Février 2001
Témoignages
Vous l'avez sans doute constaté, si vous êtes fidèle visiteur de ce site, nous tentons de faire preuve de grande vigilance en cette rubrique, tant les "témoignages" - ou prétendus tels - sont nombreux aujourd'hui, et empreints le plus souvent d'une grande fantaisie...
Nous enrichissons ce mois-ci la rubrique de deux écrits, bien particuliers... Ce sont deux communications d'enfants à leurs parents, par delà le voile de la mort... Aucune pratique de "spiritisme" ici, rassurez-vous : ces écrits ont d'ailleurs été soutenus et leur lecture encouragée par de nombreux prêtres et pasteurs, dernièrement encore par le Père François Brune, qui en a préfacé le dernier exemplaire paru. A lire, ne serait-ce que pour vous faire une idée de ces écrits, qui méritent plus qu'un détour...
Ils sont signés Arnaud (Gourvenec) et Pierre (Monnier).
Fonction des Anges
[…] Mais il est avant tout nécessaire de se rendre compte de la fonction des Anges dans cet ordre d'idées. Lorsque saint Jean Chrysostome dit que les saints Anges accompagnent le Christ présent dans la célébration eucharistique, comme les soldats accompagnent un roi, nous comprenons pourquoi ils apparaissent à la Messe. Leur rôle est de mettre en évidence le caractère officiel du culte eucharistique. L'empereur apparaît escorté de sa garde du corps ; il manifeste par là le caractère officiel de sa domination politique ; de même le Christ, présent à la Messe, accompagné de sa garde angélique, manifeste le caractère officiel et public de sa domination politico-religieuse. Si les Anges sont présents au chant des Psaumes, lors du mariage, ou de l'élection de l'évêque ; de la renonciation au diable, au baptême ; ou de l'entrée de l'âme dans la cité céleste, cela signifie toujours que le chant des Psaumes, le mariage, l'élection d'un évêque, le baptême ou le trépas, sont des actes officiels de l'Eglise, et non des actes privés. Ce n'est pas l' " Etat " qui a prêté à l'Eglise ce caractère officiel, mais il appartient à l'Eglise comme telle, parce qu'elle a un Seigneur qui est roi des cieux et possède lui aussi, comme tel, des pouvoirs officiels célestes. La relation entre l'Eglise et la cité du ciel est donc aussi, comme nous l'avons souvent répété, une relation politique, et c'est pour cette raison que les Anges ont toujours un rôle à jouer dans les actes cultuels de l'Eglise.
Saint Jean Chrysostome, dans son Commentaire du verset du Psaume 137 : " Je te chanterai des Psaumes en présence des Anges ", nous a transmis cette remarque : " Un autre interprète dit : " Je te chanterai publiquement, ô Dieu. " De fait, cette traduction de " en présence des Anges ", par " publiquement ", donne, à mon avis, la clef d'une grande partie des textes qui parlent d'une participation des Anges au culte de l'Eglise. En réalité, le christianisme ancien ne connaît pas le concept de l'Eglise en tant que personne juridique. L'Eglise est là toutes les fois qu'elle s'assemble, que ce soit pour des actes cultuels ou des décisions conciliaires. Mais toujours la réunion de l'Eglise est accompagnée de l'apparition des Anges qui, venant de la cité céleste, donnent à l'Eglise son caractère de grandeur officielle. C'est aussi à partir de là que l'on comprend pourquoi, lorsque l'Eglise grecque parle de la prière d'intercession des martyrs, l'image qui se présente tout de suite est empruntée au monde politique. Les martyrs sont les " amis du roi ", qui ont droit d'audience et peuvent tout dire au roi. Le choix d'une image aussi caractéristique n'est pas dû au hasard, mais résulte du fait que la prière de l'Eglise terrestre, comme celle de l'Eglise céleste, est une prière " officielle ", parce qu'elle est la prière d'une cité qui existe, non pas, il est vrai, sur la terre, mais au ciel, en tant que corps politique.
Nous venons de montrer qu'on est également fondé à parler d'une participation des Anges au culte de l'Eglise. Nous avons maintenant pour tâche de montrer encore comment les Anges, à la louange de qui s'associe la louange de l'Eglise, sont à l'origine de la vie mystique de l'Eglise.
Extrait du "Livre des Anges" - Erik Peterson - Paris, Desclée de Brouwer, 1954
Le grand siècle de saint Michel
En avril 451, Attila et les Huns, qui ont longtemps campé aux frontières de l'empire d'Orient, se jettent sur l'Europe, franchissent le Rhin, assiègent Metz. La ville, obligée de capituler après trois semaines de résistance, est pillée, incendiée, et sa population passée au fil de l'épée. Cette cruauté n'est pas gratuite : par cet exemple abominable, Attila espère démoraliser les Gaulois et les pousser à livrer leurs cités sans combattre. Ceux, d'ailleurs, qui compteront, en se soumettant, sur la clémence du Khan, ne seront pas mieux traités que les habitants de Metz.
Alors, mourir pour mourir, les plus braves préféreront périr les armes à la main. A Troyes, à Orléans, les évêques, Loup et Aignan, défendront les murailles. A Lutèce, l'âme de la résistance sera une vierge consacrée, Geneviève, qui empêchera ses concitoyens d'ouvrir les portes aux Huns. A cause d'eux, Attila perdra un temps précieux. Le maître de la Milice en Gaule, le Patrice Aetius, en profitera pour rassembler toutes les forces disponibles, Romains et Barbares confondus. En juin, il écrasera les hordes hunniques en Champagne.
Attila sort de notre histoire nationale, pas de celle du monde. Défait en Gaule, le Khan, avec les débris encore redoutables de son armée, envahit l'Italie. Au printemps 452, il menace Rome. Dans la ville, les autorités laïques perdent la tête ; l'empereur Valentinien et ses officiers n'ont qu'une idée : s'enfuir. La population abandonnée, misérable, terrifiée, se tourne alors vers le seul protecteur possible, le souverain Pontife, Léon 1°. Léon est de l'étoffe des grands papes (...) il décide d'aller, seulement escorté de quelques prêtres, au-devant d'Attila (...) mais avant d'aller à la rencontre d'Attila, solennellement, il consacre la Ville à saint Michel. Et l'incroyable se produit : Attila (...) accepte d'épargner Rome. En action de grâces, une église est élevée à l'Archange sur la Via Salaria, à la sortie de Rome, sous le nom de Saint Michel et des saints anges.
Anne Bernet
Enquête sur les Anges - Perrin
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", janvier-février 2001
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