Mai-Juin 2010
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Prions les uns pour les autres
Dans la supplication et l'action de grâce, joignons nos prières à celles des correspondants de l'Association.
La corbeille
Quand, matin et soir, les membres de la famille étaient à genoux, ne formant qu'une âme et qu'un cœur, pour prier Dieu, nous étions, nous aussi, leurs anges gardiens, prosternés en adoration.
Nous unissions nos accents à ce beau mélange de voix graves et enfantines. Aucun ne manquait à la pieuse couronne. L'ange même de celui qui dormait dans son berceau se joignait à nous et priait pour son petit frère.
Les démons cherchaient à troubler le saint exercice. Ils venaient se poser sur la tête, sur la bouche, sur les yeux de nos amis. C'était alors, ou la fatigue, ou le sommeil, ou le dégoût, ou de folles imaginations qui arrêtaient l'action du cœur. Nous chassions les tentateurs et la ferveur reparaissait.
Nous recueillions avec un grand soin les prières. Elles étaient pour nous comme des fleurs qui naissaient dans l'âme et s'épanouissaient au dehors par la parole. Nous en formions une corbeille.
Celles qui n'avaient été effeuillées par aucune distraction, ni souillées par aucun sentiment profane, celles qui étaient fraîches et pures, intactes et complètes, obtenaient la place d'honneur.
Pour relever l'éclat de ces fleurs cueillies dans les vallées de l'exil, nous en empruntions de plus riches aux jardins de la patrie. Les fleurs du ciel venaient se marier aux fleurs de la terre et leur communiquaient leurs émanations et leurs beautés.
Comblés des biens de la gloire, nous n'avions rien à demander pour nous. Avec quelle joie nous demandions pour ceux qui nous étaient chers ! Nous éprouvions un égal besoin de louer en notre nom et de prier au nom de nos frères. Leurs fragilités, leurs douleurs, leurs périls devenaient notre partage. Par un échange touchant, l'amour nous donnait leurs misères et leur conférait nos privilèges.
Embellie par notre ferveur et soutenue par nos mains, la corbeille était acceptée comme venant de nos amis et leur obtenait les faveurs qu'ils désiraient...
D'après Mgr G. Chardon, Mémoires d'un ange gardien, Librairie Catholique, Clermont-Ferrand, 1873.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2010.
L'ange qui barre la route (3)
... Peut-être l'ange s'exprime-t-il à travers la peur qui garde l'enfant de s'engager dans des situations trop difficiles pour lui. Quand un enfant refuse d'aller voir son oncle, il a pour cela le plus souvent de bonnes raisons : il sent que cet oncle ne lui fait pas de bien, que son approche est importune. Il y a des enfants dont leur oncle a déjà abusé, et qui ne veulent plus retourner le voir ; mais les parents, comme Balaam, se contentent de les battre, ne voyant pas l'ange au milieu du chemin : tout ce qui compte pour eux, c'est de ne pas se fâcher avec l'oncle en question, et ils forcent l'enfant à retourner le voir. Et puis, un jour ou l'autre, l'enfant se résigne, et l'oncle abusera de lui pendant des années. Il aurait mieux valu que les parents écoutent la voix de l'ange, au lieu de s'en tenir obstinément à ce qu'ils désiraient. Quand un enfant manifeste une opposition, il est toujours opportun de regarder et d'écouter avec attention ce qu'il en est, quel est l'obstacle sur le chemin. Peut-être son ange ?
L'ânesse voit l'ange et le comprend. Les enfants communiquent souvent avec leur ange en manifestant de l'amour pour les animaux. (...) Les enfants qui grandissent dans une ferme ont souvent une prédilection pour l'écurie ou l'étable ; c'est là qu'ils vont d'abord au retour de l'école, pour raconter aux animaux ce qu'ils ont vécu et ce qui les chagrine. (...) Chez leurs animaux préférés, ils saisissent quelque chose de l'ange qui est à côté d'eux et les protège de sa force, mais qui les écoute aussi et se met en travers de leur chemin quand celui-ci devient dangereux.
Balaam, le prophète fameux, est obligé de se mettre à l'école de son ânesse. Il ne peut plus poursuivre sa route ; il doit d'abord ouvrir les yeux pour identifier l'ange qui la lui barre Cette histoire nous enseigne à ne pas nous obstiner dans ce que nous nous sommes mis en tête de faire. Nous devons ouvrir les yeux, et voir les anges qui se mettent en travers de notre voie, nous empêchant d'aller plus loin. Un tel ange peut se manifester dans la résistance (...) de nos enfants ; dans le refus que nos collaborateurs opposent aux instructions que nous leur donnons...
Anselm Grün, o. s. b., Chacun cherche son ange, Albin Michel.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2010.
Sur l'existence des anges (2)
... On explique (...) que c'est au contact de l'angélologie babylonienne que les auteurs sacrés ont donné davantage de place aux anges. Sans doute. Mais les anges existaient avant l'Exil ! La Révélation s'inscrit dans une histoire et une culture, elle ne s'y réduit pas.
Les anges sont innombrables, comme toutes les créatures qui sortent des mains de Dieu : des milliards d'humains peuplent la planète Terre, des milliards d'étoiles dansent dans le ciel. Il en va de même pour les anges.
Jésus affirme devant Pilate qu'Il aurait pu mobiliser instantanément plus de douze légions de l'armée du Ciel s'Il l'avait voulu. Or la légion romaine comptait six mille hommes !
Le Nouveau Testament compte toujours les anges par myriades (du grec murias, dix mille. Quantité innombrable, indéfinie. A.C.) et même par myriades de myriades (Mt 26, 53 ; He 12, 22 ; Jude 1, 14 ; Ap 26, 53). « L'univers invisible » qui est affirmé par le Credo est un véritable monde, d'une extraordinaire richesse.
La diversité humaine est prodigieuse. Pourtant, tous les humains appartiennent à la même nature, qui s'individualise en chacun dans un corps et une histoire uniques. Au contraire, les créatures angéliques, qui sont de purs esprits, ne se différencient qu'en existant chacune dans une nature différente. Leur diversité est encore plus grande et plus riche que la nôtre (Voir la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin).
On n'est pas obligé de souscrire au détail des représentations et des dénominations classiques des hiérarchies angéliques, évoquées déjà dans les lettres de saint Paul : « Trônes, seigneuries, principautés, puissances... » (Col 1, 16). Mais elles ont le mérite de nous faire entrevoir la splendeur du monde invisible. Du plus humble des anges au plus fulgurant des séraphins, il y a un prodigieux éventail d'êtres de lumière. Ce serait trop bête de les ignorer, et de ne pas les aimer.
Père Alain Bandelier, "Famille chrétienne", n°1093.
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", mai-juin 2010.
De beaux petits livres sur les saints Anges (voir également notre page Bibliographie)
Nous vous avons déjà parlé ici de
TRIFOLIUM, cette Association qui édite de très beaux textes dédiés aux saints Anges, devenus introuvables aujourd'hui.
De nouvelles parutions ont enrichi cette belle collection au cours de ces derniers mois :
- 4. Sermons sur les Anges - Thomas de Villeneuve. 2009 - 115 p., 18x11 cm (br.) : 10 € (+ 2 € de frais d'envoi pour la France métropolitaine)
Père des pauvres, le saint archevêque de Valence Thomas de Villeneuve (1488-1555) augustin, a aussi été l'un des plus grands orateurs sacrés de son siècle. Trois sermons sur les anges figurent parmi ses écrits.
- 5. La lutte contre Satan dans la liturgie de l'Eglise - Cyprien Vagaggini. 2009 - 138 p., 18x11 cm (br.) : 12 € (+ 2 € de frais d'envoi pour la France métropolitaine)
Déjà bien avant le deuxième concile du Vatican, le père Cyrille Vagaggini (1909-1999) bénédictin puis calmadule, avait attiré l'attention sur le rôle primordial de la liturgie dans la lutte contre Satan.
- 6. Le démon et la vie spirituelle dans les écrits de saint Jean de la Croix - Nil Geagea. 2010 - 183 p., 18x11 cm (br.) : 14 € (+ 2 € de frais d'envoi pour la France métropolitaine)
Pour l'âme qui cherche vraiment Dieu, le démon, loin de l'effrayer, devient, bien malgré lui, un moyen indirect de sanctification. C'est ce précieux et réconfortant enseignement du Docteur mystique que le père Nil Geagea (1908-2006) carme libanais, décédé au mont Carmel, met en évidence dans cette étude.
- 7. Saint Michel Archange, prince de tous les anges de Dieu - Barthélemy Longo. 2010 - 106 p., 18x11 cm (br.) : 9 € (+ 1 € de frais d'envoi pour la France métropolitaine)
L'ouvrage du bienheureux Barthélemy Longo (1841-1926) avocat, tertiaire dominicain, apôtre du Rosaire et fondateur du sanctuaire marial de Pompéi (Naples, Campanie, Italie) illustre à merveille ce propos du bienheureux cardinal Alfred Ildefonse Schuster (1880-1954) : « La dévotion envers l'archange vainqueur de Satan offre quelque chose de plus que la dévotion aux autres saints. Ceux-ci peuvent intercéder pour nous près de Dieu et remplir le rôle d'avocat, tandis que saint Michel est constitué par Dieu même protecteur et défenseur de l'Eglise. C'est pourquoi il appartient non pas simplement à l'hagiographie, mais à la théologie christologique elle-même, et après les fonctions du Père putatif de Jésus, il n'en est pas sur la terre de plus importantes ni de plus sublimes que celles qui sont confiées à saint Michel. »
Commandes à adresser par courrier à
TRIFOLIUM - 5 rue Sainte Odile, 67000 Strasbourg
Demandez votre
spécimen gratuit de la revue de l'Association :
Ecrivez à : "L'Ange Gardien" - 21, montée Saint-Laurent - 69005 Lyon - France
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