Exposition
sur l'histoire et l'actualité de
la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus



Panorama des thèmes présentés dans cette exposition

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Ste Faustine – Jésus Miséricordieux – Fête de la MiséricordeChapelet


Images pieuses - Tableaux

« Un soir, alors que j'étais dans ma cellule, je vis Jésus vêtu d'une tunique blanche, une main levée pour bénir, la seconde touchait son vêtement sur la poitrine. De la tunique entrouverte sur la poitrine sortaient deux grands rayons, l'un rouge, l'autre pâle. En silence, je fixais mon regard sur le Seigneur, mon âme était saisie de crainte, mais aussi d'une grande joie. Après un moment, Jésus me dit : Peins un tableau selon l’image que tu vois, avec l’inscription : Jésus, j’ai confiance en Toi. Je désir qu’on honore cette image, d’abord dans votre chapelle, puis dans le monde entier. »
Petit Journal (47), 22 février 1931, Parole et Dialogue, 2002.
© Société de l’Apostolat Catholique (Pères Pallotins), 25 rue Surcouf - 75007 Paris.

Des centaines de versions...

Il existe à ce jour des centaines de versions du tableau de Jésus Miséricordieux, plus ou moins fidèles à ceux qui ont été réalisés du vivant de Sainte Faustine. Ceux-ci sont au nombre de deux :

Le premier est celui réalisé par Eugène Kazimirowski en 1934. Il ne comportait pas l’inscription « Jezu ufam tobie », qui fut placé plus tard sur l’encadrement du tableau. Celui-ci fut vénéré à Wilno durant le triduum du mois d’avril 1935.

Le second a été réalisé par Łucja Bałzukiewicz, copie du précédent publiée en 1937 aux éditions Cybulski à Cracovie : le Christ Roi de Miséricorde. Mais on notera l’importante différence concernant le regard du Christ, dont les yeux sont tournés vers le spectateur et non plus baissés comme lors de son apparition à Sainte Faustine.

D’autres réalisations anciennes sont mentionnées ici :

Stanislas Batkowski en réalisa deux en 1942 et 1943. Son premier tableau fut détruit par les flammes avec la chapelle où elle se trouvait, lors de l’insurrection de Varsovie, et le tableau qui nous est parvenu est une seconde réalisation peinte l’année suivante.

Adolf Hyla en a réalisé plusieurs versions, à partir de 1943. La plus répandue est celle qui est promue par l’Apostolat de la Miséricorde Divine.

Et quelques autres, à découvrir ci-dessous...

1. 1934 : Eugene Kazimierowski (Eugeniusz Kazimirowski - 1873-1939)



Tableau d'Eugene Kazimierowski

Sainte Faustine rencontre pour la première fois le peintre Eugene Kazimierowski le 2 janvier 1934, en présence du P. Sopocko qui habitait la même maison.

« Ce jour est pour moi tout particulièrement grand, ce jour-là je suis allée pour la première fois m’occuper de la réalisation de cette image ; ce jour-là - pour la première fois la miséricorde divine a été particulièrement honorée au dehors ; bien qu’elle soit connue depuis longtemps, mais cette fois-ci sous la forme que le Seigneur souhaitait. Ce jour du très doux nom de Jésus me rappelle bien des grâces particulières » (PJ 863).
Elle revient le voir deux fois par semaine pendant six mois, pour lui donner des indications et corriger son travail, qui s’achève au mois de juin.
L’inscription « Jezu ufam tobie » est placée sur une bande de métal, fixée sur le cadre en bas du tableau.
On notera le regard baissé de Jésus, sur les indications de Sainte Faustine, à qui le Seigneur révèlera au mois d’août : « Mon regard sur cette image est le même que celui que j’avais sur la croix. » (PJ 326)

Malgré les indications données au peintre, Sainte Faustine est déçue du résultat final, et s’en plaint à Jésus : « Qui Te peindra aussi beau que Tu l’es ? » (PJ 313)
Celui-ci la console et la rassure :

« Ce n’est ni dans la beauté des couleurs, ni dans celle du coup de pinceau que réside la grandeur de cette image, mais dans ma grâce. » (PJ 313)
Le tableau est d’abord placé dans le couloir du monastère des Sœurs Bernardines de l'église Saint- Michel à Vilnius (en Lituanie, qui faisait alors partie de la Pologne), dont le P. Sopocko était recteur. Lors du triduum de clôture de l'année jubilaire de la Rédemption du monde, du 26 au 28 avril 1935, le tableau est exposé à la Porte de l'Aurore, sanctuaire dédié à la Vierge Marie, à côté de l’icône de Notre-Dame de Miséricorde, et placé au faîte de la fenêtre de manière à être clairement visible de loin. Le 28, premier dimanche après Pâques, le P. Sopocko prêche l’homélie sur la Miséricorde Divine.

« Quand la cérémonie arriva à son terme et que le prêtre prit le Très Saint Sacrement pour donner la bénédiction, alors je vis Jésus exactement comme Il est représenté sur l’image. Le Seigneur accorda Sa bénédiction, et les rayons se répandirent sur le monde entier. » (PJ 420)
Le tableau sera de nouveau exposé le 20 juin 1935 pour la Fête-Dieu, et en 1936 pour la fête de la Miséricorde Divine. Enfin, le 3 avril 1937, avec la permission de l'archevêque Mgr Romuald Jalbrzykowski (1876-1955), le P . Sopocko bénit le tableau et l’accroche à côté du Maître-Autel de l’église Saint-Michel à Vilnius.

Actuellement, l'image est publiquement vénérée dans l'église de la Sainte Trinité - Sanctuaire de la Divine Miséricorde à Vilnius, transformée en sanctuaire de la Divine Miséricorde. Elle a été restaurée pour retrouver sa beauté d'origine en 2003, par un artiste de Vilnius.

Histoire détaillée du 1er tableau


2. 1937 : Lucja Balzukiewiczówna - Lucja Balzukiewicz (1887-1976)



Tableau de Lucja Balzukiewicz

En 1937, à la demande du P. Sopocko, la maison d'édition Cybulski au 26 rue Szewska à Cracovie publie une brochure de prières à la Divine Miséricorde avec une reproduction colorée sur la couverture d'une copie du tableau de Vilnius d'Eugene Kazimirowski par Łucja Bałzukiewicz. Avec la brochure, des images en couleurs sont imprimées au format 12 x 7 cm avec la même reproduction signée : « Jésus, j'ai confiance en Toi / Christ - Roi de Miséricorde », et au verso le texte du Chapelet de la Divine Miséricorde.

Le 27 septembre, Sainte Faustine et sa supérieure la Mère Irena Krzyżanowska visitent l’imprimerie de Cybulski. Elle relate ainsi sa visite :

« Aujourd'hui, nous nous sommes rendues, la mère supérieure et moi, chez un certain monsieur chez lequel on imprimait et peignait les petites images de la Miséricorde Divine, de même que les invocations et le chapelet qui avaient déjà été approuvés, nous devions voir également le grand tableau rectifié. Il est très ressemblant, j'en ai éprouvé une grande joie. Lorsque j'ai regardé ce tableau, un si vif amour de Dieu me pénétra, que pendant un bon moment je ne savais où j'étais. » (PJ 1299)
De retour, elles s’arrêtent pour prier dans l’Eglise de la Très Sainte Vierge Marie, au centre-ville.

« Quand nous avons réglé toute cette affaire, nous nous sommes rendues à l'église de la Très Sainte Vierge Marie, nous y avons entendu la Sainte Messe, au cours de laquelle le Seigneur me fit connaître quel grand nombre d'âmes trouvera le salut grâce à cette œuvre. » (PJ 1300).
Łucja Bałzukiewicz a réalisé deux copies du tableau de E. Kazimirowski : la première destinée aux PP. Rédemptoristes à Vilnius, et la seconde pour les Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde, également à Vilnius.

Le premier tableau s'est ensuite trouvé à Cracovie. (cf. lettre de l'abbé Sopocko du 18.III.1972).

Voir J. Nowiński, Quatre premières images du Christ Miséricordieux.


3. 1943 : Stanislas Batowski (Stanislaw Kaczor-Batowski - 1866-1946)



Tableau de Stanislas Batowski
(Source)



Tableau de Stanislas Batowski


En 1943 à Lwow, à la demande des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde, Stanislas Batowski peint un tableau qui est placé au-dessus d'un autel latéral de la chapelle de la Communauté au 3/9 rue Zytnia à Varsovie. Mais au cours de l'insurrection de la ville, cette chapelle (et l'image avec elle) est brûlée.

Ce tableau de Batowski était très appréciée de tous. Aussi le Supérieur Général de la Communauté des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde demanda à Batowski d'en peindre un second pour leur maison à Cracovie-Lagiewniki, où cette nouvelle forme de dévotion à la Miséricorde Divine se répand déjà. Le tableau est peint et envoyé à Cracovie le 6 octobre 1943.

Mais à la même époque, le peintre Adolf Hyla a proposé de réaliser un tableau semblable pour la chapelle du monastère, en action de grâces parce que sa famille a été épargnée par la guerre (voir ci-dessous)…

Les tableaux des deux peintres sont achevés à l’automne 1943. C’est l’archevêque de Cracovie, le cardinal Adam Stefan Sapieha (1867-1951), qui choisit celui d’Adolf Hyla pour le monastère de Lagiewniki, parce qu’il a été offert en ex-voto. Il assure toutefois qu'il trouvera également une place digne pour le tableau de Batowski... qui sera finalement exposé dans une petite église de la rue Smolensk à Cracovie.


4. 1943 & 1954 : Adolf Hyla (1897-1965)



Tableau d'Adolf Hyla (1943)



Tableau d'Adolf Hyla (1954)


Comme indiqué ci-dessus, Adolf Hyla a proposé de réaliser un tableau pour la chapelle du monastère des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde, en action de grâces parce que sa famille a été épargnée par la guerre.
Mère Irena Krzyzanowska, supérieure du monastère, lui suggère de réaliser ce tableau selon les directives de Sainte Faustine, et lui donne la description figurant dans le Petit Journal ainsi qu’un petit tirage du tableau de Eugène Kazimierowski envoyé par l'abbé Sopocko avec des descriptions et annotations en vue de réaliser le tableau selon ces données.
Mais Adolf Hyla n'en tient pas compte, ce qui irrita beaucoup l'Abbé Sopocko (1).
Commencé en novembre 1942, son tableau est achevé en mars 1943 et solennellement béni dans la chapelle des Sœurs de la Congrégation par le Père Józef Andrasz (1891-1963), qui fut l'un des confesseurs de Sainte Faustine.

Mais celui-ci étant trop grand pour l'autel où on le place durant les Offices de la Miséricorde Divine, Mère Krzyzanowska lui commande un second tableau, dont la taille et la forme doivent correspondre à l'autel latéral. Mais ce nouveau tableau ne plaît pas à l'évêque car Jésus marche dans l’herbe. Adolf Hyła repeint alors la prairie pour en faire un sol pavé.
Le 16 avril 1944, en la fête de la Miséricorde Divine, le Père Andrasz bénit le nouveau tableau. C’est celui-ci dont les reproductions se sont répandues dans le monde entier.

Il se trouve jusqu'à présent sur l'autel secondaire, à gauche de l'entrée principale, dans la chapelle des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde à Cracovie-Lagiewniki, nouveau sanctuaire de la Divine Miséricorde, Sanktuarium Bożego Miłosierdzia, consacré en 2002, où repose Sainte Faustine elle-même.

Le premier grand tableau de Adolf Hyla a été emmené en 1946 par Mère Krzyzanowska à Wroclaw, où il a été placé en l'Eglise du Sacré-Cœur à laquelle était rattachée la maison des Sœurs.

(1) Commentaire du P. Sopocko au sujet de cette image : « … j'ai fait remarquer aux Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde que l'image ne correspond pas du tout à la vision de Sœur Faustine. […] l'image entière révèle un féminisme voyant - la posture courbée, la main droite levée trop haut, le regard du personnage perçant (le spectateur) et dirigé trop haut ; les rayons comme des cordes dirigées vers le sol ; le Sauveur se tient parfois debout sur le globe (de la terre), parfois élevé dans les nuages, ce qui continue d'être en contradiction flagrante avec le prototype. » (Source)


5. 1943 - Sœur Mary Fabia Szatkowska



Tableau de Sœur Mary Fabia Szatkowska

Cette image de la Divine Miséricorde peinte en 1943 par la sœur Félicienne Mary Fabia Szatkowska et conservée dans la maison mère des Sœurs de la Congrégation polonaise de Saint Félix à Livonia, dans le Michigan, est considérée comme la première du genre peinte en Amérique du Nord.

Sœur Fabia a peint l'image après une visite en 1942 du Père Joseph Jarzebowski (1897-1964), MIC, qui a fui la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale pour répandre la dévotion à la Divine Miséricorde aux États-Unis.

Ce prêtre polonais de la Congrégation de Marie avait fait le vœu de consacrer toute sa vie à l’œuvre de la Miséricorde Divine s’il réussissait à s’enfuir de la Russie occupée. Après être passé par l'Ukraine, la Sibérie et le Japon, il parvint presque miraculeusement aux Etats-Unis, emportant de Vilnius des matériaux sur la Miséricorde écrits par l’Abbé Sopoćko.
Il rédigea la préface d’un livret publié par les Sœurs de Saint Félix intitulé « Père de Miséricorde ». Ce livret rencontra un tel succès qu'une nouvelle édition devint nécessaire. Le Provincial de la Congrégation de Marie en Amérique décida alors d’ériger à Stockbridge, dans le Massachusets, l’Apostolat de la Divine Miséricorde pour la propagation de la mission de Sœur Faustine en Amérique du Nord.

(Photo CNS/Dan Meloy, The Michigan Catholic)


6. 1945 : Maria Gama



Tableau de Maria Gama

Ce tableau a été également réalisé sous la direction du Père Joseph Jarzebowski (voir ci-dessus), en utilisant pour modèle une reproduction en noir et blanc du tableau de Kazimierowski.

Il est visible au sanctuaire de la Divine Miséricorde de Stockbridge, Massachusetts.


7. 1954 : Ludomir Slendziski (1889-1980)



Tableau de Ludomir Slendziski

Ces années demeurent difficiles pour le culte naissant de la Divine Miséricorde, car si l'image est devenue populaire, le procès de béatification de Sœur Faustine n'est pas encore achevé.
Le P. Sopoćko annonce alors un concours pour la réalisation d’un nouveau tableau : Jésus ressuscité apparaissant aux apôtres. Trois peintres participent au concours, remporté par Ludomir Śledziński, qui a peint Jésus Miséricordieux au Cénacle, sur fond de portes closes.

Le 5 octobre 1954, la Conférence épiscopale polonaise approuve cette image pour le culte, et décide que la peinture de Slendzinski doit servir de modèle pour d'autres artistes. Mais elle n'aura pas le temps de se répandre.

En 1959, le Saint-Siège publie en effet une notification interdisant la diffusion du culte de la Divine Miséricorde promu par Sœur Faustine. L'image commence à être retirée de certaines églises, tandis que dans d'autres, les fidèles continuent à prier à côté d'elle.

En 1965, l'archevêque Karol Wojtyła (futur Jean-Paul II) entame à Cracovie un processus d'information sur la vie et les vertus de Sœur Faustine et sur le culte de la Divine Miséricorde.

Le 15 avril 1978, le Saint-Siège annule complètement la notification de 1959.

Aujourd'hui, le tableau de Śledziński est accroché dans la chapelle de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde, dans le quartier de Grochów à Varsovie.

Ludomir Sleńdziński, Merciful Christ /Property of the Jesuit Order in Kalisz/


8. 1957 : Adam Styka (1890-1959)



Tableau d'Adam Styka

Ce tableau se trouve également au Sanctuaire de Stockbridge (Massachusetts).


9. 1982 : Robert Skemp (1910-1984)



Tableau de Robert Skemp

Les Pères Mariaux, au Sanctuaire de la Divine Miséricorde de Stockbridge (Massachusetts), commandent dans les années 1970 une nouvelle image au peintre américain Robert Skemp.
Achevée en 1982, cette peinture sur bois tente de rectifier les problèmes de l'image d'Hyla avec une image qui montre les rayons de la poitrine du Christ rayonnant presque directement vers le spectateur. Elle représente Jésus franchissant la porte fermée du Cénacle.

Cette image est devenue la version la plus populaire aux Philippines, et on la trouve au-dessus de l’autel du sanctuaire de la Miséricorde Divine à l’extérieur de Manille.

Robert Skemp a réalisé deux tableaux semblables.
Le premier a été offert en 1982 au Pape Jean-Paul II qui, à son tour, l'a offert au sanctuaire national de la Divine Miséricorde en Tanzanie.
Le second est visible à l’église du Saint-Sacrement de La Crosse, dans le Wisconsin (U.S.A.)




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