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Le journal Le Pèlerin et le Sacré-Cœur 1914 |
N°1964, 15 novembre 1914 Les messes militaires Je pleurais comme un gosse Un officier d’artillerie adressait récemment cette émouvante lettre à une de ses parentes : Le dimanche matin, nous avions eu messe solennelle. Les officiers étaient nombreux. L’harmonium était tenu par notre cuisinier (sous-officier) ; il a fort bien joué et fait une improvisation pour l’Elévation. Parmi les chanteurs, Tharaud le ténor et Escudier, ténor léger. Assistance à peindre ; recueillie plus que tu ne le pourrais croire. On a chanté très fort Je suis chrétien, puis Nous voulons Dieu, et puis, où la cérémonie a été jusqu’au sublime, c’est quand on a chanté Sauvez, sauvez la France. Tous ceux qui étaient là ou presque savaient ce qu’il y avait dans ces mots ; tu ne te figures pas l’espérance qui se lisait sur ces visages noirs et barbus, maigris, qui ont entendu la grande voix de la bataille, la confiance dans les hautes destinées de la France, le don que tous faisaient d’eux-mêmes pour l’obtenir. Certes, je ne puis croire que le Sacré Cœur n’ait pas frémi de joie en se voyant invoqué avec cette ardeur et que les minutes qu’a durées ce cantique n’ait effacé pour lui une grande partie des outrages qu’il a reçus pendant si longtemps. Quant à moi, je t’avoue que je pleurais comme un gosse, et l’adjudant auprès de moi ne pouvait se consoler. Puis on a lu une prière de circonstance, peut-être générale pour la France, peut-être improvisée par le prêtre-soldat, mais qui nous a tous secoués jusqu’aux moëlles… Si je le pouvais, je voudrais rendre tangible aux autres cette cérémonie de la petite église de T… en B… le 4 octobre 1914. Nulle cérémonie à laquelle j’ai pris part, même ma première Communion, ne peut être comparée à celle-là. * * * * * N°1966, 23 novembre 1914 La foi de nos soldats L’image du Sacré-Cœur du soldat Un soldat, avant de mourir dans un hôpital du diocèse de Besançon, remit au prêtre qui l’assistait une image du Sacré-Cœur en le priant de la transmettre à sa mère. Elle portait ces lignes émouvantes : Bien chers parents, Je vous renvoie cette image, qui maintenant ne me sert plus, car c’est un signe que je ne suis plus de ce monde. Ayez un grand sentiment de reconnaissance pour Celui qui est représenté sur ce papier, car il a donné de grandes consolations à votre enfant, qui l’invoqua jusqu’à son dernier moment. Maintenant vous n’avez plus qu’à prier pour moi, en conservant l’espoir de nous retrouver bienheureux à jamais. * * * * * N°1968, 13 décembre 1914 « Trois instituteurs s’étaient fait épingler un Sacré Cœur dans leur capote » Un jeune séminariste du diocèse de Viviers, blessé et en traitement dans une ambulance de Blois, écrit à l’un de ses bienfaiteurs : … Le bien se fait parmi les soldats sur le champ de bataille : on signale partout de très nombreux retours à Dieu et la mort du respect humain. Voici ce que j’ai vu (je ne vous parlerai pas des médailles que tous portent sans exception) : En passant à Paray-le-Monial, des dames nous épinglaient sur la capote des images du Sacré Cœur ; certains se les faisaient attacher au képi. Puis ces dames vinrent au wagon des sous-officiers ; j’étais avec trois instituteurs laïques, elles offrirent leurs images, et l’un des instituteurs remercia poliment en disant : « Merci, Madame, nous en avons. » Je crus que c’était une manière polie de refuser, mais je fus bien étonné lorsque je vis que mes instituteurs s’étaient fait épingler leur Sacré Cœur à l’intérieur de leur capote. (Que nous voilà loin du Congrès de Chambéry !) |
1915 |
N°1987, 25 avril 1915 Les autels portatifs pour nos prêtres soldats L’œuvre entreprise par l’Association de Notre-Dame de Salut de fournir des chapelles portatives à nos prêtres mobilisés atteignait, au jour de Pâques – donc après trois mois et demi – les résultats suivants : 1012 autels déjà expédias et 100 envois complémentaires permettant à plus de 1100 groupes de prêtres de satisfaire leur piété et de donner à leurs compagnons le même réconfort. D’après les lettres reçues, il est permis de conclure que ces premiers envois à 1100 groupes permettent de célébrer, chaque mois, environ cent mille messes., qui, sans cette œuvre et la générosité inépuisable de nos lecteurs, n’auraient pu être dites. Quelles grâces immenses elles doivent attirer sur les souscripteurs, sur notre armée et sur la France ! * * * * * N°1991, 23 mai 1915 Autel dressé par nos soldats dans une grange de la Meuse * * * * * N°1992, 30 mai 1915 La consécration des familles au Sacré Cœur de Jésus Il a plu à Notre Seigneur d’attacher à l’image de son Cœur Sacré des bénédictions singulières. Dans sa paternelle bonté, il est allé jusqu’à promettre sa protection toute spéciale aux maisons qui en seraient ornées. Aussi, à la veille de l’ouverture du mois de juin, exhortons-nous instamment nos lecteurs à consacrer leurs familles au Sacré Cœur de Jésus... |
N°1993, 6 juin 1915 Amende honorable et consécration de la France au Sacré Cœur de Jésus pour le 11 juin Sur l’initiative de nos cardinaux, le 11 juin, fête du Sacré Cœur de Jésus, aura lieu dans toutes les églises, devant le Saint Sacrement exposé, la consécration de la France au Sacré Cœur. Les fidèles sont invités à s’y préparer la veille par un jeûne ou quelques pratiques de pénitence ; on leur demande de faire la sainte communion ce vendredi et d’assister au moins le soir à un salut du Saint Sacrement où se fera la consécration. Voici la formule qui sera récités en cette cérémonie : ... Formule reproduite en page Consécrations historiques : 1915 * * * * * N°1994, 13 juin 1915 La dévotion au Sacré Cœur de Jésus et la guerre La dévotion au Sacré Cœur de Jésus est la grande dévotion catholique et française. C’est sur notre terre que Jésus a daigné apparaître à la bienheureuse Marguerite-Marie. Il a réclamé de notre pays, non seulement l’individuelle adoration des âmes chrétiennes, mais un culte social et national. On dirait qu’il a voulu faire de la France comme la patrie de son cœur. Il a demandé l’hommage de ses souverains, l’érection d’une basilique ; il voulait obtenir du roi la reproduction de l’image de son Cœur sur nos armes et sur nos drapeaux. Quel honneur pour nous que de sentir le Cœur du Christ battre à l’unisson des cœurs français ! Mais c’est en temps de guerre surtout que la dévotion au Sacré Cœur doit nous apparaître salutaire. Le Cœur de Jésus est la miséricorde infinie. « L’entêtement et les erreurs des hommes », selon l’expression énergique du président d’une des plus grandes républiques du monde, attirent sur les peuples comme sur les âmes d’affreuses calamités. Nous sommes en butte aux attaques d’ennemis barbares qui veulent notre mort. Bien que notre cause soit celle de la justice et du droit, nous devons mettre à profit le fléau que nous subissons pour examiner nos fautes passées. Après nous être humiliés, nous implorerons la pitié du Cœur de Jésus. C’est dans l’affliction que se prouve l’âme fidèle. Le Cœur « du Christ qui aime les Francs » ne manquera pas de nous secourir. … Article de Mgr Emmanuel Marbeau (1844-1921), évêque de Meaux de 1910 à sa mort. * * * * * N°1994, 13 juin 1915 Reconnaissance d’un soldat pour le Sacré Cœur La Semaine religieuse de Poitiers a publié la communication suivante, dont nous respectons le style et l’orthographe : Le 9 mars, étant en compagnie du caporal d’ordinaire nommé D…, 7e compagnie du 68e territorial, dans la ville X…, en train de déballer des caisses de ravitaillement, quand subitement un bombardement intense, chaque obus qui éclatait sur la ville, instinctivement nous plions le dos, sans plus nous en occuper ; tout à coup un bruit formidable, un obus vient d’éclater dans la pièce où nous sommes et, à notre grande surprise, nous nous retrouvons tous les deux sain et sauf au milieu des débris de toute sorte : caisse de victuaille, caisse de chocolat, chaise, lit, buffet, vitrine, table sur laquelle nous déposions notre viande, le tout a été haché de telle sorte que les plus grands morceaux de faisaient pas plus de Om,10 de log. Je me trouvais assis sur une chaise avant la catastrophe, mais après la chaise était à miette comme le reste et chose extraordinaire, je me trouvais debout dans la cheminée, et à mes pieds mon plein képi de balles de shrapnell et le caporal et moi pas une égratignure. Aussitôt après mes idées reviennent je me suis dit, là vraiment nous avons été protégés, mais par qui. Une idée me vient, ma cousine avant de partir de Poitiers m’a remis un petit Cœur de Jésus, qu’elle avait eu soin de mettre dans ma capote avec une épingle double. Plus de doute nous avions été protégés par le petit Cœur de Jésus, qui ne me quittera jamais. Je suis prêt à répéter mon récit à quiconque ne voudra pas croire à rien qu’il y a un bon Dieu qui nous protège. La culasse de l’obus est tombée près de nous, peut-être à 0m,15 du dos, nous l’avons pesée, son poids était de 4kg,300. Nous sommes partis à peine à 50 mètres nous mettre derrière un vieux mur, les obus tombaient auprès de nous, sans nous faire aucun mal. Tous nos officiers sont venus voir après le bombardement et ont constaté que nous avons échappé au bombardement que par un miracle. Louis M…, de N… (Vienne) |
N°1995, 20 juin 1915 Intérieur de la chapelle souterraine de V.F. (près de Reims) * * * * * N°1999, 18 juillet 1915 Le petit étendard du Sacré-Cœur Pour avoir cet emblème protecteur du soldat, portant l’image du Sacré Cœur, peint à la main, sur ruban tricolore, écrire à Mlle Ligneau, 9 rue Cler, à Paris. On y trouve aussi un très joli choix de grands étendards, très artistiques, pour églises et salons. Parmi les nombreuses lettres de nos chers soldats reçues à ce sujet, cette œuvre est heureuse de publier ces quelques lignes : « Chère tante, envoyez-m’en un, je vous reviendrai couvert de gloire. » - « Chère mère, j’attends avec impatience le petit étendard ; il me protègera, j’en ai la certitude ! » - « Mademoiselle, envoyez-nous tout ce que vous pourrez, pour protéger ces chers grands pioupious, défenseurs de la France bien-aimée ! » * * * * * N°2000, 25 juillet 1915 Le Sacré Cœur et nos soldats Tandis que certains préfets veulent interdire la vente et le port de l’emblème du Sacré-Cœur sur nos couleurs nationales, il est opportun de rappeler quelle confiance nos soldats ont en lui. Aux nombreuses preuves que nous avons déjà données, ajoutons ces quelques témoignages. Un aumônier, dit la Semaine religieuse d’Autun, a raconté cette histoire vraie : « C’était à l’arrière. On distribuait à tous les hommes d’un régiment le petit drapeau portant le Sacré Cœur de Jésus. Tous acceptaient avec empressement. Un seul cependant, un mécréant, le refusa. Et ils partirent. Quelques heures après, ils se trouvaient dans les tranchées de première ligne et, au moment de prendre part à un rude combat, chacun arbora fièrement à son képi ou sur sa poitrine le ptit drapeau pieusement gardé. A cet instant, ou peut-être la mort était proche, notre soldat demanda à un camarade de lui donner son insigne. Mais celui-ci et tous refusèrent. - Eh bien ! dit-il, je l’aurai quand même ! Et, relevant sa manche, il traça sur son bras avec sa baïonnette l’image du Cœur Sacré. Et bravement il s’élança à l’attaque. » Et ce fait n’est pas unique. Un soldat dont la lettre a paru dans la Semaine religieuse de Toulouse, écrivait : « Nous sommes auprès des Anglais. Là aussi il y a de bons chrétiens. J’en ai vu un qui a ouvert sa tunique pour nous faire voir tatoué sur son corps un grand Christ en croix. » C’est la réalisation littérale de ce mot du Cantique des cantiques que l’Eglise a introduit dans sa liturgie du Sacré Cœur : « Pone me ut signaculum super cor tuum, ut signaculum super brachium tuum : Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. » Une dernière anecdote. C’est un prêtre combattant, le fourrier M…, qui la conte dans le Petit Démocrate : « Je connais une escouade qui a voulu avoir un drapeau pour elle seule. Le caporal, un débrouillard, s’est procuré un de ces petits étendards tricolores portant sur la partie blanche l’image du Cœur de Jésus. Autour de l’effigie sacrée, on a écrit sur l’étoffe les noms des douze hommes. C’est le caporal qui a la garde du petit drapeau. Quand il le déploie, l’escouade met baïonnette au canon. Dans la tranchée, il occupe la place d’honneur, et, quand on peut entendre la messe le dimanche, on demande au célébrant la permission de l’arborer au-dessus de l’autel. C’est par de tels faits, très simples, que nous nous acheminons vers la réalisation du dernier dessein du Sacré Cœur, vers l’accomplissement de sa demande à la voyante de Paray-le-Monial. » |
N°2002, 8 août 1915 Quelle est la valeur légale des arrêtés interdisant certains emblèmes religieux Les préfets viennent de prendre des arrêtés interdisant sur la voie publique et dans les édifices ouverts au public : 1° l’exhibition de drapeaux français sur lesquels est apposé un emblème ; 2° la vente et le port d’insignes aux couleurs nationales françaises s’ils sont revêtus d’un emblème quelconque. Sous ces termes généraux, chacun a vite compris qu’on vise surtout – et peut-être uniquement – les emblèmes religieux. Quelle valeur ont ces arrêtés ? Notre ami Me Auguste Rivet, l’illustre avocat lyonnais, a étudié cette question dans une magistrale consultation publiée dans la Croix du 23 juillet. En voici les conclusions essentielles : A) La légalité de ces arrêtés est très contestable, les préfets les ayant motivés par la prétendue nécessité de « maintenir au drapeau de la France son caractère national », alors que de pareils règlements ne peuvent avoir pour but que « d’assurer le bon ordre, la sûreté et la salubrité publique » (loi de 1884).La correspondance hebdomadaire du Comité de défense religieuse fait, à ce sujet, ces excellentes réflexions : « Les catholiques ont le culte du Sacré-Cœur ; quand ils l’associent au drapeau français, ils entendent donner à ce drapeau la plus grande marque d’amour et de vénération. C’est parce que le drapeau est pour eux une chose sacrée, et parce qu’ils veulent y retrouver leur foi religieuse et leur idéal divin du sacrifice. Ne voit-on pas que la force de leur patriotisme ne peut qu’en être encore accrue et portée jusqu’aux dernières limites de l’héroïsme ? Ils n’obligent personne à faire comme eux : pourquoi leur enlever la liberté d’être patriotes religieusement ? En quoi l’unité du pays serait-elle compromise, parce que l’on pourrait distinguer sur la poitrine de femmes, d’enfants, d’hommes et même de soldats un signe religieux encadré dans ces couleurs bleu, blanc, rouge, qui appartiennent à tous les Français ? L’arracher de ces poitrines, est-ce un bon moyen de faire ce que demandait si justement hier M. Poincaré, « de ramasser la totalité des énergies nationales dans une seule pensée » ? * * * * * N°2011, 10 octobre 1915 La fabrication des bagues sur le front Dans le Sporting, nous trouvons des détails sur la fabrication des menus objets d’art, dont la matière première est fournie par les projectiles boches, qui amuse nos soldats et leur donne, paraît-il, de jolis profits. D’abord ces deux-là, qui portent une pioche sur l’épaule, ce sont les rabatteurs. Ils vont fouiller les trous des marmites pour déterrer la fusée, généralement enfouie au fond de l’entonnoir. Ce sont eux qui fournissent l’usine de matière première. Ici, vous voyez les dessertisseurs qui, à coups de marteau, font sauter les parties de métal destinées à être travaillées de la masse de la fusée. Ces morceaux informes sont mis dans un récipient très large et porté à la fonderie. Entrons avec eux : un grand feu ; au milieu, ledit récipient où fond l’aluminium ; fondu, le couleur s’en empare et le verse dans des moules préparés à l’avance, moules consistant en un tube de fer avec, dans son axe, un morceau de bois. Quand le métal est refroidi, avec un clou et un marteau le morceau de bois est chassé, et la couronne cylindrique ainsi obtenue tombe alors. Nous passons avec elle à l’atelier de sciage. Le scieur, avec une scie faite d’un ressort de pendule dentelé à la lime, découpe le tuyau en rondelles, ce qui donne la bague brute. Le dégrossisseur enlève le métal superflu et le sculpteur-dessinateur, l’ouvrier d’art, fait le bijou tel que le demande le client. Une dernière étape au polissage, et le bijou peut être livré. La maison sert ainsi, par l’application du travail en série, ses trois bagues finies à l’heure, alors que la bague faite au couteau demande trois jours. Il y a le vendeur qui a fait le boniment, discute le prix, puis le goût du client, note son nom, et voilà des débrouillards qui se font 15 ou 20 francs par jour ! N’est-ce pas merveilleux d’ingéniosité ? Ce qu’il faut voir, c’est l’outillage : clés de boîtes à sardines, fourreaux de baïonnettes, limes et poinçons de provenance et de formes étranges, étaux faits de deux planchettes et d’une vis, fils de téléphone, etc, etc. * * * * * N°2011, 10 octobre 1915 La foi de nos soldats - Le Sacré Cœur et nos soldats Le R.P. Lemius a publié récemment un beau livre sur les grands desseins du Sacré Cœur de Jésus et la France et il a reçu du front de nombreux témoignages de l’amour de nos soldats pour le Sacré Cœur. A parcourir ces lettres, dit M. François Veuillot, on croit absorber une liqueur stimulante et tonique. Celui-ci constate que le culte du Sacré Cœur, plus intimement compris, surajoute à la vaillance de nos héros : il « les fait, remarque-t-il, énergiques et meilleurs ». Celui-là laisse entrevoir que cette dévotion, quand elle pénètre l’âme, y exalte encore le patriotisme : « Je me sens le cœur en feu, s’écrie-t-il en terminant l’œuvre de l’ardent religieux… Je suis prêt à me faire casser la tête pour cette France tant aimée du Christ, ma patrie ! » Un autre, en son langage expressif et populaire : « C’est épatant, conclut-il après avoir entendu quelques pages de cet opuscule, c’est épatant, ce que le bon Dieu aime la France ! Il y a du bon ! » Oui vraiment, « il y a du bon », c’est-à-dire il y a, pour nous, de puissants motifs d’espérer, parce que nous possédons au ciel un allié aimant, fidèle et invincible. Il suffit de lui rendre amour pour amour, en n’oubliant pas que le véritable amour se traduit par l’action. |
1916 |
N°2025, 16 janvier 1916 Messes sur le front : Autel et crèche installés par des artilleurs - « Cagna » transformée en chapelle - Messe en plein air * * * * * N°2025, 16 janvier 1916 Messe de minuit sur le front : autel et crèche installés par des artilleurs * * * * * N°2025, 16 janvier 1916 L’insigne du Sacré-Cœur « Espoir et salut » ne tombe pas sous les arrêtés relatifs aux couleurs nationales Ainsi l’a décidé la Cour de cassation, le 23 décembre 1915, en rejetant le pourvoi du ministère public contre le jugement du tribunal de simple police d’Epinal qui avait acquitté, le 1er octobre 1915, « les sieurs Kieffer et autres », porteurs de l’insigne « Espoir et Salut ». Voici les principaux attendus de cette décision : Attendu qu’il est énoncé au jugement que l’insigne porté par Kieffer était composé d’un cercle bleu extérieur très foncé avec les mots « Espoir et Salut de la France » en blanc, et d’un cercle blanc, concentrique au premier, dans lequel se trouvait un cœur de couleur rouge, entouré d’une couronne d’épines noire et surmonté d’une croix jaune :Ainsi donc continuons à porter fièrement l’insigne du Sacré-Cœur. Cet arrêt fixe la jurisprudence : nous n’avons qu’à l’opposer à tous les tyranneaux qui voudraient nous chercher noise. |
N°2052, 23 juillet 1916 Le drapeau du Sacré Cœur protecteur de nos soldats Du Messager du Sacré Cœur : Durant toute cette guerre, Notre-Seigneur bénit d’une façon toute particulière le port, par les soldats, du drapeau du Sacré Cœur. Celui-ci est pour eux la source des plus insignes faveurs. Depuis les arrêtés préfectoraux, on l’épingle sous la capote. Il y a le petit drapeau, soit en drap, brodé ou tissé, soit en celluloïd. Il y a aussi le petit fanion de 0m,17 sur 0m,15 ou de 0m,30 sur 0m,25, qu’on épingle de même sous la capote ou qu’on suspend dans l’intérieur des abris. L’origine de ce dernier est touchante : une Bretonne confectionne un petit drapeau pour son fils et, l’épinglant sous sa veste : - Tant que tu le garderas, mon fils, il te gardera. Passant à Lyon, le jeune chasseur voit une dame lui tendre à la gare un petit drapeau du Sacré-Cœur… - Madame, dit-il, j’ai bien mieux que ça. Et, ouvrant sa veste, il montra son drapeau… Des drapeaux furent aussitôt confectionnés, les protections se multiplièrent à ce point que les demandes du front ne peuvent plus que difficilement être servies (1). Nous citons au hasard quelques traits parmi les plus récents : … Mon fanion protecteur, que je porte toujours sous ma capote, m’a sauvé dernièrement de la mort. Je conduisais une voiture, quand les deux chevaux s’emballèrent… J’apercevais au loin la route barrée par des camions. C’était pour moi une mort certaine. Alors je pensai à mon petit drapeau et criai : « Cœur de Jésus, espoir et salut de la France ! » Ma prière était à peine terminée que les deux bêtes s’arrêtèrent, contre toute espérance. X…, artilleur. … J’affirme que depuis que nous honorons vraiment et sérieusement le fanion du Sacré Cœur, nous n’avons pas fait un enterrement dans ma compagnie. Un jour, elle a reçu une pluie de marmites. Pas un soldat n’a été touché. C…, aumônier. … Dans un abri, six hommes causent. On parle du fanion protecteur. Un est très sceptique. Le fanion est pendu dans l’abri. - Nous ne craignons rien, disent les autres. Soudain, un obus tombe sur l’abri et éclate. Les six hommes se relèvent sans blessure. … Je proposai, avant un assaut, des fanions à cinq de mes camarades. Un s’en moque. « Que veux-tu que je fasse de cette bêtise ? » Pendant que nous causions, un obus éclate près de nous. Nous sommes tous indemnes, sauf le rieur, tué net. – A noter qu’il se tenait appuyé sur l’épaule d’un camarade qui, lui, n’a rien eu. … Mon petit fanion du Sacré-Cœur vient d’être à la peine et ses couleurs sont déjà maculées de la boue glorieuse des obus. Je dois très certainement à sa protection la préservation de ma première section, qui est restée quarante-huit heures sous un bombardement dont nul ne peut se faire une idée. Abrités seulement par de petits trous d’obus d’où ils ne pouvaient sortir, mes poilus sont restés stoïques sous une rafale d’obus des calibres les plus formidables : 380 et 420. Equipements, fusils, couvertures et vêtements sont en lambeaux : pas un hommes n’a été touché. M. G. (Ecrit le 29 avril 1916 de Douaumont) … J’ai été protégé merveilleusement. Remerciez avec moi le bon Dieu. Ce matin, je n’eus pas le temps d’emporter avec moi mon fanion. Il devait arriver le soir avec ma cantine. Dans la matinée, j’ai eu huit hommes de tués. Le soir, à l’arrivée du fanion, tandis qu’on déchargeait les voitures, huit obus de gros calibre éclatent autour de nous. Je m’attendais à un massacre, pas un cheval de touché. Hier, ce fut encore plus fort. Nous étions trois officiers de mon abri. Mon fanion flottait au milieu. Un obus asphyxiant éclate sur l’abri. Tous les trois nous sommes renversés, on nous croyait morts. Nous n’avions rien. Seul le fanion était criblé d’éclats d’obus. Lieutenant G… … Le bombardement devint intense, le sergent X… déploya publiquement le fanion. Notre poste resta indemne. Mais à peine avions-nous été relevés par d’autres sans fanion que le poste sauta. Lieutenant L… … Nous étions dix. Seul je portais le fanion. Des dix, trois furent tués et six blessés. Je restai indemne. N… … Les 6 et 7 mai, je sortis seul de ma section sans blessure. J’étais le seul à porter un fanion. P… Au reste, le fanion ne sauvegarde pas que les corps. Il éclaire, il console, il soutient… … Je suis blessé et j’ai mis mon fanion devant moi… Ah ! je ne le donnerais pas pour une fortune… Quand je souffre trop, il me soutient. Et cet autre qui écrivait : … Peut-être mourrai-je malgré mon fanion. Mais quelle belle mort alors sera la mienne ! Le même, un mois après : … Vous remettrez à ma mère mon fanion, il est rouge de mon sang… Vous lui direz que, grâce à mon fanion du Sacré-Cœur, je meurs content. X. (Lettre dictée à l’aumônier) (1) On peut se procurer le fanion (0 fr 75) à l’Œuvre du Sacré Cœur, 19 quai Tilsitt, à Lyon. * * * * * N°2060, 17 septembre 1916 Le petit médaillon du Sacré-Cœur Médaillon artistique Jeanne d’Arc, ayant à l’intérieur un cœur peint sur soie. Ce bijou, protecteur du soldat, peut servir de souvenir aux parents et amis : 0 fr. 75 l’unité. Petit étendard du Sacré-Cœur sur soie, 0 fr. 10 l’unité ; 6 francs les 10. On trouve aussi chez Mlle Ligneau, 9 rue Clerc, Paris, le porte-billets du soldat, 1 fr. 50 l’unité. |
Le Sacré-Coeur de Jésus Deux mille ans de Miséricorde Le recueil qui est reproduit dans les pages du dossier ci-dessous avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008. Une version considérablement enrichie, et actualisée jusqu'en juin 2019, est désormais disponible à la vente chez le même éditeur depuis le 4 décembre 2019, en ligne sur son site internet ICI. Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition. « Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. » (11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie) |