Janvier-Février 2008
Belle, sainte et heureuse année 2008 !
Voici que je vais envoyer un ange devant toi, pour qu'il veille sur toi en chemin et te mène au lieu que je t'ai fixé. Révère-le et écoute sa voix, ne lui sois pas rebelle, il ne pardonnerait pas vos transgressions car mon Nom est en lui. (Ex 23, 23) |
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Ayons confiance en notre ange
Il ne faut pas en douter, notre ange gardien est tout à la fois puissant et bon. Il est puissant. En vertu de sa grande sainteté, de son incomparable pureté, il jouit d'un immense crédit auprès de Dieu. En lui Dieu voit plus parfaitement qu'en aucune autre créature inférieure sa divine ressemblance et, en le contemplant, il peut répéter ces paroles qu'il disait de Jésus : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toutes mes complaisances (Mt 17, 5). Du reste, n'est-il pas un des princes de la cour céleste, le frère de ceux par qui fut remportée une victoire éclatante au moment où Lucifer leva contre Dieu l'étendard de la révolte ? Oh ! qui nous dira sa puissance ?
Il est bon. Pour nous en convaincre, nous n'avons qu'à nous rappeler les grands services qu'il nous rend (...). Admis à voir de si près ce Dieu dont il est dit dans nos saints Livres qu'il est amour, comment ne participerait-il pas abondamment à cette divine bonté ? Nous ne saurons qu'au ciel combien il nous aime, combien il désire notre véritable bonheur.
Mais si notre ange gardien a en partage, à un tel degré, la puissance et la bonté, s'il peut et s'il veut nous secourir, pourquoi n'aurions-nous pas en lui une grande confiance ? Écoutons saint Bernard : "Toutes choses, nous dit-il, doivent vous porter à la confiance envers cet ange. Il est éclairé pour connaître tous vos besoins ; il est bon pour vouloir y remédier ; il est puissant pour exécuter les bonnes volontés qu'il a pour vous. Quel sujet pourriez-vous donc avoir de vous défier de son assistance ?" Et le saint Docteur ajoute : "Quelque faibles que nous soyons, quelque misérable que puisse être notre condition, quelques grands que soient les dangers qui nous environnent, nous ne devons rien craindre sous la protection de tels gardiens."
Confions-nous donc à notre bon ange...
D'après l'abbé P. Feige, adapté de L'Ange gardien, Pierre Téqui, 1910.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2008.
Voix des créatures
Moi, son ange gardien, dans l'irrésistible désir que j'avais de sa conversion, j'eusse voulu remuer ciel et terre, pour retourner le cœur du jeune homme que Dieu m'avait confié.
Les objets du dehors, les créatures inanimées, les phénomènes les plus simples prenaient une voix et devenaient éloquents pour lui transmettre mes affectueuses remontrances.
Au milieu d'un orage, une voix lui disait : "Cet éclair est le regard de Dieu ; ce grondement, le son de sa voix. Il connaît ta conscience ; il voit le fond de ton cœur. S'il t'appelait subitement devant son tribunal !..."
À l'apparition de l'arc-en-ciel, une voix lui disait : "C'est ainsi que la clémence d'un père prévient son enfant. Entends-tu ce doux appel ? Reconnais-tu le sourire de Dieu ?"
Le soir, quant il lui arrivait de contempler l'azur et les étoiles, une voix lui disait : "Comme ce ciel est beau ! comme il est splendide ! sera-t-il un jour ta patrie ?"
Le matin, quand il promenait son regard sur la campagne, une voix lui disait : "Tout chante à Dieu son cantique ; tout redit les louanges du Créateur. Il n'y a que le cœur méchant qui se taise." (...).
L'émail des prairies, la richesse des moissons, les trésors de la source, les concerts de l'oiseau, les bourdonnements de l'insecte lui adressaient de justes reproches.
De toutes parts, sur la terre et dans les cieux, des voix mystérieuses lui criaient : "Ingrat ! Jusques à quand nous feras-tu servir un esclave du démon ?"
D'après l'abbé G. Chardon, Mémoires d'un ange gardien, Librairie Catholique, Clermont-Ferrand, 1873.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2008.
L'ange du courage (1)
Le courage : ce mot vient de "cœur", et correspondait, dans son sens large, en langue classique, au grec thumos, qui désigne (...) la partie émotionnelle et sentimentale de l'âme. Il a pris de plus en plus le sens restreint d'ardeur, de fermeté, de vaillance. Le courage est l'une des quatre vertus cardinales. Il consiste à affronter les dangers sans se laisser effrayer. (...) Il résulte d'une disposition de l'âme à la confiance, à l'assurance joyeuse ; il implique à la fois l'acceptation d'un éventuel sacrifice, la faculté de s'imposer dans l'action et la volonté de s'affirmer soi-même. Le courage n'est pas requis du seul soldat, mais de tout être humain. Tous nous en avons besoin pour vivre notre propre vie, la vie qui nous est dès l'abord destinée. Nous n'avons que trop tendance à nous adapter aux autres, à adopter leurs vues, pour ne pas devoir nager à contre-courant. Notre temps voit régner, d'une part, un fort courant libéral, permissif à l'extrême. Mais nous pouvons d'autre part observer une grande uniformité. Les médias véhiculent une norme concernant ce qu'il faut être aujourd'hui, comment il convient de penser, de s'habiller, d'agir. Dans ces conditions, on doit déployer un grand courage pour être autrement, pour être vraiment conforme à soi-même.
Nous avons besoin de l'ange du courage quand ceux avec qui nous travaillons disent du mal de tel ou telle collègue. Pour ne pas s'associer à la médisance, mais faire entendre qu'il vaudrait mieux lui dire les choses en face ; ou bien encore, pour couper court à une telle discussion en observant que tout cela, après tout, on peut le voir aussi sous un autre jour : pour cela, il faut du courage. Ce que l'on récolte en agissant ainsi, c'est d'abord l'incompréhension. Celui qui manifeste ce courage, peut-être les autres l'accuseront-ils même de pharisaïsme. C'est que l'intéressé(e) est vraiment insupportable ! Les autres ne se laisseront pas si facilement insécuriser. Si l'on a le courage d'interrompre la médisance, ceux qui la répandent se sentent pris en faute, et ils essaient de se justifier en vous mettant dans le mauvais rôle... (à suivre)
Anselm Grün, o. s. b., 50 anges..., Petit traité de spiritualité au quotidien, Albin Michel.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2008.
Existence des Anges : ce que nous apprend la Révélation
Aujourd'hui, comme aux temps passés, on discute avec une sagesse plus ou moins grande, sur ces êtres spirituels. Il faut reconnaître que parfois la confusion est grande, avec en conséquence le risque de faire passer à ce sujet comme foi de l'Église ce qui n'appartient pas à la foi, ou vice versa, négliger des aspects importants de la vérité révélée. L'existence des êtres spirituels, que l'Écriture Sainte nomme habituellement "anges", était déjà niée au temps du Christ par les Sadducéens. Les matérialistes et les rationalistes de tous les temps la nient aussi. Cependant, comme l'observe avec pénétration un théologien moderne : "Si l'on voulait se libérer des anges, il faudrait revoir de façon radicale l'Écriture Sainte elle-même, et avec elle toute l'histoire du salut." Toute la Tradition est unanime sur cette question. Le credo de l'Église est au fond un écho de ce que Paul écrivait aux Colossiens : "Car c'est en lui (le Christ) qu'ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles : trônes, seigneuries, principautés, puissances ; tout a été créé par lui et pour lui." C'est-à-dire le Christ qui, en tant que Fils-Verbe éternel et consubstantiel au Père, est "Premier-Né de toute créature", il est au centre de l'univers, comme cause et soutien de toute la création (...).
La référence au primat du Christ nous aide à comprendre que la vérité sur l'existence et l'action des anges (bons et mauvais) ne constitue pas le contenu central de la Parole de Dieu. Dans la Révélation Dieu parle tout d'abord "aux hommes (...) et s'entretient avec eux, pour les inviter et les admettre à la communion avec lui." Ainsi "la vérité profonde (...) aussi bien sur Dieu que sur le salut de l'homme" est le contenu central de la Révélation qui "resplendit" plus pleinement dans la personne du Christ. La Vérité sur les anges est en un certain sens "collatérale", cependant inséparable de la Révélation centrale, qui est l'existence, la majesté et la gloire du Créateur, lesquelles resplendissent dans toute la création "visible" et "invisible" et dans l'action salvifique de Dieu dans l'histoire de l'homme...
Jean-Paul II, Les Anges, Le Sarment Fayard.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2008.
Création des Anges
Les anges dans le ciel, et les hommes sur terre
De la création occupent le sommet :
Car la raison divine en eux mit sa lumière
De la splendeur d'en-haut ils portent le reflet.
Les anges, purs esprits, sont de plus noble essence,
Plus semblables à Dieu, car ils n'ont point de corps.
Ils furent tous créés dans l'état d'innocence :
Dieu les avait comblés des plus riches trésors.
Mais tous n'ont pas gardé l'innocence première :
Fidèles au Seigneur, les uns sont restés bons ;
Les autres, pleins d'orgueil et d'insolence altière
Révoltés contre Dieu, devinrent les démons.
Comme un lion rôdant autour de nous, le diable
Cherche à prendre notre âme, à lui ravir les cieux,
Parce qu'il est jaloux du bonheur ineffable
Promis par le Seigneur à l'homme vertueux.
Mais du Dieu tout-puissant la bonté maternelle
Près de chacun de nous a mis l'ange gardien
Qui dirige nos pas, nous couvre de son aile,
Nous garde de tout mal, nous porte vers le bien.
Le Catéchisme chanté, 1915, extrait de : Les plus beaux textes sur les saints Anges, recueillis par Vincent Klee, N.E.L.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2008.
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