Mars-Avril 2017 (extraits de la revue)
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Prions les uns pour les autres
Dans la supplication et l'action de grâce, joignons nos prières à celles des correspondants de l'Association.
Il y a cent ans...
en mars 1917
Le Psaume des disparus
Ayez pitié, Seigneur, de ceux qui ne sont plus,
Ensevelis sans nom en des champs inconnus.
Ayez pitié de tous, soldats et généraux
Pleurés des mêmes pleurs et tombés en héros.
Ayez pitié de ceux qui dorment sous la croix,
Dispersés dans les champs, les coteaux et les bois.
Ayez pitié, Seigneur, du soldat malheureux
Négligemment jeté, sans prière, en son creux.
Ayez pitié des morts des sauvages assauts,
Pêle-mêle enfouis sous terre par monceaux.
De l'abîme profond de leurs iniquités,
Que les appels vers vous, là-haut, soient écoutés.
Si vous tenez de tous un compte rigoureux,
Qui donc pourra, Seigneur, vous implorer pour eux ?
Mais, vous nous l'avez dit, mon Dieu, vous êtes bon :
De votre Cœur jaillit, par torrents, le pardon.
Des liens du péché qui meurtrissent leurs chairs
Délivrez, délivrez tous ceux qui nous sont chers.
Les yeux illuminés par des soleils plus beaux,
Qu'ils dorment dans la paix leur éternel repos.
J. Bellouard
en avril 1917
Vivre
Vivre, c'est accepter la tâche journalière
Sans orgueilleux défi, sans lâche désespoir,
C'est n'avoir qu'un seul mot écrit sur sa bannière,
Ce mot sacré : devoir.
C'est marcher courageux dans l'humaine carrière
Sans murmurer jamais contre les durs cailloux,
Mais savoir, pour cueillir la modeste bruyère,
Fléchir les deux genoux.
C'est recevoir de Dieu comme une grâce auguste
Chaque heure de bonheur, chaque rayon d'azur,
Et comme un saint décret d'une loi toujours juste
Le chagrin le plus dur.
C'est ne jamais laisser la haine ni le doute
En notre âme verser le poison de leur fiel,
Vivre enfin c'est n'avoir, au terme de sa route,
D'autre but que le ciel.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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L'exemple que Jésus montre... dans son intimité
Quand, où et comment Jésus priait-il ? Au fil de sa méditation, une poétesse nous fait contempler des moments où le Christ, souvent seul et en secret, se tournait vers le Père.
Ce jour-là, ils étaient trois à gravir la montagne avec Jésus : Pierre, Jacques et Jean. Les premiers à recevoir la grâce d'entrer dans l'intimité de sa prière. À découvrir son vrai visage et ses vêtements de noces. Gravir la montagne, c'est se dépouiller au plus profond de soi, pour ne plus être habité que par un souffle. Le souffle de la pierre nue sur les hauteurs. Le souffle de l'Esprit. En haut, Jésus leur révéla à eux, les tout-petits, ce que le Père cachait aux sages et aux intelligents. Son visage et son vêtement, resplendissants comme le soleil et blancs comme la lumière. La force de sa prière.
Car Jésus, depuis son baptême dans les eaux du Jourdain, se cachait le plus souvent pour prier. Ses disciples le cherchaient, comme Marie et Joseph l'avaient cherché, enfant, dans les rues de Jérusalem. La foule était nombreuse à l'attendre, mais, lui, était aux affaires de son Père. Il se retirait à l'écart. Loin des villes et des hommes. Pour prier seul dans des lieux déserts ou en haut des montagnes. Retiré dans sa chambre, près de son Père qui est là, dans le secret, et qui voit dans le secret.
Certes, comme Jésus l'a redit avec force : « Ma maison sera appelée une maison de prière. » Tout au long de sa vie publique, il a enseigné dans le Temple de Jérusalem et dans les synagogues de Judée et de Galilée. Mais c'est ailleurs que l'Esprit l'a longtemps conduit pour prier. Hors les murs du Temple et des synagogues, lui qui mourra sur une Croix hors les murs de Jérusalem. Comme s'il avait à porter la prière aux plus petits d'entre les lieux. À la plus petite d'entre les sources. À la plus petite d'entre les pierres. À faire de toute la terre et de tous les cœurs sa maison de prière.
Lorsqu'il s'échappait ainsi des mains de ses disciples et de la foule, il savait que son heure n'était pas encore venue. Le plus souvent, c'était le matin, bien avant le jour, le soir ou la nuit. Pour vivre et entrer dans le silence...
Charlotte Jousseaume, Prier hors-série n°97.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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Comme un homme (2)
Vous, mon Ange, vous êtes déjà flamboiement. Vous vous tenez devant Dieu ainsi qu'un cierge dont la cire serait absente ; un feu Sainte-Elme. Mais moi, je dois battre mon corps ainsi qu'un briquet pour en tirer la faible lueur agréable à Dieu. Je ne suis pas un pur esprit. Mon Dieu, je ne le sais que trop ! Je dois me servir de cette chair, de ces os, de ces sens pour arriver à ma perfection propre. Elle tient à l'union conjugale de mon corps et de mon âme. Le premier participe à l'ordre du monde sensible ; la seconde permet les échappées mystiques. Et le tout est un univers. Le Créateur a mis son image en l'homme pour que l'homme témoigne devant les êtres et les choses de sa grandeur, de sa magnificence, de sa bonté infinies.
Je suis beaucoup plus pauvre que vous et cependant je jouis d'un privilège inestimable. Votre témoignage, Ange gardien, tient entièrement dans une présence ; mais le mien est d'exemple, si je sais y répondre, d'entraînement et de rédemption. Avec ma pauvre chair de mort, je peux, je dois soulever une portion d'univers ; mais vous, pouvez-vous soulever une partie d'éternité ? Sans doute : en sauvant mon âme. Une âme. Et moi, j'ai vocation pour racheter un nombre incalculable d'êtres dans la complicité avec le Christ sauveur ; il n'y a pas de limites à mon pouvoir. "Je porte dans ma chair comme une épine la réalité de l'univers", écrivait Simone Weil.
Quelle erreur que cet acharnement de l'homme contre le corps, tout au long de l'Histoire ! Je ne parle pas de la mortification des saints. Mais voici Adam qui, dès le début, pose le péché, cause de la séparation de l'âme et du corps. Au milieu des siècles, les Juifs s'activant à détruire l'enveloppe charnelle de Jésus sauveur, arche d'alliance entre Dieu et la créature déchue. Enfin, les irruptions permanentes des enfants de Caïn contre le corps mystique, l'Eglise, sans compter les guerres et les révolutions dans l'ordre temporel !
Lorsque j’étais enfant, je paraissais n’avoir de soucis que de mon corps. J’avais des excuses : autour de moi, on ne prêtait attention qu’à mon poids, à la rondeur de mes membres et la couleur de mes joues…
Yves-Marie Rudel, o.s.b., Dialogues avec l’ange gardien, Editions Fleurus.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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L'ange de l'effort
Parfois, face à des tâches qui nous semblent insurmontables, nous sommes dans la situation de l'oiseau du conte qui doit éroder la montagne en y aiguisant son bec : nous pensons ne jamais pouvoir arriver à bout de notre travail. Il nous faut alors un ange qui va nous aider à retrousser nos manches et à prendre les choses à bras-le-corps. Cet ange peut être un ami à qui nous nous plaignons d'avoir trop à faire et qui nous pousse : « Allez, courage ! Au boulot ! » Et, nous donnant l'exemple, il passe lui-même à l'attaque et nous transmet son ardeur, à tel point que nous avons soudain envie de nous y mettre aussi. Nous nous encourageons mutuellement et le travail est abattu en un rien de temps.
... L'ange qui nous aide à l'effort ne lance pas d'appel à notre sens moral, pas plus qu'à notre bonne volonté ou à notre orgueil. Il vient à nous plus légèrement. Il fait quelque plaisanterie et, déjà, il nous semble plus facile de nous atteler tous ensemble à la tâche. En retroussant nos manches avec lui, nous reprenons envie et avons soudain plaisir à unir nos efforts. Nous ne sentons plus le poids du travail parce que le plaisir l'a transformé.
Si tu arrives demain à ton bureau et que tu ne sais pas par où commencer devant la pile de dossiers qui t'attend, demande simplement à l'ange de t'aider à remonter tes manches et à liquider tes tâches l'une après l'autre. Tu verras que tu ne gémiras plus sous la charge et que, au contraire, tu te réjouiras de voir la pile de dossiers diminuer. Ou bien, si tu as des ouvriers chez toi et que tu dois faire le ménage dans tout l'appartement, fais aussi appel à l'ange et nettoie chaque pièce l'une après l'autre. Peut-être même deviendras-tu toi-même l'ange qui va encourager tes enfants à astiquer avec toi. Si tu te mets au travail comme à un jeu, de façon légère, comme le fait l'ange, tu transmettras ton plaisir aux autres et vous sentirez tous comme il est agréable de faire quelque chose ensemble, et de s'encourager pour que ce plaisir demeure jusqu'au bout, jusqu'à ce que tout soit terminé.
Anselm Grün, o.s.b., L'ange de simplicité, Salvator.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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La Bible en parle-t-elle ?
Oui, les Écritures évoquent souvent les anges. Ils sont chargés de missions, parfois combattantes ; ils annoncent des événements importants. Mais aussi, ils peuvent accompagner les personnes, ou un peuple, pour les protéger ; ils ont alors un rôle de « gardiens ». Ainsi peut-on lire dans les psaumes : « Il campe, l'ange du Seigneur, autour de ceux qui le craignent, et les dégage de tout danger » (Ps 33,8) et « Le malheur ne peut fondre sur toi ni la plaie approcher de ta tente, car le Seigneur a pour toi donné ordre à ses anges de te garder en toutes ses voies » (Ps 90.11). Au Sinaï, Moïse transmet ainsi les paroles de Dieu au peuple hébreu : « Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t'ai préparé (...). Mon ange marchera devant toi. »
Les Évangiles s'inscrivent dans cette continuité : Jésus appelle au respect des enfants car « leurs anges aux cieux voient constamment la face de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18, 10). Lui-même est soutenu par les anges lors de ses quarante jours au désert (Mt 4, 11) ; il est aussi réconforté par un ange à Gethsémani, à l'approche de sa Passion (Lc 22, 43). Par la suite, les Actes des Apôtres mentionnent leur intervention dans la libération de Pierre et Jean à Jérusalem (Ac 5,19-20) et pour Pierre (Ac 12, 7-11), qui manifeste alors son incrédulité et ne réalise qu'après coup l'efficacité concrète de l'ange.
Cyprien Viet, La Croix n°38776.
Les anges se rassemblent près de celui qui prie Dieu pour s'unir à sa prière. Bien plus, l'ange de chacun, même de ceux qui sont petits dans l'Église, contemplant continuellement la face du Père qui est dans les cieux, prie avec nous et travaille avec nous, autant qu'il le peut dans les choses que nous demandons...
Il faut dire que toute âme d'homme est sous la direction d'un ange, comme d'un père...
Origène.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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Les anges gardiens... si nous en parlions
... Parler des anges est l'objet d'une double nécessité. Ne nous y trompons pas : parler des anges, réfléchir sur eux, ce n'est pas d'abord faire de ... l'angélologie - ce traité secondaire de la théologie - c'est d'abord parler de Dieu... et de Lui seul. C'est en parler d'une certaine manière. Si ce discours sur les anges nous échappe, s'il nous est impossible de l'adopter après l'avoir adapté, c'est notre discours sur Dieu qui est mutilé ; il lui manque une gamme de réflexions et la mélodie en est diminuée.
... La réflexion sur les anges, sur le langage par lequel la Bible développe ce thème, ne tend à rien d'autre qu'à mieux comprendre qui est Dieu, qu'elle relation Il a établie avec nous, avec chacun de nous - car il « s'intéresse » à chacun et jusqu'au plus petit de nous. C'est se demander quel est notre sens de Dieu, bref : quelle est notre foi ?
Et puis, comme chacun le sait : d'une meilleure connaissance de Dieu se déduit un sens plus juste de l'attitude que nous devons avoir à l'égard des autres. Nous connaissons bien le principe fondamental de la morale biblique, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament : « Soyez... car Je suis » ... « Soyez vous-mêmes... comme votre Père céleste est... ». De nouveau nous voilà invités à nous demander qui devons-nous être, les uns pour les autres, quelle attitude à l'égard d'autrui doit découler de cette relation de Dieu à nous, mieux comprise, bref : quelle est notre charité ? Comme on le voit, l'enjeu est d'importance.
Mais aussi grand que soit l'intérêt d'une recherche « angélo¬logique », il faut d'abord reconnaître qu'on ne peut pas parler des anges... « n'importe comment ». Le langage qui exprime l'angélologie biblique est différent de notre langage habituel. Les mots peuvent être les mêmes mais la similitude est trompeuse, car superficielle. En réalité, ces mots identiques véhiculent des sens très différents. Qu'on me permette cette formule un peu lourde : à entendre certains parler allègrement des anges et, avec plus d'assurance encore, des « mauvais », on a l'impression qu'ils ont connu tout ce beau monde à l'école...
L. Monloubou, Esprit et Vie, 98e année n°16.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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9 mars - Sainte Françoise Romaine
Son ange gardien
Françoise naquit à Rome au début de l'année 1384. Mais Dieu, dont les voies ne sont pas les nôtres, va lui demander son « sacrifice d'Abraham ». Lorsque, jeune adolescente, elle s'ouvre à son père de son désir de consécration totale à Dieu, celui-ci répond : « Imagination d'enfant ! D'ailleurs je t'ai déjà fiancée. » Rien ne pourra faire fléchir la volonté du père. Nous sommes en un temps et dans un milieu où une toute jeune fille ne peut se permettre de s'opposer à ses parents. Il eût fallu pour cela une grâce spéciale que Dieu n'accordera pas, comme il l'avait fait par exemple pour Claire d'Assise. Françoise fut donc mariée contre son gré.
Elle accepta avec esprit de foi ce sacrifice. Elle se montra une épouse, puis une mère de famille, exemplaire. Elle fut pour son foyer la femme forte dont parle l'auteur du livre des Proverbes. Cette vie familiale, qui devait durer quarante ans, ne l'empêcha pas de recevoir des grâces mystiques. Ses biographes font mention de l'une d'elles, assez exceptionnelle : la familiarité avec son ange gardien. Celui-ci la reprenait à la moindre imperfection, la frappant même pour la rappeler à l'ordre. Durant tout le temps qu'elle passa dans le mariage, elle sut allier ses devoirs de maîtresse de maison avec les pratiques de charité et de dévotion. Les épreuves ne lui manquèrent pas. Elle perdit deux de ses trois enfants. Par ailleurs, les événements politiques furent dommageables à sa famille.
Du vivant de son mari déjà, elle fut amenée, par les circonstances et des rencontres providentielles, à rassembler des femmes aspirant à la vie religieuse. C'est ainsi que prit naissance l'association des Oblates de Marie (...). Devenue veuve à cinquante-deux ans, Françoise les rejoignit, mais elle refusa la place de supérieure (...). Il fallut l'intervention de son directeur spirituel pour qu'elle accepte cette charge.
Elle vécut dans cette communauté tout le reste de sa vie, donnant l'exemple d'une grande charité et d'une prière constante. Elle mourut le 9 mars 1440. « Le ciel s'ouvre, murmura-t-elle au moment de quitter cette terre, les anges descendent. Celui qui est debout devant moi me fait signe de le suivre. »
Marcel Driot, Le Saint du Jour, Médiaspaul.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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16 mars 2017 - La Résurrection du Seigneur
Matin de Pâques
Obscure est la nuit du tombeau,
et pourtant l'éclat des plaies sacrées
traverse l'épaisseur de la pierre,
la soulève et la met de côté comme une plume ;
de l'obscurité du tombeau se lève
le corps ressuscité du Fils de l'Homme,
éblouissant de lumière, rayonnant de clarté.
Sans bruit, il sort de la grotte
dans l'aube naissante, paisible, d'une paix matinale,
une brume légère couvre la terre ;
elle est maintenant traversée par la lumière,
scintillante de blancheur,
et le Sauveur s'avance dans le silence
de la terre qui s'éveille à peine.
Sous ses pas divins s'épanouissent des fleurs lumineuses,
que nul n'a jamais vues,
et partout où son vêtement effleure le sol,
la terre se met à briller d'un éclat d'émeraude.
La bénédiction coule de ses mains
sur les champs et les prés, elle jaillit abondante et limpide,
et dans la rosée matinale de la plénitude de grâce
la nature rayonne de joie et ovationne le Ressuscité
pendant qu'il s'avance en silence au-devant des hommes.
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Édith Stein), Malgré la nuit, Poésies complètes, Éditions Ad Solem.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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20 mars 2017 - Saint Joseph, époux de la Vierge Marie
Le modèle des pères
Bien que l'histoire de saint Joseph soit tout à fait exceptionnelle, il peut à juste titre être pris comme modèle par tous les pères de famille. Dans la Sainte Famille, en effet, « Joseph est le père : sa paternité ne découle pas de la génération ; et pourtant, elle n'est pas qu'apparente ou seulement substitutive, mais elle possède pleinement l'authenticité de la paternité humaine, du rôle de père dans la famille. »
(Saint Jean-Paul II, « Redemptoris Custos », § 21).
Joseph est un vrai père : même si Jésus a été conçu du Saint-Esprit et non d'une union conjugale entre Marie et Joseph, il n'en demeure pas moins que Joseph n'est pas un semblant de père, une apparence de père. Jean-Paul II nous rappelle que cette paternité bien réelle est « une conséquence de l'union hypostatique : l'humanité assumée dans l'unité de la Personne divine du Verbe-Fils, Jésus-Christ. Avec l'humanité est aussi assumé dans le Christ tout ce qui est humain et, en particulier, la famille, première dimension de son existence sur terre. Dans ce contexte est aussi assumée la paternité humaine de Joseph ». (Id. § 21). D'ailleurs, Marie elle-même, qui sait pourtant mieux que quiconque que Jésus a été conçu du Saint-Esprit, parle de Joseph en disant : "Ton père ?" (Lc 2, 48). « Ce n'est pas une phrase de convenance : ce que dit la Mère de Jésus montre toute la réalité de l'Incarnation, qui appartient au mystère de la Famille de Nazareth. » (Id., § 21).
Joseph a exercé pleinement auprès de Jésus sa mission d'éducateur : il « avait la haute charge d'élever, c'est-à-dire de nourrir Jésus, de le vêtir et de lui apprendre la Loi et un métier, conformément aux devoirs qui reviennent au père » (Id., § 16). Il s'agit, là encore, d'un aspect très important du mystère de l'Incarnation : pleinement Dieu, Jésus n'a cependant pas fait semblant d'être un homme. Il a vraiment dû passer par les étapes de la croissance de tout être humain : Il a réellement grandi « en sagesse, en taille et en grâce » (Lc 2, 52). Père d'un enfant exceptionnel, saint Joseph ne s'est pas cru dispensé de la mission éducative qui lui revenait.
Joseph est disponible à la volonté de Dieu : qu'il s'agisse de prendre chez lui Marie, épouse, qui est enceinte, de faire face à la naissance de Jésus dans des conditions pour le moins inconfortables ou de s'enfuir pour échapper à la folie meurtrière d'Hérode, saint Joseph accueille l'imprévu, voire l'incompréhensible, avec un cœur paisible. Il rappelle à tous les pères que s'il est important de prévoir, d'organiser, de gérer ses affaires « en bon père de famille », il faut savoir renoncer à tous ces beaux projets pour suivre la volonté de Dieu, si déroutante soit-elle. Et ne jamais s'inquiéter parce que Dieu sait mieux que quiconque ce dont chaque famille a besoin.
Joseph est un travailleur : il nous montre que le travail est (ou devrait être) une expression de l'amour. Parmi tout ce que Joseph apprit à Jésus, « une vertu eut une part importante : la conscience professionnelle » (Id., § 23). Saint Joseph a, plus que tout autre, sanctifié le travail. Il nous redit que la valeur d'un travail ne se mesure pas à l'argent qu'il rapporte mais à l'amour que l'on met à l'accomplir. Et nul doute que lui qui eut la joie d'exercer un métier et la fierté de l'apprendre à son fils, est particulièrement proche de la détresse des pères de famille privés d'emploi, qui ressentent douloureusement l'humiliation du chômage et l'angoisse des lendemains incertains.
Joseph est humble : il ne s'enorgueillit pas d'avoir été choisi pour être le père du Fils de Dieu ; mais il ne se réfugie pas non plus derrière une prétendue « indignité ». Il aurait pu se sentir écrasé par la tâche qui lui incombait, la refuser en disant : « Je n'en suis pas capable ». Mais Joseph n'est pas tourné vers lui-même, il ne s'appuie pas sur ses propres forces : il attend tout de Dieu. Il fait ce que Dieu lui demande, en toute confiance. Il n'a pas de « complexes » face à Jésus : il tient sa place de père, avec autorité, parce que c'est celle qui lui revient. Il nous rappelle qu'il suffit de faire son devoir, très humblement, très simplement, chaque jour, sans s'inquiéter de ses propres limites mais en s'appuyant totalement sur Dieu. Il invite les pères à tenir leur place de père, sans timidité, sans complexes, parce que c'est celle que Dieu leur a confiée.
Christine Ponsard, La Foi en famille, Éditions des Béatitudes.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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25 mars 2017 - Annonciation
Le oui de la foi
Pour commenter l'Ave Maria, il est nécessaire de le replacer dans son contexte originel, le récit de l'Annonciation qui constitue d'ailleurs le premier mystère du Rosaire. La salutation de l'ange évoque et contient déjà tout le récit, avec la richesse de mystère et de grâce qu'il présente à notre contemplation. (...)
Quand elle nous fait entendre le récit de l'Annonciation, l'Église ne veut pas seulement nous raconter une belle histoire du temps passé, comme dans les hagiographies, ni nous présenter un beau conte qui enchantera notre imagination. Elle désire nous communiquer une grâce qui nous fera participer à celle de l'Événement dont elle fait mémoire et qui nous conformera à Marie dans son écoute de la parole angélique, dans son regard captivé par le rayonnement de la lumière de Dieu.
Les mots et les couleurs employés par saint Luc pour dépeindre l'Annonciation n'ont pas été fabriqués par lui. Il les emprunte au langage de Dieu qu'il a appris, comme Marie et le peuple juif, dans l'Écriture. Aussi son récit évoque-t-il, parfois d'un mot, de nombreux passages de l'Ancien Testament qui sont, à ses yeux, comme tournés vers le dialogue de Marie et de l'ange. Derrière Marie se profile le peuple élu avec son espérance, comme au-dessus de l'ange se tient le Très-Haut, le Dieu de l'Alliance avec Israël. (...)
Ainsi l'événement de l'Annonciation a des racines profondes : il est un point d'aboutissement de l'histoire du peuple élu inaugurée par les promesses faites à Abraham, que rappelle le dernier verset du Magnificat et qui se concentrent ensuite sur la royauté davidique. Notre récit doit donc se lire sur ce fond et dans cette perspective. Le dialogue de Marie avec l'ange est à comprendre dans sa continuité et sa conformité avec l'histoire d'Abraham et de David dans leurs relations avec Dieu. Il nous raconte la vocation de Marie quand la Parole de Dieu la mit à l'épreuve et fit jaillir en elle le oui de la foi, afin de réaliser par elle l'espérance qui dépasse toute espérance humaine.
Servais Pinckaers, o. p., La Grâce de Marie, Mediaspaul.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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Invitation à la prière conjugale
Avant même de prier avec leurs enfants, les époux sont invités à prier tous les deux ensemble. Très féconde, cette prière conjugale semble souvent plus difficile qu'elle ne l'est réellement.
Il est tentant de renoncer à la prière conjugale ou de la considérer comme un luxe réservé à quelques privilégiés. D'abord parce qu'il est toujours difficile de durer dans la prière : « La prière est un combat (...) contre les ruses du Tentateur qui fait tout pour détourner l'homme de la prière » (Catéchisme de l'Église catholique, § 2725). Ensuite parce que les journées sont pleines à ras bord... Quand on a réussi à prendre un temps de prière personnelle et à caser, en plus, la prière familiale, ce n'est déjà pas si mal ! Enfin parce que la prière conjugale suppose que les deux époux soient d'accord pour prier ensemble : il est plus facile de prier avec les enfants qu'en tête-à-tête, souvent pour des questions de pudeur ; et si l'un des deux époux refuse cette prière en couple, l'autre ne peut qu'attendre et espérer, sans rien brusquer.
Pourquoi prier entre époux ? Parce que cela fait la joie de Dieu : « Votre Père du Ciel est heureux de voir jaillir une prière de la petite cellule d'Église que vous formez. Et le Christ Jésus, qui a contracté une alliance spéciale avec vous le jour de votre mariage, est heureux de faire passer en vos cœurs la louange qui ne cesse d'habiter le sien. » (P. Pierre Descouvemont, Le mariage dans tous ses états, Éditions Le Sarment/Fayard). Parce que la prière est source d'unité profonde : « Il est certain que si tous les couples chrétiens avaient une prière quotidienne ensemble, en couple, la grâce de leur mariage, fait d'abord de fidélité, serait protégée de manière quasi absolue. » (P. Jacques Marin, Aimer c'est pardonner, Éditions des Béatitudes). Parce que prier ensemble, mais sans enfants, nous rappelle que nous sommes époux avant d'être parents.
Plus cette prière conjugale est simple, plus elle a des chances de durer : les résolutions trop ambitieuses restent le plus souvent à l'état de projet. Le Père Jacques Marin, prédicateur plein de sagesse et de miséricorde, a coutume de recommander la récitation commune d'un « Notre Père » et un « Je vous salue Marie » chaque jour. C'est tout ? C'est tout et ça change tout, justement parce que c'est à la portée de tous ceux qui le veulent bien. Le Menteur essaie de nous persuader d'accomplir des prouesses pour plaire au Seigneur (avec la satisfaction orgueilleuse qui va avec !) et nous suggère des plans de bataille intenables. Mais Dieu, Lui, ne nous demande jamais de choses compliquées. Il nous appelle à la fidélité et à la confiance.
Présentons-nous au Seigneur tels que nous sommes. Nous avons décidé de Lui offrir ensemble notre journée chaque matin ? Tant pis si nous sommes mal réveillés, d'humeur maussade, encore à moitié dans les brumes de la nuit ! Nous avons l'impression que notre prière, le soir, est gâchée par la fatigue accumulée : au lieu d'être paisibles, nous nous sentons tendus et énervés, agacés peut-être par notre conjoint ou en colère contre lui ? Rappelons-nous les paroles de Jésus : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecins, mais les malades ? » (Mc 2, 17). Nous ne prions pas parce que nous sommes en paix, mais pour que Jésus nous donne la paix. Nous allons vers Lui parce que notre couple est pauvre et pécheur, parce que nous avons besoin qu'Il nous apprenne à nous aimer, à nous pardonner ; parce qu'il nous faut la lumière de l'Esprit Saint pour voir notre conjoint dans toute sa splendeur de fils de Dieu.
La prière conjugale nous permet de tout remettre au Seigneur : sans exception. Tout ce qui fait notre vie, jusque dans ses aspects les plus charnels et les plus humbles : les gros soucis qui nous angoissent et les petits tracas quotidiens qui usent insidieusement l'amour ; nos besoins les plus prosaïques comme nos soifs les plus spirituelles : les pardons que nous avons à donner et à demander ; les décisions que nous devons prendre ; les incertitudes qui pèsent sur l'avenir. Donnons-Lui, en toute confiance, chacun de nos enfants, remettons entre ses mains leur avenir terrestre et éternel ; Prions-Le pour l'Église et pour le monde en nous rappelant sa promesse : « Si deux d'entre vous, sur la terre, unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. » (Mt, 18, 19).
Christine Ponsard, La Foi en famille, Éditions des Béatitudes.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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Des appréciations
Merci beaucoup pour la qualité de votre revue que j'apprécie de A à Z avec toutes ses rubriques très enrichissantes. Paris 17e - J'apprécie beaucoup la page « rendre la vie plus légère » d'Anselm Grün, o.s.b. Toutes ces connaissances sur les Anges que nous pouvons invoquer dans toutes les situations sont très intéressantes et nous permettent d'invoquer les saints Anges tout au long de la journée. 50 - « L'Ange gardien » fait la joie d'une de nos aînées, toujours prête à partager les informations et... les petits mots d'humour qui s'y trouvent ! Une sœur économe, Canada. - Cette chère petite revue, petite par la taille mais si grande en tout ce qu'elle communique : spiritualité, découverte, humour, etc. 22 - Petite revue d'une grande valeur spirituelle. 50 - Merci pour cette revue, si belle, agréable et réconfortante. 12 - Merci pour vos prières et pour votre revue que je regarde tous les jours pour le saint du jour. 07.
Votre revue nous accompagne tous les jours sur le chemin de notre vie. 12 - Sur le conseil de Thierry Fourchaud des éditions La Bonne Nouvelle, je me permets de vous écrire pour solliciter l'envoi d'un spécimen. Un carme, 971. (Merci, M. Fourchaud. A.C.) - Votre revue me réconforte toujours. Je la lis toujours avec joie. 60 - Revue si riche par son contenu. 988 - A titre indicatif, je lis toujours en premier l'article d'Anselm Grün. 61 - Cette belle revue qui nous édifie. 92 - Félicitations pour la ténacité et la persévérance qui vous caractérisent. 13 - Votre petite revue si complète. 53 - Votre merveilleuse revue est vraiment une savoureuse pépite pour l'âme, l'esprit, le corps (anti-stress). Vous nous permettez de conforter notre union intime avec notre cher Ange gardien... ce qui n'est pas anodin. De plus vous lui donnez le sourire de l'Ange de Reims ! Sans doute pour avoir un dialogue plus fréquent et s'intéresser à ce qui l'intéresse, à ce qui lui tient à cœur... Mais, au fait, a-t-il un cœur mon cher Ange gardien ? Ma réponse est « OUI » sans aucune équivoque. Il ne pourrait pas être notre compagnon de chaque instant, des multiples événements quotidiens, agréables ou désagréables, de ce que nous ignorons, sans une bonne dose de courage (à cause de nos réticences, de nos infidélités, etc.) Votre revue m'est vraiment une source d'épanouissement ; ma vie serait beaucoup plus terne et mes relations proches ou lointaines n'auraient pas cette saveur de plénitude. 62.
Revue que j'aime beaucoup et que je fais lire à mes enfants. 33 - Mon amie partage la lecture de son abonnement avec sa mère âgée qui apprécie intensément votre livret, que je reçois toujours avec enthousiasme. Allemagne - J'ai beaucoup aimé dans le n° 5.2016, page 50, l'article « gratitude », une page de nourriture pour notre foi, mais aussi des intentions à porter dans la prière. 56 - Bon courage, bonne santé car nous avons besoin de vous et de toute l'équipe. 12 - Merci pour la revue toujours nouvelle. 74 - Revue très belle et riche d'enseignements. 50 - Votre revue donne beaucoup d'informations sur l'Église dans le monde. Notre pape François est un être remarquable, très pédagogue. Ses paroles sont revigorantes. Le monde en a bien besoin. 57 - Votre livret est lu de fond en comble avec beaucoup d'intérêt. 78 - Je fais circuler votre revue. Votre Association me fait du bien. 13 - Un grand merci pour votre revue que l'on attend toujours avec impatience. Je voudrais offrir un abonnement... 44.
Extraits de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2017.
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Agrégation à la Confrérie des saints Anges gardiens
Leurs noms sont inscrits au registre de la Confrérie à Lyon. Ils ont reçu leur diplôme d'affiliation. Ils participent désormais à tous les avantages spirituels réservés aux associés de "l'Ange gardien", tout spécialement aux grâces de la messe de chaque mardi qui est célébrée par un clerc de Saint-Viateur aux intentions recommandées. Chaque 1er vendredi du mois, une messe est célébrée en réparation des péchés du monde et pour les vocations. Chaque 1er samedi du mois, une messe spéciale est offerte aux intentions des membres actifs de l'Association ayant témoigné de leur soutien, de leur zèle, pour le rayonnement de "l'Ange gardien".
Association des saints Anges gardiens
Canoniquement érigée et affiliée à l'Archiconfrérie des Saints-Anges
Pour faire partie de l'Association, il faut en manifester le désir et solliciter son inscription au Centre de l'Association : 21 montée Saint-Laurent, 69005 Lyon (France). Les enfants peuvent être inscrits à la demande de leurs parents. Une image-attestation est envoyée à l'Associé. Les inscriptions ne se font qu'une seule fois dans la vie. Offrande libre. Pour resserrer les liens entre associés, il est recommandé de s'abonner à "l'Ange gardien", bulletin publié 6 fois l'an.
Demandez votre
spécimen gratuit de la revue de l'Association :
Ecrivez à : "L'Ange Gardien" - 21, montée Saint-Laurent - 69005 Lyon - France
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