Amende honorable et consécration de la France au Sacré-Cœur de Jésus
« O Jésus, présent et vivant dans le Très Saint Sacrement de l'Eucharistie, nous voici prosternés à vos pieds, pour offrir à votre Cœur Sacré, en notre nom et au nom de la France, notre patrie, nos hommages et nos supplications !
Nous vous adorons comme notre Dieu et notre Sauveur, qui nous avez créés par bonté et rachetés par amour pour nous faire partager un jour votre éternel bonheur.
Nous vous reconnaissons comme notre souverain Seigneur et maître, à qui appartient tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes.
Nous confessons que votre souverain domaine s'étend non seulement sur les individus mais sur les nations, que Dieu votre Père vous a données en héritage et que vous avez conquise par votre sang.
Nous proclamons que vous avez des droits particuliers sur la France, à raison des bienfaits dont vous l'avez comblée et de la mission que vous lui avez confiée dans le monde.
Nous vous demandons pardon des fautes, privées et publiques, par lesquelles nous avons outragé votre souveraineté et votre amour.
Pardon, ô Seigneur Jésus, pour l'impiété qui voudrait effacer le nom de Dieu et votre nom béni de la face de la terre, et faire disparaître de partout votre croix, signe sacré de notre Rédemption.
Le Peuple : Pardon, ô Seigneur Jésus !
Pardon pour la violation de vos commandements, pour les blasphèmes de parole et de plume, pour la profanation du Dimanche, pour l'omission du grand devoir de l'éducation chrétienne, pour la dépravation des mœurs, pour l'amour effréné du luxe et du plaisir.
Le Peuple : Pardon, ô Seigneur Jésus !
Pour tous ces désordres, nous vous faisons amende honorable et nous vous demandons pardon.
Le Peuple : Pardon, ô Seigneur Jésus !
Afin de réparer ces fautes autant qu'il est en nous, nous vous consacrons aujourd'hui nos personnes, nos familles, notre patrie : qu'elles soient désormais pleinement à vous.
Le Peuple : A vous, ô Seigneur Jésus !
Nous vous consacrons nos personnes, toutes les puissances de notre âme et toutes les forces de notre corps : qu'elles soient employées selon votre volonté et soient ainsi totalement à vous.
Le Peuple : A vous, ô Seigneur Jésus !
Nous vous consacrons nos familles : nous voulons vous y faire régner par l'observation de vos commandements et des préceptes de votre Eglise, afin que pères, mères et enfants soient vraiment à vous.
Le Peuple : A vous, ô Seigneur Jésus !
Nous vous consacrons, autant que nous le pouvons, notre patrie, vous promettant de travailler à y rétablir votre règne par la foi en votre doctrine, par la soumission à vos lois, et par l'union avec votre Eglise : nous voulons que la France soit à vous.
Le Peuple : Que la France soit à vous, ô Seigneur Jésus !
Nous venons à vous, ô Cœur sacré de Jésus, dans nos angoisses : ouvrez-nous les trésors de votre charité infinie. Le sang qui a coulé de votre blessure a racheté le monde : qu'une goutte de ce sang divin, par sa toute-puissance expiatrice, rachète encore une fois cette France que vous avez tant aimée et qui ne veut pas renier sa vocation chrétienne. Oubliez nos iniquités pour ne vous souvenir que des saintes œuvres de nos pères, et laissez couler sur nous les flots de votre miséricorde. Que l'église bâtie par la France en votre honneur soit pour nous comme une citadelle inexpugnable qui protège Paris et notre pays tout entier.
Bénissez nos vaillantes armées ; accordez-nous la victoire et la paix, et faites que bientôt le temple national que nous vous avons élevé puisse vous être solennellement consacré, comme le témoignage de notre repentir et de notre confiance, comme le gage de notre reconnaissance et de notre fidélité future.
Cœur adorable de notre Dieu, la nation française vous implore : bénissez-la, sauvez-la !
Le Peuple : Cœur adorable de notre Dieu, la nation française vous implore : bénissez-la et sauvez-la !
O Cœur immaculé de Marie, priez pour nous le Cœur sacré de Jésus !
Le Peuple : O Cœur immaculé de Marie, priez pour nous le Cœur sacré de Jésus !
Ainsi soit-il. »
Texte original de l'Amende honorable, Le Mans, Imp. A. Bienaimé, 1915. |