voyons pas notre avenir, de manière à pouvoir juger de nos besoins : c'est à lui que cette tâche incombe, car il voit d'avance ce qui est utile à nos âmes !
(a) : Genèse 48.15
Saint Grégoire le Thaumaturge, Remerciements à Origène, chap. 4. La lettre d'Origène à Grégoire,
Paris, Le Cerf, 1969. (Sources chrétiennes, 148)
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Saint Hilaire
Evêque de Poitiers, docteur de l'Eglise
Né en 315 à Poitiers (France)
Mort en 367
Dans les combats que nous menons pour rester forts contre les puissances mauvaises, les anges nous assistent.
St Hilaire, Tract. Psalm. 65; P.L. IX, 430 A.
Les esprits ont été envoyés pour secourir le genre humain. En effet notre faiblesse, si des anges gardiens ne lui avaient été donnés, ne pourrait résister aux attaques nombreuses et puissantes des esprits célestes. Elle avait besoin pour cela de l'aide d'une nature supérieure. Nous savons qu'il en est ainsi par les paroles avec lesquelles le Seigneur fortifie Moïse tremblant et craintif : "Mon ange te précédera". C'est pourquoi Dieu tire ces vents de ses trésors, donnant par eux une aide à la faiblesse humaine, afin que ces divins secours nous aident contre les puissances de ce monde de ténèbres à atteindre l'héritage du salut.
St Hilaire, Tract. Psalm. 134; P.L. IX, 761 AB.
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Saint Basile
Evêque de Césarée, père du monachisme oriental, docteur de l'Eglise
Né en 329 à Césarée, en Cappadoce (Turquie)
Mort en 379 à Césarée
Parmi les anges, les uns sont préposés aux nations, les autres compagnons des fidèles... Que chaque fidèle ait un ange, pour le diriger, comme pédagogue et pasteur, c'est l'enseignement de Moïse (1).
(1) : Genèse 48.16
Saint Basile, Adv. Eun., 3, 1; P.G. XXIX, 656 A-657A
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Saint Jean Chrysostome
Patriarche de Constantinople, docteur de l'Eglise
Né entre 344 et 354 à Antioche (Syrie)
Mort le 14 septembre 407 à Comane (Cappadoce)
Dans une église dédiée aux martyrs
Oui, les anges sont ici présents ; à l'assemblée d'aujourd'hui concourent également les anges et les martyrs. Vous désirez peut-être voir les uns et les autres ? Eh bien, ouvrez les yeux de la foi, et vous contemplerez ce spectacle. Si l'air entier est peuplé d'anges, à plus forte raison en sera-t-il ainsi de l'Eglise ; s'il en est toujours ainsi de l'Eglise, à plus forte raison en ce jour où leur maître a été enlevé de la terre. Que l'air entier soit peuplé d'anges, l'apôtre vous le montre quand il commande aux femmes de se voiler la tête : "Les femmes, dit-il, doivent avoir un voile sur leur tête, à cause des anges" (a). "Un ange, disait Jacob, m'a protégé dès ma jeunesse" (b).
(a) : 1 Corinthiens 11.10
(b) : Genèse 48.16
Saint Jean Chrysostome, Oeuvres complètes, Paris, L. Vivès, 1874, vol. 2, Homélie sur l'Ascension de Notre-Seigneur.
Qu'y a-t-il de meilleur, dis-moi ? Parler du voisin et de ses affaires, s'enquérir curieusement de toutes choses ? Ou s'entretenir des anges et des choses qui sont propres à nous enrichir ?
Saint Jean Chrysostome, In Joa. Homil. 18, PG 59, col. 119.
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Saint Jérôme
Prêtre, docteur de l'Eglise
Né vers 347 à Stridon (Dalmatie)
Mort le 30 septembre 419 à Bethléem (Palestine)
Si grande est la dignité des âmes que chacune, dès sa naissance, a un ange préposé à sa garde.
Saint Jérôme, Commentaire sur Saint Matthieu, Paris, Le Cerf, 1979, vol 2, livre 3, chap. 18-10. (Sources chrétiennes, 259).
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Saint Augustin
Evêque d'Hippone (Numidie), docteur de l'Eglise
Né le 13 novembre 354 à Thagaste (Numidie)
Mort le 28 août 430 à Hippone
Toute chose visible en ce bas monde est confiée à un ange.
Saint Augustin, Huit questions.
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Saint Jean Damascène
Moine, docteur de l'Eglise
Né vers 650 à Damas (Syrie)
Mort vers 750 à la Laure de Saint-Sabas près de Jérusalem (Palestine)
Ils [Les anges] sont puissants et prêts pour l'accomplissement de la volonté de Dieu. On les trouve aussi doués d'une grande vélocité partout où l'acquiescement de Dieu le leur ordonne ; ils gardent les parties de la terre ; ils président aux peuples et aux régions, selon qu'ils ont été établis par le Créateur ; ils dirigent nos affaires et nous assistent. Suivant la volonté et la disposition divines ils sont au-dessus de nous et entourent toujours Dieu.
V. Ermoni, Saint Jean Damascène, 2° édition, Paris, Bloud et Gay, 1904, chap. 5 : les anges. (La pensée chrétienne : textes et études).
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Saint Bernard
Moine de Cîteaux, fondateur de l'abbaye de Clairvaux, berceau des Bénédictins réformés (Cisterciens), docteur de l'Eglise
Né en 1090 à Fontaine-lès-Dijon (Côte-d'Or)
Mort en 1153 à Clairvaux (Aube)
Dans quelque maison, dans quelque réduit que vous soyez, respectez votre bon Ange, car il est présent; il est tout près de vous; non seulement il est avec vous, mais il est là pour vous, il cherche à vous protéger et à vous être utile.
Avec un Ange auprès de vous, que pourriez-vous craindre ? Votre Ange ne peut se laisser vaincre ni tromper; il est fidèle, il est prudent, il est puissant : pourquoi donc avoir peur ?
Si quelqu'un avait le bonheur de voir tomber le voile qui couvre ses yeux, il verrait avec quelle attention, avec quelle sollicitude les Anges se tiennent au milieu de ceux qui prient, au dedans de ceux qui méditent, sur le lit de ceux qui reposent, sur la tête de ceux qui gouvernent et qui commandent.
Ange de l'Eglise, 1999, © Editions Bénédictines, Rue E. Guinnepain - 36170 Saint-Benoît-du-Sault - France.
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Saint Anselme
Moine du Bec (Normandie), archevêque de Cantorbéry (Kent, Angleterre), docteur de l'Eglise
Né en 1033 à Aoste (Piémont, Italie)
Mort le 21 avril 1109 à Cantorbéry
Que vos entretiens soient toujours purs et qu'ils roulent sur Dieu ; prenez modèle sur les anges du ciel. Hormis les soins qu'exige la fragilité de la nature humaine, pour vivre toujours dans le ciel (a), considérez et imitez en tout la vie des anges. Que cette contemplation soit votre maîtresse, que cette considération soit votre règle.
Poursuivez ce qui s'harmonise avec la vie angélique ; détestez ce qui s'en éloigne. Songez que vos anges, - comme l'a déclaré le Seigneur : "vos anges contemplent sans cesse le visage de mon Père" (b) - vous sont toujours présents et qu'ils considèrent vos actions et vos pensées (c), et prenez soin de toujours vivre comme si vous expérimentiez sensiblement leur présence.
(a) : Cf Philippiens 3.20
(b) : Matthieu 18.10
(c) : Cf La règle de Saint Benoît, chap. 7
Saint Anselme, Un croyant cherche à comprendre, Paris, le Cerf, 1970, Epître 230. (Chrétiens de tous les temps, 40).
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Sainte Lidwine de Schiedam
Le propre de sa fête (14/04) nous apprend qu'elle fut un "exemple de la souffrance humaine et de la patience héroïque". Devenue grabataire à la suite d'un accident alors qu'elle n'a que seize ans, elle s'unit à la Passion du Christ et sera favorisée jusqu'à la fin de sa vie de nombreuses grâces mystiques.
Née en 1380
Morte en 1433
Prière à son Ange Gardien
Ange de Dieu et bien-aimé Frère, je me confie en votre bénéficence et vous supplie humblement d'intercéder pour moi auprès de mon Epoux, afin qu'il me remette mes péchés, qu'il m'affermisse dans la pratique du bien, qu'il m'aide par sa grâce à me corriger de mes défauts et qu'il me conduise au Paradis pour y goûter la fruition de sa présence et de son amour et y posséder la vie éternelle.
Ainsi soit-il.
Une vision ravissante
Une pieuse veuve qui soignait sainte Lydwine de Schiedam et qui n'ignorait pas que les anges se révélaient à son amie sous une forme sensible, la supplia de lui en montrer un.
Lydwine, reconnaissante à cette femme de tant de bons soins, implora le Seigneur et après s'être assurée que sa prière était accueillie, elle dit à la veuve :
- Agenouillez-vous ma très chère, voici que l'ange que vous désirez connaître vient.
Et l'ange jaillit dans la chambre sous la figure d'un jeune garçon dont la robe était tissée de fils de feux blancs. Cette femme était tellement enchantée qu'elle fut incapable de proférer une seule parole pour exprimer sa joie. Alors Lydwine, réjouie de la voir si contente, demanda :
- Mon frère, voulez-vous autoriser ma sœur à contempler, ne fût-ce que pendant une minute, la splendeur de vos yeux ?
Et l'ange la fixant, cette femme se souleva hors d'elle-même, et durant quelque temps, elle ne fit plus que gémir d'amour et pleurer, sans pouvoir dormir ou manger.
Lydwine disait quelquefois à ses intimes : Je ne connais nulle affliction qu'un seul regard de mon ange ne dissipe ; son regard opère sur la douleur comme un rayon de soleil sur la rosée du matin qu'il évapore. Imaginez-vous donc de quelles allégresses le Créateur inonde ses élus dans le ciel, puisque la vue du moindre de ses anges suffit pour disperser tous les maux et nous dispenser une jubilation qui surpasse de beaucoup toutes celles que nous pouvons attendre ici-bas. »
Et elle ajoutait : « Il sied d'aimer et de vénérer ces purs Esprits qui, bien que très supérieurs à nous, consentent cependant à nous protéger et à nous servir. »
Chanoine Millot, Trésor d'Histoires pour l'explication de la doctrine chrétienne, T.1.
Paris, Lethielleux, 1909.
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Sainte Françoise Romaine
Mariée et mère de trois enfants tôt décédés, fondatrice de la congrégation des Oblates bénédictines
Née en 1384 à Rome (Italie)
Morte en 1440 à Rome (Italie)
L'Ange de sainte Françoise Romaine
Sainte Françoise Romaine eut trois enfants, deux fils et une fille, qu'elle éleva dans la crainte de Dieu et la pratique de la piété. Le cadet mena la vie d'un ange et mourut à neuf ans. Peu de temps après sa mort, il apparut à sa mère tout resplendissant de beauté. Il lui parla du bonheur qu'il goûtait au paradis, et lui montrant un beau jeune homme qui se tenait à ses côtés : « Voici, dit-il, un archange envoyé par Dieu pour vous assister et vous accompagner jour et nuit. »
Depuis ce moment, Françoise eut la consolation de voir constamment l'archange auprès d'elle, d'une manière sensible.
Il l'avertissait de ses manquements, et parfois même il la châtiait. Un jour, en présence de la sainte, quelques personnes tenaient une conversation frivole. Françoise eut la bonne pensée de les interrompre ; mais, retenue par la crainte, elle hésitait… Son ange lui appliqua sur la joue un soufflet.
Il avait aussi pour mission de la protéger contre les vexations de Satan, qui, jaloux de sa sainteté et furieux du bien qu'elle produisait autour d'elle, la jetait par terre, la traînait par les cheveux, et la frappait cruellement.
Chanoine Millot, Trésor d'Histoires pour l'explication de la doctrine chrétienne, T.1.
Paris, Lethielleux, 1909.
Sa caractéristique est la présence continuelle d'un ange à ses côtés. Elle est représentée ainsi dans sa grande statue monumentale qui figure à Saint-Pierre de Rome. Dans l'oraison de sa fête, l'Eglise remercie Dieu de ce que, parmi d'autres dons de sa grâce, il l'a gratifiée d'un commerce familier avec un ange et demande, par ses mérites et son intercession, que ses enfants entrent un jour dans la société des anges. Il est impossible de trouver une plus formelle déclaration que l'Eglise a cru et croit à l'intervention visible d'un ange dans la vie de sainte Françoise Romaine. Et, pourtant, cet ange est resté invisible à tous autres yeux qu'aux siens. Mais sainte Françoise a déclaré d'une manière si affirmative à son confesseur qu'un ange était sans cesse à ses côtés, elle a détaillé d'une manière si précise les services qu'il lui rendait que l'Eglise, jugeant la sainte saine d'esprit et grandement éclairée de Dieu, s'est rendue à son témoignage et a refusé de croire à une hallucination dont elle aurait été obsédée. Une hallucination n'éclaire pas, ne console pas, ne fortifie pas ; or, l'ange familier communiquait à sainte Françoise de pénétrantes lumières, l'inondait de consolations divines, lui infusait de surnaturelles énergies.
R.P. Dom Bernard-Marie Maréchaux, Réalité des apparitions angéliques, 1995, © Editions Bénédictines, Rue E. Guinnepain - 36170 St-Benoît-du-Sault - France.
Françoise a raconté ce qu'elle voyait : l'Ange laissé par Evangelista (a) avait à peu près sa taille ; il était revêtu d'une petite aube d'une blancheur éclatante et, par-dessus, d'une tunique ou dalmatique, comme les ministres de l'autel. Cette tunicelle était tantôt d'une blancheur de neige, tantôt bleue comme l'azur du ciel, ou bien rouge et couleur de flamme.
L'Archange se tenait ordinairement debout, les yeux levés au ciel, les mains croisées sur la poitrine dans l'attitude d'une contemplation et d'une adoration continuelles. Il était environné d'une lumière qui, pour la Sainte, ne cessait pas d'être visible. Quand elle ne le voyait pas, elle voyait cette splendeur ; celle du visage de son guide était si grande que ses yeux en étaient éblouis. Cependant cet éclat se tempérait, et elle pouvait le fixer quand les démons la tourmentaient, ou quand elle parlait de lui à son confesseur. Il lui apparaissait alors dans une lumière très douce, n'ayant plus d'éclat que dans les yeux ; on aurait dit un enfant de neuf ans, bien que sa taille fût plus élevée. Quand il marchait par un sentier boueux, ses pieds n'y enfonçaient point et restaient toujours purs.
Mais ce qui lui donnait toute sa beauté, c'était une magnifique chevelure dorée dont les boucles descendaient sur son cou ; elle brillait tellement qu'à sa clarté Françoise pouvait lire son office ou tout autre livre et écriture comme elle l'eût fait en plein jour. Les démons venaient-ils à l'attaquer, l'Archange secouait sa chevelure et les brillantes étincelles qui s'en échappaient mettaient en fuite ces anges de ténèbres, qui ne peuvent plus supporter la lumière parce que leurs œuvres sont mauvaises.
S'il était besoin d'un secours plus puissant, l'Archange se plaçait entre la Sainte et ses ennemis et repoussait les coups qu'ils voulaient lui porter. La lutte était-elle secrète, se passait-elle dans l'âme, l'Archange n'avait qu'à tourner les yeux vers Françoise pour la consoler et la remplir de joie.
Son action se distinguait de l'action ordinaire de l'ange gardien en ce qu'elle aidait la sainte dans la conduite des âmes. Elle les voyait à sa lumière et pénétrait les secrets les plus cachés des cœurs. Il en résultait quelque chose de surhumain dans sa sagesse, dans son discernement des esprits qui la favorisait merveilleusement pour la direction de son Œuvre.
Cette lumière qui venait de Dieu, resplendissant encore plus sur son âme à elle, lui en faisant apercevoir les moindres taches et quand sa conscience ne lui reprochait rien, sa bassesse, sa misère, mise en comparaison de cette splendeur du prince céleste, la remplissaient d'humilité et de confusion. Elle sentait son néant en présence de Dieu, dont la gloire a de si beaux reflets ; elle ne trouvait plus que ténèbres, fange et souillures en elle-même.
Son confesseur - qui fut aussi son premier biographe - l'interrogeait souvent sur ce céleste compagnon, Dieu le permit pour nous faire connaître ce qu'eût caché l'humilité de Françoise. Elle lui avoua entre autres choses, que si l'Ange avait quelque communication à lui faire, elle voyait ses lèvres se mouvoir et entendait une voix très douce. Alors son âme était inondée de joie et de paix : elle oubliait bien vite tous les tourments que lui causaient les démons.
(a) : Evangelista était le fils cadet de sainte Françoise Romaine, enfant mort au cours de l'épidémie de peste qui s'était abattue sur Rome en 1411.
Rabory Dom J. o.s.b., Vie de sainte Françoise Romaine, Paris, Librairie Catholique internationale de l'œuvre de Saint-Paul.
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Saint Jean de la Croix
Réformateur de l'ordre du Carmel, docteur de l'Eglise
Né en 1542 à Fontiveros (Vieille Castille, Espagne)
Mort le 13 décembre 1591 à Ubeda (Andalousie, Espagne)
Avis
220. Les Anges sont nos pasteurs ; non seulement ils portent à Dieu nos messages, mais ils nous apportent aussi ceux de Dieu. Ils nourrissent nos âmes de leurs douces inspirations et des communications divines ; en bons pasteurs, ils nous protègent et nous défendent contre les loups, c'est-à-dire contre les démons.
221. Par leurs secrètes inspirations, les Anges procurent à l'âme une connaissance plus haute de Dieu ; ils l'embrasent ainsi d'une plus vive flamme d'amour pour lui ; ils vont même jusqu'à la laisser toute blessée d'amour.
222. La même sagesse divine qui, dans le ciel, éclaire les Anges et les purifie de toute ignorance, éclaire aussi les hommes sur la terre et les purifie de leurs erreurs ou imperfections ; elle va des premières hiérarchies des Anges jusqu'aux dernières, et par celles-ci arrive jusqu'à l'homme.
223. La lumière de Dieu illumine l'Ange en le pénétrant de sa splendeur et en l'embrasant de son amour, car l'Ange est un pur esprit tout disposé à cette participation divine, mais d'ordinaire elle n'éclaire l'homme que d'une manière obscure, douloureuse et pénible, parce que l'homme est impur et faible, de même que la lumière du soleil n'éclaire des yeux malades qu'en les faisant souffrir.
224. Quand l'homme est devenu vraiment spirituel et transformé par l'amour divin qui le purifie, il reçoit l'union et l'amoureuse illumination de Dieu avec une suavité semblable à celle des Anges.
225. Quand Dieu accorde des faveurs à une âme par l'intermédiaire du bon Ange, il permet d'ordinaire que le démon en ait connaissance et s'y oppose même de tout son pouvoir dans une mesure conforme à la justice, afin que le triomphe soit estimé à un plus haut prix, et que l'âme victorieuse et fidèle dans la tentation obtienne une récompense plus abondante.
226. Rappelez-vous combien il est vain, périlleux et funeste de se réjouir d'autre chose que du service de Dieu, et considérez quel malheur ce fut pour les Anges de se réjouir et de se complaire dans leur beauté et leurs dons naturels, puisque c'est pour cela qu'ils tombèrent, privés de toute beauté, au fond des abîmes.
Saint Jean de la Croix, Oeuvres spirituelles, Paris, Le Seuil, 1947. Avis et maximes, "Autres avis et maximes", chapitre VII : Des Anges.
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Saint François de Sales
Evêque de Genève (Suisse), docteur de l'Eglise
Né le 21 août 1567 au château de Sales, près de Thorens (Savoie)
Mort le 28 décembre 1622 à Lyon
Rendez-vous fort familière avec les anges ; voyez-les souvent invisiblement présents à votre vie, et surtout aimez et révérez celui du diocèse dont vous êtes, ceux des personnes avec lesquelles vous vivez, et spécialement le vôtre ; suppliez-les souvent, louez-les ordinairement, et employez leur aide et secours en toutes vos affaires, soit spirituelles soit temporelles, afin qu'ils coopèrent à vos intentions.
Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, 2° partie, chap. 16
Voir aussi :
Dévotion aux saints Anges
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Saint Jean-Marie Vianney
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Curé d'Ars-sur-Formans Né en 1786 à Dardilly, près de Lyon Mort en 1859 à Ars-sur-Formans |
L'ange Gardien est toujours à nos côtés pour nous porter au bien et nous défendre contre les mauvais anges qui, sans cesse, rôdent autour de nous pour nous porter au mal.
Le Prêtre de Village, Jean-Marie-B. Vianney, par une Société, d'après les mémoires de M. Pierre Oriol et autres, Imprimerie administrative, Vve Chanoine, Lyon, 1875.
Abbé A. Monnin, Esprit du Curé d'Ars, M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation, Téqui, Paris, 1975 (50° mille)
Il faut, dès le matin, en s'éveillant offrir à Dieu son coeur, son esprit, ses pensées, ses paroles, ses actions, tout soi-même, pour ne servir que sa gloire. Renouveler les promesses de son baptême, remercier son ange gardien, lui demander sa protection, à ce bon ange qui est resté à côté de nous pendant notre sommeil.
Abbé A. Monnin, Esprit du Curé d'Ars, M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation, Téqui, Paris, 1975 (50° mille)
Si vous êtes dans l'impossibilité de prier, cachez-vous derrière votre bon ange, et chargez-le de prier à votre place.
Abbé A. Monnin, Esprit du Curé d'Ars, M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation, Téqui, Paris, 1975 (50° mille)
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Sainte Gemma Galgani
Vierge séculière
Née le 12 mars 1878 à Camigliano (Toscane, Italie)
Morte le 11 avril 1903
Dans sa miséricorde infinie et sa paternelle tendresse, le Seigneur, venant au secours des pauvres enfants d'Adam, qu'il voulait sauver, ne fit rien moins que les placer sous la protection des Anges, ministres de sa céleste cour.
Chacun de nous est assisté d'un de ces purs esprits, que nous appelons avec raison notre bon ange. Il nous prend par la main, dès notre entrée dans la vie, pour ne plus nous quitter tant que dure notre course mortelle.
[...]
Puisque Gemma se trouvait prédestinée à un degré très élevé de gloire et de félicité célestes, il était naturel et conforme à la Sagesse divine, que l'Ange préposé à sa garde eût d'elle un soin tout spécial. La grâce, qui se manifestait par ailleurs, dans cette âme fortunée, en des phénomènes si prodigieux, allait prendre corps, d'une façon non moins prodigieuse, dans l'assistance de son bon Ange.
[...]
Le plus frappant, dans ce suave commerce, était la présence sensible et presque continuelle de l'ange. Gemma le voyait de ses yeux corporels, le touchait de ses mains, comme une personne vivante, liait conversation avec lui comme avec un ami. "Jésus, m'écrivait-elle, ne s'est pas fait voir depuis six jours ; mais il ne m'a pas laissée tout à fait seule ; l'ange gardien se tient toujours, visible, près de moi."
Avec quelle effusion elle rendait grâces à Dieu de ce bienfait, et témoignait à l'esprit tutélaire sa reconnaissance ! " Si quelque fois je suis mauvaise, cher ange, lui disait-elle, ne te fâche pas ; je veux te montrer ma gratitude. - Oui, répondait le céleste gardien, je serai ton guide et ton compagnon inséparable. "
R.P. Germain de Saint-Stanislas c.p. (directeur spirituel de Gemma), La séraphique vierge de Lucques, Gemma Galgani, Arras, Brunet, 1910.
Si l'Ange gardien de Gemma demeurait au second plan, l'ensemble de leurs relations relevait du "grand amour" : l'Ange la surveillait, lui faisait du café, lui expliquait les Mystères, l'embrassait, mais surtout l'aidait de son mieux à souffrir pour le Christ. Quant à Gemma, elle s'adressait à l'être céleste et lus d'une fois ses proches la virent marchant, tout en parlant à un interlocuteur invisible :
"L'Ange me regardait si affectueusement ! Et quand il fut sur le point de partir, alors qu'il s'approchait de moi pour m'embrasser sur le front, je l'ai prié de ne pas me laisser encore. Mais lui me dit :
- Il faut que je m'en aille
- Alors va et salue Jésus.
Il m'a jeté un dernier regard, me disant :
- Je ne veux plus que tu entretiennes de conversations avec les créatures ; lorsque tu veux parler, parle avec Jésus et avec ton Ange.
Le jour suivant, à la même heure, le voici de nouveau. Il s'est approché de moi, il m'a caressée et, avec affection, je n'ai pu m'empêcher de lui dire :
Mon Ange, comme je t'aime !" (in La folie de la Croix tome 2, J.F. Villepelée, Ed. Parvis)
Bien que laïque, la splendide vierge fut canonisée 37 ans seulement après sa mort. En raison de divers signes surnaturels et guérisons inexplicables, Rome s'est intéressé à son cas en 1917 et elle fut proclamée sainte le 26 mars 1936. Depuis, son visage continue de fasciner les foules… Gemma, c'est le mystère des Mystères, l'Amour d'une vierge pour Celui qui a aimé le monde, et leur colloque de souffrance nous semble appartenir à un monde absurde. En apprenant à souffrir comme Il a souffert, en réussissant à résister aux tentations, et en parvenant à se mortifier au point de tuer en elle tout désir qui aurait pu mettre en danger sa virginité, Gemma s'est hissée à Son niveau et s'est débarrassée de toute tache. Avec une telle pureté, voir son Ange gardien lui était aussi naturel que pour nous de voir le facteur tous les matins. Gemma cependant n'a guère décrit son compagnon car elle voyait l'Ange comme elle voyait sa belle-mère ou son confesseur. Sa présence pour elle n'avait rien d'exceptionnel et dans sa simplicité d'enfant, elle ne se rendait absolument pas compte que cela aurait pu passionner des milliers de gens. Elle évoluait parmi les Anges comme un cygne sur un lac, insensible à la beauté qui l'environne. Seule le Christ comptait à ses yeux. Même son confesseur, le très strict Père Germain, marquera sa surprise en entendant Gemma lui expliquer que son Ange lui avait dit ceci ou cela et lui demanda d'être prudente, puisque n'est-il pas écrit que le diable peut se déguiser en Ange de Lumière, et par conséquent de repousser toute vision. Alors Gemma, toujours dans sa naïveté désarmante, lui écrira quelques jours plus tard que lorsque l'Ange arrive, ils bavardent ensemble et adorent Dieu. Elle lui demandera même "Est-ce bien ainsi ? Dites-moi si je suis dans l'obéissance ?". Même le confesseur ne savait plus quoi lui dire. Pourtant, elle finira par "tester" la présence, obéissant à la lettre aux ordres du Père Germain et cela nous permet de dire qu'il s'agit du seul cas dans les annales de l'angélologie moderne où son protégé crache sur son Ange gardien !
"Un jour que l'Ange gardien se présenta, Gemma lui cracha à la figure, cherchant à le renvoyer. Mais l'Ange ne bougea pas, et même, là où cracha Gemma, aux pieds de l'Ange surgit une rose blanche ; sur ses pétales était inscrit en lettres d'or "on reçoit tout de l'Amour" (in La folie de la Croix tome 2, op. cit.)
Ce détail est important car sincèrement quelle idée de vouloir cracher sur un Ange ? C'est grotesque et fort laid, tellement laid d'ailleurs qu'il est clair que ce ne peut être une anecdote inventée. Mais le Père Germain craignait sans doute que le Malin ne profite de la naïveté de Gemma. Finalement il décida de vérifier lui-même. On ne sait trop comment il est arrivé à cette conclusion, mais il écrivit qu'ayant assisté "plusieurs fois personnellement aux prières et aux malédictions de Gemma et de son Ange, j'ai pu me convaincre, par mes seules observations extérieures, de la réalité de tous les détails qu'elle me donnait ensuite dans ses comptes de conscience". Les observations extérieures dont parle le prêtre n'ont rien à envier à ce que l'on faisait subir aux enfants qui affirmaient voir la Vierge :
"Toutes les fois, a-t-il remarqué (le Père Germain), qu'elle levait les yeux sur l'Ange pour l'écouter ou lui parler, même en dehors de la prière, elle perdait l'usage des sens. On pouvait alors la secouer, la piquer, la brûler, sans réveiller sa sensibilité. Mais dès qu'elle avait détourné ses regards de l'Ange ou cessé le colloque, ses relations avec notre monde reprenaient. Ce phénomène se renouvelait infailliblement à chacune de ses communications avec l'Esprit bienheureux, si rapprochées fussent-elles." (in La Bienheureuse Gemma Galgani, Germano et Felix, Revue de la Passion, Librairie Mignard, Paris, 1933)
Selon le prêtre, Gemma lui envoyait aussi des messages que son Ange se chargeait de lui remettre, même lorsqu'il se trouvait en consultation à Rome. Il retrouvait dans sa chambre des lettres de Gemma sans timbre ! Cela l'a tant impressionné, qu'il ne douta plus jamais de la présence de l'Ange gardien de Gemma Galgani.
In Pierre Jovanovic, Enquête sur l'existence des Anges gardiens
Chap. 9 : "Des stigmatisés et des Anges".
Réédition enrichie : Le Jardin des livres, 243 bis Boulevard Pereire, 75017 Paris.
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Saint Padre Pio
Prêtre capucin
Né le 25 mai 1887 à Pietrelcina (Benevento, Italie)
Mort en 1968 à San Giovanni Rotondo (Italie)
Lettre du 20 avril 1915, adressée à Raffaelina Cerase :
O Raffaelina, comme il est consolant de savoir que nous sommes toujours sous la garde d'un ange céleste qui ne nous abandonne même pas (chose admirable) dans l'action par laquelle nous déplaisons à Dieu... Prenez la belle habitude de toujours penser à lui. Que, à côté de nous, il y a un esprit céleste qui, du berceau à la tombe, ne nous quitte pas un instant, qui nous guide, qui nous protège comme un ami, comme un frère, qui doit aussi nous consoler toujours, spécialement dans les heures qui sont, pour nous, les plus tristes. Sachez, O Raffaelina, que ce bon Ange prie pour vous : il offre à Dieu toutes les bonnes oeuvres que vous faites, vos désirs saints et purs. Dans les heures où il vous semble être seule et abandonnée, ne vous plaignez pas de ne pas avoir une âme amie à qui vous puissiez vous ouvrir et à qui vous puissiez confier vos peines ; par charité, n'oubliez pas cet invisible compagnon, toujours présent pour vous écouter, toujours prêt à vous consoler. O délicieuse intimité ! O heureuse compagnie ...
Correspondance du Padre Pio, rassemblée par Jean Derobert, Ed. Hovine, 1987.
Souvenez-vous que nous sommes avec Dieu quand notre âme est en état de grâce, et loin de lui quand nous sommes en état de péché grave ; mais son ange - notre ange gardien - ne nous abandonne jamais... C'est notre ami le plus sûr et le plus sincère quand nous n'avons pas le tort de l'attrister par notre mauvaise conduite.
Padre Pio, Une pensée par jour, Paris, Mediaspaul, 1991
Jean Derobert raconte sa rencontre avec le Padre Pio, à l'occasion d'une confession à San Giovanni :
Je prends place au confessionnal.
- Père, je suis français.
- Bene, qu'as-tu fait ? me demande-t-il en latin.
- Parlez italien père, je le comprends.
- Bene, cos' hai fatto ?
- Je ne sais pas !
Puis, commençant à perdre contenance, je m'énerve. Je me sentais ridicule parce que je ne savais pas quoi lui dire. Le trou noir. Ce n'est qu'ensuite que j'avais appris que le Padre Pio mettait l'âme à nu. Pendant ce temps, il souriait.
- Père, j'ai fait cela... et cela...
- Oui, c'est vrai, me dit-il, mais cela a été pardonné vendredi dernier.
Et c'était la stricte vérité.
- Mais tu oublies telle et telle chose... Il y a deux ans, dans tel endroit. Pourquoi as-tu fait cela... Et cela ? Vero ?
Les larmes aux yeux, il m'a montré la gravité de certaines actions... gravité à laquelle, à vrai dire, je n'avais jamais songé. Mais, à ce moment-ci, à les entendre expliquées de la bouche du Padre Pio, elles prenaient pour moi leurs véritables dimensions.
- Ca c'est grave... c'est grave ! et il se mettait à pleurer et à souffrir.
J'étais très mal à l'aise, d'autant plus que tout ce qu'il disait était vrai. Il m'a même donné des détails exacts que j'avais totalement oubliés moi-même. Parfois, on agit par réflexe, sans même avoir le sentiment d'une culpabilité quelconque. Il me donne l'absolution. Puis il me dit :
- Tu crois à ton Ange gardien ?
- Euh, je ne l'ai jamais vu.
Me fixant de son oeil pénétrant, il m'administre une paire de gifles, et laisse tomber ces mots :
- Regarde bien, il est là et il est très beau !
Je me retournai et ne vis rien, bien-sûr, mais le père lui, avait dans le regard l'expression de quelqu'un qui voit quelque chose. Il ne regardait pas dans le vague.
- Ton Ange gardien, il est là et il te protège ! prie-le bien... Prie-le bien !
Ses yeux étaient lumineux : ils reflétaient la lumière de mon Ange.
Jean Derobert, Padre Pio témoin de Dieu, Marquain (Belgique), Ed. Jules Hovine, 1986.
La messe du Saint Padre Pio
« On ne venait pas à San Giovanni pour voir une clinique ultramoderne ou pour entendre des récits de conversions ou de guérisons spectaculaires. La plupart des pèlerins disposaient d’un jour, parfois d’une matinée: ils venaient assister à la messe du Père Pio. Ceci est très remarquable quand on sait qu’ils arrivaient parfois de fort loin, souvent d’Amérique. Naturellement, certains profitaient d’un séjour en Italie, Rome, Naples ou ailleurs, pour faire un saut jusqu’à San Giovanni; beaucoup repartaient le même jour. Ils étaient venus uniquement pour cela.
Dès deux ou trois heures du matin, les lourds autobus déchargeaient devant le couvent leurs occupants, surpris de voir déjà la place de l’église noire de monde. On attendait patiemment l’ouverture des portes pour entrer ; en attendant, on récitait le chapelet.
Pour l’incroyant qui venait simplement en curieux, la messe du Père Pio était peut-être une cérémonie comme toutes les autres ; mais, pour le croyant, elle était d’une valeur infinie par la présence réelle du Seigneur que le célébrant appelle infailliblement sur l’autel par les paroles consécratoires. La messe a toujours et partout la même valeur, là où elle est célébrée validement: pourquoi vouloir assister à celle du Père Pio? Indubitablement parce que ce capucin rendait tangible la mystérieuse et pourtant réelle présence.
On comprend, dès lors, que rien ne peut être ajouté à sa grandeur, à sa valeur, à sa signification, qui est uniquement limitée par l’impénétrable volonté de Dieu.
Lorsque le Père Pio célébrait la messe, il donnait l’impression d’une si intime, si intense, si complète union avec Celui qui s’offrait au Père Eternel, en victime d’expiation pour les péchés des hommes.
Dès qu’il était au pied de l’autel, le visage du célébrant se transfigurait. Il ne s’y trouvait pas seulement comme prêtre pour l’Offrande, mais comme l’homme de Dieu pour témoigner de son existence, comme prêtre qui portait lui-même les cinq plaies sanglantes de la crucifixion sur le corps. Le Père Pio possédait le don de faire prier les autres. On vivait la messe. On était fasciné. Je puis dire, qu’à San Giovanni seulement, j’ai compris le divin Sacrifice.
Cette messe durait longtemps ; cependant, à la suivre dans sa longue célébration, on perdait toute notion de temps et de lieu. La première fois que j’y assistai, j’ai regretté qu’elle touchât à sa fin. Avec stupeur, je me rendis compte qu’elle avait duré plus de deux heures!
Toute la vie du Père Pio était centrée sur le saint Sacrifice de la messe qui, disait-il, jour par jour, sauve le monde de sa perdition. Brunatto, qui assistait généralement le Père et eut le bonheur de le servir, témoigne que, pendant les années de son isolement, la célébration durait jusqu’à sept heures. Plus tard, elle fut limitée par l’obéissance et durait environ une heure.
Oui, vraiment, cette messe du Père Pio était un événement inoubliable et on avait raison de vouloir y assister au moins une seule fois.
Lorsqu’il quittait la sacristie, le Père était généralement soutenu par deux confrères, car ses pieds transpercés le faisaient atrocement souffrir. D’un pas lourd, traînant, incertain, chancelant, il s’avançait vers l’autel. Outre les stigmates, il passait encore toute la nuit en prière; ce qui fut vrai tout un demi-siècle.
On l’aurait cru écrasé sous le poids des péchés du monde. Il offrait toutes les intentions, les demandes, les supplications, qui lui avaient été confiées par écrit ou oralement, de l’univers entier. II portait, en outre, toutes les afflictions, les souffrances, les angoisses pour lesquelles on venait à lui et dont il s’était chargé. C’est pourquoi l’Offrande de cette messe était si longue et si impressionnante.
Il faisait tout pour détourner l’attention de lui. Il évitait tout ce qui pouvait être spectaculaire dans son maintien, son expression, ses gestes, dans sa manière de prier et de se taire; et pourtant, son maintien, sa façon de prier, son silence, et surtout les longues pauses, dans toute leur simplicité, étaient vraiment dramatiques.
Lorsque, dans le silence recueilli d’une foule intimement unie à lui, le Père Pio prenait la patène dans ses mains sanglantes et l’offrait au Père Tout-Puissant, elle pesait lourd de cet énorme amas de bonnes oeuvres, de souffrances et de bonnes intentions. Ce pain qui allait tantôt prendre vie, changé en Celui qui, seul, réellement, était capable de payer complètement la rançon des péchés des hommes.
Ce n’était pas seulement les principales parties de la messe qui étaient remarquables, dans cette célébration. Le Père Pio célébrait toute la messe avec la même attention soutenue, visiblement conscient de la profonde signification de chaque mot, de chaque geste liturgique. Ce qui se passait entre Dieu et lui demeurait un mystère, mais on pouvait en deviner quelque chose dans certains silences, dans certaines pauses plus longues; les traits de son visage en trahissaient parfois son intense participation au Drame qu’il vivait. Les yeux fermés, il était souvent en conversation avec Dieu, ou transporté en extase dans la contemplation.
Seul, un ange serait capable de décrire dignement cette messe. Les plaies permanentes de son corps n’étaient que les signes visibles du martyre intérieur qu’il subissait avec le «divin Crucifié». C’est pourquoi, l’attention de l’assemblée était fixée sur le point culminant du Saint Sacrifice: la Consécration.
En effet, ici, il s’arrêtait un instant comme pour se concentrer. Une lutte semblait s’engager entre lui, qui tenait dans ses mains l’hostie immaculée et, Dieu sait, quelle force obscure et invisible qui, sur ses lèvres, retenait les paroles consécratoires chargées de force créatrice.
Certains jours, la messe était pour lui, à partir du Sanctus, un vrai martyre. La sueur couvrait son visage et les larmes coulaient le long de ses joues. C’était vraiment l’homme des douleurs aux prises avec l’agonie. Involontairement, je pensais au Christ au Jardin des Oliviers.
On voyait clairement, qu’en proférant les paroles de la Consécration, il subissait un réel martyre. A chaque mot, un choc semblait parcourir ses membres. Serait-il possible, comme certains le pensent, qu’il souffrait alors plus intensément la Passion du Christ et que les spasmes pénibles, qu’il réprimait autant que possible, l’empêchaient un moment de poursuivre? Ou devons-nous interpréter à la lettre les paroles du Père disant que le démon s’aventure parfois jusqu’à l’autel? Dans son attitude si impressionnante, on assistait donc à une lutte réelle contre Satan, qui, à ce moment, redoublait ses efforts pour le tourmenter. Les deux suppositions sont acceptables.
Souvent, lorsqu’il quittait l’autel, après la messe, certaines expressions involontaires et révélatrices lui échappaient. Comme se parlant à lui-même, il disait par exemple: « Je me sens brûler... » et aussi: « Jésus m’a dit... ».
Quant à moi, j’ai été, comme tous ceux qui ont eu le bonheur de participer à cette messe, vivement impressionné par cette émouvante célébration.
Un jour, nous posions au Père, la question: «Père, qu’est votre messe pour vous?».
Le Père répondit: « Une union complète entre Jésus et moi ».
La messe du Padre Pio était vraiment cela: Le Sacrifice du Golgotha, le Sacrifice de l’Eglise, le Sacrifice de la dernière Cène et aussi notre Sacrifice.
Et, encore: «Sommes-nous seuls à être rangés autour de l’autel pendant la messe?
– Autour de l’autel, il y a les Anges de Dieu.
– Père, qui se trouve autour de l’autel?
– Toute la Cour céleste.
– Père, la Madone est-elle aussi présente pendant la messe?
– Une mère peut-elle rester indifférente à son Fils? ».
Et dans une lettre que le Père écrivit, en mai 1912, nous apprenons que la Sainte Vierge l’accompagnait à l’autel. La Mère de Dieu et notre Mère n’a évidemment pas d’autre souci que celui de son Fils Jésus qui devenait visible, à nos yeux, dans la chair du Padre Pio, blessé par amour pour Dieu et ses frères.
« Père, comment devons-nous assister à la messe?
– Comme la Sainte Vierge et les saintes femmes, avec amour et compassion. Comme saint Jean assistait à l’Offrande Eucharistique et au Sacrifice sanglant de la Croix. »
Un jour que la foule des pèlerins était particulièrement dense dans l’église de San Giovanni, le Père me dit après la messe: «Je me suis souvenu de vous à l’autel!». Je lui demandai: « Père, avez-vous à l’esprit toutes les âmes qui assistent à votre messe? ». Il répondit: « A l’autel, je vois tous mes enfants comme dans un miroir!».
Toute la vie du Père Pio a été une Passion de Jésus. Sa journée entière était la continuation du Sacrifice de la messe.
Frère Narsi Decoste, Le Padre Pio
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Saint José Maria Escriva
Prêtre, fondateur de l'Opus Dei (1902-1975)
Canonisé à Rome le 6 octobre 2002 par Jean-Paul II.
Aie confiance en ton Ange gardien. Traite-le comme un ami intime : il l'est. Il saura te rendre mille petits services dans les affaires ordinaires de chaque jour.
(chemin 562)
Gagne à ta cause l'Ange gardien de celui que tu veux amener à ton apostolat. C'est toujours un grand "complice".
(chemin 563)
Je sais que je te donne une joie, en te recopiant cette prière aux saints Anges gardiens de nos tabernacles : "O Esprits angéliques qui gardez nos tabernacles, où repose le gage adorable de la Sainte Eucharistie, défendez-la des profanations ! et conservez-la à votre amour."
(chemin 569)
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