Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux
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1858-1871 1858 - Le 15 septembre, naissance à Strasbourg. Charles est baptisé le 4 novembre. 1864 - Décès de sa mère le 13 mars, de son père le 9 août. Charles et sa sœur Marie (3 ans) sont confiés à leur grand-mère paternelle, mais celle-ci décède peu de temps après. Leur grand-père maternel, le colonel Beaudet de Morlet, et son épouse les recueillent chez eux. 1871 - Après la défaite de Sedan qui a provoqué la chute du Second Empire en 1870, Charles de Foucauld quitte l'Alsace avec ses grands-parents. |
NB : Une trentaine de plaques de verre éditées par la Maison de la Bonne Presse, retraçant la vie de Charles de Foucauld, ainsi que deux séries de films fixes, figurent dans l'exposition. Leurs images ne sont pas reproduites ici. |
1872 Il poursuit d'abord ses études à Nancy, où il fait sa première communion le 28 avril. Il est confirmé le même jour. |
1873-1878 1873 - Il rejoint Paris pour poursuivre ses études. Il s’éloigne peu à peu de la foi et devient agnostique. 1874 - Le 12 août, il obtient son baccalauréat avec mention Bien. 1875 - Il obtient son deuxième baccalauréat. 1876 - A ses 18 ans, émancipé, il peut jouir de sa fortune. En octobre, il entre à l’Ecole Militaire de Saint-Cyr. Ses études sont loin d'être brillantes, et entré 82e sur 412, il sort de l'école 333e sur 386. Il écrira plus tard de cette époque de sa vie : « Egoïsme inouï, folles dépenses, gourmandise et paresse prenant de telles proportions qu'elles forment mon trait distinctif et semblent répugnantes même à mes amis, sensualité extrême, aucun désir du bien, aucun amour de la vérité, indifférence à tout sauf à ma jouissance... ».Il sort deux ans après de Saint-Cyr avec le grade d’officier. 1878 - Le 3 février, décès de son grand-père, dont il hérite de tous les biens. Le 31 octobre, il entre à l’Ecole de cavalerie de Saumur. Suivent deux années de vie dissolue. |
1879-1885 1879 - Il sort de Saumur bon dernier de sa promotion, 87e sur 87. 1880 - Il est nommé sous-lieutenant au 4ème régiment de Hussard à Pont-à-Mousson. En octobre, il est affecté à Sétif, en Algérie. 1881 - En mars, il est mis en congé pour « indiscipline doublée d'inconduite notoire » (il a fait passer sa maîtresse pour sa femme et l'a faite venir à Sétif). Après un bref retour en France, à Evian, il demande sa réintégration, et participe comme simple soldat avec le 4e Chasseurs d’Afrique à la répression de l'insurrection algérienne du Sud oranais en 1881-1882. Il se donne alors un défi personnel à relever : explorer le Maroc, ce qu'aucun européen n'a pu faire encore, le pays leur étant interdit sous peine de mort. 1882 - Le 24 janvier, son escadron revient à sa base à Mascara. Le 28 janvier, il présente sa démission de l’armée et s'installe à Alger où il restera jusqu'en mai 1883 pour préparer son voyage au Maroc, notamment à la bibliothèque où il reçoit les précieux conseils du conservateur Oscar Mac Carthy (1815-1894). Il apprend l'arabe, le berbère et l'hébreu. 1883 - Le 10 juin, il entre au Maroc avec le Juif Mardochée comme guide. Du 21 juin 1883 au 23 mai 1884, déguisé en Juif marocain sous le nom de « rabbin Joseph », il parcourt le pays, impressionné par la foi des musulmans. 1884 - Le 23 mai, il rentre en Algérie, après onze mois et près de 3000 km d’exploration et de reconnaissance au Maroc. 1885 - De retour en France, il reçoit le 9 janvier la médaille d’or de la Société géographique de Paris, pour avoir « conquis des renseignements très nombreux, très précis, qui renouvellent littéralement la connaissance géographique et politique tout entière du Maroc ». |
1885-1890 1885 - Il repart pour Alger et mène une seconde expédition au Sahara. 1886 - En février, il rentre en France et s’installe à Paris. Il y mène une vie de plus en plus sobre, et commence la rédaction de son ouvrage Reconnaissance au Maroc, qui sera publié en 1888. Il s'interroge sur sa vie et la religion – priant « Mon Dieu si Vous existez, faites que je Vous connaisse », et se rapproche de sa famille et en particulier de sa cousine Marie de Moitessier, qui aura sur lui une heureuse influence. 1886 - Le 30 octobre, il retrouve au confessionnal de la paroisse Saint-Augustin l’Abbé Henri Huvelin (1838-1910), dont lui a parlé sa tante Inès Moitessier (1821-1897). Sa conversion est totale et définitive. « Un des derniers jours d’octobre en confession je lui demandais des leçons de religion. Il me fit mettre à genoux, me fit confesser et m’envoya communier séance tenante. La prière, la sainte lecture, l’assistance journalière à la messe (….) Au bout de quelques semaines, la direction se fait de plus en plus fréquente, enveloppant toute ma vie, en faisant une vie d‘obéissance. Que vous êtes bon Mon Dieu, d’avoir tout brisé autour de moi, d’avoir tellement anéanti tout ce qui m’aurait empêché d’être seul avec vous. »1888 - En novembre il part quatre mois en Terre Sainte, où il séjourne à Bethléem, Jérusalem, Nazareth. 1889 - Le 6 juin, il se consacre au Sacré-Cœur en la basilique de Montmartre, toujours en construction, qu'il fréquente à cette époque assidûment. 1890 - Après une longue retraite effectuée dans plusieurs monastères de France, et dans le but d'imiter la pauvreté de Jésus de Nazareth telle qu'il l'a ressentie au cours de son pèlerinage, il entre le 15 janvier à la Trappe de Notre-Dame des Neiges, en Ardèche, où il devient novice le 26 et prend le nom de frère Marie-Albéric. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu – écrira-t-il plus tard - je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui : ma vocation religieuse date de la même heure que ma foi. » |
1891-1897 1891 - Il part à sa demande pour la Trappe cistercienne d’Akbès, près d’Alexandrette en Syrie ottomane. Il y restera six ans. Il démissionne de la Société de Géographie et renonce à son grade d'officier de réserve. 1892 - Le 2 février, il prononce ses premiers vœux et reçoit la tonsure. 1896 - Il rédige son premier projet de Congrégation religieuse, ainsi que la célèbre prière d’abandon, avant de rejoindre Rome où il doit rester étudier trois ans. 1897 - Le 23 janvier, le Supérieur Général de la Trappe le libère de ses vœux et lui laisse libre choix de sa vocation particulière. 1897 - En février, il prononce les vœux de chasteté et de pauvreté, et parce qu'il veut vivre pauvre parmi les pauvres, il demande à rejoindre Nazareth. Le 24, il arrive en Israël, et le 10 mars à Nazareth, où il devient le jardinier des Sœurs Clarisses. Il vit dans une simple cabane. Il y rédige la Règle des Petits Frères. « Mon Dieu, je ne sais s'il est possible à certaines âmes de vous voir pauvre et de rester volontiers riches, de se voir tellement plus grandes que leur maître, que leur Bien-aimé, de ne pas vouloir vous ressembler en tout, autant qu'il dépend d'elles, et surtout en vos abaissements... En tout cas moi, je ne puis concevoir l'amour sans un besoin impérieux de conformité, de ressemblance, et surtout de partage de toutes les peines, de toutes les difficultés, de toutes les duretés de la vie. Être riche, à mon aise, vivre doucement de mes biens, quand vous avez été pauvre, gêné, vivant péniblement d'un rude labeur, pour moi je ne le puis, mon Dieu ; je ne puis aimer ainsi. » |
1898-1901 1898 - La Supérieure des Clarisses l’encourage au Sacerdoce. En mars, il fait une retraite d’une semaine à Aphram-Taybeh, et choisit de se faire appeler Charles de Jésus. 1900 - En mai, il choisit pour devise « Jésus Caritas ». Le 16 août, il rentre en France. L’Abbé Huvelin lui donne son accord pour qu’il reçoive le Sacerdoce. 1901 - Le 9 juin, il est ordonné prêtre à Viviers et célèbre sa première Messe à Notre-Dame des Neiges. |
1901 Muni de l'autorisation de l'évêque, il repart pour l'Algérie. En septembre, il débarque à Alger et demeure provisoirement chez les Pères Blancs. Le 28 octobre, il s'installe à Béni-Abbès, où il construit avec l’aide des soldats présents un petit ermitage. La chapelle est terminée le 1er décembre 1901. Il accueille tous ceux qui viennent à lui : pauvres et esclaves, caïds, Berbères, Français, Arabes, soldats et officiers. C'est là qu'il fonde les Ermites du Sacré-Cœur de Jésus, qui prendront plus tard le nom de Petits Frères du Sacré-Cœur de Jésus et Petites Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus. « A la vérité, nous ne coopérons pas à la glorification de Dieu, à l'œuvre de Notre-Seigneur, au salut des âmes, par la prédication de l'Evangile, mais nous y coopérons cependant avec efficacité en portant au milieu des peuples Jésus présent dans la Sainte Eucharistie, Jésus offert dans le Saint Sacrifice, les vertus évangéliques et la charité du Cœur de Jésus que nous nous efforçons de pratiquer. N'ayant pas reçu de Dieu la vocation de la parole, nous sanctifions et prêchons les peuples en silence, comme la Très Sainte Vierge sanctifia en prêchant en silence la maison de saint Jean en y portant Notre-Seigneur et en y pratiquant ses vertus. » |
1902 Le 9 janvier, il rachète la liberté d'un premier esclave, qu'il appelle Joseph du Sacré-Cœur. « Ce 9 janvier 1902, j'ai eu une des plus grandes consolations de ma vie : j'ai pu racheter un jeune esclave soudanais enlevé il y a environ quatre ans à sa famille. Il a environ dix-neuf ans. Je le garde comme hôte avec moi en attendant qu'un convoi militaire le reconduise avec sûreté dans le Nord. Je l'enverrai, dès que je pourrai le faire sûrement, au Révérend Père Voillard qui m'y a autorisé. Je lui ai donné provisoirement le nom de Joseph du Sacré-Cœur. » |
Le 9 mars, il établit canoniquement à Béni-Abbès une Confrérie du Sacré-Cœur, agrégée à celle de Montmartre. Le 16 avril, il entre dans l'Association des prêtres apôtres du Sacré-Cœur de Jésus, fondée par le Père Alfred Yenveux en 1901.
« Promis solennellement 1° de dédier au Sacré-Cœur toutes les œuvres apostoliques que j'entreprendrai, 2° de me regarder, moi et mes entreprises, toute ma vie, comme étant sous le patronage de la bienheureuse Marguerite-Marie. » 1904 Le 13 janvier, il part en tournée dans le Hoggar. Le 1er février il rejoint le commandant François-Henry Laperrine (1860-1920). Il apprend le langage des Touaregs et entreprend la traduction de l'Evangile dans leur langue. Il rentre à Béni-Abbès le 24 janvier 1905. |
1905 Le 28 janvier, visite du général Hubert Lyautey (1854-1934). En avril, nouvelle tournée dans le Hoggar avec le commandant Laperrine. Le 25 juin ils rencontrent le chef de tribu Moussa Ag Amastane (1867-1920), qui décide de faire alliance avec l'autorité française. Une amitié profonde naîtra de cette rencontre. Avec l’autorisation du Touareg, Charles de Foucauld part s'installer dans le Hoggar, et se dirige vers Tamanrasset. Le 13 août, il arrive à Tamanrasset, accompagné de Paul, un ancien esclave. Il se construit une maison en pierre et terre séchée. |
1905-1908 1905 - Le 29 novembre, il rencontre le préfet apostolique du Sahara Mgr Charles Guérin (1872-1910), à la Maison Carrée des Pères Blancs, et celui-ci l’autorise à vivre sa règle de vie religieuse, en compagnie d’un frère (Michel). Il l’autorise également à exposer le Saint-Sacrement pour l’adoration eucharistique, lorsqu’il y aura deux adorateurs présents pendant au moins trois heures. « Aujourd'hui, j'ai le bonheur de placer - pour la 1ère fois en pays touareg - la Ste Réserve dans le Tabernacle. » « CŒUR Sacré de JÉSUS, merci de ce 1er Tabernacle des pays touaregs ! Qu'il soit le prélude de beaucoup d'autres et l'annonce du salut de beaucoup d'âmes ! CŒUR Sacré de JÉSUS, rayonnez du fond de ce Tabernacle sur le peuple qui Vous entoure sans Vous connaître ! Éclairez, dirigez, sauvez ces âmes que Vous aimez ! »1906 - En septembre, il repart pour un temps à Béni-Abbès, et retourne définitivement à Tamanrasset. 1907 - Il entreprend la rédaction d'un dictionnaire touareg-français et français-touareg. 1908 - En janvier, il obtient du Saint-Siège l'autorisation de célébrer la Messe sans servant. En décembre, il effectue un premier voyage en France. |
1908-1910 1908 - En décembre, à la demande de sa famille, il effectue un premier voyage en France. 1909 - Le 18 février, il est à Paris pour fonder une Union de laïcs, dont il présente les statuts à l’Abbé Huvelin. Il rencontre Louis Massignon, avec qui il prie le 21 février à la Basilique du Sacré-Cœur à Montmartre. Le 7 mars il repart pour l’Algérie. Mgr Bonnet et Mgr Livinhac, Supérieur général des Pères blancs, approuvent les statuts de l'« Union des Frères et Sœurs du Sacré-Cœur ». Le 11 juin, il retourne à Tamanrasset. 1910 - En avril, nouvelle tournée avec Laperrine. Il construit, avec l'aide de soldats, un ermitage au sommet de l'Assekrem, à 2.800 m. d'altitude, pour se mettre à l'abri de la chaleur de l'été saharien. Il poursuit son travail sur le dictionnaire, ainsi que sur les Poésies touarègues. |
1910 Durant l’été, Moussa ag Amastane fait une visite officielle en France. |
1911-1913 1911 - Nouveau voyage en France, du 2 janvier au 3 mai pour développer sa Confrérie. 1911 - En juillet, il retourne à l’Assekrem pour agrandir son ermitage, et revient à Tamanrasset pour Noël. 1913 - Il achève la rédaction de son lexique Touareg, et entame sa relecture. Du 22 avril à septembre, nouveau voyage en France, pour développer l’Union de laïcs qu’il a fondée en 1909. Il rencontre l'abbé Antoine Crozier (1850-1916) qui a rassemblé les premiers membres de l’Union des Frères et Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, et l’appuie dans ce projet. Il rentre en Algérie le 28 septembre et arrive à Tamanrasset le 22 novembre. |
1914-1916 1914 - Le 3 septembre, déclaration de guerre. Charles de Foucaud choisit de rester à Tamanrasset. 1915 - Il travaille jusqu'à 10 heures par jour pour achever son dictionnaire. 1916 - Les autorités militaires construisent à son intention et pour protéger la population en cas d’attaque, un fortin (un bordj), dans lequel il s'installe le 23 juin. |
1916 Au mois de juin, une grande partie de la population du Sahara et du Sahel se soulève contre l'occupant français, à l'instigation de la Sanusiyya (confrérie senoussiste) venant de Tripoli. Le 28 novembre, il a fini la relecture du lexique touareg-français. Le 1er décembre, un Touareg qu’il connaît trahit sa confiance et permet aux Senoussistes d'investir le fortin. L'arrivée de deux tirailleurs algériens les surprend et l’adolescent qui le garde, paniqué, l'abat d'une balle dans la tempe. « Que vous nous aimez, ô Cœur de Jésus ! Il ne vous a pas suffi de contenir tous les hommes, tous ces hommes si ingrats, pendant toute votre vie, vous avez voulu encore leur être ouvert et être blessé pour eux après votre mort ; vous avez voulu porter éternellement cette blessure comme signe de votre amour, comme signe que votre Cœur est toujours ouvert à tous les vivants, et toujours prêt à les recevoir, à leur pardonner, à les aimer. Par cette ouverture béante, vous appelez éternellement tous les hommes à croire à votre amour, à avoir confiance en lui, à venir à vous, si souillés qu'ils soient. A tous, tous, même aux plus indignes, votre Cœur est ouvert ; pour tous, tous, il a été percé ! Vous aimez tous les vivants, vous les appelez tous à Vous, vous leur offrez à tous le salut jusqu'à la dernière heure, leur dernier instant. Voilà ce que vous nous dites, vous nous criez éternellement par cette bouche béante de votre Cœur, ô tendre Jésus ! » |
Le Sacré-Coeur de Jésus Deux mille ans de Miséricorde Le recueil qui est reproduit dans les pages du dossier ci-dessous avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008. Une version considérablement enrichie, et actualisée jusqu'en juin 2019, est désormais disponible à la vente chez le même éditeur depuis le 4 décembre 2019, en ligne sur son site internet ICI. Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition. « Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. » (11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie) |