Février 2000
Une nouvelle rubrique : Cantiques.
Nous ouvrons ce mois-ci une nouvelle rubrique sur ce site, consacrée aux cantiques dédiés aux saints Anges. Cette rubrique rejoint logiquement la section Poésie, où vous trouverez les textes de ces chants que nous vous offrons ce mois-ci.
Chérubins et Séraphins
L'épopée d'Israël pour conquérir la terre promise comporte ses hauts et ses bas ; l'histoire de ce peuple représente, en définitive, la nôtre. C'est une histoire complexe dont la trame de fond est faite de l'extraordinaire fidélité de Dieu et des infidélités répétées de l'homme. Les souffrances, le déclin d'une religiosité qui se laisse gagner par l'idolâtrie et la longue période de l'exil qu'il a fallu endurer durement à Babylone sont la conséquence immédiate de ce péché d'infidélité.
Le psalmiste chante : "Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion. Aux peupliers d'alentour, nous avions pendu nos harpes". Mais justement pendant cet exil qui est comme une douloureuse purification, Israël, confronté à l'oppresseur polythéiste, acquiert plus profondément le sens de l'unicité et de la transcendance de Dieu.
Il est intéressant de noter que, spécialement pendant et après l'exil, "lorsque le monothéisme des hébreux est profondément enraciné, les anges sont plus nombreux à entrer en scène pour servir, aider et protéger le peuple élu qui est pourtant toujours conscient que ce ne sont que des créatures".
C'est à cette période qu'on ne parle plus seulement des anges en général, mais des Chérubins, des Séraphins, des Archanges. "Seigneur Dieu d'Israël, qui sièges sur les Chérubins, c'est toi qui es seul Dieu pour tous les royaumes de la terre". C'est ainsi que prie Ezéchias, roi de Juda.
Et ce n'est pas la seule fois que ces esprits dédiés à l'adoration du Dieu trois fois saint viennent à être cités. L'Ancien Testament les voit comme son trône de majesté et de gloire. Ce sont des Chérubins qui veillent sur l'entrée du paradis terrestre et d'impressionnantes figures de Chérubins sont décrites par Ezéchiel autour de Dieu qui manifeste sa terrible majesté en un mystérieux "tourbillonnement de feu". Le Prophète les voit "aller là où l'Esprit les poussait ; en marchant, dit-il, ils ne se tournaient pas".
Ces êtres aux yeux innombrables qui se déplacent seulement sous l'impulsion de l'Esprit, n'existent que dans une pure tension vers Dieu. Pour eux, vivre c'est le contempler et le louer. II y a dans leur façon d'être quelque chose qui nous pousse aussi aujourd'hui vers la contemplation à laquelle nous devrions plus souvent tendre pour être vraiment nous-mêmes.
Ce n'est pas par hasard que dans la liturgie de l'Eglise d'Orient, avant l'Offertoire de la Messe solennelle, se chante le Cherubicon, un hymne dans lequel il est dit : "Nous qui, mystiquement, représentons les Chérubins, et chantons à la Trinité vivifiante, l'hymne trois fois saint, déposons tous les soucis du monde, afin de recevoir le Roi de l'univers, invisiblement escorté par des armées angéliques".
Les Séraphins apparaissent dans la grande vision d'Isaïe, qui cherche lui aussi à exprimer avec des paroles humaines la majesté ineffable de Dieu, souverain d'immense gloire. Les yeux extasiés du Prophète voient que "chacun avait six ailes, deux pour se couvrir les pieds, deux pour voler". Ils se criaient l'un à l'autre ces paroles: "Saint, saint, saint est le Dieu des armées. Sa gloire emplit toute la terre".
II ne suffit pas de dire que la représentation des ailes a été imaginée par les Babyloniens. Cela vaut la peine de se rappeler combien, pour la Tradition Patristique, cet élément symbolique est significatif de la promptitude avec laquelle ces messagers de Dieu sont absolument à ses moindres vouloirs.
Quant aux Séraphins, il faut remarquer que leur nom s'apparente à celui du feu et de la foudre. Dans l'expérience profondément mystique de la vocation d'Isaïe, nous lisons qu'il est rejoint par l'un d'eux : "L'un des Séraphins vola vers moi, tenant dans sa main une braise qu'il avait prise avec des pinces sur l'autel". II m'en toucha la bouche et dit : "Voici, ceci a touché tes lèvres, ta faute est effacée, ton péché est pardonné". Isaïe, appelé à proclamer la Parole de Dieu, doit être purifié pour toutes les choses mauvaises qui ont pu sortir de sa bouche. Et c'est par l'intermédiaire d'un Séraphin que Dieu réalise cette importante purification.
Maria-Pia Giudici
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", revue bimestrielle, septembre/octobre 1991.
Des forces spirituelles
Tout ce qui permet, dans chaque vie humaine inscrite dans le temps et l'espace, de repérer des traces de l'amour gratuit de Dieu est grâce. Israël d'abord, puis l'Eglise, savent par la Révélation, qu'il existe un monde visible et un monde invisible : "Je crois en un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible", disons-nous dans le Credo. Dans ce monde invisible, des anges (angelots, envoyés, messagers), créatures spirituelles expriment la volonté d'amour de Dieu pour sa création. D'autres anges, rebelles dès le commencement et adversaires de l'homme, essaient de l'entraîner vers le Mal.
On peut dire que Dieu est le processeur d'un gros ordinateur (la Création) et les anges, le système d'exploitation qui permet la bonne gestion des procédures complexes de cette installation. Les anges gardiens sont des forces spirituelles de propositions de ce qui est bon pour la personne dont ils ont la charge. Mais jamais ils ne se substituent à sa volonté libre. Ils l'éclairent. Dans la vie spirituelle, on appelle cela une aide au discernement. L'ange gardien ne s'interpose pas entre nous et la voiture qui va nous écraser, mais il rappelle à notre intelligence qu'il faut regarder à droite et à gauche avant de traverser. Il nous pousse aussi à rendre grâce lorsque quelque chose d'heureux nous arrive. Dans la relecture de nos vies, voir la trace subtile de ceux qui nous invitent à agir en conformité avec l'Evangile est un bienfait spirituel. Tout ce qui nous rapproche de Dieu est grâce. (...)
Dans leur mission de conseil à faire le bien, à aimer, à pardonner, nos anges ne font jamais défaut.
P. André Fournier, recteur du Mont St-Michel
Chemins d'éternité - n° 175 - revue du Sanctuaire de Montligeon
Extrait de la revue "L'Ange Gardien", revue bimestrielle, janvier/février 2000.
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