Mars-Avril 2012 (extraits de la revue)
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Prions les uns pour les autres
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L'ange, maître et guide
Les anges, écrit Grégoire de Nysse dans la Vie de Moïse, « sont d'authentiques leviers envoyés en aide à ceux qui doivent recevoir l'héritage du salut de manière à les élever aux hauteurs de la vertu. » Habituellement, l'ange conduit l'âme dans la vie spirituelle à travers sa bienfaisante action invisible, mais le Seigneur accepte parfois qu'il exerce son action de sanctification d'une manière que nous appellerons « à découvert », c'est-à-dire de façon sensible.
Il arrivait à sainte Françoise Romaine d'éprouver du dégoût pour les très nombreuses occupations, pour le contact qu'elle était forcée d'avoir avec le monde et qui l'écartait du recueillement et de la solitude à laquelle son esprit aspirait. Et cela l'amenait parfois à tomber dans quelques imperfections. Alors son ange disparaissait à ses yeux pour réapparaître seulement après qu'elle ait donné, en pleurant, la preuve de s'être repentie et soumise à la volonté divine. Le Seigneur voulait en effet que s'émousse en elle ce sentiment d'horreur qu'elle éprouvait à l'égard du commerce des hommes et assouplisse l'amour qui la portait excessivement envers la solitude.
D'autres fois, l'ange se présentait à elle et lui montrait trois jeunes rameaux de palmier dont il tirait de la soie dorée qu'il transformait en une quantité de grosses pelotes et cela avec solennité et sans jamais s'arrêter. Qu'est-ce que cela pouvait signifier ? Saint Benoît à qui elle était très dévote, le lui dit au cours d'une de ses apparitions : le palmier représentait « la sainte correction », c'est-à-dire le triomphe sur les faiblesses et le respect humain ; l'or représentait l'amour avec lequel Françoise devait traiter ses enfants spirituels, et le travail incessant de l'ange voulait indiquer enfin la persévérance dans l'activité et le dévouement avec lequel elle devait se donner au gouvernement et au progrès de la Congrégation des Oblates qu'elle avait fondée. L'ange était son maître et son guide dans la pratique de toutes les vertus et veillait à ce qu'elle ne se laisse entraîner par un zèle trop indiscret vers des mortifications excessives et des efforts trop violents vers le bien.
Giovanni Siena, Voici l'heure des Anges, Téqui. (9 mars : Sainte Françoise Romaine)
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2012.
Enseignements de Paul VI
Dans la profession de foi du 30 juin 1968, en clôture de l'Année de la foi, Paul VI mentionne à deux reprises les anges : au début, pour affirmer leur existence, et à la fin, pour rappeler leur participation au gouvernement divin du monde.
« Nous croyons en un seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, créateur des choses visibles comme ce monde où s'écoule notre vie passagère, des choses invisibles comme les purs esprits qu'on nomme aussi les anges, et créateur en chaque homme de son âme spirituelle et immortelle. »
On notera ici une explicitation. Le Credo de la messe ne nomme pas les anges, il ne les mentionne qu'implicitement. Il proclame la foi des chrétiens « en un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles ». Or, explique le Catéchisme du Concile de Trente, par ces mots « le ciel et la terre », il faut entendre tout ce que le ciel et la terre renferment : le firmament, le soleil et les autres astres, les myriades d'anges ; les montagnes et les vallées, la mer, la végétation, les animaux et les hommes. « Ces mots de création du ciel et de la terre doivent s'entendre de la création de toutes choses. Déjà le prophète David l'avait dit en ce peu de mots : Les cieux sont à vous et la terre vous appartient. C'est vous qui avez formé le globe de la terre et tout ce qui le remplit (Ps 88, 12). Mais les Pères du Concile de Nicée l'ont exprimé bien plus brièvement encore en ajoutant au Symbole ces simples mots : visibles et invisibles. Et en effet, tout ce que renferme l'ensemble des choses, tout ce que nous reconnaissons comme l'oeuvre de Dieu, peut, ou bien tomber sous les sens, et nous l'appelons visible, ou seulement être aperçu par l'intelligence et la raison, et alors nous l'appelons invisible. » (Catéchisme du Concile de Trente, 1ère partie, Commentaire du symbole, ch. II, n°5).
À la fin de sa profession de foi, le Pape évoque les âmes qui contemplent Dieu dans « l'Église du ciel », où « elles sont aussi, à des degrés divers, associées avec les saints anges au gouvernement divin exercé par le Christ pour nous ».
Georges Huber, Mon ange marchera devant toi, Éditions Saint-Paul.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2012.
Ça me regarde !
La sainteté, est-ce pour moi ? Vous êtes-vous déjà posé la question ? Bien des personnes avec qui j'ai abordé ce sujet se sont esclaffées : « Voyons, es-tu sérieuse ? Moi, saint ? Ce n'est pas pour moi ! » Et pourtant... Saint Paul l'affirme sans ambages : « Vous êtes des concitoyens des saints. » (Ep 2, 19-22) Concitoyens ? Cela mérite réflexion !
La sainteté, jusqu'aux travaux de Vatican II (1962-1965) évoquait les hauts faits des martyrs, des athlètes de la foi capables de privations et de grandes mortifications dans leur désir de s'effacer devant un Dieu exigeant. Les visions célestes et les extases impressionnaient par leur intensité, que l'on considérait comme un gage de la proximité avec Dieu. La sainteté quotidienne se faisait discrète. Sainte Thérèse de Lisieux, avec sa « petite voie », a ouvert le chemin pour une sainteté plus accessible. Mais ce n'est qu'au concile Vatican II que le concept de la vocation universelle à la sainteté a été approfondi. À ce moment, les pères conciliaires ont voulu proposer ce magnifique appel et ce défi inspirant à tous les chrétiens : la sainteté pour tous.
La sainteté a toujours été présentée comme un but à atteindre, un but situé très haut, tout en haut d'un sentier de montagne escarpé et bien difficile ! Et si c'était le contraire ? Et si la sainteté faisait partie intégrante de notre dignité de chrétien ? Et si elle était en quelque sorte inscrite dans notre patrimoine génétique, dans notre ADN de disciple de Jésus ? La perspective change alors complètement. Non seulement ce n'est pas un but inaccessible, mais c'est déjà un donné dans nos vies. Nous sommes déjà saints ! Comment ?
L'Église l'affirme dans Lumen Gentium (chapitre 5, « La vocation universelle à la sainteté dans l'Église », n°40) : nous sommes « participants de la nature divine et, par là même, réellement saints ». La grâce du baptême a fait de chacun d'entre nous un frère, une soeur adoptive du Christ. Comment vivre maintenant cet immense cadeau ? L'Église nous dit encore : « Cette sanctification que nous avons reçue, il nous faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l'achever par nos vies ». Voilà le défi ! Cette sainteté qui nous est donnée, il faut l'honorer, vivre selon ses exigences, s'y rendre docile.
Sylvie Bessette, « L'Oratoire », vol. 100, n° 5.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2012.
La maladie
Dieu voulait purifier le chef de famille par un dernier sacrifice et lui faire obtenir une plus belle récompense. La maladie le visita.
Moi, son ange gardien, je ne m'éloignai pas de son chevet. Ma place était près du bûcher où allait être consumé le reste de ses imperfections.
Pendant que je le pressais d'unir ses souffrances à celles du Sauveur, il vit, en esprit, des anges qui descendaient du ciel et venaient se ranger autour de son lit. L'un tenait en ses mains la croix, un autre la lance, un autre les clous, un autre les épines, un autre le roseau, un autre la colonne, un autre les liens.
À la vue de ces instruments portés avec respects par les anges, il éprouva une vive impression des divines douleurs et n'aspira qu'à souffrir, lui aussi, sa passion.
Sans diminuer le prix de son holocauste, je tempérais l'amertume du calice :
« Courage ! lui disais-je ; grâce aux infirmités et à la maladie, ton corps va retomber en poussière. C'est le mur élevé entre toi et ta patrie qui s'ébranle et se renverse. Te plaindras-tu si le passage à travers la brèche te cause une gêne de quelques instants ? Heureux nautonier, choisiras- tu pour te livrer à la tristesse l'heure où tu touches au port ? N'est-ce pas plutôt le moment de sécher tes larmes et d'entonner un chant de joie ? »
Ces pensées étaient déposées si doucement dans son coeur qu'elles semblaient y éclore d'elles-mêmes et qu'il les prenait pour ses propres pensées.
Je devenais ainsi l'instrument de la miséricorde, pour remuer la couche si rude sur laquelle il reposait. Ma compassion et ma sollicitude se multipliaient et grandissaient avec ses douleurs.
D'après Mgr G. Chardon, Mémoires d'un ange gardien, Librairie Catholique, Clermont-Ferrand, 1873.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mars-avril 2012.
A toute heure
Si
les anges sont les messagers de Dieu, alors le temps, le temps de vie qui nous est imparti, chaque jour, chaque instant, est aussi un messager. Friedrich Schiller fait dire à son Wallenstein : «
Le temps est l'ange de l'homme. » Cela veut dire que le temps n'est pas seulement destructeur, n'est pas ce quelque chose qui « dévore » notre vie et nous entraîne inexorablement vers une fin. Notre vie, notre histoire personnelle véhicule aussi toujours un message qui nous fait comprendre à quel point est précieuse précisément notre finitude, et qui rend chaque instant unique et plein de richesse. L'ange du temps nous rappelle sans cesse que notre vie a un terme. Et il veille à ce que l'homme ne donne pas dans la démesure. Il lui indique le rythme qui lui convient et lui fait du bien. Il guérit aussi les blessures que la vie nous inflige. Son message peut nous motiver : maintenant, c'est le moment qui compte. Maintenant, il faut vivre. L'instant présent est décisif.
L'ange du temps nous invite à lâcher le passé et à nous tourner avec confiance vers l'avenir qui est dans les mains de Dieu. A cet instant, Dieu vient vers moi et s'adresse à mon coeur pour que je m'ouvre à son appel et que je fasse les pas qui s'imposent. Aujourd'hui, maintenant, il me révèle le mystère de ma vie.
Sous haute protection
Qui n'a pas couru au moins une fois un grand danger ? Par exemple en doublant sur l'autoroute sans voir qu'une voiture était déjà engagée sur la voie de gauche. Ou en parvenant à freiner à la dernière minute pour éviter le bouchon qui vient de se former ; ou encore en sortant indemne d'un tonneau. On se dit alors qu'on l'a échappé belle et qu'on a «
un bon ange gardien » qui nous a protégés. Et dans ces situations- là, les chrétiens fervents ne sont pas les seuls à croire à l'ange gardien. Les athées eux-mêmes l'évoquent, car ils ont l'impression qu'ils sont sous une protection supérieure qui se soustrait à leur pouvoir.
Anselm Grün, o. s. b.,
Le reflet de Dieu dans notre vie - Le petit livre des anges, Salvator.
Extrait de la revue
"L'Ange Gardien", mars-avril 2012.
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