Exposition
sur l'histoire et l'actualité de
la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus



Panorama des thèmes présentés dans cette exposition

Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux


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Au XIXe siècle :
d'Henriette Aymer de la Chevalerie à Mère Marie du Divin Cœur

Henriette Aymer de la Chevalerie (1767-1834)


Au mois de juin 1797, Henriette Aymer de la Chevalerie (1767-1834) fait l'acquisition d'une maison à Poitiers, en laquelle elle fonde le 25 août avec le Père Pierre-Marie-Joseph Coudrin (voir ci-dessous) la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie et de l'Adoration Perpétuelle du T.S. Sacrement de l'Autel, pour l'enseignement, les missions, et l'apostolat. Le 25 décembre 1800, ils prononcent ensemble leurs vœux perpétuels comme "zélateurs de l'amour des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie". C'est peu de temps après que le Seigneur dévoilera à la fondatrice le plan de l'Institut :

« Dieu m'a fait connaître qu'il voulait un Ordre destiné à adorer son Divin Cœur, à réparer les outrages qu'Il reçoit, un Ordre qui entre dans la douleur intérieure de ce Cœur sacré, qui retrace les quatre âges de sa Vie : son Enfance en élevant des enfants, sa Vie évangélique par la prédication et les missions, sa Vie cachée par l'adoration perpétuelle et le silence, enfin sa Vie crucifiée par la pratique de la mortification chrétienne et religieuse. La règle doit être un peu austère afin d'imiter la vie crucifiée, mais Il veut que l'on entre particulièrement dans le crucifiement intérieur de son Cœur. »
Henriette Aymer de la Chevalerie, 3 février 1802, in La Congrégation des Religieuses des Sacrés-Cœurs et de l'Adoration perpétuelle, coll. Les Ordres religieux, Paris, Letouzey & Ané, 1924.
La communauté s'implantera, après Mende (en 1802) et Cahors (en 1803), rue de Picpus à Paris en 1804, d'où le nom de Picpuciens qui sera donné aux religieux.




Père Pierre-Marie-Joseph Coudrin (1768-1837)



verso

Le P. Coudrin naît en Poitou en 1768. Ordonné prêtre en cachette en 1792 et traqué par les révolutionnaires, il trouve refuge dans un grenier. C'est là qu'une nuit, après le Saint Sacrifice, il se trouve comme transporté dans une immense plaine où des missionnaires et des vierges vêtus de blanc se groupent autour de lui, signe de la mission fondatrice à laquelle il est appelé.
Ce sera avec Henriette Aymer de la Chevalerie (voir ci-dessus) qu'il posera les fondations de la Congrégation approuvée par le Pape Pie VII le 17 novembre 1817 (bulle Pastor Aeternus) sous le nom de Société des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie. L'Institut se diffusera rapidement en France, puis à l'étranger jusqu'en Australie et en Amérique du Sud, tels le Père Damien (voir plus bas), apôtre des lépreux aux îles Hawaii, et le Père Mateo, au XXe siècle. La Congrégation est aujourd'hui à Rome.




Sainte Madeleine Sophie Barat (1779-1865)


Le 21 novembre 1800, en se consacrant au Sacré-Cœur, guidée par le Père Varin S.J., Madeleine Sophie Barat fonde la Société du Sacré-Cœur de Jésus (ou Société des Dames du Sacré-Cœur), qui œuvre dans l'éducation pastorale. Implantée en Amérique du Nord en 1818 par Rose Philippine Duchesne (1769-1852, canonisée en 1988), elle est aujourd'hui présente dans 43 pays. La Société sera approuvée par un bref de Léon XII en date du 22 décembre 1826.

« Si le monde connaissait la beauté de Jésus, s'il savait combien son Cœur est brûlant d'amour pour nous, il ne pourrait s'empêcher de l'aimer. Quelle folie que de vouloir mettre des bornes à l'infinie miséricorde de Dieu ! […] Ce n'est pas sans un dessein spécial de la Providence que dans un âge si enclin à l'égoïsme vous portez le titre "d'Enfants du Sacré-Cœur", de ce Cœur brûlant de zèle et de charité. Ce nom vous indique la mission qui vous est confiée. Votre tâche est de continuer, je pourrais même dire de compléter notre mission en vous dévouant à l'amour de Jésus-Christ et au salut des âmes qui ne le connaissent pas. Et pour le faire connaître au monde, vos paroles seront moins éloquentes que vos exemples ; mais pour qu'il en soit ainsi il faut profiter des innombrables grâces que vous recevez maintenant. Votre désir d'être ainsi fidèles est l'offrande qui me plaît le plus et en retour je prierai de tout cœur Jésus-Christ et sa divine Mère de vous bénir. Je leur demanderai que pas une d'entre vous ne soit indigne du nom qu'elle porte ni ne manque au rendez-vous où la Mère et les enfants seront réunies dans l'unique centre de leur amour. »
Madeleine Sophie Barat, extraits de ses Lettres, Vie de la Bienheureuse, Montréal, Librairie Beauchemin, 1913.


« Dieu dont la Providence dispose de tout avec sagesse pour le bien de l'Eglise, lui a donné, dans tous les temps, des secours proportionnés à ses besoins. Mais c'est surtout dans ce dernier siècle qu'Il a fait éclater envers elle sa bonté et sa magnificence, en lui montrant les immenses trésors de grâce renfermés dans le Cœur de son Fils. Il a voulu par là, non seulement faire rendre à ce Divin Cœur le culte d'amour et d'adoration qui lui est dû à tant de titres, mais aussi ranimer le flambeau de la foi et le feu sacré de la charité, que l'impiété s'efforçait d'éteindre dans tous les cœurs.
La dévotion au Sacré-Cœur est marquée à des caractères qui ne permettent pas de méconnaître le doigt de Dieu. La rapidité avec laquelle elle s'est répandue dans tout le monde chrétien, l'empressement des fidèles à en embrasser les saintes pratiques, le zèle des souverains pontifes et des évêques à en favoriser les progrès ; les fruits de grâce qu'elle a produits en tant de lieux, mais surtout dans la France qui en est le berceau ; enfin la nature de cette dévotion, si propre à toucher le cœur des pécheurs et à ranimer la ferveur des justes ; tout prouve combien elle est agréable au Seigneur et que c'est Lui-même qui l'inspire.
C'est pour entrer dans ses desseins si clairement manifestés de nos jours que cette petite Société, formée sous l'autorité des évêques, avec le désir et l'espoir d'obtenir du Souverain pontife une approbation solennelle, s'est consacrée au Divin Cœur de Jésus et à la propagation de son culte.
La fin de cette Société est donc de glorifier le Sacré-Cœur de Jésus – d'abord en travaillant au salut et à la perfection de ses membres par l'imitation des vertus dont ce divin Cœur est le centre et le modèle – puis en se consacrant, autant que cela peut convenir à des personnes du sexe, à la sanctification du prochain, comme à l'œuvre la plus chère au Cœur de Jésus. Elle se propose aussi d'honorer d'un culte particulier le très saint Cœur de Marie, si parfaitement conforme en tout au Cœur adorable de Jésus, son divin Fils.
»
Prologue des statuts de la Société, 1815, in Gaëtan Bernoville, La Société du Sacré-Cœur de Jésus, Paris, E. Grasset, 1940.


« J'ai lu par devoir les constitutions de presque tous les ordres, soit anciens, soit modernes. Toutes sont belles, admirables, marquées du sceau de Dieu. Mais celle-ci m'a paru exceller entre toutes, parce qu'elle renferme l'essence de la perfection religieuse, et qu'elle est en même temps un chef d'œuvre d'unité. Le Sacré-Cœur de Jésus est à la fois le pivot sur lequel tout se meut, et le terme où tout aboutit. »
Cardinal Recanati, in Abbé Baunard, Histoire de Mme Barat, Paris, Poussielgue, 1876.




Saint Michel Garicoïts (1797-1863)


En octobre 1835, encouragé par la Mère Elisabeth Bichier des Anges (1773-1838, béatifiée en 1947), fondatrice en 1807 des Filles de la Croix, Michel Garicoïts fonde à Bétharram les Prêtres du Sacré-Cœur-de-Jésus : activités pastorales, enseignement et missions. Mgr François Lacroix (1793-1882), évêque de Bayonne, rédigera les premières Constitutions propres à l'Institut en 1841. Il en rédigera de nouvelles en 1875, douze ans après la mort de son fondateur, enfin conformes à l'idéal de ce dernier. La famille religieuse compte aujourd'hui 400 membres dont 70 jeunes en formation, présents dans 14 pays.

« Pourquoi notre Société porte-t-elle le nom de Société du Sacré-Cœur de Jésus ? – 1° Parce qu'elle est spécialement unie à ce divin Cœur disant à son Père : « Me voici ! » dans le but d'être ses coopérateurs pour le salut des âmes. 2° Parce qu'elle fait profession d'imiter la vie de Notre-Seigneur d'une manière qui lui est particulière ; car elle forme ses membres à vivre dans un esprit d'humilité et de charité entre eux, à l'exemple des disciples de Notre-Seigneur et à se conformer à ce divin Sauveur, principalement dans son obéissance envers son Père et dans son zèle pour le salut des âmes. Ce nom rappelle si bien les sentiments de charité, d'humilité, de douceur, d'obéissance et de dévouement renfermés dans ce premier acte du Sacré-Cœur : « Me voici ! ». »
Ecrits spirituels, in Pierre Duvignau S.C.J., La doctrine spirituelle de Saint Michel Garicoïts, Paris, Beauchesne, 1949.




Dom Prosper Guéranger (1805-1875)


Le 14 juillet 1837, érection du prieuré de Solesmes en abbaye, dont Dom Prosper Guéranger est nommé premier abbé : l'Ordre des Bénédictins retrouve ainsi une existence canonique. Dom Guéranger, qui s'est consacré au Sacré-Cœur dès 1823, engage les moines de son Ordre en cette voie.

« Fidèles à suivre l'impulsion de l'Esprit-Saint, nous nous attacherons de plus en plus, mes frères, à la dévotion au Cœur de Jésus. Ce monastère a été fondé à la suite d'un vœu au Sacré-Cœur. Dans notre reconnaissance, nous lui avons érigé un autel et une chapelle et nous l'honorons par le salut du Très Saint Sacrement à chaque premier vendredi du mois. C'est une tradition que nous suivons avec une nouvelle ferveur en comprenant que c'est dans cette dévotion que nous avons trouvé cette force invincible qui a maintenu notre famille religieuse au milieu de tant d'orages, et qui la maintiendra encore contre tous ceux de l'avenir. Que notre appui soit dans le divin Cœur de Jésus. Si nous sommes remplis envers lui de la vénération que nous lui devons, nous parviendrons à la perfection de notre état : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, voilà le dernier mot de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur son propre Cœur. N'est-ce pas ce que vous recommande, de son côté, le saint Patriarche ? Saint Benoît veut, en effet, que le moine soit l'homme de la paix et partant l'homme de la douceur et de l'humilité… Soyons des adorateurs fervents du Sacré-Cœur durant notre vie ; et quand nous quitterons ce monde nous serons assurés d'être bien accueillis par le Sauveur, que nous aurons pris ici-bas, pour ainsi dire, par le côté sensible. Il nous donnera la gloire et sa miséricorde se manifestera sur nous en proportion de l'espérance que nous aurons mise dans son divin Cœur. »
Dom Prosper Guéranger, Conférences spirituelles, in Abbé Levesque, L'Origine du Culte du Sacré-Cœur de Jésus, Avignon, Maison Aubanel, 1930.




Marie Lataste (1822-1847)



Prière approuvée par Mgr Epivent
Evêque d'Aire, le 13 décembre 1862

verso

Marie Lataste (1822-1847), qui a fait de la Sainte Eucharistie le centre de sa vie, est favorisée au cours d'une célébration en fin d'année 1839 d'une apparition du Seigneur sur l'autel. Ces faveurs se répéteront durant trois ans, à chaque Messe, et sur ordre de son confesseur elle notera les instructions qu'elle a reçues concernant les principales vérités de la foi. Elle rejoindra la Société du Sacré-Cœur à Dax le 15 mai 1844, et profondément malade ne prononcera ses vœux que la veille de sa mort, le 10 mai 1847. Le texte original de ses écrits a été profondément remanié dans l'édition des Œuvres de Marie Lataste, qui de ce fait ne peuvent être considérées dans cette version comme authentiques. Les lignes suivantes, concernant le divin Cœur, sont extraites de sa correspondance.

« Unissons-nous, ma chère sœur, pour bénir et aimer de plus en plus le Cœur adorable de Jésus si peu connu et si peu aimé, toi dans le monde et moi dans la Société qui lui est spécialement consacrée. Quel bonheur d'être uni à ce Cœur, sanctuaire de toutes les vertus, à ce Cœur qui fait le bonheur des saints dans le ciel, et qui est la ressource, le soutien, la force, la consolation des âmes sur la terre ! »
Lettre LVII à sa sœur, in La Vie et les Œuvres de Marie Lataste, publiées par M. l'Abbé Pascal Darbins, Paris, Ambroise Bray, 1866 (2° éd.), t.I.




Bse Marie de Jésus Deluil-Martiny (1841-1884)



Reliques de la Bienheureuse
verso


Jeune 1ère Zélatrice de la Garde d’Honneur fondée par Sœur Marie du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial, où elle se rend à plusieurs reprises, Marie Deluil-Martiny fonde le 20 juin 1873, à Berchem-lez-Anvers (Belgique), la Société des Filles du Cœur de Jésus. Elle prend le nom de Mère Marie de Jésus, elle reçoit le voile et un habit blanc sur lequel sont brodés deux coeurs rouges entourés d'épines. Mgr Van den Berghe célèbre la première messe de la Société nouvelle en la petite chapelle de Berchem-lez-Anvers, devant la Mère Marie de Jésus et trois premières religieuses.

« Ne faisons qu'un seul cœur dans le Cœur de Jésus.
Unies dans le Cœur de Jésus, apprenons-y et puisons-y le dévouement sans bornes à la cause de Dieu et de l'Eglise, l'amour sans mesure pour Celui qui nous a tant aimées ; et ces vertus de suave douceur, d'humilité et de charité délicate, qui, avec l'obéissance et le sacrifice, forment les bases de notre petit Institut.
»
Marie de Jésus, 31 décembre 1881, in Monastère de la Servianne, Congrégation des Filles du Cœur de Jésus, Marseille, s.d..
Ces religieuses contemplatives, dont la vie est centrée sur l'office divin et l'adoration du Très Saint Sacrement, se vouent à l’adoration et à la réparation des péchés commis contre le Cœur de Jésus, et offrent à la Très Sainte Trinité le Sang précieux de Jésus-Christ pour obtenir l'avènement de Son règne dans le monde.

« Permettez, ô mon doux Maître, que je me donne à Vous et à votre Cœur adorable par vos propres mains. Recevez et acceptez ainsi le don, l'abandon total et sans conditions que votre grâce me fait Vous offrir de tout moi-même, de mon cœur, de mon âme, de mon esprit, de ma volonté, de ma liberté, de mes pensées, de mes affections… de tout ce qui m'intéresse, m'appartient ou m'est cher, pour le présent et l'avenir, pour le temps et l'éternité. Faites de moi et de tout cela ce que Vous voudrez. Employez-moi, laissez-moi inutile dans un coin, consolez-moi, désolez-moi, je n'ai rien à y voir, rien à désirer ou à préférer.
Me voilà jetée aujourd'hui comme une petite goutte d'eau dans l'océan d'amour de la Blessure de votre Cœur, ô Jésus, pour être roulée et portée par ses vagues sacrées selon l'ordre de votre volonté, à tout jamais.
En échange de ces pauvretés que je Vous donne, donnez-moi la grâce de ne jamais me reprendre, de Vous aimer sans réserve et sans partage et d'accomplir parfaitement votre volonté sainte.
»
Acte de consécration de Mère Marie de Jésus, in Mère Marie de Jésus – Deluil-Martiny, Fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus, Marseille, La Servianne, 1955.
En juin 1879, une fondation s'établira à « La Servianne », propriété héritée de ses parents, près de Marseille.
Le 27 février 1884, mercredi des Cendres, elle y est blessée mortellement par l'aide-jardinier qu'elle avait embauché pour le sortir de la misère.
Son corps, exhumé le 4 mars 1989 en vue de la béatification, a été retrouvé intact et souple. Elle a été béatifiée par Jean-Paul II le 22 octobre suivant.

Biographie détaillée à l'Abbaye Saint-Joseph de Clairval.




Père Léon Dehon (1843-1925)


Avec l'assentiment de l'évêque de Soissons et le soutien de Mère Marie du Cœur de Jésus (Olivia Uhlrich, 1837-1917), fondatrice de la Congrégation des Servantes du Cœur de Jésus, le chanoine Léon Dehon fonde en 1877 à l'institution Saint-Jean de Saint-Quentin la Congrégation des Oblats du Sacré-Cœur. D'étroits liens spirituels rapprocheront longtemps la communauté du P. Dehon et celle de Mère Marie du Cœur de Jésus, installée à Saint-Quentin dès 1873. Supprimée par Rome en décembre 1883, la Congrégation est de nouveau autorisée dès mars 1884, sous le nom de Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur, approuvée par le Saint-Siège le 4 juillet 1905, approbation renouvelée le 5 décembre 1923. C'est une congrégation sacerdotale, dont les membres sont aussi appelés Déhoniens, centrée sur la dévotion au Cœur de Jésus, et qui œuvre dans l'apostolat social, la formation du clergé et du laïcat, et les missions (Afrique et Asie). Jean-Paul II rappellera toute l'actualité de cette mission le 23 juin 1979. Le Père Dehon est également l'auteur de deux volumes d'Etudes en contribution à la préparation d'une Somme doctrinale du Sacré-Cœur de Jésus.

« Il y a heureusement des cœurs qui comprennent l'amour de Notre Seigneur et qui y répondent ; mais leur nombre est bien minime en comparaison de ceux qui ne veulent pas l'entendre ou qui se contentent d'être en apparence ses amis et ses disciples. Pour cette injustice qui lui est faite, Notre Seigneur demande compensation. Il cherche réparation… Que voulait-il par la manifestation de son Cœur, sinon l'amour et la réparation ? Ce désir de son Cœur a-t-il cessé ? Non ! A présent encore et plus que jamais, il cherche des cœurs dont il soit véritablement aimé, des cœurs qui le consolent par une vie pleine de foi, de générosité, de ferveur et d'amour. » P. Léon Dehon, Directoire spirituel des Prêtres du Cœur de Jésus, p.23.

« L'avenir réserve une plus grande place au Sacré-Cœur dans l'exposition du dogme catholique. Le Sacré-Cœur illuminera tout le dogme chrétien de sa lumière divine. Le signe du Sacré-Cœur ne doit-il pas rayonner sur la science théologique comme sur toute la vie chrétienne ? »
P. Léon Dehon, Etudes, t. II, p. 85.
Le 5 juin 2015, devant les 120 religieux de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur réunis pour leur Chapitre général, le Pape François demande que l’histoire du « quasi bienheureux Dehon » soit étudiée en tenant compte du contexte de l’époque. Le P. Léon Dehon (1843-1925), fondateur de cette Congrégation, devait en effet être béatifié le 24 avril 2005, suite à la reconnaissance d'un miracle attribué à son intercession reconnu en avril 2004. Mais des accusations d'antisémitisme ayant été formulées par l'historien Jean-Dominique Durand fin février 2005, et transmises à l'épiscopat français, le processus de béatification avait été bloqué et une commission nommée par Benoît XVI chargée de faire la lumière à ce sujet. Les défenseurs de la béatification du P. Dehon expliquent que ses propos sont à situer dans le cadre de cette période, et les textes incriminés à replacer dans leur contexte. Le Pape François, estimant que le P. Déhon a subi une forme « d’humiliation » après sa mort, souhaite donc que ce processus bloqué depuis dix ans « finisse bien ».




Henri Verjus (1860-1892)


Le 30 juin 1885, dernier jour du mois du Sacré-Cœur et fête de saint Paul, le P. Henri Verjus, Missionnaire du Sacré-Cœur aux côtés du P. Jules Chevalier à Issoudun, accompagné des frères Salvatore Gasbarra et Nicolas Marconi, aborde en Nouvelle-Guinée. Il y célèbre sa première messe le 4 juillet suivant. Le 7 avril 1889, il sera nommé par Léon XIII évêque titulaire de Limyre et vicaire apostolique de la Nouvelle-Bretagne (en Mélanésie).

« Malgré les immenses distances qui nous séparent, mon cœur est souvent près de vous et de tous nos Pères d'Europe. Sur les fleuves, sur la mer, au milieu des bois, je pense à tous, et je suis tout fier et tout heureux de redire mille et mille fois dans ces solitudes qui n'ont jamais entendu le nom de Dieu la belle devise que vous nous avez donnée et qui résume notre apostolat : "Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus!" »
Lettre du P. Henry Verjus au P. Chevalier, in P. Jean Vaudon, Monseigneur Henry Verjus, Paris, Victor Retaux, 1899.




Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face (1873-1897)


Le 6 novembre 1887, Thérèse Martin - future Thérèse de l'Enfant-Jésus (1873-1897, canonisée en 1925), alors âgée de 14 ans, qui se rend à Rome avec son père et sa sœur Céline pour y demander l'autorisation d'entrer au Carmel de Lisieux malgré son jeune âge, prononce sa consécration au Sacré-Cœur dans la chapelle Saint-Pierre de la crypte de la basilique Montmartre.

« … O Cœur de Jésus, trésor de tendresse,
C'est toi mon bonheur, mon unique espoir !
Toi qui sus bénir, charmer ma jeunesse
Reste auprès de moi jusqu'au dernier soir.
Seigneur, à toi seul j'ai donné ma vie,
Et tous mes désirs te sont bien connus.
C'est en ta bonté toujours infinie
Que je veux me perdre, ô Cœur de Jésus !

Ah ! je le sais bien, toutes nos justices
N'ont devant tes yeux aucune valeur ;
Pour donner du prix à mes sacrifices,
Je veux les jeter en ton divin Cœur.
Tu n'as pas trouvé tes Anges sans tache ;
Au sein des éclairs, tu donnas ta loi ;
En ton Cœur Sacré, Jésus, je me cache,
Je ne tremble pas : ma vertu, c'est Toi !

Afin de pouvoir contempler ta gloire
Il faut, je le sais, passer par le feu.
Et moi je choisis pour mon purgatoire
Ton amour brûlant, ô Cœur de mon Dieu !
Mon âme exilée, en quittant la vie,
Voudrait faire un acte de pur amour,
Et puis s'envolant au Ciel sa Patrie,
Entrer dans ton Cœur sans aucun détour ! »

Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, Poème Au Sacré Cœur de Jésus (octobre 1895), in Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, Office central de Lisieux, s.d. (1941).




Louise Marguerite Claret de La Touche (1868-1915)


ée le 15 mars 1868 à Saint-Germain-en-Laye, Louise Marguerite Claret de La Touche entre au monastère de la Visitation de Romans-sur-Isère à 22 ans, et y fait profession le 17 octobre 1892, en la fête de Sainte Marguerite-Marie.
Au cours de l'année 1900, elle fait de l'Amour infini l'objet principal de ses contemplations.

« Hier, après la sainte communion, intimement unie à Jésus, je voyais dans son Cœur sacré ses désirs de Dieu : il veut que l'Amour se répande, qu'il embrase le monde et qu'il le renouvelle. Ce n'est plus par les eaux d'un nouveau déluge que Dieu veut purifier et régénérer la terre, mais par le feu. Les esprits et les volontés se sont dévoyés ; le monde qui doit être purifié, c'est surtout celui des intelligences et des âmes ; c'est pourquoi le feu que Dieu veut employer est un feu tout spirituel. Il faut que l'Amour et la Miséricorde soient prêchées à toute créature, car le Cœur de Dieu a un immense désir de pardonner ; pour peu qu'il voit d'amour dans un cœur pour répondre au sien, il pardonne… Dieu est Charité : ses œuvres ne sont qu'amour et sa Miséricorde est éternelle et infinie. Un jour, prosternée au pieds de Jésus, je l'appelais l'unique Bien de mon âme, le souverain amour de mon cœur, le trésor infini de toutes les richesses ; et je finis par lui dire : "Mon Jésus, comment voulez-vous que je vous appelle ?" Et il m'a répondu : "Appelle-moi la Miséricorde". »
Louise-Marguerite Claret de La Touche, 13 août 1900, Autobiographie.



Tableau du Sacré-Coeur réalisé par la Vénérable

Le 7 juin 1902, alors qu'elle est en prière devant le Saint-Sacrement, Louise-Marguerite reçoit du Christ une mission de propagation de la dévotion au Sacré-Cœur auprès des prêtres.

« Le moment est venu de découvrir à tous les prêtres la manifestation spéciale que leur divin Maître leur a faite en son Cœur. Marguerite-Marie a montré mon Cœur au monde ; toi, montre-le à mes prêtres, attire-les tous à mon Cœur… Pour qu'ils puissent répandre l'amour, il faut qu'ils en soient remplis, et c'est dans mon Cœur qu'ils doivent l'aller puiser. Mon Cœur est le calice de mon sang ; si quelqu'un a le droit et le devoir d'y boire, n'est-ce pas mon prêtre qui, chaque jour, porte à ses lèvres le calice de l'autel ? Qu'il vienne à mon Cœur et qu'il boive. […]
Il me semble que Notre-Seigneur veut que je dise ceci : le prêtre ne doit pas se contenter de recevoir la dévotion au Cœur de Jésus, de la professer lui-même et de la communiquer aux âmes. Cela, c'est bien sans doute ; mais cela n'est pas le but du divin Maître quand il fait de son Cœur une donation spéciale à ses prêtres. Jésus veut autre chose. Le prêtre doit entrer par ce Cœur sacré dans la connaissance intime de Jésus-Christ ; c'est comme une porte par laquelle le prêtre doit passer pour pénétrer dans l'intérieur du Christ et, s'étant tout baigné et tout imprégné de lui, devenir un miroir brillant dans lequel l'Amour infini puisse se réfléchir… La réflexion de ses rayons dans ce miroir éclairera le monde et le réchauffera.
»
Louise-Marguerite Claret de La Touche, Au Service de Jésus-Prêtre, 7 juin 1902, t. II.

« Mon prêtre est un autre Moi-même ; je l'aime mais il faut qu'il soit saint. Il y a dix-neuf siècles, douze hommes ont changé le monde ; ce n'étaient pas des hommes seulement, c'étaient des prêtres. Maintenant encore, douze prêtres pourraient changer le monde. »
Le Christ à Louise-Marguerite Claret de La Touche, in Le Don du Sacré-Cœur à ses Prêtres, Extrait des œuvres de Mère Louise-Marguerite Claret de La Touche, Saint-Jean-le-Blanc – Paris, 1948.


Les lois anticléricales de 1906 l'obligent son monastère à trouver refuge en Italie. Elle devient supérieure de la communauté en 1907.
En mai 1910 est publié sans mention de son auteur Le Sacré-Cœur et le Sacerdoce, présenté par son confesseur le P. Charrier S.J.. Ce n'est qu'en 1930 qu'une nouvelle édition mentionnera son nom.

« Le Cœur de Jésus est le sanctuaire divin où résident toutes les vertus. Il les possède toutes à un éminent degré. Il est le foyer toujours ardent d'où rayonnent toutes les beautés morales, tous les dons naturels, surnaturels et divins que nos pauvres intelligences pourraient rêver. Parmi toutes les vertus qui demeurent en ce Sacré-Cœur comme dans leur temple particulier, il en est une cependant qui semble être plus spécialement la sienne, sa vertu, son inclination propre : c'est la miséricorde. Oui, la miséricorde est vraiment l'attribut du Cœur de Jésus. […]
Toutes les paroles, tous les actes, tous les divins gestes de cet Amour humanisé, de ce Jésus, portent le cachet de la miséricorde. Elle sort de lui tout naturellement, comme l'eau sort de sa source, comme la chaleur s'échappe du foyer ardent : "Je veux la miséricorde et non les rigueurs de la justice", dit-Il. Son vouloir, c'est d'être miséricordieux. "Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu." Il est venu apporter à la créature déchue des grâces de relèvement et de célestes pardons. C'est pour sauver et non pour juger qu'Il a été envoyé dans le monde. Aussi l'entendons-nous dire à ses apôtres, prompts à demander justice : "Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes !" […]
Oh ! Comme il faut peu pour toucher le Cœur de Jésus et provoquer sa miséricorde ! Une parole de confiance, un appel du pauvre larron crucifié à ses côtés, c'en est assez pour qu'aussitôt Il lui pardonne et lui ouvre le ciel ! En vérité, l'esprit de Jésus, Jésus lui-même, c'est la miséricorde !
La grande mission du prêtre est de révéler aux âmes la miséricorde divine. Toutes, elles ont plus ou moins péché. Toutes, elles sentent, entre la sainteté infinie de Dieu et leur propre misère, un abîme qui leur semble infranchissable, et dont la vue les épouvante. Il y a au fond de toute âme humaine, même lorsque les ténèbres la remplissent, un vestige de vérité qui lui montre l'Etre suprême infiniment saint et souverainement pur. C'est pourquoi, lorsqu'elle se croit criminelle, elle cherche à s'éloigner de Dieu, elle s'efforce de l'oublier, et, impuissante, à anéantir en effet cet Etre divin qui la condamnera, elle veut au moins l'effacer de son propre souvenir et le détruire dans sa pensée. Alors, elle va toujours plus loin dans le mal, et descend dans les abîmes.
Mais quand le miséricordieux amour de son Dieu lui est montré, pour peu qu'elle ait de sincérité, la crainte disparaissant, le repentir prend sa place et la grâce de la réconciliation achève ce que la miséricorde avait commencé. […]
Qu'il est heureux, le prêtre, d'être le ministre d'un Dieu de miséricorde ! Son cœur devrait fondre dans sa poitrine, par les ardeurs d'un inexprimable amour, lorsqu'il se sent le pouvoir de dire, au nom de Jésus, à l'âme pécheresse, ces mots divins : Je t'absous ! Jamais Dieu n'est plus grand que dans ses divins pardons. Jamais le prêtre n'est plus élevé, jamais il n'est plus revêtu de Dieu et plus vraiment Jésus, que lorsqu'il pardonne et qu'il absout.
»
Mère Claret de La Touche, Le Sacré-Cœur et le Sacerdoce, 2° Partie, chap. VIII.
Elle fonde le 19 mars 1914 la Visitation du Sacré-Cœur à Vische (Italie), qui a pour but de soutenir les prêtres par la prière. Une Alliance sacerdotale réunit des prêtres qui vivent de cette spiritualité. Mère Louise-Marguerite meurt le 14 mai 1915.
A partir des Statuts qu'elle a rédigés rédigés en janvier 1914, le Père Charrier fait publier un opuscule intitulé Appel aux prêtres : But, esprit et statuts de l'Alliance Sacerdotale universelle des Amis du Sacré-Cœur. Le 18 juin, Mgr Filipello érige canoniquement dans son diocèse l'Alliance Sacerdotale, qui « comprend tous ceux des prêtres catholiques du monde entier qui, voulant vivre de la doctrine de l'Amour Infini – Deus charitas est, – en pénétrer les âmes à eux confiés, se groupent, volontaires d'élite sous l'étendard du Sacré-Cœur, autour de leurs évêques respectifs, pour réaliser autant que possible le "Sint Unum" du Divin Maître, et renforcer ainsi toujours plus l'autorité du Saint-Siège, centre de l'Unité Catholique. »




Bse Marie du Divin Cœur (Maria Droste zu Vischering, 1863-1899)


Marie Droste zu Vischering naît au sein de l'une des plus anciennes familles de l'aristocratie westphalienne, famille très pieuse qui marque son enfance. ELle écrit à ce sujet :

« Les premières images que je me rappelle avoir vues dans les chambres de mes parents et de mes frères et sœurs sont celles du Sacré-Cœur de Jésus et de la Sainte Vierge. Je me souviens aussi comme le mois du Sacré-Cœur était célébré dans notre chapelle lorsque j'étais encore toute petite. […] C'était toujours pour moi un jour de grande fête. […] Jamais je n'ai pu séparer la dévotion du Sacré-Cœur de Jésus de celle du Saint-Sacrement, et jamais je ne serai capable d'expliquer comment et combien le Sacré-Cœur de Jésus a daigné me favoriser dans le Saint-Sacrement. Le Saint-Sacrement fut toujours pour moi un Ciel, et presque toujours je me représentais Notre-Seigneur dans l'attitude de cette image et le Cœur de Jésus dans la sainte Eucharistie comme un soleil rayonnant qui m'attirait à lui, m'illuminait et m'enflammait d'amour. Le plus souvent les grâces que j'ai reçues m'ont été accordées dans la sainte communion ou devant le Saint-Sacrement exposé, mais bien des fois en relation avec quelque fête ou image du Sacré-Cœur. »
Au couvent de Riedenbourg, au Tyrol autrichien, tenu par les Filles du Sacré-Cœur de Mme Barat où elle achève ses études en 1881, elle se sent appelée à la vie religieuse. Le 20 juin 1884, jour de la fête du Sacré-Cœur, elle entend pour la première fois alors qu'elle vient de communier une Voix intérieure qui lui deviendra familière : « Tu seras l'épouse de mon Cœur. »
Le 21 novembre 1888, elle est admise comme postulante au couvent de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur de Münster, de la Congrégation fondée par Mère Marie de Sainte-Euphrasie. Elle y prend l'habit le 10 janvier 1889 (le même jour que Thérèse de l'Enfant-Jésus à Lisieux), en même temps que le nom de Marie du Divin Cœur. Le 21 janvier 1891, elle prononce ses vœux solennels.

Appelée par la supérieure générale du Bon-Pasteur d'Angers au poste d'assistante au couvent de Lisbonne, elle quitte Münster le 24 janvier 1894. Mais dès le 12 mai, une dépêche d'Angers lui apprend sa nomination à la tête de la communauté du Bon-Pasteur de Porto qu'elle rejoint aussitôt, et où elle entre le 16 du même mois. Le Sacré-Cœur de Jésus fait, dès les premiers jours, l'objet de son apostolat. Elle écrit en janvier 1895 : « Depuis que nous avons établi la dévotion au Cœur de Jésus dans notre pauvre maison, nous sentons son esprit se répandre partout et des bénédictions spéciales, temporelles et spirituelles, descendre sur nous. »


En janvier 1896, les symptômes de la maladie qui va la clouer au lit se font sentir. Au mois de mai, les médecins diagnostiquent une myélite. En 1897, un léger mieux lui permet de recevoir des visites, qui deviennent bientôt innombrables. Le Seigneur lui dit alors : « Sache, mon enfant, que de la charité de mon Cœur je veux faire descendre des torrents de grâces par ton cœur dans les cœurs des autres. C'est la raison pour laquelle on s'adressera à toi avec confiance ; ce ne sont pas tes qualités, mais c'est moi qui en suis la cause. Jamais quelqu'un qui se rencontrera avec toi ne s'éloignera sans que son âme soit, de quelque manière, consolée, soulagée ou sanctifiée, ou ait reçu quelque grâce, même le pécheur le plus endurci. S'il veut profiter de la grâce, il ne tient qu'à lui. »

L'année suivante, Mère Marie du Divin Cœur reçoit du Seigneur la mission d’obtenir du Pape « la consécration du monde entier à son Divin Cœur, pour placer les nations sous la protection de Jésus-Christ ». Elle écrit une première fois le 10 juin à Léon XIII en ce sens.
Le 6 janvier 1899, n'ayant pas obtenu de réponse à son premier envoi, elle écrit de nouveau à Léon XIII, « sur l'ordre de Notre-Seigneur [du 7 décembre] et avec le consentement de son confesseur ». Celui-ci, touché par ce courrier qui lui parvient le 15 janvier, fait examiner la question par le cardinal Camille Mazzella, théologien Jésuite, préfet de la Sacrée Congrégation des Rites, qui rend bientôt un avis favorable.

« Lorsque, l'été dernier, Votre Sainteté souffrait d'une indisposition, qui, vu votre âge avancé, remplit de soucis les cœurs de vos enfants, Notre-Seigneur me donna la douce consolation qu'il prolongerait les jours de Votre Sainteté, afin de réaliser la consécration du monde entier à son divin Cœur. […] La veille de l'Immaculée-Conception, Notre-Seigneur me fit connaître que par ce nouvel élan que doit prendre le culte de son divin Cœur, il ferait briller une lumière nouvelle sur le monde entier… Il me semblait voir (intérieurement) cette lumière, le Cœur de Jésus, ce soleil adorable, qui faisait descendre ses rayons sur la terre, d'abord plus étroitement, puis s'élargissant, et enfin illuminant le monde entier. Je reconnus l'ardent désir qu'Il a de voir son Cœur adorable de plus en plus glorifié et connu, et de répandre ses dons et ses bénédictions sur le monde entier. Et il dit : "De l'éclat de cette lumière, les peuples et les nations seront éclairés, et de son ardeur ils seront réchauffés". […]
On pourrait trouver étrange que Notre-Seigneur demande cette consécration du monde entier et ne se contente pas de l'Eglise catholique. Mais son désir de régner, d'être aimé et glorifié et d'embraser tous les cœurs de son amour et de sa miséricorde est si ardent qu'il veut que Votre Sainteté lui offre les cœurs de tous ceux qui, par le saint baptême, lui appartiennent pour leur faciliter le retour à la vraie Eglise, et les cœurs de ceux qui n'ont pas encore reçu la vie spirituelle par le saint baptême, mais pour lesquels il a donné sa vie et son sang, et qui sont appelés également à être un jour les fils de la sainte Eglise, pour hâter par ce moyen leur naissance spirituelle.
»
Mère Marie du Divin Cœur, Droste zu Vischering, extraits de la Lettre du 6 janvier 1899.
Léon XIII accède définitivement à sa demande le 25 mars 1899, projetant la consécration solennelle du monde entier au Sacré-Cœur pour le 11 juin suivant.

Le jeudi 8 juin à trois heures du soir, ayant terminé ainsi sa mission, Marie du Divin Cœur s'éteint dans d'ultimes souffrances, au moment même où commencent les premières vêpres de la fête du Sacré-Cœur. Elle a été béatifiée par Paul VI le 1er novembre 1975.


Suite : les apôtres du Sacré-Cœur au XXe siècle




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(11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie)


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