Mai-Juin 2009
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Prions les uns pour les autres
Dans la supplication et l'action de grâce, joignons nos prières à celles des correspondants de l'Association.
La vocation
Ému comme si j'avais dû apprendre le secret de ma propre destinée, je volai au ciel et pénétrai dans le sanctuaire.
Le livre où sont contenues les vocations humaines était environné d'anges qui en consultaient les oracles. Sous leurs yeux se plaçait, au moment marqué, la page qui les intéressait. Ils recevaient en même temps la connaissance de la vocation et les grâces destinées à la faire réussir.
Je vis des anges qui étaient tristes et affligés : ils sollicitaient de nouveaux secours pour des âmes infidèles aux premières grâces. L'un d'eux me dit avec douleur :
« Le salut sera possible encore à l'âme qui m'est confiée, mais hélas ! qu'il lui sera difficile ! Elle n'aura plus les grâces de choix qui l'attendaient dans la voie où elle fut appelée d'abord ».
Le livre s'ouvrit enfin pour moi. À la page désirée, je lus : « Vie sainte au milieu du monde : mariage chrétien ».
Toutes les difficultés du salut dans cette vocation s'accumulèrent à mes regards. Je fus atterré. Mais le Seigneur, avec une douceur qui inspirait la confiance, me dit : « Ouvre tes mains ».
Mes mains s'ouvrirent, et le Seigneur y déposa des grâces si abondantes que ma frayeur fut à l'instant dissipée. Parmi ces grâces, les unes devaient faire connaître et accepter la vocation, les autres en faciliter les devoirs.
Ce fut à l'écart et dans la solitude, au pied de l'autel et en face de son éternité, que le jeune homme dont je suis l'ange gardien reçut de moi le secret qu'il avait jusque-là poursuivi de ses vœux.
D'après l'abbé G. Chardon, Mémoires d'un ange gardien, Librairie Catholique, Clermont-Ferrand, 1873.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2009.
L'ange gardien (2)
Françoise Dolto était convaincue que son ange ne l'avait jamais quittée toute sa vie durant : il était là, par exemple, chaque fois qu'elle cherchait une place de stationnement. Elle pensait qu'auprès de chaque enfant dort un ange qui veille sur lui, mais que l'ange gardien d'un adulte est toujours en éveil.
Les parents ne peuvent pas surveiller toutes les allées et venues de leurs enfants. Plus ils prétendent contrôler leurs faits et gestes, plus ils développent eux-mêmes d'angoisse et d'agressivité. Ce sont souvent ces parents qui veulent exercer un contrôle total qui sont voués à voir se produire précisément ce qu'ils avaient craint. Contre cette tendance, on peut s'aider de la conviction qu'un ange préserve l'enfant de tous les dangers. Mais qu'apporte cette croyance aux parents quand leur enfant est battu par d'autres sur le chemin de l'école, voire victime d'une agression sexuelle ? L'ange gardien n'a pas de compétence universelle ; il ne faut pas trop lui demander. Ce que nous sommes en mesure de faire, nous devons le faire nous-mêmes. Nous devons avant tout avoir assez d'intelligence et de sagesse pour prendre la juste mesure de la réalité de ce monde. Il reste en outre, en dépit de tout, ce « domaine intermédiaire » que l'on ne peut ni saisir par la pensée ni réglementer. Dans ces conditions, les parents trouveront une aide précieuse en recommandant leur enfant à son ange gardien ; ils seront ainsi déchargés de leur souci personnel. Car jamais ce souci ne leur garantira que l'enfant reviendra toujours sain et sauf de l'école ou du jardin d'enfants, ou qu'il ne se blessera pas en jouant. Qui tente de protéger son enfant contre tous les risques possibles le rend aveugle aux dangers réels. Il faut que l'enfant fasse l'expérience et l'épreuve de ce dont il est capable. Il peut toujours arriver quelque chose, l'enfant ne prenant pas, par exemple, la juste mesure de ses limites. La confiance en l'ange gardien doit aller de pair avec les indispensables mesures de précaution. Nous ne pouvons pas expliquer pourquoi certains enfants, exposés au danger malgré leur ange gardien, perdent la vie. Nous pouvons adresser des prières à l'ange, mais nous n'avons pas la garantie qu'il interviendra. Lorsqu'il nous est donné de sentir qu'un ange nous a sauvés d'un danger, c'est toujours par une grâce divine dont nous n'avons pas la disposition.
Anselm Grün, o. s. b., Chacun cherche son ange, Albin Michel.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2009.
A l'ange gardien
Ange saint, tu vois toujours
et toujours adore la face du Père éternel.
Sa bonté suprême t'a confié le soin de mon âme :
secours-moi sans cesse par sa grâce,
éclaire-moi dans mes ténèbres,
console-moi dans mes peines,
échauffe-moi dans mes froideurs,
défends-moi dans mes tentations,
gouverne-moi, s'il te plaît,
dans toute la suite de ma vie.
Daigne prier avec moi !
Et parce que mes prières sont froides et languissantes,
embrase-les du feu dont tu brûles,
et porte-les jusqu'au trône de Dieu
pour les lui offrir.
Que par ton intercession,
je sois humble dans la prospérité
et courageux dans l'adversité.
Que mon âme s'anime dans la ferveur de sa foi
et par la joie de son espérance.
Oui, que mon âme ne travaille dans cet exil
qu'à avancer vers le Ciel,
en aspirant de plus en plus - d'un ardent amour
à adorer éternellement Jésus son Sauveur.
Qu'elle jouisse enfin avec toi et avec tous les saints anges
de cette gloire ineffable possédée par Lui
dans tous les siècles.
Prière attribuée à Saint Charles Borromée, Office de l'Ange gardien.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2009.
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