Exposition
sur l'histoire et l'actualité de
la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus



Panorama des thèmes présentés dans cette exposition

Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux


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Le monde du travail et le Sacré-Cœur

Cercles catholiques d’ouvriers (1871) - Union Catholique des Cheminots Français (1888) - Union Catholique du Personnel des P.T.T.

Union Fraternelle du Commerce et de l'Industrie (1892) - Union Catholique de la France Agricole (1917)


1858

Maurice Maignen (1822-1890) fonde avec l'Abbé Le Boucher et quelques pères directeurs de patronage la Société des jeunes ouvriers qui réunit ces différents groupements.

1871

Albert de Mun (1841-1914), le marquis René de La Tour du Pin Chambly (1834-1924) et Maurice Maignen fondent l'Œuvre des cercles catholiques d’ouvriers, dont la première scéance se déroule le 21 décembre. Elle a pour but « le dévouement de la classe dirigeante à la classe ouvrière ; pour principes, les définitions de l’Eglise sur ses rapports avec la société civile » sur les bases de l’Encyclique de 1864, et elle « se place sous la tutelle du Souverain Pontife et de NN. SS. les Evêques de France. Elle fait acte de foi, de fidélité et de soumission à notre sainte Mère l’Eglise catholique, apostolique et romaine, qui peut seule donner la vie, la fécondité, la durée et la force ». (Art. I des Statuts), et les Cercles sont placés sous le patronage de St Joseph.
(Source : Œuvre des Cercles catholiques d’ouvriers, Instruction sur l’Œuvre, Paris, Au Secrétariat Général de l’Œuvre, 1877)



Maurice Maignen (1822-1890)



Albert de Mun (1841-1914)



René de La Tour du Pin (1834-1924)




Médaille des Cercles Catholiques d'Ouvriers de Toulouse
Gravure d'Emile Royer

(verso)


1872

Le 18 février, le Pape Pie IX, bénit l’Œuvre nouvelle, « afin que cette Société prenne de jour en jour de plus grands accroissements, confiants dans la miséricorde du Dieu tout-puissant et par l’autorité de ses Bienheureux Apôtres Pierre et Paul. » Il accordera par un Bref en date du 2 octobre 1874, « une Indulgence Plénière à tous les fidèles… qui entreront dans cette Association… ». En 1880, les Cercles catholiques d’ouvriers regrouperont déjà près de 20.000 ouvriers.
(Source : Œuvre des Cercles catholiques d’ouvriers, Instruction sur l’Œuvre, Paris, Au Secrétariat Général de l’Œuvre, 1877)

Le 7 avril est inauguré à Belleville le premier Cercle parisien, suivi de peu par celui de Montmartre. Le mouvement gagne rapidement la province, notamment à Lyon (en août 1872, à la Croix-Rousse) et Bordeaux (en décembre 1872, paroisse Saint-Seurin).

Le 14 juillet, l'Œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers se réunit dans la chapelle de Jésus-Ouvrier (rachetée aux Irlandais par Albert de Mun l’année précédente), et se consacre au Sacré-Cœur. Paul Vrignault en a rédigé l’acte. Cette consécration sera renouvelée chaque année lors de la clôture des assemblées générales, d’abord à la chapelle provisoire de Montmartre, puis dans la basilique elle-même.

« L’Œuvre comptait quelques mois à peine, quand on songea à appeler sur elle de nouvelles bénédictions, en la consacrant au Sacré Cœur de Jésus. Les promesses faites à la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque étaient présentes à tous les esprits et les malheurs de la France leur donnaient un caractère d’actualité particulièrement solennel : c’était un besoin universel de chercher refuge dans ce Cœur adorable, et de réparer, par un redoublement de ferveur, les ingratitudes dont il était abreuvé dans notre pauvre patrie ! L’Œuvre était trop chrétienne et trop française pour rester en arrière d’un mouvement si général. Elle prononça sa consécration dans une simple et touchante cérémonie, célébrée dans une chapelle que la Révolution avait profanée, et dont une circonstance providentielle, en nous permettant de la rendre au culte, avait fait le sanctuaire de notre Œuvre sous le vocable de Jésus-Ouvrier : là, prosternés devant le Saint-Sacrement, nous acceptâmes pour nous, pour nos frères les ouvriers, pour tous ceux qui, après nous, entreraient dans nos rangs, cette consécration que l’un de nos confrères lisait au pied de l’autel. Au dehors, des ouvriers livrés à l’impiété, s’efforçaient de nous troubler par le bruit de leurs chants et de leurs instruments de travail : au-dedans, notre Seigneur Jésus bénissait la petite phalange de ceux qui s’enrôlaient à son service, et il entendait l’humble prière qui s’élevait de nos cœurs pour le salut des égarés qui blasphémait son saint nom ! »
Œuvre des Cercles catholiques d’ouvriers, Instruction sur l’Œuvre, Paris, Au Secrétariat Général de l’Œuvre, 1877.

« Seigneur Jésus, divin ouvrier de Nazareth, nous venons consacrer à votre Cœur adorable l'Œuvre des cercles catholiques d'ouvriers, dont nous sommes les serviteurs indignes et dont vous êtes le maître. Laissez-nous puiser dans les trésors infinis de ce Cœur si plein de tendresse pour la classe ouvrière, au milieu de la quelle vous avez voulu vivre, et que vous aimez d'autant plus que vous avez connu ses misères et ressenti ses peines.
Vous lui réservez, vous lui promettez encore de belles destinées ! L'atelier, s'il était chrétien, goûterait une paix profonde et serait revêtu d'une splendeur céleste : le passé, sur ce point, répond de l'avenir, et les gloires antiques du travail appellent de nouvelles gloires. Mais quand donc luira ce jour ? Quand donc le type défiguré retrouvera-t-il son intégrité première ?
Ah ! Seigneur, aidez-nous à reproduire cet idéal effacé, à restaurer cette grandeur détruite, à rendre aux ouvriers nos frères le véritable honneur, qui est la pratique des vertus chrétiennes, et la vraie liberté, qui est celle des enfants de Dieu.
Humblement prosternés à vos pieds, pénétrés de reconnaissance pour tous les bienfaits dont vous avez comblé notre œuvre, nous nous consacrons tous à votre divin Cœur, et, avec nous, ces chers ouvriers dont l'amitié nous rend au centuple le peu que nous pouvons leur donner.
Elargissez, mon Dieu, le champ de nos entreprises et consolidez en même temps les bases des cercles déjà fondés. Accordez-nous d'unir à l'enthousiasme qui enflamme, la prudence qui modère, la volonté qui mûrit et la persévérance qui achève ; ou plutôt, Seigneur, faites que nous soyons entre vos mains des instruments dociles pour la sanctification de la classe ouvrière et pour le salut de la France ! Ainsi soit-il !
»
Acte de consécration de l'Œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers, in V. Alet, La France et le Sacré-Cœur, Paris, Lethielleux, 1889, et in Comte Albert de Mun, Ma Vocation Sociale. Souvenirs de la fondation de l'Œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers (1871-1875), Annexe V (pp.298-299), Paris, P. Lethielleux, Editeur, s.d. (1908).



Inauguration du Cercle Catholique d'Ouvriers à Vaugirard-Grenelle, en janvier 1873
L'Univers Illustré n°932, 1er février 1873


L’insigne porté par les membres de ces Cercles se compose désormais des emblèmes de l’Œuvre, « la croix rayonnante chargée du Sacré-Cœur, et ornée de la devise : In hoc signo vinces. Deux palmes croisées au pied de la croix complètent l’insigne, qui est fixé par une épingle ou un bouton au côté gauche de la poitrine. » La bannière est également « aux couleurs du Sacré-Cœur et aux emblèmes de l’Œuvre, chargée sur sa face de l’inscription : Cercles catholiques d’ouvriers, et sur son revers, de l’inscription du nom de la ville et de celui du Cercle. »
Léon XIII, après Pie IX, encouragera également l’Œuvre, la déclarant « digne de toute louange ».



Insigne des membres de l’Œuvre




Diplôme de membre, 1874



Médaille de membre, 1911
(verso)



Bannière du Cercle





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Le Sacré-Coeur de Jésus - Deux mille ans de Miséricorde
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« Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. »
(11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie)


  Notre dossier complet sur la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus