Janvier-Février 2007
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L'ange de l'exubérance
Il y a dans cette notion, l'exubérance, quelque chose qui personnellement me semble un peu singulier. Peut-être parce que je suis moi-même plutôt de ceux qui se dominent, et non de ceux qui se laissent aller à leur spontanéité. Mais peut-être as-tu besoin toi-même, ami lecteur, tout comme moi, de te laisser un peu aller. Se laisser aller, en ce sens, cela veut dire laisser de côté le rôle que l'on joue d'ordinaire, laisser tomber les masques, faire passer à l'extérieur un peu de la vie qui nous habite. Celui qui est exubérant, nous considérons qu'il manque de retenue, qu'il dépasse, dans l'expression de soi-même, la mesure généralement admise par les mœurs. Il ne vit donc pas selon la norme coutumière ; il projette à l'extérieur sa vie, les visées qui l'animent. Il possède un cœur débordant de vitalité joyeuse.
L'ange de l'exubérance souhaite donner à l'homme le courage - le cœur - de faire confiance à sa propre vivacité spontanée. On n'est pas obligé de se demander ce que les autres vont en penser, si ce que l'on fait correspond encore à la coutume, si l'on satisfait aux attentes d'autrui. On a le droit de faire abstraction de ces attentes qui viennent du dehors ; de faire confiance à son cœur, à son humeur. La vie veut s'extérioriser. Or la vie, ce n'est pas toujours seulement la modération. C'est aussi le débordement, l'excès, la spontanéité de l'enfance. Mais on ne peut pas simplement décider, un jour, d'être spontané ; ce serait un paradoxe. Ou bien l'on est spontané, ou bien on ne l'est pas. Si l'on veut l'être, on ne l'est déjà plus.
Peut-être es-tu, ami lecteur, simplement discipliné. Alors tu pourrais demander à ton ange de l'exubérance de te mener vers la liberté. Il nous faut prendre de la distance par rapport à nous-mêmes pour nous permettre enfin de vivre, tout simplement, ce qu'il y a en nous. Trop souvent, nous nous demandons ce qu'en penseraient les autres, quelle impression nous leur donnerions, si nous donnions de nous telle ou telle image. Etre exubérant, c'est être libre de toute réflexion sur les attentes des autres...
Anselm Grün, o.s.b., 50 anges..., Petit traité de spiritualité au quotidien, Albin Michel.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2007.
A partir de l'Incarnation
A partir de l'Incarnation, les anges sont placés sous le rayonnement immédiat de l'humanité de Jésus à laquelle ils sont de ce fait en quelque mesure connaturalisés. Ils peuvent entrer plus intimement pour le servir dans le dessein de son œuvre rédemptrice. Ils protègent son enfance, rassurent l'angoisse de Joseph (Mt 1, 20), évangélisent les bergers (Lc 2, 18), conduisent la fuite en Egypte, s'approchent de Jésus après la tentation pour le servir (Mt 4, 11), se réjouissent de la conversion d'un seul pécheur (Lc 15, 10), s'indignent du scandale causé à l'enfance : "Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux" (Mt 18, 10) : parole immortelle associant pour toujours, dans la mémoire des hommes, l'innocence de l'enfant et la pureté de l'ange. C'est avec l'esprit du Christ qu'il leur est donné d'accompagner le Christ. "Leur apparition est toujours le signe d'une intervention directe et décisive de Dieu, qui ne laisse plus alors les événements suivre leur cours, mais à travers eux prend miraculeusement les choses en main. Comme ils avaient été dans l'ancienne alliance les instruments de Yahvé pour conduire son peuple, appeler ses serviteurs, se révéler à ses prophètes, de même ils prennent part aux grands événements de la vie de Jésus-Christ. Leur rôle est particulièrement attesté dans les récits de sa naissance, de sa résurrection, comme dans les scènes où nous voyons Jésus-Christ livrer les combats décisifs du royaume (tentation au désert, agonie de Gethsémani)... De même, au livre des Actes, ils prennent une part active au progrès de l'Evangile et manifestent ainsi la continuité essentielle qui relie le témoignage des apôtres au ministère terrestre de Jésus-Christ". (M. Bouttier, art. Anges dans Vocabulaire biblique, Delachaux et Niestlé). Dans la nuit où il est trahi, un signe de Jésus et ils viendraient : "Penses-tu que je ne puisse en appeler à mon Père qui me donnerait aussitôt plus de douze légions d'anges ?" (Mt 26, 53). A la fin, "le Fils de l'homme enverra ses anges qui arracheront de son Royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité". (Mt 13, 41).
Georges Huber, Mon ange marchera devant toi, introduction, Éditions Saint-Paul.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2007.
Manifestations angéliques (2)
Le caractère des interventions de saint Michel est légèrement différent des angélophanies ordinaires dans l'Eglise catholique. Plus d'une fois, mais moins fréquemment qu'on se l'imagine volontiers, saint Michel, le chef des milices célestes, aide les guerriers chrétiens à triompher sur le champ de bataille. Saint Michel a d'ailleurs en Europe occidentale deux grands sanctuaires où les rois et les peuples se rendaient en pèlerinage tout comme ils faisaient aux tombeaux des Apôtres. Le Mont Gargan, dans l'Italie du Sud, et le Mont Saint-Michel, sur les côtes de Normandie, ont été, dès le haut moyen âge, de vrais sanctuaires angéliques (...).
Si nous en venons à examiner les autres angélophanies, siècle par siècle, nous sommes frappés de leur sobriété et de leur caractère humain très prononcé. Jamais, sauf rares exceptions, nous ne rencontrerons au cours de l'histoire, de côté terrifiant dans les manifestations des anges, pas plus que nous ne voyons les anges prendre ostensiblement part dans les grandes luttes du peuple chrétien. Même les croisades, qui auraient été une occasion si propice à une brillante intervention des armées célestes, sont remarquablement muettes au sujet de légendes si glorieuses. De temps à autre un groupe égaré de Croisés assoiffés et découragés est tiré d'un désert sans issue par un mystérieux étranger qui disparaît dès que le danger prend fin, mais pour l'ensemble, le ministère des anges, tel que le décrit l'histoire de l'Eglise, est d'un caractère beaucoup plus privé, intime même.
Les anges viennent consoler les martyrs dans leur prison, guérissent leurs plaies comme de bons Samaritains ; on en voit qui prennent soin des corps des héros chrétiens exposés par les bourreaux à un honteux abandon ; ce sont des anges qui nourrissent les ermites et indiquent aux premiers législateurs monastiques ce qui est sage et ce qui est excessif en fait d'ascétisme chrétien ; eux aussi qui aident le solitaire à surmonter ses terreurs devant une solitude qu'habite le démon...
Dom Anschaire Vonier, o.s.b., Les Anges, Editions SPES, Paris.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2007.
La fidélité
Qu'ils étaient beaux, ces jours de l'innocence et de la ferveur ! Tout y respirait candeur et pureté, confiance et amour. La tendresse paternelle et la piété filiale s'y tenaient dans un perpétuel embrassement. Nulle faute n'en avait altéré les délicieuses relations.
Quand le père s'inclinait vers son enfant, son regard n'exprimait ni mécontentement ni reproche. Quand l'enfant se jetait dans le sein de son père, c'était avec un entier abandon. Sa crainte n'avait rien de servile, elle venait de l'amour, et n'était qu'une exquise délicatesse. La liberté de cœur avec laquelle il accourait demander son pardon, après quelques oublis, lui donnait un charme de plus. Son père connaissait sa fragilité ; il ne perdait point de vue l'indulgence de son père.
Oh ! qu'il est doux de protéger celui qui n'a pas encore désobéi ! Conduire une âme innocente me procurait, à moi son ange gardien, à chaque instant, de nouvelles joies. J'avais ma part dans les complaisances dont elle était l'objet. Le divin Maître, en la contemplant, semblait me dire :
"C'est bien ! dans ces perfections je reconnais le dévouement de mon ministre. Tu me représentes dignement auprès de mon enfant, et tu sais avoir pour lui la tendresse d'un père. Je ne pouvais placer mieux ma confiance, et je m'applaudis d'avoir déposé en tes mains mon trésor.
Le souvenir de ta mission ne sera point absorbé par les délices du ciel ; il subsistera dans la gloire, et les splendeurs que tu prépares à cette âme, en rejaillissant sur toi, annonceront que tu fus son protecteur dans le temps, comme tu resteras son ami dans l'éternité. Tu auras l'insigne honneur d'avoir partagé avec le Fils de Dieu fait homme l'œuvre de son salut".
D'après l'abbé G. Chardon, Mémoires d'un ange gardien, Librairie Catholique, Clermont-Ferrand, 1873.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2007.
La chute
Derrière le choix de nos premiers parents il y a une voix séductrice, opposée à Dieu qui, par envie, les fait tomber dans la mort. L'Ecriture et la Tradition de l'Eglise voient en cet être un ange déchu, appelé Satan ou diable.
L'Eglise enseigne qu'il a été d'abord un ange bon, fait par Dieu. "Le diable et les autres démons ont certes été créés par Dieu naturellement bons, mais c'est eux qui se sont rendus mauvais". L'Ecriture parle d'un péché de ces anges. Cette "chute" consiste dans le choix libre de ces esprits créés : ils ont radicalement et irrévocablement refusé Dieu et son règne. Nous trouvons un reflet de cette rébellion dans les paroles du tentateur à nos premiers parents : "Vous deviendrez comme Dieu" (Gn 3, 5). C'est le caractère irrévocable du choix des anges, et non un défaut de l'infini miséricorde divine, qui fait que leur péché ne peut être pardonné. "Il n'y a pas de repentir pour eux après la chute, comme il n'y a pas de repentir pour les hommes après la mort" (Jean Damascène).
L'Ecriture atteste l'influence néfaste de celui que Jésus appelle "l'homicide dès l'origine" (Jn 8, 44), et qui a même tenté de détourner Jésus de la mission reçue du Père. "C'est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu" (1 Jn 3, 8). La plus grave conséquence de ces œuvres a été la séduction mensongère qui a induit l'homme à désobéir à Dieu.
La puissance de Satan n'est cependant pas infinie. Il n'est qu'une créature, puissante du fait qu'il est pur esprit, mais toujours une créature : il ne peut empêcher l'édification du règne de Dieu. Quoique Satan agisse dans le monde par haine contre Dieu et son royaume en Jésus Christ, et que son action cause de graves dommages (...) pour chaque homme et pour la société, cette action est permise par la divine providence qui avec force et douceur dirige l'histoire de l'homme et du monde. (...) "Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l'aiment" (Rm 8, 28).
Frédéric-Marie Balde, Le monde des anges, "Il est vivant !", n°220.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2007.
L'auteur est prêtre de la communauté de l'Emmanuel et a rédigé ce texte à partir du Catéchisme de l'Eglise catholique.
Il prie pour nous
Nous n'en doutons pas, un des plus grands services qu'il nous soit donné de rendre à quelqu'un, c'est de prier pour lui. Par la prière nous pouvons accomplir en faveur du prochain des prodiges de sanctification. Notre Seigneur n'a-t-il pas dit : Demandez et vous recevrez ; cherchez et vous trouverez ; frappez et il vous sera ouvert (Mt 7, 7) ?... Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils (Jn 14,13)... Combien de pécheurs, revenus à Dieu, doivent la grâce insigne de leur conversion à la prière d'une âme humble et fervente ! On a dit que par ses prières sainte Thérèse a ramené à Dieu autant d'âmes que saint François Xavier, qui, dans ses missions, en a converti un si grand nombre. Combien d'élus n'entreront au Ciel que portés sur les ailes de la prière faite en leur faveur !
Aussi, lorsqu'il nous arrive de rencontrer sur notre chemin une de ces âmes que nous savons particulièrement chère au Cœur de Jésus, autour de laquelle nous entrevoyons déjà comme une auréole de sainteté, avec quel empressement ne nous recommandons-nous pas à ses prières ? Et si elle nous dit : "Oui, je parlerai de vous et de vos intentions à Notre Seigneur", quelle n'est pas notre joie !
Tout près de nous, il est quelqu'un qui adresse à Dieu, en notre faveur, de nombreuses prières : c'est notre ange gardien. Pouvons-nous supposer qu'ayant à sa disposition un moyen si facile et si puissant de nous témoigner son amour, de nous rendre service, il le néglige ? Oh ! ici encore, s'il nous était donné d'ouvrir nos yeux aux célestes réalités du monde surnaturel, combien de fois ne verrions-nous pas cet ange, cet ami invisible, ce céleste compagnon de notre existence, dans l'attitude de la prière, suppliant Dieu de nous préserver de tel danger, de nous accorder telle grâce, d'orner notre âme de telle vertu ?
Et qui nous dira combien ses prières doivent être agréables à Notre Seigneur et, par conséquent, puissantes sur son Cœur divin ? Rien de ce qui rend les nôtres si imparfaites ne se trouve en lui. Il jouit toujours de l'amitié de Dieu...
D'après l'abbé P Feige, Adapté de l'Ange gardien, Pierre Téqui, 1910.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2007.
Prions les uns pour les autres
Dans la supplication et l'action de grâce, joignons nos prières à celles des correspondants de l'Association.
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