Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux
Retour au Sommaire |
Enfance Claire Ferchaud est née le 5 mai 1896. Elle est l’une des six enfants (trois filles et trois garçons) d’un couple d’agriculteurs de la ferme des Rinfillières, petit village situé à 1 km au sud-ouest de Loublande, à la limite du Maine-et-Loire et des Deux-Sèvres. Elle a des visions de la Sainte Vierge et de l'Enfant-Jésus durant son enfance, dont elle reçoit formation et conseils. « Le plus lointain souvenir qui me reste toujours aussi vivant à l’esprit est celui-ci : étant encore au berceau, bien avant de prononcer un seul mot, donc bien avant l’éveil de la raison, je me souviens de la présence continuelle d’un Enfant, d’une merveilleuse beauté, qui se tenait près de mon berceau, était-ce mon bon ange ? Ou simplement un enfant de la famille ? Plus tard, je reconnaîtrai dans les mêmes traits le doux et aimable Enfant Jésus.Elle suit sa scolarité à l’école libre du Sacré-Cœur jusqu'à ses 12 ans (1908), puis doit s'occuper des moutons de ses parents au village. |
1916 Du 6 au 20 novembre, Claire Ferchaud fait une retraite à St-Laurent-sur-Sèvre, à 4 km de Loublande, chez les Sœurs de la Sagesse. De retour aux Rinfillières, elle affirme que le Christ lui est apparu le 28 novembre et de nouveau le 16 décembre. Il lui a montré son Sacré-Cœur avec une plaie ouverte lui disant : « Cette plaie ouverte m’est faite par la France officielle, la Franc-maçonnerie ». Il lui aurait en outre donné pour mission d’aller demander au Président de la République de faire apposer le Sacré-Cœur sur le drapeau tricolore de la France. |
1917 Claire Ferchaud écrit une première lettre à Raymond Poincaré, président de la République, qui lui est remise le 16 janvier. Elle lui fait part du message qu'elle dit avoir reçu du Christ, qui contient une double demande : sa conversion, et l'apposition du Sacré-Cœur sur le drapeau national. « Monsieur le Président,Cette lettre reste sans réponse. Elle rédige une seconde lettre le 27 février, qui est lue au président Poincaré par le député Armand de Baudry d’Asson (1862-1945), et ce dernier lui obtient un rendez vous avec le Président de la République le 21 mars. Raymond Poincaré prend le temps de l'écouter, mais ne lui laisse que peu d'espoir quant à la réalisation de ses demandes. Le 7 mai, elle écrit une lettre à 15 généraux, dont l'ancien ministre de la Guerre Hubert Lyautey, le général en chef des armées Philippe Pétain (1856-1951), Édouard de Castelnau, Robert Nivelle et Ferdinand Foch. Elle leur demande « que l'image du Sacré-Cœur, signe d'espérance et de salut, brille officiellement sur nos couleurs nationales » et leur transmet les paroles reçues du Seigneur : « Je demande aux braves petits soldats de France, jusqu'aux généraux qui sont aux armées, de déployer le drapeau du Sacré-Cœur, malgré les défenses formelles qu'on fera autour d'eux, et que tous, officiers et soldats aillent de l'avant. Je leur promets la victoire. » |
Le 6 août 1917, pour couper court aux conséquences possibles de cette demande, Philippe Pétain rédige une Note aux Armées en laquelle il relate les faits qui lui ont été rapportés par le ministre de la guerre Paul Painlevé (1863-1933), et conclut : « Les militaires (officiers et hommes de troupes) qui recevront d'œuvres quelconques des fanions ou étendards revêtus d'emblèmes religieux les remettront immédiatement à leur chef de corps qui en assurera la réexpédition à l'Œuvre expéditrice. Les généraux commandants les armées rappelleront aux officiers sous leurs ordres qu'ils doivent dans le service s'abstenir de tout acte à caractère confessionnel constituant une violation flagrante de la liberté de conscience de leurs hommes et de la neutralité de l'Etat français. »La crise ministérielle de cette année 1917 ne fait qu'aggraver les choses, et l'arrivée au pouvoir le 16 novembre de Georges Clemennceau, anticlérical qui s'était opposé à la construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, enterre définitivement le projet. Notons que le général Foch sera le seul, au cours d'une cérémonie privée le 16 juillet 1918, à consacrer au Sacré-Cœur les troupes françaises et alliées... prélude de la victoire de la 2e bataille de la Marne. Mais d'innombrables soldats et de nombreux officiers braveront l'interdiction, et après l'arrêt Baldy du 10 août porteront fièrement au front le drapeau tricolore frappé du Sacré-Cœur. Voir la chronologie |
A Noël 1917, Claire Ferchaud fonde une communauté de « vierges repentantes » regroupant cinq religieuses à Loublande, dans les locaux de l'ancien patronage, rebaptisés « Maison du Sacré-Cœur ». Elle prend elle-même le nom de « Sœur Claire de Jésus Crucifié ». Mgr Humbrecht (1853-1927), évêque de Poitiers, vient inaugurer et bénir la chapelle du couvent le 12 juin 1918. Elle entame alors des démarches en vue de l'instauration d'une « Messe perpétuelle ». C'est dans cet esprit que seront érigés en 1948 sur les hauteurs de Loublande une grande croix et quatre autels. Les Papes Pie XI et Pie XII se montreront favorables à cette idée, mais le projet n'aboutira pas, bloqué par Poitiers. « En notre temps de la perversion, de l’athéisme officiel monstrueux des individus et des Nations, les sacrifices d’âmes généreuses, les actes de piété, la multiplicité des œuvres semblent insuffisants pour endiguer le mal, redresser les esprits, éteindre les haines et attirer le pardon et la paix de Dieu sur les peuples. Il ne s’agit plus d’une portion du globe, c’est toute la terre qui, dans un océan d’orgueil, brave son Créateur et son Souverain. |
1920 Un décret de la Congrégation pour la doctrine de la foi, daté du 12 mars et signé par Benoît XV, indique que « les faits de Loublande [...] ne peuvent être approuvés » : DÉCRET TOUCHANT « LES FAITS DE LOUBLANDE » |
1933-35 En avril 1935 prend fin le « Jubilé de la Rédemption », deux années commencées à Pâques (2 avril) 1933 pour souligner le 1900e anniversaire des événements du Vendredi Saint et de Pâques survenus supposément en l'an 33. Deux cardinaux, l'archevêque de Westminster Mgr Francis Bourne (qui allait décéder le 1er janvier de cette année-là) et l'archevêque de Paris le Cardinal Jean Verdier, ont eu l'idée de conclure le Jubilé par un triduum à la grotte de Lourdes, pendant trois jours et trois nuits. L'évêque de Lourdes, Mgr Pierre-Marie Gerlier, a soumis cette idée au Pape Pie XI qui l'a acceptée. Ce triduum de messes ininterrompues se déroule du 25 au 28 avril sous la présidence du Cardinal Pacelli, légat du Pape Pie XI et futur Pie XII. Pie XI écrira que Lourdes est devenu pendant ces trois jours le plus grand trône eucharistique du monde. Claire Ferchaud verra dans cette initiative les prémices de la Messe Perpétuelle que d'aucuns jugeaient alors impensable : « Le Triduum de Lourdes m'a remuée jusqu'au plus intime de l'être. Ces trois jours de messes consécutives n'étaient-ils pas l'image vivante de l'œuvre attendue ? Des prêtres tout occupés de Dieu, de satisfaire à sa Justice par la Messe Perpétuelle sur un Autel unique ; répondre au péché criant, hurlant sa haine : pardon, pardon, par le Sang divin. » |
1939-1972 Le 20 septembre 1939, Claire Ferchaud reçoit la bénédiction du Pape Pie XII, « acceptant l'holocauste de Claire pour l'Eglise, le Sacerdoce et le salut des âmes. » La Chapelle est fermée en 1940 par l'évêque de Poitiers, Mgr Édouard Mesguen (1880-1956). Elle sera réouverte en 1964, grâce à l'intervention du Cardinal Ottaviani (1890-1979), propréfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et deviendra Oratoire public. Claire Ferchaud décède le 29 janvier 1972, et est inhumée au cimetière de Loublande. La stèle porte l'inscription : « Humble victime d'expiation, elle fut obéissante jusqu'à la mort, dans l'amour de l'Église et de la France ». |
Aujourd'hui Actuellement les relations avec Poitiers se sont améliorées et Mgr Pascal Wintzer, évêque de Poitiers depuis 2012, vient et célèbre à la Chapelle. Approfondissement et renseignements sur le site du Sanctuaire de Loublande. |
Hommage au Cœur Sacré de Jésus broyé à cause de nos péchés Ô Jésus, en me voyant l'objet de votre tendresse ineffable, je voudrais vous témoigner dignement ma profonde gratitude. J'aspire, par une fidélité plus constante et un amour grandissant, à consoler votre Cœur meurtri par l'ingratitude humaine. A ce Cœur divin je m'abandonne totalement pour être sa propriété et sa victime d'amour. Puissé-je devenir, comme Vous, dans la mesure de mes faibles forces, une victime d'expiation pour les péchés des hommes ! Ô Cœur de Jésus, broyé à cause de nos péchés ! Cœur attristé et martyrisé par tant de crimes et de fautes ! Cœur victime de toutes les iniquités ! je Vous aime de toute mon âme et par-dessus toutes choses. Je Vous aime pour ceux qui Vous méprisent et Vous délaissent. Je Vous aime pour ceux qui Vous outragent et Vous empêchent de régner au milieu de nous. Je Vous aime pour ceux qui Vous abandonnent seul dans la sainte Eucharistie et négligent de Vous recevoir dans la sainte Communion. Je Vous aime pour les âmes ingrates qui osent profaner votre Sacrement d'amour par leurs insultes et leurs sacrilèges. Je Vous aime pour les cœurs attiédis qui ne Vous aiment qu'avec des froideurs et des réserves volontaires. En face de ceux qui refusent de s'employer à votre règne et qui travaillent contre vos intérêts, je jure de me dépenser à Vous faire connaître et aimer. Cœur de Jésus, pardonnez aux pécheurs : ils ne savent pas ce qu'ils font ! Cœur de Jésus, convertissez les hérétiques et les infidèles ! Cœur de Jésus, soutenez tous ceux qui propagent votre saint Nom ! Cœur de Jésus, soutenez tous ceux qui souffrent et qui luttent ! Cœur de Jésus, faites que la société s'inspire en tout de votre saint Evangile, seule sauvegarde de la justice et de la paix ! Cœur de Jésus, que les familles et les nations proclament vos droits ! Cœur de Jésus, régnez sur la France (sur ma patrie) ! Cœur de Jésus, que votre règne arrive par le Cœur Immaculé de Marie ! Ainsi soit-il. Cette prière a reçu l'Imprimatur de Mgr Charles Ginisty (1864-1946), évêque de Verdun, le 15 avril 1920. Suite à la demande du Cardinal Lépicier (1863-1936), préfet de la Congrégation des réguliers, elle a été bénie et approuvée par le Pape Pie XI le 26 avril 1930. |
Le Sacré-Coeur de Jésus Deux mille ans de Miséricorde Le recueil qui est reproduit dans les pages du dossier ci-dessous avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008. Une version considérablement enrichie, et actualisée jusqu'en juin 2019, est désormais disponible à la vente chez le même éditeur depuis le 4 décembre 2019, en ligne sur son site internet ICI. Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition. « Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. » (11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie) |