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L'Heure Sainte est une pratique de dévotion demandée par le Sacré-Cœur lui-même à Sainte Marguerite-Marie dans le double but de compatir à ses divines souffrances au Jardin des Oliviers, et d'obtenir la conversion des pécheurs. Alors que la Sainte prie devant le Saint Sacrement exposé, Notre Seigneur se présente à elle, tout éclatant de gloire. Il lui découvre son Cœur, et se plaint des ingratitudes dont il est l'objet de la part des pécheurs : « Toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j'ai bien voulu sentir au jardin des Olives ; laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses comprendre, à une espèce d'agonie plus rude à supporter que la mort. Et pour m'accompagner dans cette humble prière que je présentai alors à mon Père parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre onze heures et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon l'amertume que je sentais de l'abandon de mes apôtres qui m'obligea à leur reprocher qu'ils n'avaient pu veiller une heure avec moi, et pendant cette heure tu feras ce que je t'enseignerai. »Sainte Marguerite-Marie sera toujours fidèle à cette pratique. Suivant son exemple, de nombreux instituts religieux reprendront cet exercice, en particulier la Congrégation des Sacrés-Cœurs, fondée par le Père Coudrin (1768-1837). |
1829 A Paray-le-Monial, le P. Robert Debrosse s.j. (1768-1848) commence à regrouper autour de lui quelques hommes pour pratiquer l'Heure Sainte. L'adoration a lieu dans la chapelle des Pères Jésuites de Paray, entre onze heures et minuit. « Au premier vendredi de mai, sans avoir reçu aucune grâce bien sensible d'ailleurs, je sentis un grand désir de faire connaître aux fidèles cette dévotion : je priais Notre-Seigneur de m'en procurer les moyens, et l'idée d'une Confrérie me vint alors. J'exposai mon projet et le soumis à mon supérieur ; il le goûta et m'encouragea. »Le 26 novembre, les statuts sont approuvés par Mgr Bénigne d'Héricourt (1797-1851), évêque d'Autun. Le 22 décembre, Pie VIII approuve la Confrérie de l'Heure Sainte, et accorde une indulgence plénière, aux conditions accoutumées, aux confrères qui feront l'Heure Sainte dans une chapelle de Paray. 1830 Le 28 mai, accédant à la demande de Mgr d'Héricourt, Pie VIII accorde la même indulgence pour toute l'étendue de son diocèse, et le 27 juillet 1831, cette faveur est étendue par Grégoire XVI aux fidèles du monde entier. Le P. Debrosse rédige un manuel, L'Heure Sainte, Méthodes pour faire cet exercice avec fruit, qui est édité à Paris et à Lyon. Une seconde édition revue et considérablement augmentée paraît chez ces éditeurs en 1832. Les fidèles ne tardent pas à s'affilier à la Confrérie, de tous les diocèses de France, à commencer par Lyon, Moulins, Clermont et Cambrai. Oraison mentale et vocale, qui a pour objet l'agonie de Notre-Seigneur au Jardin des Oliviers, l'Heure Sainte s'accomplit dans le but de s'unir aux tristesses du Christ, de demander grâce pour les pécheurs, d'apaiser la justice divine, et de consoler le Cœur de Jésus durant une heure. |
1886 Le 6 avril, l'Association est élevée à la dignité d'Archiconfrérie par Léon XIII, avec pouvoir de s'affilier les Confréries analogues de France et de Belgique, et bientôt – sur décision de Pie X du 27 mars 1911 – du monde entier. |
1908 Le Père Mateo Crawley-Boevey (1875-1960) prêche l'Heure Sainte aux familles. D’origine péruvienne, le Père Mateo est ordonné prêtre de la congrégation de Picpus le 17 décembre 1898 à la cathédrale de Santiago au Chili. Il se dévoue sans compter au sein de la communauté dont il a la charge. En février 1907, constatant son état d'épuisement, le Père Auguste, provincial, l'envoie en Europe se faire soigner. Rome et Paray-le-Monial sont deux étapes essentielles de ce voyage. Le 24 août 1907, à Paray-le-Monial, il est guéri de son mal au cours d'une nuit d'adoration. C'est là qu'il reçoit l'inspiration de l'Intronisation du Sacré-Cœur dans les familles. « Prosterné dans le sanctuaire, absorbé dans l'action de grâce, je compris ce que voulait de moi Notre Seigneur. Je conçus ce soir-là le plan de reconquérir le monde, foyer par foyer, famille par famille, à l'amour du Cœur de Jésus. »A Rome où il est reçu en audience privée la même année, Pie X l'encourage dans cet apostolat, et lui demande d'y consacrer sa vie. Il s'agit d'introduire le Sacré-Cœur dans chaque famille, « de sorte que son image étant installée dans l'endroit le plus noble de la maison, comme sur un trône, Jésus-Christ Notre Seigneur règne visiblement dans les foyers catholiques. » De retour à Valparaiso en 1908, il inaugure l'Heure Sainte, heure d'adoration mensuelle et privée devant le Sacré-Cœur. Il fonde le secrétariat de l'Intronisation, et publie une petite brochure, intitulée Consécration solennelle, destinée à la faire connaître. Le mouvement prend rapidement de l'ampleur. En 1911, il estime à 120.000 le nombre d'Intronisation effectuées. Ce chiffre sera porté à 400.000 en 1913. Il publie en 1914 Douze exercices pour l'Heure Sainte, traduits en français en 1919. L'Archiconfrérie de l'Heure Sainte, affiliée à Paray-le-Monial, est érigée en l'église des Sacrés-Cœurs de Valparaiso, et il en est nommé directeur. |
1911 Le 27 mars, un Bref apostolique du Pape Pie X étend le pouvoir d'affiliation de l'Archiconfrérie aux Confréries du monde entier. Aux 10 affiliations reçues de 1886 à 1911, trente nouvelles s'y joindront de 1911 à 1920. La canonisation de Marguerite-Marie en amènera quarante de plus, de 1920 à 1930. |
1928 : Miserentissimus Redemptor La pratique de l'Heure Sainte, toujours encouragé par l’Eglise, l'est particulièrement par le pape Pie XI, dans son Encyclique Miserentissimus Redemptor du 8 mai 1928, consacrée au devoir de réparation que l’on doit au Coeur de Jésus : « Toute âme aimant Dieu avec ferveur, quand elle jette un regard sur le passé, peut voir et contempler dans ses méditations le Christ travaillant pour l'homme, affligé, souffrant les plus dures épreuves, pour nous autres hommes et pour notre salut, presque abattu par la tristesse, l'angoisse et les opprobres ; bien plus, « broyé sous le poids de nos crimes, il nous guérit par ses meurtrissures ». Tout cela, les âmes pieuses ont d'autant plus de raison de le méditer que ce sont les péchés et les crimes des hommes commis en n'importe quel temps qui ont causé la mort du Fils de Dieu ; ces mêmes fautes, maintenant encore, causeraient la mort du Christ, entraîneraient les mêmes douleurs et les mêmes afflictions, puisque chacune d'elles, ainsi qu'on l'admet, est censée renouveler à sa manière la Passion du Seigneur : « Crucifiant de nouveau pour leur part le Fils de Dieu et le livrant à l'ignominie » (Hébr., VI, 6). Que si, à cause de nos péchés futurs, mais prévus, l'âme du Christ devint triste jusqu'à la mort, elle a, sans nul doute, recueilli quelque consolation, prévue elle aussi, de nos actes de réparation, alors qu'« un ange venant du ciel lui apparut » (Luc, XXII, 43), pour consoler son cœur accablé de dégoût et d'angoisse.Texte original latin - Traduction française |
1929 : Centenaire de l'approbation pontificale Pour fêter solennellement en 1930 le centenaire de l'approbation pour le diocèse d'Autun, Mgr Chassagnon publie une Lettre pastorale le 4 novembre. Un triduum de prières et de prédication est fixé aux 20-22 mai 1930. |
Aujourd'hui, à Paray-le-Monial Au Sanctuaire, le jeudi de la veille du premier vendredi du mois, l’Heure Sainte est introduite par une conférence dès 20h30 à la Chapelle des Apparitions la veille du premier vendredi du mois, et les autres jeudis à 21h à la Chapelle Saint Jean. Elle est suivie d’une nuit de prière devant le Saint-Sacrement exposé à la Chapelle Saint Jean. Il est possible de suivre l’Heure Sainte en direct du Sanctuaire depuis la Chapelle des Apparitions ou la Chapelle Saint Jean. Tous les renseignements sur la page du Sanctuaire |
Le Sacré-Coeur de Jésus Deux mille ans de Miséricorde Le recueil qui est reproduit dans les pages du dossier ci-dessous avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008. Une version considérablement enrichie, et actualisée jusqu'en juin 2019, est désormais disponible à la vente chez le même éditeur depuis le 4 décembre 2019, en ligne sur son site internet ICI. Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition. « Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. » (11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie) |