Mai-Juin 2021 (extraits de la revue)
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Prions les uns pour les autres
Dans la supplication et l'action de grâce, joignons nos prières à celles des correspondants de l'Association.
C’était dans « L’Ange gardien » il y a cent ans
en mai 1921
Pour le mois de Marie, Reine des Anges
Piété filiale
Ô Mère bien aimée, en ce mois plein de charmes,
Nous t'offrons à la fois notre amour et nos fleurs.
C'est toi dont la prière éloigne les malheurs,
C'est toi dont la bonté toujours sèche les larmes.
Nos guerriers et nos rois t'ont consacré leurs armes,
Et dans la France entière on porte tes couleurs ;
L'enfant sous leur égide est guéri de ses pleurs,
Et sa mère, à tes pieds, voit finir ses alarmes.
Sur la France et sur nous, Mère, jette les yeux,
Nous te louerons sans cesse, et nos hymnes pieux
Monteront chaque jour vers ton trône d'ivoire.
Éloigne de nos toits les ombres de la mort,
Et que, par ton secours, de l'éternelle gloire
Nous puissions doucement toucher enfin le port.
(La voix de Marie)
en juin 1921
De même que le mois de mai est devenu le mois de Marie, de même celui de juin devient le mois du Sacré-Cœur. Ainsi le demande la piété populaire qui se plaît à caractériser par une idée chrétienne chacun des principaux mois de l'année.
Quelle est l'origine de cette consécration spéciale du moins de juin au Sacré-Cœur de Jésus ? Nulle autre apparemment que la rencontre de la fête du Sacré-Cœur en ce mois béni...
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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Jésus, une parabole
Un parcours rapide des paraboles du royaume de Dieu ne nous enseigne pas seulement la grande réalité du salut en marche ; il nous révèle aussi bien des choses de la personnalité concrète de Jésus, homme de la terre, homme de son peuple, citoyen du monde, dont l'imaginaire est fait de toutes les réalités courantes de notre vie, aussi bien celles de la culture et des moissons, de la vie économique, sociale et même politique de son temps. Plus encore, il est habité au fond de lui-même par une grande connaissance du cœur humain, de ses grandeurs comme de ses petitesses, et finalement par une immense tendresse.
(...) Jésus a remarqué (...) les jeux des gamins sur une place, jeux qui engendrent des conflits, parce que tous ne veulent pas jouer en même temps aux mêmes jeux : « Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ! Nous avons entonné un chant funèbre et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine ! » (Mt 11, 17). Cette image pittoresque entend montrer le caractère dérisoire des critiques adressées, tant à l'ascète que fut le Baptiste, qui ne mange et ne boit pas, qu'à Jésus, l'homme qui mène une vie courante, accusé d'être un glouton, un ivrogne et un ami des pécheurs (v. 18-19). La morale en est bien connue : quoi qu'on fasse, ceci ou son contraire, on a toujours tort devant des regards inquisiteurs.
En définitive, nous pouvons dire avec Edward Schillebeeckx : « Jésus racontait des paraboles, parce qu'il était lui-même une parabole. » Jésus est la « parabole de Dieu et le paradigme de l'humanité ». En Jésus le mystère de l'amoureuse miséricorde de Dieu devient sensible à nos yeux et à nos oreilles par la parabole vivante que constituent sa personne et toute son existence. « À travers ses paroles, ses faits et ses gestes, il nous révèle, de manière familière et tout humaine, la sainteté même de son Père et la transcendance de son dessein. » La pédagogie de la parabole devient la pédagogie de toute la vie de Jésus, la pédagogie même de l'incarnation, cherchant à émouvoir nos cœurs par sa tendresse personnelle, image de la tendresse du Père. Les petites histoires qu'il raconte font partie de la grande histoire de sa vie. Cette histoire est l'histoire de Dieu parmi nous.
Bernard Sesboüé, s.j.,
Jésus. Voici l'homme, Salvator, 2016.
Extrait de la revue
"L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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Diaboliques (4)
Avons-nous la prétention d'embrasser toute la vérité du monde ? L'événement qui se traduit hors de notre portée peut avoir autant de réalité, voire plus d'importance, que si nous pouvions le constater avec nos yeux, avec nos mains. Notre intelligence le capte ainsi qu'une onde et de son ouverture dépend sa compréhension, de sa fidélité son intuition.
L'esprit d'enfance subtilise les sentiments. Je ne dis pas : naïveté. C'est tout le contraire. Il s'agit d'une clairvoyance et même d'une extra-lucidité dont la science ou la philosophie ne peuvent deviner la hardiesse. Certains ont voulu lui donner un beau nom terrestre et l'ont baptisée « imagination créatrice ». Mais les formules vieillissent vite et, dès qu'elles sont adultes, elles ne signifient plus grand-chose. Seules l'expérience cerne l'innommable et la mystique peut rendre à l'intelligence son aire d'incommensurabilité.
Si je me trompe, ô mon Ange, veuillez ne pas m'en tenir rigueur ; mais je pense que vous n'intervenez pas dans nos opérations intimes. J'admets encore de votre part une pression pour accentuer les contacts, répercuter les chocs spirituels, rendre les remords plus drus. Vous suivez les instructions d'En-haut, vous justifiez votre titre de « Bon Ange » par des embrassements éthérés, précurseurs de la Grâce ; vous coulez en moi le miel divin ; vous êtes le conseiller idéal, le messager d'avril, l'incomparable Orphée.
J'ai voulu comprimer dans mon cerveau toutes choses et il est près d'éclater dans la folie. Ouvrez la soupape sur l'infini et l'équilibre se rétablira entre ce qui est à l'extérieur et ce qui reste au-dedans. C'est l'innocence des enfants que je réclame, la béatitude des pauvres d'esprit. J'ai entendu la Voix qui murmurait : « Si tu savais le don de Dieu ! »
Yves-Marie Rudel, Dialogues avec l'ange gardien (13e journée), Éditions Fleurus, 1958.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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L'ange du bon sommeil
Il y a des moments où je manque de sommeil. (...) Je désire alors ardemment cet ange qui me ferait tout simplement dormir huit heures d'affilées, d'un sommeil profond dont je ne serais pas tiré par la sonnerie stridente d'un réveil, mais dont je sortirais tranquillement, quand bon me semble. On a surtout recours à cet ange lorsqu'on est en vacances, car même en vacances, on ne trouve pas non plus forcément le sommeil. Certes, on peut rester couché plus longtemps, mais somnoler le matin n'est pas toujours facile.
L'ange de la grasse matinée veille à ce que mon sommeil soit réparateur. S'il ne l'est pas, je vais me sentir fatigué ou déprimé. Les psychologues disent que quand on dort, notre système immunitaire ouvre son atelier de réparation et reconstruit nos propres défenses. C'est pourquoi l'ange du bon sommeil est si important, pour nous et pour notre santé. Qui dort d'un sommeil agité se lèvera courbatu et ne pourra pas se concentrer convenablement. L'ange travaille efficacement la nuit, quand je dors. Un spécialiste du sommeil a comparé l'activité nocturne des cellules nerveuses à un orchestre en répétition : la journée, on apprend les notes ; la nuit, l'ange du sommeil répète avec nous, longtemps, jusqu'à ce que le morceau soit en place, et quand le jour se lève, les cellules sont prêtes à le jouer. Mais si la pièce n'est étudiée qu'à moitié, ce n'est pas satisfaisant. Tandis que je dors, l'ange du bon sommeil fait le tri de tout ce que j'ai vécu dans la journée, clarifie ce qui est chaotique en moi, de sorte que je vois les choses autrement le lendemain et que les décisions qui m'incombent me paraissent souvent plus faciles à prendre.
Tu devrais entretenir une bonne relation avec l'ange du sommeil, car il ne peut que te faire du bien. Ne t'énerve pas en ne cessant de ruminer et d'évaluer la journée passée. Au contraire, demande-lui qu'il fasse le tri à ta place pendant que tu dors et qu'il remette tout en ordre en toi. Prie-le de veiller sur ton sommeil afin que la nuit soit reposante et réparatrice pour toi et que tu y puises (...) la paix intérieure, la fraîcheur, la vitalité et l'énergie.
Anselm Grün, o.s.b.,
L'ange de simplicité, Salvator, 2015.
Extrait de la revue
"L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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7 pas avec l'Ange gardien (1) - 1ère étape : sache !
Il faut d'abord
savoir ce qu'enseigne l'Église sur le fondement de la Révélation divine contenue dans les Livres de l'Ancien et du Nouveau Testament et sur celui de la Tradition : il existe un monde vaste et invisible, le monde des Esprits bienheureux, créés par Dieu, saints, glorieux, puissants ; ils sont de dignes serviteurs du Très-Haut. Nous les nommons habituellement les saints Anges. Leur élévation surpasse de loin toute ce que nous autres, habitants de la terre, pouvons nous représenter.
Le
Catéchisme de l'Église catholique nous dit à ce sujet : « L'existence des Anges est une vérité de foi. Les Anges ont intelligence et volonté. Ils sont des créatures personnelles et immortelles. Ils dépassent en perfection toutes les créatures visibles. L'éclat de leur gloire en témoigne. Ils sont là dès la création et tout au long de l'histoire du salut, annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de sa réalisation ; ils ferment le paradis terrestre, protègent Lot, sauvent Agar et son enfant, arrêtent la main d'Abraham ; la Loi est communi-quée par leur ministère, ils conduisent le peuple de Dieu, ils annoncent naissances et vocations, ils assistent les prophètes, pour ne citer que quelques exemples. Enfin, c'est l'Ange Gabriel qui annonce la naissance du Précurseur et celle de Jésus lui-même. » (n° 328, 330, 332).
La foi catholique nous enseigne en outre qu'il n'existe pas que des Anges saints, mais aussi des mauvais. Il s'agit d'esprits déchus qui se sont révoltés contre le Créateur dans l'épreuve des Anges, au début de la création, et ont été réprouvés par Dieu. Ils habitent l'enfer et constituent le
Royaume des ténèbres opposé au
Royaume de Dieu. Vatican II enseigne à ce sujet : « Toute l'histoire de l'humanité est traversée par un dur combat contre les
puissances des ténèbres, combat qui a commencé dès les origines du monde et qui, selon la parole du Seigneur, durera jusqu'au Dernier Jour. Tout homme, engagé dans cette bataille, doit sans cesse combattre pour rester fidèle au bien et ne peut parvenir à son salut sans de grands efforts, aidé en cela par la grâce de Dieu. » (
Gaudium et Spes, n° 37).
P. Hubert van Dijk, o.r.c.,
Mon Ange gardien, Pierre Téqui éditeur, 2015.
Extrait de la revue
"L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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Le démon : en avoir peur ?
La défaite de Satan a commencé dans les Cieux : « Le Dragon... combattait avec l'aide des siens, mais ils furent les moins forts, et perdirent leur place dans le Ciel » (Ap 12, 8).
Il faut redire que la puissance du démon n'est pas infinie. Le démon est un perdant. Dans le Nouveau Testament, le Christ lui-même l'a vaincu définitivement par le mystère de sa Croix et le don de sa vie répandue pour tout le genre humain. Les hommes réconciliés avec leur Créateur jouissent désormais de la paix dans le don du Saint-Esprit qui nous obtient le pardon des péchés... En Jésus, le Père nous a comblés de sa miséricorde.
Nous ne sommes donc pas démunis face au démon. La puissance du sacrifice du Christ nous débarrasse de tout vieillissement. Recréés dans le Christ, les hommes ont retrouvé en lui leur dignité de fils de Dieu dont la faute originelle les avait écartés, abandonnés qu'ils étaient alors au pouvoir du démon.
Jésus est à notre disposition par sa grâce si nous avons foi en Lui. (...) Il est clair que le démon s'évertue à faire croire que seul le monde matériel visible existe, et qu'il n'y a ni Dieu ni résurrection ni vie éternelle, mais seulement « ici » et « maintenant ». L'athéisme est son œuvre. D'où peut-être cette interrogation de Jésus : « Y aura-t-il encore la foi sur la terre quand le Fils de l'homme reviendra ? » (Lc 18, 8).
Or, malgré toutes les tristesses du monde, le chrétien n'a pas à avoir peur des pouvoirs du démon. Par la grâce de son baptême, il est devenu enfant de Dieu, il est appelé à se laisser habiter et conduire par l'Esprit Saint. Comme nous le lisons dans la Lettre aux Hébreux, le Christ s'est fait participant à l'humanité jusqu'à la Croix « pour réduire à l'impuissance par sa mort, celui qui a le pouvoir sur la mort, c'est-à-dire le diable, et libérer ainsi ceux qui étaient en esclavage » (2, 14-18).
C'est la grande certitude de la foi chrétienne : « Le prince de ce monde a été jugé » (Jn 16,11). « Le Fils de Dieu est apparu pour détruire les œuvres du diable » (1 Jn 3,8) ...
Jean-Pascal Duloisy, Satan, Éditions jésuites.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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Appel universel à la sainteté
On peut l'avouer plus ou moins secrètement, il arrive que ce mot même de « sainteté » nous dérange, voire nous effraie, et bien vite, nous risquons de le mettre de côté en nous disant que cela concerne « les autres » ...
« Les autres », ce sont ces personnages plus ou moins connus représentés par les statues dans nos églises, ce sont ces saints ou saintes dont les récits entendus pendant notre enfance nous ont impressionnés, bref, tous ces hommes, femmes, enfants, qui ont eu une grâce exceptionnelle, (que nous n'avons pas eue, selon nous), et dont la sainteté n'est pas notre affaire, mais bien celle des « autres » ...
Or, chacun, en fonction de son état de vie, est appelé à la sainteté, c'est-à-dire, appelé à grandir dans la charité, et cela, le Concile de Vatican II l'a rappelé avec force ! « Il est clair pour tous que chacun des fidèles, peu importe son état ou son rang, est appelé à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité. » (« Lumen Gentium », n°40).
La sainteté, c'est la perfection de la charité. Là encore, ce terme peut nous faire peur ! Or, cette perfection, il ne faut pas la voir comme quelque chose d'impossible à atteindre, mais comme la capacité à se laisser remplir par la grâce, comme un vase d'argile fragile reçoit l'eau vivifiante, à faire grandir en nous ces vertus de foi, d'espérance et de charité, et ce, tout au long de notre vie terrestre.
Le cœur de la sainteté, c'est bien la configuration à Jésus, (...), c'est entretenir en nous les sentiments qui l'habitaient : bonté, humilité, bienveillance, délicatesse... Cela passe évidemment par le respect des commandements, mais c'est bien l'intimité avec Jésus qui rend la perspective de la sainteté plus attirante !
Le Seigneur nous donne donc à chacun, au prêtre, à la mère de famille, à l'enfant, la possibilité d'être des saints. Et dans ce domaine, pas d'envie mortifère ! (...)
...Pas de comparaison déprimante. Chacun à sa tâche, en fonction de son état de vie. Ce qui compte, c'est notre désir, notre bonne volonté. Si nous chutons, Dieu nous relève, et nous repartons. Et (...) relèvements après relèvements, (...) nous grandissons dans la sainteté, pour la plus grande gloire de Dieu et de l'Église !
Abbé Alban Dyèvre, c.s.m., « Chemins d'Éternité », n° 259.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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1er mai - Saint Joseph travailleur
travail et charité
Aujourd'hui, l'Église honore saint Joseph en tant que travailleur manuel. Les Évangiles nous apprennent qu'il exerçait le métier de charpentier. Si l'on se rapporte au contexte artisanal de l'époque, ce mot doit être entendu dans un sens large : il désigne tout travail du bois.
L'origine de cette fête est récente, puisqu'elle fut instituée par Pie XII en 1955. Elle nous donne l'occasion de réfléchir sur cette activité importante de l'homme qu'est le travail. Nous y sommes aidés par les lectures de cette célébration (Gn 1, 26 - 2, 3 ou Col 3, 14-24 ; Mt 13, 54-58) et aussi par les récents et importants documents des papes (*). La vision chrétienne du travail s'enracina d'ailleurs dans celle du peuple de Dieu. Si le travail manuel était considéré chez les païens du temps de Joseph comme abject, et réservé aux esclaves, il était en honneur chez les plus grands maîtres en Israël, qui possédaient et exerçaient un métier artisanal.
Si le travail est organisé de telle sorte qu'il devient un facteur de déshumanisation, incompatible de ce fait avec la divinité humaine, il s'oppose aux vues du Créateur, qui le veut, au contraire, source de sagesse et d'équilibre. Mais il faut aller plus loin. Le texte de la Genèse nous enseigne que l'homme est chargé de poursuivre l'œuvre créatrice de Dieu. Paul, dans sa Lettre aux Colossiens, met le travail en relation avec la charité : celui qui l'exerce sert la communauté, et son labeur vient ainsi s'insérer dans la nouvelle création en l'Esprit.
Joseph n'aurait probablement rien dit sur le sens et la finalité de son travail. Mais il a vécu ce que nous comprenons mieux aujourd'hui dans l'Église ; et l'exercice de son métier n'est certai-nement pas étranger à sa sainteté. Par ailleurs, un saint n'est jamais séparé du seul Saint de Dieu, Jésus-Christ, qui a lui-même exercé cette profession auprès de son père de la terre...
(*) : Comme l'a voulu notre pape François, nous sommes, depuis le 08.12.20 et jusqu'au 08.12.21, dans l'Année Saint-Joseph. - A. Ch.
Marcel Driot, « Le Saint du Jour », Médiaspaul.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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Prière pour les travailleurs
Ô glorieux saint Joseph,
qui a voilé ton incomparable dignité de gardien
de Jésus et de la Vierge Marie
sous les apparences d'un artisan,
et, par ton travail, en a assuré la vie,
protège avec une aimable puissance
les travailleurs qui te sont confiés particulièrement.
Tu connais leurs angoisses et leurs souffrances,
parce que tu les as toi-même éprouvées
à côté de Jésus et de sa Mère.
Ne permets pas que, sous le poids de tant de préoccupations,
ils oublient la fin pour laquelle ils ont été créés par Dieu ;
ne laisse pas les germes de la méfiance
s'emparer de leurs âmes immortelles.
Rappelle à tous les travailleurs
que dans les champs, dans les usines,
dans les mines, dans les laboratoires de la science,
ils ne sont pas seuls à travailler,
à jouir et à souffrir,
mais qu'il y a à côté d'eux
Jésus avec Marie, sa Mère et la nôtre,
pour les soutenir,
pour essuyer leur sueur,
pour enrichir leurs fatigues.
Enseigne-leur à faire du travail,
comme tu l'as fait,
un instrument très élevé de sanctification.
Amen.
St Jean XXIII, Recueil de prières, Oratoire Saint-Joseph, Montréal.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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6 mai - Saint François de Laval
le premier évêque de Québec
François : c'est en l'honneur du grand missionnaire jésuite saint François-Xavier, canonisé à Rome l'année précédente, que François de Montmorency-Laval a reçu ce prénom lors de son baptême en 1623. Issu d'une famille de la haute noblesse française - les Montmorency sont apparentés au roi - le jeune homme se destine à l'état ecclésiastique.
Après de solitudes études au collège des jésuites de La Flèche (Sarthe) et au collège de Clermont à Paris, il est ordonné prêtre en 1647. A l'instar de son saint patron, François de Laval ressent vite le désir d'aller porter la Bonne Nouvelle du Christ aux populations les plus éloignées : en 1653, il se propose, avec quelques amis, pour les missions du Tonkin, mais se voit finalement offrir le poste de vicaire apostolique de Nouvelle-France ! Après deux mois de voyage, le voici qui débarque à Québec le 16 juin 1659.
Mgr de Laval, tout imprégné de l'exemple de saint François-Xavier, éprouve aussi une grande dévotion pour saint François d'Assise. Arrivée à Québec vingt ans plus tôt, Marie Guyart de l'Incarnation, supérieure du monastère des ursulines, en témoigne lorsqu'elle écrit à son fils, à propos de Mgr de Laval : « C'est bien l'homme du monde le plus austère et le plus détaché des biens de ce monde. Il donne tout et vit en pauvre. Et l'on peut dire avec vérité qu'il a l'esprit de pauvreté. » Et d'ajouter : « Il est infatigable au travail. » (...)
Il fonde la première paroisse de Québec, le grand et le petit séminaire (à l'origine de l'actuelle université Laval) et obtient, en 1674, que le vicariat apostolique de Québec soit érigé en diocèse dont il devient évêque. Celui qui est considéré comme le « père de l'Église cana-dienne », épuisé par un quart de siècle d'un apostolat incessant, retourne en France en 1685 pour offrir sa démission mais insiste auprès de son ami Louis XIV (...) pour aller finir ses jours à Québec.
Décédé en 1708 et béatifié en 1980 par saint Jean-Paul II, il a été proclamé saint par le pape François en 2014 à l'issue d'une procédure exceptionnelle de canonisation dite « équipollente » (sans miracle et sans cérémonie formelle) ...
Xavier Lecoeur, « La Croix », n° 40177.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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13 mai 2021 - Ascension du Seigneur
petite exégèse pour les nuls
Dans le récit des Actes des Apôtres, saint Luc utilise 5 images pour nous faire contempler ce mystère.
l'élévation (Ac 1, 9)
Pour Jésus, la première élévation fut d'abord sur la Croix (Jn 12, 32). Avec le Ressuscité, nous bénéficions d'une « élévation du niveau de vie » mais avant... il y a la croix.
l'enlèvement (2.11)
Aux enterrements, on entend parfois : « Ce sont les meilleurs qui s'en vont !» C'est vrai dans la Bible. Ce sont les meilleurs qui s'en vont... de cette façon. Des êtres exceptionnels ont ce privilège : Hénoch le patriarche, Élie le Prophète, Jésus le Messie. Les personnes concernées sont vraiment « ravies » (par Dieu). Un jour aussi nous serons enlevés par « notre sœur la mort ». Ce ne sera pas une prise d'otage mais l'entrée dans la Vie.
une disparition (9)
II y a des disparitions avec avis de recherche, des séparations déchirantes... avec comme fond musical : « Si toi aussi tu m'abandonnes » ...
Ici c'est tout le contraire : les disciples sont « en grande joie » (Lc 24, 52) et pourraient chanter : « Ce n'est qu'un au revoir » car ils sont dans l'espérance de retrouver bientôt leur Seigneur.
drôle de transport ! : « une nuée » (Ac 1, 9)
Les films de science-fiction nous présentent des navettes spatiales (...). Dans la Bible, Dieu a beaucoup mieux comme moyen de déplacement : la nuée. Transport rapide, efficace et écologique car non polluant. Dieu passe prendre son Fils bien-aimé dans une nuée.
destination Ciel
(...) C'est le terme du pèlerinage terrestre : la vie en Dieu...
Olivier Belleil, « feu et lumière », n° 294.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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17 mai - Saint Pascal Baylon
un petit frère portier
Pascal est né dans le Pays d'Aragon en Espagne, dans une famille de petits cultivateurs fort modestes. Durant son enfance, en gardant les moutons, il se plongeait avec délices dans la prière silencieuse qui lui donna le désir de se consacrer à Dieu. Mais il fut accepté avec peine dans la vie religieuse à cause de son manque d'instruction.
Finalement il put entrer comme frère convers chez les Franciscains et y remplit principalement la tâche de frère portier. Il rayonnait par son amabilité et sa douceur envers tous ceux qui se présentaient à la porte du couvent et beaucoup de gens, même des prédicateurs, venaient lui demander conseil.
Maltraité par des Huguenots au cours d'une mission dans la France déchirée par les guerres de religion, il leur pardonnait affectueusement car c'est pour servir Dieu qu'ils l'avaient ainsi traité.
Il puisait ses forces dans sa ferveur pour l'Eucharistie et passait de longues heures en adoration silencieuse devant le Saint-Sacrement. Il mourut en 1592 et les miracles se multiplièrent sur la tombe du petit frère portier. Le Pape Léon XIII le nomma patron de toutes les œuvres et congrès eucharistiques.
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jn 6,51).
Rendre grâce à Dieu, ce n'est pas autre chose qu'un acte intérieur de l'âme par lequel on reconnaît Dieu pour Seigneur infini et universel, de qui découle tout bien, c'est se réjouir de toute la gloire de Dieu quand on reçoit quelque bien céleste, car on voit que ce bienfait nous rend capable de mieux aimer et servir le donateur de tout bien.
M.H. Congourdeau – J. Fournier, Le livre des Saints, Liturgie des Heures. Sanctoral franciscain, Brepols, 1997.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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23 mai 2021 - Dimanche de la Pentecôte
le Souffle de la liberté
La fête de la Pentecôte est une solennité réjouissante et enthousiasmante au sens propre puisque le mot « enthousiasme » signifiait en grec ancien « être inspiré, porté par Dieu ». En effet, à la Pentecôte, Dieu tient sa promesse pour que tout homme « ait la vie éternelle », Lui « qui a tant aimé le monde qu'Il lui a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Nous sommes comblés de grâce par le souffle de l'Esprit, nous sommes « nouveaux » comme le printemps, renouvelés de l'intérieur, revivifiés, tonifiés. L'Esprit « souffle où il veut », pousse à créer des choses nouvelles.
(...) Après avoir envoyé son Fils parmi les hommes et révélé son Visage à travers lui, Dieu envoie son Esprit. « Et moi je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis » (Lc 24, 49) c'est-à-dire l'Esprit Saint, dit Jésus à ses disciples avant de « monter vers le Père ». Chez l'évangéliste Matthieu, l'Esprit de Jésus va habiter parmi les hommes qui croient en lui : « Et moi je serai avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps. » Dans l'Évangile de Jean, Jésus explique longuement à ses disciples la venue de l'Esprit et son rôle : le Père va donner un autre Paraclet, c'est-à-dire une aide, un défenseur, qui est « l'Esprit de vérité ». Il sera envoyé aux disciples au nom de Jésus pour enseigner toutes choses. « Il vous fera accéder à la vérité tout entière ».
L'apôtre Paul a beaucoup parlé de l'Esprit comme celui sans qui nous ne pouvons rien faire mais avec qui nous pouvons tout faire (...).
Parmi les innombrables dons de l'Esprit Saint, soulignons-en l'un des plus importants. « L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils » (Rm 8, 15). Avoir peur, c'est être esclave ; ne plus avoir peur, que ce soit de Dieu et de l'idée qu'on s'en fait, des autres, de notre image, des échecs ou de la solitude et de tant d'autres choses..., c'est être libre. Paul explique qu'en écoutant l'Esprit, en se laissant habiter par lui, nous devenons des « fils » libres parce que nous nous savons aimés inconditionnellement. Qui n'aimerait se sentir libre ? C'est un chemin à entreprendre avec ardeur...
Agnès Couzy, « Les Veillées des Chaumières », n° 2855.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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30 mai 2021 - La Sainte Trinité
ce Dieu Amour
Quand l'Église dit que Dieu est Trinité Père, Fils, Esprit, que veut-elle dire exactement ? Cette Révélation est-elle réservée aux penseurs, aux mystiques, aux théologiens, ou bien est-elle importante pour la vie de chacun d'entre nous, pour l'homme d'aujourd'hui, le monde ? Question bien légitime car, avouons-le, le mot Trinité nous paraît étrange et plus encore quand on parle d'un mystère à son sujet... Pour bien des chrétiens, semble-t-il, cette vérité encombre la vie spirituelle plus qu'elle ne la structure.
C'est une déficience grave qui peut nous faire passer à côté de ce qui est vital pour la foi...
D'abord, débarrassons-nous du sens mondain et faux de « mystère ». Pour le monde, c'est la nuit, la fiction, l'incompréhensible. Dans le langage de la foi, c'est une réalité tellement riche, dense et vitale qu'elle ne peut être saisie que par tout l'être et pas seulement par la raison. N'est-ce pas la personne totale qui est invitée, dans l'Evangile, à se plonger dans le baptême, au nom du Père et du Fils et de l'Esprit, dans le concert des nations ? C'est le vœu et l'ordre ultimes du Seigneur.
Non, le mystère ne se met pas en équation ou en définition : il se vit. Si Dieu nous a livré la profondeur de son être et de son Amour, c'est pour que nous en vivions.
De ce Dieu Amour, dialogue, communication à plusieurs visages, nous avons des approches dans l'Ancien Testament. (...)
Mais c'est, bien sûr, en Jésus de Nazareth que Dieu Amour nous a dévoilé son vrai visage. Il est celui qui a tant aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique. C'est le don total de Lui-même : « Celui qui me voit, dit Jésus, voit le Père. »
Si Dieu nous dit qui II est, c'est aussi pour nous révéler qui nous sommes : créés à son image, à sa ressemblance, faits essentiellement pour entrer en relation, en communication, en communion avec lui et avec nos frères, (...) faits pour aimer, rencontrer, communiquer, échanger et partager...
Simon Faivre, Au fil des dimanches à l'école des Écritures, Éditions Socéval.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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2 juin - Sainte Blandine
celle qui apaise les fauves
« Enfin du spectacle ! » pense Caïus assis parmi les spectateurs. Une toute jeune fille vient d'être amenée dans les arènes de Lyon pour y être livrée aux fauves.
Comme beaucoup de ses contemporains, Caïus raffole des jeux du cirque. Il aime les combats de gladiateurs ou les courses de chars effrénées. Cependant, depuis quelque temps, il assiste aussi à des exécutions de chrétiens. L'empereur Marc-Aurèle a en effet ordonné une vague d'arrestations et les cirques proposent de plus en plus ce genre de spectacle. La jeune fille dont le supplice approche est une esclave du nom de Blandine. Sous les clameurs de la foule, les bourreaux l'attachent à un poteau puis ouvrent les grilles devant les fauves.
« Oooh ! » s'exclame la foule sidérée.
Comme beaucoup dans l'arène, Caïus s'est levé sous l'effet de la stupeur. Les fauves, loin de bondir sur leur victime, viennent de s'allonger à ses pieds comme de vulgaires toutous.
« Incroyable ! » s'exclame Caïus. On croirait que les fauves ont été drogués !
Les bourreaux sont horrifiés et désespérés. Décidément, ces chrétiens feront la ruine de leur profession !
Blandine est ramenée, sauve, dans la prison où l'attendent de nombreux chrétiens destinés eux aussi aux arènes. Elle confie au Seigneur ceux qui vont mourir (...). Elle prie aussi pour ceux qui ont renié leur foi, tétanisés par la peur. On les appelle les apostats mais, grâce à la prière de leurs frères, beaucoup reviennent au Christ et acceptent le martyre.
Le dernier jour des jeux, Blandine est ramenée dans l'arène. (...).
Ce jour-là, Caïus est encore dans les gradins. (...) Emprisonnée dans un filet et livrée aux taureaux, Blandine paraît ne rien voir ni ne rien sentir. Il semble même à Caïus qu'elle sourit. Quel aplomb devant la mort ! Caïus ne comprend pas d'où elle peut tirer tant de courage. Il ne sait pas que Blandine voit déjà le Christ, son Seigneur, qui lui ouvre les bras pour l'accueillir...
Le livre des merveilles/junior, Mame.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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3 juin - Saint Charles Lwanga et ses compagnons
martyrs d'Ouganda
Pays de la région des Grands Lacs, l'Ouganda est coincé entre les lacs Victoria et Albert, le Soudan, la République démocratique du Congo, la Tanzanie, le Rwanda et le Kenya. En 1879, les Pères Blancs du cardinal Lavigerie s'y implantent facilement, grâce au bon vouloir du roi ; les premiers catéchumènes reçoivent le baptême en 1880.
Lorsque le roi meurt, son fils, son successeur, poussé par des sorciers et des marchands d'esclaves musulmans craignant pour leur commerce, se met à sévir contre ces chrétiens, pleins d'« idées nouvelles ». Par ailleurs, il s'irrite que les jeunes pages chrétiens ne se prêtent point à ses mœurs dissolues. Les missionnaires partis pour d'autres fondations, le prince est libre et décrète alors que tous ceux qui prient soient mis à mort.
Fin 1885, un jeune est décapité pour avoir pris la défense des pages dont il était le chef. Charles Lwanga, son second, le remplace et continue son œuvre : former les catéchistes, administrer les baptêmes, animer la prière. Inquiété à son tour, il périt au terme de terribles tortures, des adolescents et des enfants avec lui.
Un juge quinquagénaire, apôtre zélé, est aussi mortellement mutilé. Un ami du prince, âgé de 30 ans, très dévoué au cours d'une épidémie, soignant, baptisant, ensevelissant, est décapité. Enfin, un vieillard, récemment confirmé, ne veut pas fuir la persécution. Il avait appris tout son catéchisme en un jour, donnait largement aux pauvres, visitait les malades et rachetait les captifs qu'il évangélisait : il est noyé par ses persécuteurs.
Ils sont vingt-deux catholiques baptisés entre 1882 et 1885 à être martyrisés, parmi les deux cents chrétiens à avoir été mis à mort entre 1885 et 1887. Leurs actes se joignent à ceux de l'Afrique ancienne : martyrs de Scilli, d'Égypte, de Carthage, ou confesseurs de ce continent comme Cyprien, Félicité, Perpétue et Augustin.
Quatre ans après le massacre, la semence du martyre de Charles Lwanga et ses compagnons a déjà germé : les chrétiens d'Ouganda sont plus de douze mille.
M.-Ch. Lafon, Famille chrétienne, n° 1637.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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6 juin 2021 - Solennité du Corps et du Sang du Christ
la Dernière Cène
Celui qui était destiné à devenir un saint encore plus particulier que les autres et, comme son Maître le Christ, un signe de contradiction, naquit à Amettes, petite ville d'Artois, près de Boulogne-sur-Mer, le 25 mai 1748. Très tôt, l'enfant manifesta une piété exceptionnelle. Ses parents songèrent pour lui à l'état ecclésiastique. Mais un oncle maternel, prêtre, à qui on l'avait confié pour sa formation, décela en lui une vocation nettement contemplative. Non, il n'était pas fait pour le ministère paroissial.
Benoît-Joseph fait alors différents essais, à la Chartreuse et à la Trappe, tous négatifs : Dieu a un autre dessein. Il va devenir pèlerin mendiant, ou va
gabond de Dieu, ou encore ce qu'on pourrait appeler « un clochard mystique ». Durant sept ans, sur les routes d'Europe, il va marcher, marcher encore et toujours. On a calculé qu'il avait parcouru 30 000 kilomètres ! Il visite les sanctuaires les plus célèbres et, bien sûr, il se rend à Rome.
Cet ermite itinérant, ou ce fou à cause du Christ vit dans une prière continuelle. Il a, dans sa besace, quelques livres, dont un bréviaire, le Nouveau Testament et la célèbre Imitation de Jésus-Christ. Il porte sur la poitrine un crucifix, ses mains égrènent un rosaire. Il mendie son pain, mais donne parfois à d'autres le peu qu'il reçoit. Son vêtement est dans un tel état qu'il tombe en loques. Il est dévoré par la vermine Son genre de vie en édifie certains, il en scandalise d'autres. On le soupçonne quand un vol a été commis, ou quand une personne a été agressée.
Son dernier voyage le mène à Rome. C'est là que ce pauvre de Jésus-Christ meurt dans une profonde paix dont témoigne son masque mortuaire. Dès l'annonce de son décès ce n'est qu'un cri, poussé surtout par les enfants : « Le saint est mort, le saint est mort !» De la bouche des enfants, des tout-petits, tu t'es ménagé une louange, est-il écrit dans un psaume. Benoît-Joseph Labre n'avait que trente-cinq ans.
Albert Vanhoye,
Lectures bibliques des dimanches, Année B, Artège, 2011.
Extrait de la revue
"L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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15 juin - Sainte Germaine Cousin
une humble fille méprisée
Elle était née à Pibrac, en Haute-Garonne en 1579, scrofuleuse, laide, un peu difforme, une main presque paralysée. Sa mère mourut peu après l'avoir mise au monde. Son père n'avait qu'aversion pour elle. La femme avec laquelle il s'était remarié la haïssait. Ils la traitèrent moins bien que leurs animaux domestiques. Ils l'obligeaient à coucher à l'étable ou sous l'escalier de la maison, sur des sarments ; ne lui donnaient à manger que du pain sec ; lui faisaient défense d'adresser la parole aux enfants de sa belle-mère.
De l'âge de neuf ans à celui de vingt-deux ans où elle mourut, en 1601, Germaine garda les moutons de son père. Il semble bien qu'elle ne savait pas lire. Elle avait toujours son chapelet à la main, et chaque jour assistait à la messe. Elle laissait alors ses moutons à la garde de Dieu ; et ils étaient bien gardés, car jamais les loups ne lui en volèrent un seul. Jamais non plus ils ne profitèrent de son absence pour aller brouter chez le voisin, évitant de franchir la limite qu'elle leur fixait, avant de partir, en fichant sa houlette en terre.
Le Christ qu'elle aimait et qui l'aimait lui parlait au cœur et lui donnait de grandes consolations. Il la tirait d'embarras, quand il le fallait, en faisant les miracles qui s'imposaient. Il continua d'en accomplir tellement à sa prière, lorsqu'elle fut au ciel, que Pie IX crut devoir béatifier (1854) et canoniser (1867) presque coup sur coup cette humble fille, tant méprisée de son vivant.
Son père l'avait trouvée morte un matin, sous l'escalier. Elle fut enterrée dans l'église de Pibrac, où ses restes sont toujours honorés.
Omer Englebert, La Fleur des Saints, Albin Michel.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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À l'école - reçu ou collé ?
Rude période que la fin d'année scolaire où les examens viennent conclure des mois de travail ! Anxieux ou faussement désinvoltes, des milliers de jeunes vivent comme suspendus à cette question : reçu ou collé ?
La vie ne dépend pas du résultat d'un examen : avec le recul, on le mesure bien. Mais sur le coup, il est difficile de raisonner ainsi, surtout quand l'examen en question ouvre les portes d'un métier longtemps désiré : « J'ai toujours rêvé d'être médecin », explique Marion. « Si j'échoue, j'aurai vraiment l'impression d'être bonne à rien, d'avoir tout raté ! » De même lorsque l'épreuve vient sanctionner des années d'un travail ardu et accaparant : « Depuis trois ans, je ne vis que pour le concours », reconnaît Jean-Marc qui tente pour la seconde fois d'entrer dans une école d'ingénieurs. « J'ai tout sacrifié à la prépa. Pas question que je sois collé une nouvelle fois ! » Parfois, l'examen apparaît comme celui de la dernière chance : « Si Paul n'est pas admis, que ferons-nous de lui ? », s'alarment ses parents, devant des portes qui se ferment l'une après l'autre.
Comment aider nos enfants ? Les aider, en effet, ce n'est pas seulement les stimuler, leur remonter le moral, leur mijoter des petits plats et des en-cas réconfortants, bref : soutenir leurs efforts pour favoriser leur succès. C'est aussi, et plus profondément, leur permettre de toujours replacer ces épreuves (au double sens du terme) dans une juste perspective, à la lumière de la foi. Or, cela dépend en grande partie de la manière dont nous, parents, envisageons les choses.
Les aimons-nous inconditionnellement ? Et le savent-ils ? Si la peur de l'échec prend une telle importance dans la vie de nombreux étudiants, c'est que, consciemment ou non, à tort ou à raison (le plus souvent à tort) ils ont peur de perdre l'estime, voire l'amour de leurs parents. « Si je suis recalée, se désole Marion, mes parents ne pourront pas être fiers de moi ! » et Régis : « Papa a toujours préféré mon petit frère parce qu'il est bien plus brillant que moi. »
Ou encore, cette réflexion désabusée d'un adolescent : « Quoi que je fasse, je n'arriverai jamais à égaler mon père. » À tout âge, et particulièrement durant ces périodes d'examens, nos enfants ont besoin de nous entendre dire (par des mots et par mille preuves concrètes) que nous les aimons pour ce qu'ils sont, pas pour ce qu'ils font. Et que cet amour ne dépend en aucun cas de leurs succès, de leurs diplômes, de leur carrière ou de leurs prouesses.
Quand on a fait ce qu'on a pu, on a fait ce qui suffit. Ce que Dieu nous demande - qu'il s'agisse de passer un concours ou d'apprendre à lire, de passer la serpillière ou de rédiger une thèse - c'est de faire de notre mieux, par amour. Jésus ne nous a pas dit qu'il fallait être bardé de diplômes pour entrer dans le Royaume de Dieu ! Il nous a laissé un seul commandement, celui de l'amour. Diplômes et concours n'ont de sens qu'à la lumière de ce commandement : acquérir une compétence professionnelle est en effet une manière très concrète et très juste de servir son prochain.
Qu'est-ce que Dieu attend de moi ? C'est, finalement, la seule question importante... Bien plus importante, en réalité, que le résultat d'un examen. Car l'échec éventuel, pour douloureux qu'il soit, peut néanmoins être l'occasion d'envisager une autre orientation qui s'avérera finalement meilleure ; il peut aussi permettre d'acquérir plus de maturité ou susciter d'importantes réflexions sur sa manière de vivre, de travailler, sur les buts poursuivis, etc. Mais cette attention à la volonté de Dieu ne se décrète pas, tout d'un coup, pour rendre positif un échec difficile à avaler ! C'est une attitude intérieure qui s'acquiert au long de l'année, au long de la vie ; dès l'enfance, pas seulement au moment des choix décisifs.
Qu'attendons-nous de nos enfants ? Qu'ils réalisent nos projets et incarnent nos rêves, en étant médecins, professeurs agrégés, danseurs étoiles ? Ou qu'ils accomplissent ce pour quoi ils sont faits, ce à quoi Dieu les appelle... même si cela doit aller contre nos désirs ? Même si cela doit passer par des épreuves, des difficultés, des déceptions que nous voudrions leur éviter ? La période des examens et concours est pour nous, parents, un appel à nous en remettre toujours plus profondément à la volonté de Dieu, pour regarder les succès et les échecs comme Il les voit, Lui. C'est ainsi que nous pourrons aider nos enfants à passer dans la paix cette étape de leur vie.
Christine Ponsard, La Foi en famille, Éditions des Béatitudes, 2008.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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Un enfant nommé Uriel
Les parents ne demandent plus à l'Église son avis avant de prénommer leurs enfants, et nous sommes parfois bien embarrassés quand nous devons baptiser ceux-ci. Il y a encore peu, l'Église exigeait des prénoms qui faisaient directement référence à un personnage, appartenant au calendrier des saints et bienheureux. Tout cela relève maintenant du passé, en tout cas en France. L'autre jour, j'ai reçu successivement les parents d'une petite Garance et ceux d'un petit Uriel. Garance pourra être associée à sainte Fleur. Mais Uriel ? Ce nom est celui d'un archange « non officiel ». Il se trouve cité, avec sept autres archanges, dans le Livre d'Hénoch, un célèbre apocryphe juif qui date probablement du 2ème siècle avant Jésus-Christ. Cet Uriel serait « l'ange du monde et du Tartare » (le « Tartare » étant une forme archaïque des enfers). Or la discipline de l'Église catholique (Directoire sur la piété populaire et la liturgie, publié en 2001) stipule : « Il faut réprouver l'usage de donner aux anges des noms particuliers que la Sainte Écriture ignore, hormis ceux de Michel, Gabriel et Raphaël. » Un prêtre du 8ème siècle, Adelbert, fut déposé de son sacerdoce par le pape Zacharie et ses ouvrages brûlés, parce qu'il enseignait une prière adressée notamment à... Uriel ! J'ai essayé de « sonder » les parents du petit garçon, pour comprendre ce qui avait motivé le choix de ce prénom. Ils ont commencé par me dire : « Nous avons choisi ce prénom parce qu'il sonne bien. » Mais la maman a fini par reconnaître qu'elle avait une dévotion particulière pour les anges et que, selon ce qu'elle avait lu, Uriel était « un archange de lumière, un ange de prophétie et un agent de transformation très puissant ». Elle était « très croyante dans cet ange d'espoir », et avait voulu que son premier enfant soit placé sous sa protection. Pas facile pour moi, dès lors, de lui dire que cet archange n'était pas reconnu par l'Église, et qu'il lui fallait confier davantage son fils à Dieu.
P. Christian Delorme, « Pèlerin », n° 6608.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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Des appréciations encourageantes
Les temps sont difficiles et incertains et votre petite revue est de bonne compagnie. Je souhaite que vous puissiez continuer à nous accompagner. 92 - Petite revue très réconfortante en ces temps troublés. 44 - Après une journée de travail fatigante, je peux me ressourcer et me reposer en lisant « l'Ange gardien » avant une nuit tranquille. J'apprécie tout particulièrement « avec notre pape François » et le dernier article sur le vénérable Louis Querbes. Lyon ler - Je suis très contente d'être inscrite. 76 - Merci de continuer cette belle revue... , de nous rappeler les quatre dogmes marials. Merci pour les très belles lectures avec notre pape François... Merci pour tout. 56 - Bonne continuation pour votre revue. 12 - Merci de nous renseigner sur ce qui se passe en France au point de vue chrétien. 76 - Merci pour l'envoi toujours aussi rapide de vos si jolis petits calendriers qui donnent beaucoup de joie autour de moi ! 71 - Ma sœur, abonnée à « l'Ange gardien » depuis longtemps, m'a confié ses revues de l'an dernier. J'ai trouvé leur contenu très enrichissant et capable de soutenir ma foi dans la vie de chaque jour. Je m'abonne à mon tour... 69.
Je trouve toujours votre revue très intéressante pour nous catholiques, surtout en cette période si troublée. 12 - Votre revue fait toute ma joie m'apportant l'espérance dans ce temps difficile. Pologne - Un grand merci pour tout ce que vous faites et pour votre courage qui n'est pas vain : c'est une belle œuvre. 78 - Les calendriers sont très appréciés. 92 - Un grand merci pour la qualité spirituelle de votre revue. Le contenu est très dense, donc très nourrissant. J'apprends toujours du nouveau avec vous... Tout est en avant ! 70 - Quelle joie de recevoir cette revue... qui continue malgré le virus ! 38 - Je viens de recevoir la petite revue que vous dites « modeste ». En la feuilletant, j'ai encore réalisé combien elle est importante... Je suis impatiente de la recevoir. Nos vies sont un peu chamboulées mais j'ai de l'espoir. Tout va s'organiser à nouveau, mais sans doute autrement. Il en est de même pour notre petit trésor de revue ! Soyez confiant. 67 - Merci de vos excellents articles. Continuez comme ça, car ils nous apportent beaucoup de baume dans nos cœurs. 04.
Merci pour la diversité des articles, accessibles et nourrissants. 59 - Face à cette pandémie, nous sommes heureux de pouvoir lire des revues religieuses qui nous aident à tenir. 07 - Nous avons besoin de « l'Ange gardien » pour nous aider à poursuivre notre chemin de chaque jour qui est parfois difficile. 12 - Courage et soutien à ceux qui font la revue. 07 - Merci pour le petit livret. Cette année, le jaune de la couverture sera le soleil de la journée et nous rappellera notre très cher pape saint Jean-Paul II. 34 - Longue vie à la merveilleuse revue de « l'Ange gardien ». 31 - Votre revue me soutient beaucoup. Il faut absolument que vous soyez soutenu dans cet apostolat. Je ne suis connectée à rien et je ne suis pas la seule dans ce cas... 56 - Je trouve votre revue vivifiante. 33 - Une très grande reconnaissance à toute votre équipe pour le bonheur et la paix que cette revue me procure. 22 - Merci pour le livret toujours le bienvenu à la maison. Lyon 2e.
Extraits de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2021.
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Agrégation à la Confrérie des saints Anges gardiens
Leurs noms sont inscrits au registre de la Confrérie à Lyon. Ils ont reçu leur diplôme d'affiliation. Ils participent désormais à tous les avantages spirituels réservés aux associés de "l'Ange gardien", tout spécialement aux grâces de la messe de chaque mardi qui est célébrée par un clerc de Saint-Viateur aux intentions recommandées. Chaque 1er vendredi du mois, une messe est célébrée en réparation des péchés du monde et pour les vocations. Chaque 1er samedi du mois, une messe spéciale est offerte aux intentions des membres actifs de l'Association ayant témoigné de leur soutien, de leur zèle, pour le rayonnement de "l'Ange gardien".
Association des saints Anges gardiens
Canoniquement érigée et affiliée à l'Archiconfrérie des Saints-Anges
Pour faire partie de l'Association, il faut en manifester le désir et solliciter son inscription au Centre de l'Association : 3 rue Louis Querbes - 69390 Vourles (France). Les enfants peuvent être inscrits à la demande de leurs parents. Une image-attestation est envoyée à l'Associé. Les inscriptions ne se font qu'une seule fois dans la vie. Offrande libre. Pour resserrer les liens entre associés, il est recommandé de s'abonner à "l'Ange gardien", bulletin publié 6 fois l'an.
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Ecrivez à : "L'Ange Gardien" - 3 rue Louis Querbes - 69390 Vourles - France
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