Juillet-Août 2021 (extraits de la revue)
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Prions les uns pour les autres
Dans la supplication et l'action de grâce, joignons nos prières à celles des correspondants de l'Association.
Jésus - Le nomade
Jésus, sans cesse en chemin, va de place en place. Il ne possède pas de maison où se retirer : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids ; le Fils de l'homme, lui, n'a pas où reposer la tête » (Lc 9, 58). Luc décrit Jésus comme le marcheur divin, descendu du ciel pour cheminer avec nous, les hommes, et nous rappeler notre part divine. Sur le chemin, il s'arrête toujours avec les hommes pour manger, boire, célébrer la joie que font naître les hommes qui s'acceptent les uns les autres et se savent aimés de Dieu.
Considérer Jésus comme un nomade, c'est prendre conscience de la liberté et de la force qui émanent de lui. Marcher, pour Jésus, n'était ni une recherche d'ascétisme ni un idéal. Il marche, tout simplement, de lieu en lieu, rencontre les gens, leur parle, guérit les malades qui s'approchent de lui dans la détresse. Sa mission se déroule en dehors de tout plan et de toute stratégie. Il va son chemin en toute liberté. Il ressent le besoin de s'adresser aux villageois : « Le temps est accompli et le royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l'Évangile » (Mc 1,15). Jésus n'a projeté ni établissement d'une Église ni transformation de l'État ou de la société. Il avance, poussé par sa liberté intérieure, la légèreté et la joie de vivre. Il se montre disponible, chaque fois qu'il rencontre quelqu'un, car cette personne représente, à ce moment-là, ce qu'il y a de plus important. Il délaisse, alors, toute intention missionnaire pour se consacrer à cette seule personne. Dans la rencontre, Dieu se montre proche. Par le regard neuf qu'il pose sur cette personne, Jésus lui fait découvrir la proximité de Dieu. Jésus perce à jour la réalité. Il admire la beauté de la nature, observe les paysans pendant qu'ils travaillent. Dans tout cela il voit l'action tout en beauté de Dieu. C'est ce regard qui perçoit Dieu en toute chose qu'il veut enseigner aux hommes.
Il n'est pas surprenant que sa famille et la société aient eu des problèmes avec la liberté de ce nomade. Il ne se souciait pas de l'avenir, n'a pas fondé de famille ni entrepris une carrière : il s'est contenté de marcher. L'insouciance, qu'exprime cette errance, il l'a transmise aux autres : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez » (Mt 6, 25). Il montre en exemple les oiseaux du ciel et les lis des champs : ils ne manquent de rien et sont plus somptueusement vêtus que Salomon lui-même dans toute sa gloire.
En voyant Jésus marcher, je comprends qui est Dieu. Jésus n'a nul besoin d'en parler : la liberté intérieure dont il fait preuve témoigne pour lui ; elle déborde l'enseignement des rabbis qui garde une dimension restreinte. Dieu nous libère du souci. Nombreux sont les moines chrétiens qui, tout au long de l'histoire, ont imité Jésus le nomade. Toujours en route, ils ne se sont installés nulle part. Ils marchaient « à cause du Christ », pour avoir part à sa liberté, son insouciance et sa proximité avec Dieu.
(...)
Dans l'histoire de l'Église, nul autre que François d'Assise n'a imité aussi radicalement l'insouciance de Jésus le nomade. Abandonnant tout ce qu'il possédait, il s'est même défait de ses vêtements devant son père pour parcourir, libre et léger, les routes. Cette liberté lui procurait une gaieté contagieuse. Il prêchait même aux oiseaux auxquels, dans son insouciance, il ressemblait, eux qui ont confiance dans la providence divine. François a rendu Jésus vivant pour ses contemporains qui voyaient en lui le visage d'un Jésus libre et aimant.
Essaie, aujourd'hui, de prendre conscience de ta marche ; imagine-toi que ton mouvement te conduit vers une liberté et une insouciance de plus en plus grandes ; sans t'arrêter, chaque pas te transforme. Alors tu pourras te demander : « Quelles sont mes attaches ? Qu'est-ce qui me retient ? De quoi suis-je dépendant ? Quelles sont les entraves à ma liberté ? Suis-je dans la confiance ou dans le souci ? Sous quelle étoile mon chemin est-il placé : peur, confiance, souci, sécurité, courage d'avancer ? »
Jouis de cette marche, de la beauté de la nature et, peut-être, ton cœur débordera-t-il de joie.
Anselm Grün, o.s.b., Jésus, un message de vie, DDB.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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Les prières mariales
La vénération de Marie est la voie la plus sûre et la plus courte pour nous rapprocher concrètement du Christ. En méditant la vie de Marie dans toutes ses phases, nous apprenons ce que c'est que de vivre pour le Christ et avec le Christ, dans la vie quotidienne, dans une proximité qui ne présente aucune exaltation, mais connaît une proximité intérieure parfaite. En contemplant l'existence de Marie, nous nous plaçons aussi dans l'obscurité qui est imposée à notre foi, cependant, nous apprenons comment être constamment prêts quand Jésus réclame soudain quelque chose de nous.
Les prières mariales employées le plus souvent nous conduisent toujours dans cette proximité concrète avec le Seigneur et avec tout le mystère de la rédemption. Indiquons seulement trois de ces prières.
L'Ave Maria ne se compose, mis à part la demande finale, que de paroles de la Sainte Ecriture : le salut de l'ange : Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous et aussitôt après les merveilleuses paroles d'Élisabeth, qui nous montrent en même temps ce qu'est le vrai culte marial : Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. La demande finale qui, avec le concile d'Ephèse, donne à Marie le titre christologique de « Mère de Dieu », formule aussi simplement que possible l'intention du chrétien pécheur dans l'Église : demande d'intercession pour maintenant et pour l'heure de la mort qui décide tout.
De même, l'Angélus ne dépasse aucunement ce qui est préformé dans la Bible : ses trois brèves formules sont christocentriques : annonce de l'Incarnation, consentement de la Vierge, accomplissement de l'Incarnation elle-même. Les trois Ave ajoutés nous font demeurer auprès de la créature humaine en qui s'est réalisé le miracle de l'Incarnation, et par là entrer pour ainsi dire nous-mêmes dans le rayonnement du miracle. Tout chrétien qui prie ainsi sait que l'Incarnation du Verbe le concerne lui aussi immédiatement, qu'elle doit se réaliser aussi en lui, s'il veut porter le nom de chrétien.
Enfin le Rosaire. Certes, voilà une prière qui n'est pas toujours facile et qui n'intéresse pas chacun de la même manière. Ce mode de prière mariale ramasse toute l'histoire du salut, la représentation concrète des mystères de la vie de Jésus : sa jeunesse, la fin de sa vie publique dans la passion, sa Résurrection et son achèvement, dans lequel il introduit aussi Marie comme archétype de l'Église : représentation en outre de la prière du Christ au Père, et finalement glorification toujours nouvelle de la Trinité ; le tout introduit par la profession de foi complète. Dans la succession des Ave Maria s'ouvre pour l'orant contemplatif un espace presque infini du monde de la prière, un espace qui peut être parcouru dans toutes les directions ; mais, afin qu'on ne s'y perde pas, Marie est donnée comme point d'appui. En elle (...) le mystère de la Trinité éclot pour la première fois. Elle accompagne ensuite le Dieu incarné du berceau à la tombe et, au-delà, à la vie glorifiée ; Marie, comme nul autre, est associée au cheminement de Jésus jusqu'à l'assomption corporelle dans le ciel, qui lui est donnée, à elle la première parmi les croyants qui doivent la suivre un jour. Ainsi voilà une prière composée de textes et d'aspects purement bibliques, et qui, pour cette raison, a été sans cesse recommandée aux chrétiens au cours des siècles, pour la prière commune comme pour la prière personnelle.
Hans Urs von Balthasar, Marie, première Église, Médiaspaul.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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Mystères (1)
Ce qui me préoccupe, à l'instar de tous mes frères, c'est l'avenir. Je voudrais, ô mon Ange, m'arrêter à converser avec vous sur ce point. Sans cesse, je me sens entraîné à regarder au-delà du présent, à tenter de prévoir pour mes enfants ou pour ma carrière, à poser des bases pour une action future, Je suis, en face de ce mystère des destinées, à la fois rempli de crainte et bouillant d'impatience. Tout se passe comme si mon esprit allait pouvoir modeler cet informe devenir. Je me refuse à conclure de l'astrologie ; mais je hume mon horoscope dans les maga-zines. Je retire ma main devant les pythonisses de foire ; mais qu'il se trouve une chiromancienne dans la société où je fréquente, je sollicite ses oracles. Je feins de n'accorder aucun crédit aux radiesthésistes et les faiseurs de pronostics ont sur moi du pouvoir. Je suis l'inconséquence même. Sans penser que le présent gage mon avenir, je saute en avant et prétends connaître la fin avant d'avoir posé le début. Mon esprit se complaît à une sorte de roman d'anticipation d'où la peur est absente et dont la conclusion vient à mes secrets désirs. Faut-il que je sois assez peu sûr de mon talent pour attendre des autres et de je ne sais quel hasard la confirmation de mes espoirs !
Qu'on ne vienne pourtant pas m'assommer de morale et rabâcher : « Qu'importe cette marée de possibles, deux choses sont sûres : la mort, l'éternité ! » Je suis un garçon réaliste qui vit pour trente ou quarante ans sur la résistance de son être au Réel. Parlez-moi de ce monde. Son inconnu m'attire. Ce qui est assuré ne chatouille point ma curiosité. Instruisez-moi du merveilleux présent où je m'évertue. Foin des angéloscopes ! Je veux m'enclore dans le prodigieux et successif présent qui nomme Dieu.
Dans une certaine mesure, nous créons notre futur. Chaque fois que nous levons un pied, nous avons un pas au bout de la chaussure. Le pas existera à la distance voulue par le compas de nos jambes, sauf embûche.
Eh bien ! je prie que vous m'aidiez, ô mon Ange, à poser mon avenir. Si vous y consentez, je sens que je vous en aurai infiniment de reconnaissance et que vous m'en serez plus cher...
Yves-Marie Rudel, Dialogues avec l'ange gardien (14e journée), Éditions Fleurus, 1958.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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Tendresse, sérénité, pardon
Tu ne peux être tendre avec quelqu'un que si tu t'es mis à l'aimer. La tendresse ne peut se manifester que dans un climat où l'autre se sent apprécié et précieux, où il découvre sa propre beauté. On peut alors se toucher ou s'embrasser avec tendresse. Dans une relation de cette sorte, un amour prévaut qui n'étouffe pas, qui n'affiche aucun désir de possession, un amour qui laisse libre, qui respecte l'autre et perçoit son mystère.
Puisse l'ange de la tendresse t'initier à l'art d'aborder tendrement et affectueusement les êtres que tu rencontres, mais aussi tout ce que tu entreprends.
On ne peut inspirer de la crainte à quelqu'un de serein. La sérénité qu'il a en lui est telle qu'il est difficile de le déstabiliser. Si tu lui parles, tu sentiras aussi ta propre sérénité intérieure et tu verras soudain ta vie et ton entourage avec d'autres yeux. Il fait bon se trouver dans le voisi-nage d'un être serein.
Je te souhaite de rencontrer de nombreux anges de la sérénité et je souhaite qu'ils éclairent ton âme et te rende toi-même serein et lumineux, pour que les nuages en toi se dissipent et que, grâce à toi, le monde qui t'entoure devienne lui aussi plus limpide et serein.
Je te souhaite l'ange du pardon, et particulièrement dans des circonstances où tu te sentiras blessé. La vie en commun entre les hommes n'est pas possible sans le pardon. Car, que nous le voulions ou non, nous ne pouvons éviter de nous blesser mutuellement. L'ange du pardon rompt le cercle infernal de la revanche, purifie l'atmosphère et nous permet de vivre ensemble.
Nous avons tous besoin de l'ange du pardon pour que nos blessures intérieures puissent guérir. Les offenses non pardonnées nous entravent en nous privant de l'énergie dont nous avons besoin pour vivre. Nous ne pouvons aller bien si nous ne parvenons pas à pardonner. Mais l'ange du pardon nous laisse du temps ; il ne nous presse pas. Je souhaite qu'il te guérisse des offenses que tu as subies, je te souhaite un ange qui soigne tes blessures.
Anselm Grün, o.s.b., Le petit livre des anges, Salvator.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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7 pas avec l'Ange gardien - 1ère étape : sache ! (2)
Dans le combat contre les puissances des ténèbres, Dieu nous a donné un grand secours en envoyant les Anges gardiens. En accord avec toute la Tradition, le Catéchisme de l'Église catholique nous assure : « De l'enfance au trépas, la vie humaine est entourée de la garde et de l'intercession des Anges. "Chaque fidèle a à ses côtés un Ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie." (n°336) ». Il est donc certain que tous les fidèles - mais aussi les non-croyants - ont leur Ange gardien.
Ce faisant, Dieu n'a pas - pour parler humainement - facilité la tâche aux Anges. Car la plupart des hommes ne savent même pas - généralement sans faute de leur part - qu'il y a des Anges, et encore moins qu'ils ont un Ange gardien. Il se trouve parmi eux - disséminés par toute la terre et dans le cours de l'histoire - un grand nombre d'hommes généreux et de bonne volonté qui, sans en être conscients, se laissent guider par leurs Anges et s'en trouvent bien. Que le démon ait beau jeu auprès des ignorants et des incroyants, c'est évident !
Cependant, chez les chrétiens et les adeptes d'autres religions où l'on croit aussi à des esprits bons, les Anges n'ont pas forcément la tâche plus facile. Les chrétiens savent, certes, que Dieu a commandé à ses Anges de veiller sur eux, comme le dit le Psaume 90. Mais beaucoup sont à peine conscients de ce que cela signifie et ne pensent pratiquement jamais à leur compagnon céleste. Cela ne change rien à la réalité que tous les Anges gardiens s'emploient auprès de Dieu en faveur de leurs protégés et les gardent, autant qu'il se peut, dans les dangers du corps et de l'âme.
Ce que nous devons encore savoir, c'est que l'Ange n'est pas seulement un messager de Dieu et un fidèle serviteur, mais qu'il est aussi rempli d'un grand intérêt personnel pour nous. Dans les desseins de Dieu, nous sommes, l'Ange et nous, aussi longtemps que dure notre cheminement terrestre, comme « frère et frère », « frère et sœur » ! Dans le Livre de Tobie, l'Ange Raphaël et Tobie se parlent en se « tutoyant » et s'appellent « frère ».
P. Hubert van Dijk, o.r.c.,
Mon Ange gardien, Pierre Téqui éditeur, 2015.
Extrait de la revue
"L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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12 juillet - Saints Louis et Zélie Martin
premier couple canonisé
Louis Martin, horloger-bijoutier, et son épouse Zélie Martin dentellière, se sont mariés à Alençon le 12 juillet 1858. Ils auront neuf enfants, dont quatre mourront en bas âge. Leurs cinq filles, Pauline, Marie, Léonie, Céline, Thérèse, seront toutes religieuses. Quatre d'entre elles vivront au carmel de Lisieux ; Léonie suivra le Christ au monastère de la Visitation de Caen, sous le nom de sœur Françoise-Thérèse. Son procès de béatification a été ouvert officiellement à Caen le 2 juillet 2015.
On connaît bien la benjamine, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (1873-1897), docteur de l'Église. Thérèse avait déjà reconnu la sainteté de ses parents en écrivant à l'abbé Bellière : « Le bon Dieu m'a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre »... Elle remer-ciera souvent le Seigneur de lui avoir donné une famille où Dieu était le premier servi.
Louis et Zélie Martin n'ont pas été canonisés parce qu'ils sont les parents de la petite Thérèse, mais pour l'exemple de leurs vies données au service des autres et de Dieu dans le sacrement de mariage. Ces laïques ordinaires ont pris au sérieux la vocation universelle à la sainteté en mettant Dieu à la première place dans leur foyer, le servant dans la prière fervente et l'amour des plus pauvres. Ils n'ont pas recherché les honneurs et les premiers rangs, ils ont voulu aimer jusqu'au bout. (...)
Le 18 octobre 2015, le pape François, lors du synode sur la famille à Rome, offrait à tous les couples un modèle concret en canonisant ensemble les deux époux, une première dans l'histoire de l'Église. François montrait ainsi que le mariage et la vie de famille forment un chemin de sainteté aussi efficace que celui de la vie religieuse. Il disait dans son homélie : « Les saints époux Louis Martin et Marie Azélie (qu'on appellera Zélie) Guérin ont vécu le service chrétien dans la famille, construisant jour après jour une atmosphère pleine de foi et d'amour. » (…)
L'Église nous les propose comme des amis qui désormais nous accompagnent « sur la route du service joyeux des frères » (pape François). Leur fête liturgique au calendrier des saints est fixée au 12 juillet, date anniversaire de leur mariage.
Jacques Gauthier, Les saints, ces fous admirables, EdB.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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15 juillet - Saint Bonaventure
méditation et réconciliation
Avec le bienheureux Jean Duns Scot et saint Thomas d'Aquin, saint Bonaventure est un des trois plus célèbres docteurs de la scolastique. Comme auteur spirituel, on le place parmi les plus grands de tous les temps. Il entra chez les franciscains vers 1243 ; enseigna à Paris de 1248 à 1257 ; fut ministre général de son ordre de 1257 à 1273. Comme tel, il y fit prévaloir pour toujours une interprétation mitigée de la règle primitive de saint François, ce qui était conforme à l'intention des papes et au désir de la majorité des frères. En 1265, il avait refusé d'être archevêque d'York (Angleterre). En 1273, il dut accepter d'être cardinal, ayant à représenter Grégoire X comme légat au concile de Lyon, face au patriarche et à l'empereur de Constantinople. Il s'agissait de réconcilier les Grecs et les Latins, à quoi Bonaventure avait beaucoup travaillé. La réunion des deux Eglises, qui ne devait durer qu'un an, hélas ! fut scellée le 6 juillet 1274. Bonaventure mourut huit jours plus tard. Fait unique dans l'histoire des papes, Grégoire X ordonna à tous les prêtres de la chrétienté de dire une messe à son intention.
Ceux qui préfèrent lire et méditer l'Évangile plutôt que d'étudier la théologie, peuvent se prévaloir de son autorité. Un jour que le bienheureux frère Égide ou Gilles, la quatrième recrue de François d'Assise, lui demandait : « Est-il vrai qu'un illettré comme moi peut aimer Dieu autant qu'un savant tel que toi ? - Non seulement autant, mais même davantage, Frère Égide, répondit-il. Et je sais de vieilles paysannes qui pourraient en remontrer aux théologiens sur ce point. » Justement, il en passait une sur la route, revenant du bois, courbée sous son fagot. Égide l'aperçoit, court au jardin et lui crie par-dessus la haie : « Réjouis-toi, bonne vieille, car je viens d'apprendre que tu es capable d'aimer Dieu plus encore que frère Bonaventure ». Puis il entra en extase, écrit son biographe, et resta trois heures sans revenir à lui. (...)
Bonaventure a écrit qu'Égide « semblait mener ici-bas une vie angélique plutôt qu'humaine. »
Omer Englebert, La Fleur des saints, Albin Michel.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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9 août - Saint Thérèse-Bénédicte de la Croix
juive, chrétienne et martyre
Née à Breslau en Silésie le 12 octobre 1891, (...), Édith est la onzième et dernière enfant à naître dans la famille Stein. (...) Elle grandit en âge et en sagesse, mais pas forcément de la sagesse tranquille et traditionnelle qu'attendent généralement même les meilleurs parents : elle est bonne élève, passionnée des choses de l'esprit ; elle s'oriente vers la psychologie et la philosophie ; elle cherche la vérité, sans a priori et sans contrainte religieuse.
De Breslau à Göttingen, elle progresse dans les études universitaires qu'elle interrompt pendant quelques mois en 1915 parce qu'elle se sent tenue en conscience d'apporter son aide aux soldats blessés et à ceux qui souffrent de la guerre. (...)
Apprentie philosophe, féministe engagée et généreuse, Édith Stein arrive à l'université de Fribourg et obtient le doctorat en philosophie sous la direction de Husserl. (...) Sa thèse consacrée à l'empathie - c'est-à-dire à la compréhension possible de la vie personnelle d'autrui - manifeste le double souci de l'analyse philosophique et du concret. (...)
Édith Stein vit une vie intellectuelle très intense : sa détermination pour la vérité, ses lectures (notamment les textes autobiographiques de sainte Thérèse d'Avila), ses amis, sa réflexion personnelle toujours vivante - tout cela l'amène à la conversion au catholicisme. (...)
La spiritualité thérésienne imprègne profondément toute sa pensée religieuse et philosophique en se mêlant aux intuitions phénoménologiques et, ultérieurement, scolastiques. Mais c'est la volonté de Dieu qu'elle choisit, plutôt que ses désirs même très purs... (...)
Le 15 avril 1934, au Carmel de Cologne, Edith Stein prend l'habit sous le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. (...) Elle ne veut pas se soustraire aux contrôles nazis. Avec sa sœur Rosa, elle est arrêtée le 2 août 1942 par la Gestapo. Le convoi qui les amène toutes deux à Auschwitz traverse leur ville natale de Breslau. Edith et Rosa Stein meurent dans une chambre à gaz le 9 août ... Edith Stein disparaît à nos yeux et nous devient plus présente que jamais.
Michel Dupuis, Prier 15 jours avec Édith Stein, Nouvelle Cité.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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12 août - Saint Jeanne-Françoise de Chantal
être toute sienne
Épouse heureuse, fille d'un président du parlement de Bourgogne, sa vie est broyée à vingt-neuf ans par un drame : son mari qu'elle chérit, le baron de Chantal, est tué dans un accident de chasse. À quoi, à qui se raccrocher dans une telle détresse, sinon à Dieu ? Mais comment pardonner au malheureux meurtrier, bien que le coup soit parti malgré lui ? Le chemin de la foi est rude. Elle cherche un guide et s'en remet aux conseils d'un confesseur rigide, qui renforce ses angoisses. La voilà bientôt au bord du désespoir ! Cependant, elle se consacre entièrement à l'éducation de ses quatre enfants, tout en portant une grande attention aux pauvres.
En 1604, Jeanne fait une rencontre capitale. François de Sales se trouvait à Dijon pour y prêcher le carême. Aussitôt, elle reconnaît en lui le « père spirituel » dont elle a tant besoin et demande à devenir sa « fille ». Avec patience, il l'a guéri des angoisses et des scrupules dans lesquels elle vivait enfermée. Il l'aide à retrouver la paix. Désormais une confiance réciproque fait de ces deux êtres des collaborateurs efficaces liés par une extraordinaire amitié. Ensemble, trois ans plus tard, ils fondent à Annecy la Confrérie de la Visitation de Marie (1607).
En 1610, Jeanne de Chantal prend congé de son père et assure l'avenir de ses enfants. Elle se consacre dès lors totalement à l'avenir spirituel de la Visitation et se lance dans de nouvelles fondations : on compte 86 couvents de Visitandines en France quand elle meurt, à Moulins, le 13 décembre 1641.
Sa vie religieuse aura été remplie de travaux et de voyages. Après la mort de « Monsieur de Genève » (1622), c'est elle qui a transmis son enseignement spirituel et consolide l'ordre naissant. Pendant quarante ans cependant, elle a connu des tentations contre la foi, mais sans jamais refuser Dieu et son amour qui l'avait dépouillée, « pour être toute sienne en toute ses actions ».
Philippe Baud, Visages de France, témoins de sainteté, Cerf.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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14 août - Saint Maximilien Kolbe
une mort en prière
...Un souterrain situé dans la partie la plus surveillée du camp de concentration d'Auschwitz. Dans ce souterrain, des cellules sans lumière ni aération. L'atmosphère y est tellement fétide que la compagnie disciplinaire ne s'aventure jamais à l'intérieur. Seuls y sont poussés de force les condamnés à mort. Non pas pour y être exécutés en quelques instants, mais pour y mourir de la façon la plus redoutée dans le camp : la mort par la faim et la soif. Car cette mort est une mort lente, qui n'en finit pas. Une mort qui dessèche, qui torture si atrocement que tout le bunker retentit de cris et de hurlements, de trivialités et de blasphèmes. Mais voici qu'avec l'arrivée de Maximilien Kolbe tout change : à lui seul, il réussit à transformer ce lieu de désespoir en un foyer de prière. Les gardes n'avaient encore jamais rien vu de semblable. (...)
Toute évasion était alors suivie, par représailles, de la condamnation à mort de dix prisonniers. Comme un détenu s'est évadé, dix victimes sont donc désignées, parmi lesquelles François Gajowniczec qui se lamente à l'idée de ne plus revoir sa femme et ses enfants. Maximilien, qui ne fait pas partie des victimes, est touché au vif par sa plainte. Il pense aussi aux neuf autres condamnés qui vont mourir sans assistance. Or, c'est à ce moment-là que se produit l'inimaginable ... (…)
Soudain sorti des rangs, le père Maximilien Kolbe s'approcha du commandant Fritsch et d'une voix calme lui dit en allemand qu'il voulait mourir à la place de François Gajowniczek. Fritsch, excité et furieux (...) saisit son revolver et demanda, nerveux :
- Tu es devenu fou ?
Mais le père Maximilien répéta clairement qu'il voulait mourir à la place de F. G., parce qu'il lui semblait que sa propre vie était moins nécessaire que celle d'un père de famille. Après un bref silence,
Fritsch demanda au père : « Quelle est ta profession ?
- Prêtre catholique. »
Après un autre moment de silence, Fritsch donna son accord...
J.-F. de Louvencourt, Prier 15 jours avec le père Kolbe, Nouvelle cité.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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15 août - Assomption de la Vierge Marie
le temps de la gloire
Il est de foi pour tout catholique que «1' Immaculée Mère de Dieu, Marie, toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste » (Pie XII, « Munificentissimus » en 1950).
La définition de ce dogme de l'Assomption ne prend pas parti sur les circonstances de la fin de la vie terrestre de Marie - après une mort naturelle, ou par rapt comme Élie ? Mais elle nous demande de croire qu'elle a connu une entrée anticipée dans la gloire promise à l'humanité sauvée : après son Fils, mais sans attendre la Résurrection future, elle connaît dans son corps et dans son âme la complète transformation de son être, pour entrer dans une vie qui n'a pas de fin.
Que signifie cette « anticipation » ? Si, comme on le croit souvent, il n'y a pas de temps après la mort, les défunts connaissent le Jugement dernier dès l'instant de leur mort et, dans ce cas, Marie aurait le même sort que tous les hommes. Supposer un temps intermédiaire, distinguer un jugement « particulier » du jugement « général », parler d'une purification après la mort dans un lieu spécialisé - le purgatoire - et finalement créditer la Vierge Marie d'un raccourci qui la mènerait au Ciel avant tout le monde seraient autant de conséquences d'une vision mythologique de l'au-delà : celui-ci comporterait une durée parallèle à celle de la terre avec des épisodes successifs, comme dans le Livre des morts de l'Ancienne Égypte.
Mais qui a dit que le temps n'était que pour ici-bas ? Dieu seul n'est pas dans le temps, il n'a pas à devenir : il est. Mais les anges eux-mêmes - sans qu'on soit très renseigné sur leur condition - ont connu des épisodes successifs de leur histoire. Saint Thomas risque à leur propos le mot d'aevum pour dire la temporalité qui est la leur, laquelle n'est pas du même type que la nôtre.
Le temps est coextensif de notre création, il abrite notre croissance, il rend possibles les choix de notre liberté et il nous accompagne encore dans notre éternité, qui n'est certainement pas figée dans l'instantané...
P. Michel Gitton, « France catholique », n°3690.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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18 août - Saint Hélène
celle qui retrouva la Croix
Mère de l'empereur Constantin, Hélène est née vers 249 dans une famille très modeste. Mariée au tribun militaire Constance Chlore, elle donna le jour à ce fils destiné à un avenir glorieux. Comme on le sait, celui-ci se convertit au christianisme, entraînant avec lui l'empire qui, malgré la repaganisation de Julien l'Apostat, demeura désormais chrétien. Hélène embrassa la religion chrétienne en même temps que son fils, qui l'aurait convertie lui-même.
Constantin, qui avait pour elle une grande affection, lui donna une place d'honneur près de lui lorsqu'il monta sur le trône. Elle eut toute liberté pour puiser dans le trésor impérial. Comme on le pense bien, elle mit à profit ces heureuses dispositions de son fils pour Dieu et pour l'Église. Elle contribuera à la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome et d'autres édifices religieux. Elle ne s'en tint pas là. Elle édifia le Corps du Christ d'une autre manière encore. L'historien Eusèbe nous dit qu'elle subvenait aux besoins des plus pauvres, qu'elle s'intéressait aux exploités, aux prisonniers, aux exilés.
Mais sainte Hélène est surtout connue, selon la tradition, pour la découverte de la Croix du Christ. C'est à saint Ambroise que nous en devons le récit. À la suite de drames familiaux, elle quitta Rome pour la Terre Sainte. Inspirée par l'Esprit, elle alla au Golgotha où avaient lieu des travaux sur l'ordre de Constantin. Elle creusa elle-même le sol et découvrit les trois croix dont parlent les Évangiles : celle de Jésus et celles des deux malfaiteurs crucifiés avec lui. Elle ne savait pas quelle était celle du Sauveur. C'est alors qu'elle se souvint de l'écriteau de Pilate : Jésus de Nazareth, roi des Juifs ; il s'y trouvait encore. Elle fit construire une basilique sur le Mont des Oliviers, et une autre à Bethléem.
Hélène resta peu de temps en Palestine ; elle mourut en 329, et fut enterrée à Rome.
Marcel Driot, Le Saint du Jour, Médiaspaul.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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19 août - Saint Jean Eudes
pour un retour aux sources
Moins connu que ses aînés saint François de Sales ou saint Vincent de Paul, saint Jean Eudes fut pourtant un acteur majeur du renouveau catholique au 17e siècle et, à travers les treize tomes de ses œuvres complètes, un représentant important de l' « école française de spiritualité ». Après une enfance tranquille à Ri, près d'Argentan (Orne), des études chez les Jésuites puis à la faculté de théologie de Caen, Jean fut ordonné prêtre en 1625 par Pierre de Bérulle, qui l'avait admis, deux ans plus tôt, au sein de sa communauté de l'Oratoire.
A partir de ce moment, Jean Eudes fut guidé, dans ses actes et dans ses écrits, par une priorité que l'on peut résumer ainsi : ramener chacun aux sources de la foi. Devant les nombreux laïcs qu'il rencontrait lors de la centaine de missions paroissiales qu'il prêcha dans l'ouest de la France durant son existence, le père Eudes insistait particulièrement sur le sens, la richesse et la beauté du sacrement baptismal : « Le baptême est une naissance admirable, qui est une image vive de la génération et de la naissance éternelle et temporelle du Fils de Dieu. À raison de quoi, notre vie doit être une image parfaite de sa vie. » Aux membres du clergé qui, à l'époque, étaient nombreux à négliger leurs devoirs, Jean Eudes rappelait avec force la grandeur du sacerdoce : « Le prêtre, c'est un Jésus Christ vivant et marchant sur la terre. »
En 1643, la volonté d'offrir au peuple des baptisés des prêtres mieux formés l'amena à prendre une décision radicale : il quitta l'Oratoire pour fonder la congrégation de Jésus et Marie (dite « des Eudistes ») qui ouvrit un premier séminaire à Caen. Cinq autres suivirent.
En cette période marquée par les théories exigeantes mais desséchantes du jansénisme, Jean Eudes tint à mettre en avant l'immensité de l'amour que Dieu porte à chaque être humain. L'inlassable missionnaire normand fut ainsi l'un des précurseurs de la dévotion aux Sacré-Cœurs de Jésus et de Marie, source intarissable de miséricorde. Une miséricorde dont Jean Eudes témoigna lui-même en portant secours aux pestiférés de sa région natale, puis en fondant, en 1641, l'Institut de Notre-Dame de Charité, destiné à l'accueil des prostituées désireuses de changer de vie...
Xavier Lecoeur, Saints ! 333 vies extraordinaires, Bayard.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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25 août - Saint Louis, roi de France
Titre
Louis IX, roi de France, est né en 1214, est mort en 1270, a été canonisé en 1297. C'est-à-dire, même pour le Moyen Âge, vite. (...)
Dès son vivant, la réputation de Louis IX comme saint s'était établie. Jusqu'alors, l'idéal du roi était le roi-chevalier, juste, mais d'abord guerrier, comme l'avait été le propre père de Louis IX, Louis VIII le Lion. Or Louis IX était non seulement un chevalier, partant par deux fois en croisade, mais il était encore un homme d'une grande piété, priant et jeûnant, se vêtant simplement, recevant à sa table les plus grands théologiens du temps, comme saint Thomas d'Aquin, accueillant et soignant les pauvres, faisant retraite dans des monastères où il demandait à être traité comme un simple moine.
Quant à la justice, Louis IX la voulait au service de la paix et des plus pauvres, ce qui l'amena plusieurs fois à juger à ses propres dépens. Attentif aux humbles, il recevait lui-même les plaignants : c'est la fameuse scène du chêne de Vincennes. (...)
La canonisation de saint Louis a été faite selon les règles qui venaient d'être établies au 13e siècle, c'est-à-dire avec une enquête. (...) Il en ressort un homme austère pour lui-même, mais généreux ; ascète, mais non pas triste ; très exigeant en matière de morale, mais époux aimant, père de onze enfants. Et ce dernier point n'est pas le moins important. Saint Louis est un laïc, marié, père de famille. Pour être un saint, il n'est pas obligatoire d'être un moine ou un évêque ... En canonisant saint Louis, le pape ouvre la voie aux canonisations de laïcs, qui vont se multiplier.
(...) Saint Louis a conçu sa charge de roi comme une mission. Mission de justice, de vérité, d'amour. Toute responsabilité que nous recevons dans ce monde est une mission. Parce que nous sommes baptisés, parce que le Christ nous a remis la charge du monde. En canonisant saint Louis, Boniface VIII canonisait moins le roi de France qu'un chrétien qui avait pris au sérieux, jusqu'au bout, sa vocation de baptisé.
Fr. Yves Combeau o.p., « Le Bulletin », CFRT, « Le Jour du Seigneur », n°177.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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27 août - Saint Monique
les larmes d'une mère
Sainte Monique naquit en 332 en Afrique du Nord - probablement à Tagaste, à une centaine de kilomètres de Carthage - de parents chrétiens. Son éducation fut confiée à une fidèle servante qui élevait les enfants à sa charge avec sagesse, quoiqu’avec sévérité. (...)
Dès qu'elle fut en âge d'être mariée, ses parents la présentèrent à un habitant de Tagaste du nom de Patrice, un païen ne manquant pas de qualités, mais de tempérament violent et débauché. Monique n'eut pas la vie facile, supportant tout avec la patience de quelqu'un de fort et de discipliné. Lui, de son côté, bien que prompt à critiquer sa piété et sa générosité envers les pauvres, la traita toujours avec respect et ne leva jamais la main sur elle, même dans ses pires accès de rage. (...) Patrice mourut en 371, un an après avoir été baptisé.
Trois au moins de leurs enfants survécurent, deux garçons et une fille. Les parents avaient placé tous leurs espoirs dans leur fils aîné, Augustin, doté d'une grande intelligence. Ils décidèrent donc de lui offrir la meilleure éducation possible. (...)
À la mort de son père, il avait dix-sept ans et était étudiant à Carthage, où il se consacrait surtout à la rhétorique. Deux ans plus tard, Monique apprit à son grand désespoir qu'Augustin menait une vie dissolue et adhérait à l'hérésie manichéenne. (...)
... Monique inonda le Ciel de ses prières et de ses larmes. Elle jeûna, elle veilla, elle importuna le clergé pour argumenter même si les prêtres lui assuraient que c'était inutile, compte tenu de son état d'esprit du moment. (...)
En août 386, le moment tant attendu arriva et Augustin annonça son adoption complète de la foi chrétienne. (...)
A Pâques de l'année 387, saint Ambroise baptisa Augustin et plusieurs de ses amis. (...) La vie de Monique tirait à sa fin, même si elle seule le savait. Lors d'une conversation qu'elle eut avec Augustin avant de tomber malade, elle lui dit : « (...) Je ne vivais que pour te voir un jour chrétien et fils du Ciel. Dieu a fait plus puisqu'il t'a fait renoncer au bonheur terrestre et te consacrer à son service. »
Alban Butler, Les saints patrons, Brepols.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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Prions avec foi
La prière chrétienne est indissociable de la foi. Si l'on s'adresse à Dieu, c'est bien le signe que l'on a foi en son existence, en sa présence, en sa bienveillance. C'est sur ce point que porte l'acte de foi et non pas sur le résultat de la prière.
Celui qui prie ne peut pas savoir comment Dieu l'exaucera, c'est-à-dire ce que Dieu fera de sa prière, de sa demande. Mais il a confiance dans le fait que Dieu lui est présent, qu'il l'écoute, qu'il n'est pas indifférent à cette parole que l'homme lui adresse. Ainsi dans le psaume 87 : « Seigneur, mon Dieu et mon salut, dans cette nuit où je crie en ta présence... »
La prière est fondamentalement un cri en présence de Dieu. Non pas un cri dans le vide de la nuit ou du désert, dans les ténèbres de la maladie mentale, mais un cri en présence de quelqu'un, un cri proféré dans la certitude qu'il est entendu.
Lorsque tous les appuis humains semblent faire défaut, lorsque l'injustice ou les conflits rendent particulièrement oppressante la solitude, le croyant sait, croit, qu'il y a auprès de lui celui qui écoute, celui qui sait. Pensons aux premiers mots du psaume 138 : « Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! » Quand on est dans la détresse, ce dont on a besoin de manière vitale, ce n'est pas tant de soulagement que de reconnaissance. Ce qui empêche de sombrer dans le désespoir, c'est de savoir que quelqu'un sait, que quelqu'un reconnaît notre souffrance.
Il n'est peut-être pas inutile de souligner qu'il est question ici d'un acte de foi et non pas d'une expérience ressentie. La question n'est pas de sentir que Dieu est présent, mais d'y croire. Le ressenti sera toujours tributaire des aléas de la subjectivité, et ne pourra générer qu'une approche très réductrice de Dieu.
Dieu est Dieu et son existence dépasse largement ce que ma sensibilité peut accueillir. Pourquoi la chaleur ou le bien-être serait plus signe de la présence de Dieu ou un argument en sa faveur que la nuit ou la douleur ?
(...) Nous n'avons pas à « mettre Dieu dans nos vies », mais à reconnaître dans la foi qu'il y est ...
Jean-Marie Gueullette o.p., Prier au quotidien, Presse de la Renaissance/prier.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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Les vacances - 1. la joie des retrouvailles
Dans beaucoup de familles, les vacances sont l'occasion de réunir cousins ou amis : de grandes tablées rassemblent petits et grands, les chambres d'enfants se transforment en dortoir et chacun met la main à la pâte pour assurer courses, repas, vaisselle ou ménage. Ainsi se forgent de joyeux souvenirs qui renforcent les liens fraternels. Mais chacun sait que la vie commune ne va pas sans heurts : la réussite de ces retrouvailles nécessite un peu de vigilance.
Tenons compte de nos limites : il est normal que nous soyons heureux de retrouver pendant les vacances ceux que nous aimons et que nous ne voyons pas assez (voire pas du tout) pendant le reste de l'année, mais il est tout aussi normal de ne pas se sentir d'emblée sur la même longueur d'ondes et d'avoir quelques difficultés à partager tous les aspects de la vie quotidienne. Il ne sert à rien de faire comme si tout était facile quand ce n'est pas vrai : ce n'est pas manquer d'amour ou de confiance que de tenir compte, très concrètement, des capacités de chacun à affronter les inévitables contraintes de la vie collective. Sachons aménager l'espace et les horaires pour éviter les frictions inutiles : partager des vacances, ce n'est pas forcément prendre tous les repas ensemble, ni s'obliger systématiquement à des activités communes.
Nous avons tous besoin de solitude et de silence. À vivre toujours en groupe, les uns sur les autres, on finit inévitablement par s'agacer. Et le bruit incessant, fût-il fort joyeux, est vite usant. Chez certains - enfants comme adultes - cette soif de solitude et de calme est réellement impérieuse. Il est important d'en tenir compte, même s'il faut aussi apprendre aux solitaires à découvrir les joies de la vie fraternelle. Par ailleurs, garder le temps d'un cœur à cœur avec Dieu n'est pas un luxe : si nous en sommes convaincus, nous saurons nous organiser pour rester fidèle à cette prière quotidienne.
La paix de tous naît dans le cœur de chacun : autrement dit, il n'y a pas de vie commune paisible si chacun de nous n'est pas en paix avec lui-même. Or, une des premières conditions de cette paix intérieure, est que, du plus petit au plus grand, chacun ait sa place, se sente considéré comme une personne unique et irremplaçable. Les bandes de cousins ou d'amis laissent des souvenirs inoubliables, mais inévitablement, on met dans le même sac tous les enfants du même âge : « Les petits, allez vous coucher ! Les grands, venez dîner ! » C'est pourquoi, de temps à autre, il fait bon savourer un tête-à-tête avec papa ou maman, à l'occasion d'une course en ville, de la réparation d'un vélo ou de la cueillette d'un bouquet champêtre.
Pas de paix sans pardon. Les heurts et les conflits sont quasiment inévitables : même lorsqu'ils ne sont pas graves (et, le plus souvent, ils ne le sont pas), le pardon est nécessaire pour rétablir la paix. La tentation est grande, en effet, de nier ces accrocs qui paraissent dérisoires, de n'y attacher aucune importance ; ce faisant, on accumule de petites rancœurs_ qui causent de gros dégâts ! Bien sûr, il n'est pas question de faire une montagne de ce qui n'en n'est pas : il s'agit simplement de ne pas laisser s'accumuler les petits fétus de paille qui peuvent étouffer l'amour aussi sûrement qu'une grosse botte de paille. Combien d'amitiés, de vies familiales sont ainsi empoisonnées par des broutilles non pardonnées !
Réjouissons-nous d'être ensemble ! Tout ne sera pas parfait, bien sûr. Il y aura des moments d'agacement, de fatigue ou de mauvaise humeur ; les enfants se disputeront parfois... ou souvent ; les adultes auront du mal à aborder (ou à éviter) certains sujets qui fâchent ; la gestion des tâches quotidiennes paraîtra peut-être pesante. Mais il y aura encore plus de merveilles, nées de l'amour partagé. Le tout est de les voir, ces merveilles ! Pour cela, un moyen infaillible : savoir en remercier Celui qui nous les donne.
Christine Ponsard, La Foi en famille, Éditions des Béatitudes, 2008.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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Des appréciations encourageantes
Votre si belle revue me rend toujours plus confiante en Dieu et en mon Ange gardien. 94 - « l'Ange gardien » m'inspire beaucoup et notamment dans l'écriture de prières. 61 - Merci pour la revue que nous apprécions : nous apprenons plein de belles choses sur Jésus, Marie, les Anges et les Saints, la liturgie, l'Église, la famille, les prières et même les pages « brindilles » et « sourions ». 30 - Je souhaite la prospérité de votre petite et intéressante revue. Suisse - Je serais désolée de voir disparaître cette revue si elle s'avérait non viable économiquement. 56 - Réabonnement à « l'Ange gardien » dont la lecture et la communion de prière nous aident à tenir dans l'espérance en ces temps difficiles... Une religieuse. 79. - Votre œuvre est précieuse. 44 - Votre belle petite revue m'aide à vivre et à tenir debout. 57 - Je ne peux me passer de «1'Ange gardien » ... Continuez, s'il vous plaît. La nourriture spirituelle que vous nous donnez est trop super. 69 - Revue dont j'apprécie la lecture enrichissante et réconfortante. 65 - Avec beaucoup de plaisir je me réabonne. 69 - Merci pour votre revue qui fait tant de bien. 02 - « L'Ange gardien » me soutient moralement. C'est un rayon de soleil dans la grisaille de la vie... 45 - Votre chère revue, source de profonde spiritualité, à qui je souhaite de nombreux lecteurs et lectrices. 79.
« L'Ange gardien » m'apporte toujours des informations nouvelles et un ressourcement spirituel. André CROZIER, c.s.v., secrétaire général de la Congrégation des Clercs de Saint-Viateur. - Cette très instructive revue. 38 - Revue toujours très passionnante. 08 - Quelle chance d'avoir découvert votre revue ! Je l'attends toujours avec impatience. 43 - Cette belle revue que j'attends chaque fois et qui m'apporte réconfort. 25 - Une source de plaisir et de découvertes... tellement complète et instructive. 88 - Excellente revue... Beaucoup de documentation, enseignements, découvertes, des nouvelles, des livres à découvrir, tout est intéressant et bien pensé. Que de travail cela doit vous demander ! 13 - Revue si précieuse. Merci encore pour le travail accompli. 82 - Je ne sais pas faire de beaux discours flamboyants mais je voudrais vous dire : Bravo pour votre revue rédigée d'une manière parfaite ! Merci pour les merveilleux textes qui ouvrent mon âme à la spiritualité des siècles passés même très lointains. Très sincèrement je ne comprends pas le « courroux » d'une dame dans le n° 6. 2020. Serait-ce son « esprit de contradiction » qui se manifeste ainsi ? Pologne - Je reçois et lis avec impatience « l'Ange gardien », surtout en ces moments de pandémie, et de solitude du fait de mon âge. 35 - Merveilleuse revue dont la lecture m'est une vraie joie. 56 - Belle petite revue. 85 - Parler des Anges à un monde qui n'y croit plus relève du courage. 12 - La petite revue m'aide bien. Je la lis plusieurs fois. 46 - Votre revue est si précieuse et si indispensable pour approfondir et affermir notre foi, pour invoquer notre Ange gardien... 31.
Extraits de la revue "L'Ange Gardien", juillet-août 2021.
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Agrégation à la Confrérie des saints Anges gardiens
Leurs noms sont inscrits au registre de la Confrérie à Lyon. Ils ont reçu leur diplôme d'affiliation. Ils participent désormais à tous les avantages spirituels réservés aux associés de "l'Ange gardien", tout spécialement aux grâces de la messe de chaque mardi qui est célébrée par un clerc de Saint-Viateur aux intentions recommandées. Chaque 1er vendredi du mois, une messe est célébrée en réparation des péchés du monde et pour les vocations. Chaque 1er samedi du mois, une messe spéciale est offerte aux intentions des membres actifs de l'Association ayant témoigné de leur soutien, de leur zèle, pour le rayonnement de "l'Ange gardien".
Association des saints Anges gardiens
Canoniquement érigée et affiliée à l'Archiconfrérie des Saints-Anges
Pour faire partie de l'Association, il faut en manifester le désir et solliciter son inscription au Centre de l'Association : 3 rue Louis Querbes - 69390 Vourles (France). Les enfants peuvent être inscrits à la demande de leurs parents. Une image-attestation est envoyée à l'Associé. Les inscriptions ne se font qu'une seule fois dans la vie. Offrande libre. Pour resserrer les liens entre associés, il est recommandé de s'abonner à "l'Ange gardien", bulletin publié 6 fois l'an.
Demandez votre
spécimen gratuit de la revue de l'Association :
Ecrivez à : "L'Ange Gardien" - 3 rue Louis Querbes - 69390 Vourles - France
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