Septembre-Octobre 2010
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Prions les uns pour les autres
Dans la supplication et l'action de grâce, joignons nos prières à celles des correspondants de l'Association.
Le travail
Nulle oisiveté : chacun remplissait la tâche assignée par l'obéissance, et la continuité des occupations protégeait la vertu. La famille était une réunion de fidèles ouvriers travaillant pour Dieu, sous la direction et avec le concours des anges.
Depuis que Dieu a créé la terre, l'homme et l'ange sont charger de l'exploiter. Les purs esprits sont d'invisibles cultivateurs en collaboration avec les hommes.
En mouvant les globes célestes, en présidant au jeu des éléments, en réglant les saisons; en répandant la pluie et la rosée, en dispensant la lumière et la chaleur, nous les anges, faisons germer les grains, croître les plantes, épanouir les fleurs, mûrir les fruits.
Il est arrivé parfois que des anges ont emprunté des corps et sont venus, à côté de l'homme, ou à sa place, cultiver son champ, garder son troupeau, bâtir sa demeure, guider son navire.
Par ces exceptions en faveur de quelques saints, Dieu montrait que nul travail n'est indigne des plus nobles créatures.
Travaillant de concert avec les anges et se voyant au milieu d'eux, le père de famille dont je suis l'ange gardien aimait sa condition. Toute occupation s'ennoblissait à ses yeux et lui devenait agréable. On ne le vit jamais découragé et abattu.
Un jour de grande fatigue, le tentateur lui dit avec ironie : "Voudrais-tu me vendre une goutte de ta sueur ?"
- "Tu arrives trop tard, répondit-il ; il ne m'en reste pas une seule dont je puisse disposer. Je les avais mises d'ailleurs à si haut prix qu'avec tous les trésors du monde tu n'aurais pas eu de quoi payer la plus petite."
Ces gouttes de sueur avaient été vendues depuis longtemps. J'avais été le promoteur et l'agent du contrat. Je tenais en main le vase d'or que je reçus de Dieu pour les recueillir durant le travail.
A la fin de chaque journée, je n'avais qu'à les effleurer de mon souffle : elles se changeaient en perles et en joyaux, et je m'empressais de les attacher à la couronne qui attendait au ciel le bon serviteur.
D'après Mgr G. Chardon, Mémoires d'un ange gardien, Librairie Catholique, Clermont-Ferrand, 1873.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", septembre-octobre 2010.
L'ange de la vocation (2)
L'histoire de l'ange envoyé par Dieu à Gédéon nous fait penser à la situation de ces enfants qui subissent la violence et l'oppression sans aucune chance de se défendre. On les dépouille de leur récolte, de leurs succès ; s'ils réussissent, ils n'en sont pas félicités. Au contraire, on enlève à l'enfant tout ce qui se développe en lui ; ses parents le gardent pour leur propre usage. Ils n'estiment par leur enfant à la mesure de ses succès, de ce qu'il sait faire et qu'ils font servir à leurs propres besoins. Ils n'ont pas de contact avec lui ; ils le présentent seulement aux visiteurs pour la montre : il doit alors faire preuve de ses talents, bon gré mal gré, réciter une poésie ou chanter une chanson, sans égard pour ce qui lui convient vraiment. Tout ce qui intéresse ses parents, c'est sa "récolte", tout ce qui leur importe, c'est ce qu'il sait faire et qui leur permet de parader quand ils ont de la visite. L'ange ne protège pas l'enfant contre de telles situations, mais il l'appelle à intervenir lui-même et à mettre fin à l'oppression parentale. Cela aussi paraît irréaliste : un enfant n'a pas le pouvoir de transformer complètement la situation familiale ! Or l'ange lui donnera le courage de prendre lui-même les choses en main et d'assurer sa propre défense. L'ange est là quand l'enfant ose, de son propre chef, se libérer de ce qui l'opprime : il lui fait connaître ce qu'il y a en lui d'invulnérable et que les forces oppressives de son entourage ne peuvent pas entamer. L'ange est auprès de lui pour l'aider à développer ses propres stratégies de libération.
Dans l'accompagnement spirituel, j'ai sans cesse entendu des adultes me parler des moyens dont ils avaient usé pour se soustraire dans leur enfance aux pressions excessives qu'ils avaient subies de l'extérieur. (...) C'est un ange qui donne à l'enfant, avec sa force, la mission de faire ce qui est bon pour lui, de se prendre en charge, de se créer l'espace protecteur dont il a besoin pour survivre dans une situation tendue. L'ange envoie l'enfant au combat ; non pas contre ses parents, car alors il le perdrait, mais au combat pour sa libération, dans lequel il trouvera et aménagera les refuges où échapper à leur oppression...
Anselm Grün, o. s. b., Chacun cherche son ange, Albin Michel.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", septembre-octobre 2010.
L'ange et trois papes
L'Ange...
Dans sa "Profession de foi", Paul VI, dès la première phrase, proclame ce nom : "Nous croyons en un seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, créateur des choses visibles comme ce monde, où s'écoule notre vie passagère, des choses invisibles, comme les purs esprits qu'on nomme aussi les anges." Vis-à-vis des trois derniers Papes, chacun a ses préférences. Les uns restent fidèles à la rigueur dogmatique de Pie XII, d'autres ne veulent connaître que l'auréole du bon Jean XXIII, d'autres enfin sont séduits par l'audace intrépide de Paul VI. Mais quand on dépouille leurs discours et leurs propos, parmi tant de points communs, on en trouve un qui est singulièrement répété par ces trois Papes : c'est, en un siècle technique, leur croyance, leur référence à une intervention mystérieuse et directe et continuelle, ici-bas, d'un élément qui, lui, ne vient pas d'ici-bas et que ces trois Papes nomment à chaque page et désignent d'un même nom : l'ange gardien.
Nier les anges, c'est déchirer une page sur deux de la Bible. Depuis l'ange guidant Tobie jusqu'à l'ange qui délivre Pierre de sa prison, toute l'Ecriture est parcourue par ces messagers. La cloche tinte l'Angélus et vous êtes saisi par cette annonce de l'ange à Marie qui, en trois phrases, condense tant de mystères... (...)
Autour de moi, chacun se plaint d'un sentiment de solitude et d'insécurité. Celui-ci est inquiet de ce monde si artificiel où des pouvoirs incontrôlables jouent les risques de guerre. Celui-là se sent isolé devant une église dont les cloches trop silencieuses masquent des heures si différentes.
Quelle lumière, quel réconfort pour celui-ci et pour celui-là, dès qu'ils réalisent la présence d'un ange à leur côté !...
Chacun souffre d'une solitude...
Pourquoi ne pas essayer, en secret, ce dialogue avec "son ange" ?
Mgr Jean Rodhain, Charité à géométrie variable, tome 2, Éditions de l'Atelier.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", septembre-octobre 2010.
Connaissance des anges (2)
"Les anges, écrit dom Vonier, viennent consoler les martyrs dans leur prison, guérissant leurs plaies comme de bons Samaritains ; on en voit qui prennent soin des corps des héros chrétiens exposés par les bourreaux à un honteux abandon ; ce sont des anges qui nourrissent les ermites et indiquent aux premiers législateurs monastiques ce qui est sage et ce qui est excessif en fait d'ascétisme chrétien : eux aussi qui aident le solitaire à surmonter ses terreurs devant une solitude qu'habite le démon ; eux encore qui avertissent de la mort prochaine des serviteurs de Dieu retirés du monde ; eux enfin qu'on voit transporter au ciel l'âme de plus d'un saint." (Les Anges, Spes).
- Au sujet des anges, que nous enseigne la Révélation ?
L'Écriture et la tradition, qui sont les deux sources de la Révélation, nous parlent abondamment de la présence des anges.
D'abord la sainte Écriture.
Un auteur faisait remarquer plaisamment que si l'on voulait effacer la présence des anges dans la Bible, il faudrait en arracher une page sur deux. Depuis les premiers chapitres de la Genèse jusqu'à la dernière page de l'Apocalypse, la Bible est remplie et pour ainsi dire toute bruissante de la présence du monde angélique. Ce sont des anges tenant en main l'épée tournoyante, à la flamme de feu, que Dieu place à l'entrée du paradis terrestre, après la chute du premier homme (Gn 3). Les voici donc postés à l'horizon de l'histoire dans leur office de sentinelles, barrant l'accès au paradis terrestre. Et c'est encore un ange, au chapitre 22 de l'Apocalypse, qui annonce solennellement l'ouverture du sanctuaire céleste par "le Fils de David et l'étoile brillante du matin". Ce sont eux qui ouvrent et qui ferment le déroulement de l'histoire humaine.
Les moines du Barroux sous la direction de dom Gérard,
Catéchisme des Anges, Éditions Sainte-Madeleine.
Extrait de la revue
"L'Ange Gardien", septembre-octobre 2010.
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