La dévotion au Sacré-Coeur de Jésus

Chronologie détaillée et textes essentiels




7. Nouvelle expansion - La dévotion au XX° siècle : 1870 à nos jours

1870-1875 - 1876-1893 - 1894-1914 - 1914-1919

1920-1939 - 1939-1967 - 1968-2008

1939-1945 : Deuxième guerre mondiale.

1940 : Le 1° juin - répondant à la demande du gouvernement - le cardinal Emmanuel Suhard (1874-1949), nouvel archevêque de la capitale, consacre en la basilique Montmartre Paris et la France aux Sacrés Cœurs de Jésus et Marie. Parmi les 50.000 fidèles présents, se trouvent plusieurs généraux et ministres, mais Raymond Poincaré et le maréchal Pétain, vice-président du conseil, choisissent la neutralité et s'abstiennent de se rendre à la cérémonie.
Dans la nuit du 16 au 17 juin, démission du ministère Paul Raynaud. Le président de la République fait appel au Maréchal Pétain.
Le jeune pasteur Roger Schutz-Marsauche (né en 1915) s'installe près de Cluny, en Saône-et-Loire. En 1949, sept premiers Frères protestants et catholiques le rejoignent dans cette
Communauté œcuménique de Taizé qui accueille aujourd'hui les jeunes du monde entier, dans un souci de réconciliation, d'unité et de paix. Elle compte aujourd'hui 100 Frères, dont 70 vivent à Taizé. A partir de 1978, des rencontres annuelles rassembleront chaque hiver entre 70.000 et 100.000 jeunes dans une grande ville européenne.
Dans le numéro de septembre-octobre du Messager du Cœur de Jésus, le Père Parra, directeur de l'Apostolat de la Prière, engage les chrétiens à se tourner plus que jamais vers le Sacré-Cœur.

« Que chacun de nous soit vraiment chrétien dans sa pensée, dans sa vie entière. Non pas chrétien du vendredi ou du dimanche, mais chrétien toujours et partout. […]
Que, pour habituer nos yeux au drapeau du Sacré-Cœur, les chrétiens le portent sur eux ; l'installent dans leurs maisons. Que le drapeau du Sacré-Cœur soit solennellement installé dans nos églises, comme un acte de foi et de confiance au Cœur divin.
Que la dévotion au Sacré-Cœur devienne réelle dans les familles vraiment chrétiennes par une consécration vécue.
C'est tout cela, tout ce grand et long travail de réalisation de ferveur chrétienne et d'apostolat qui nous mènera, à l'heure qu'il connaît, à l'affirmation publique de la royauté du Sacré-Cœur sur la France par l'insertion de son image sur nos couleurs.
A l'œuvre donc !
Nos désastres de 1870 ont fait Montmartre.
Nos désastres d'aujourd'hui, dont la cause morale est l'abandon du Christ, nous ramèneront à Lui.
C'est l'heure du Christ. C'est la nôtre aussi. Le Cœur de Jésus ne sauvera pas notre patrie tout seul. Il y faut notre collaboration. »
Père Parra, Le Messager du Cœur de Jésus, septembre-octobre 1940.

1941 : Le 3 janvier, le P. Marcial Maciel (né en 1920) fonde la Congrégation des Légionnaires du Christ, congrégation religieuse de droit pontifical dont les Constitutions seront approuvées en 1983. Elle a pour mission de répandre le Royaume du Christ dans la société selon les exigences de la justice et de la charité chrétienne, en étroite collaboration avec les pasteurs et les programmes pastoraux de chaque diocèse. Elle compte aujourdhui plus de 600 prêtres et environ 2.500 séminaristes. Elle a des maisons dans 18 pays. Le P. Maciel fondera également le Mouvement Regnum Christi, dont les Statuts seront approuvés le 26 novembre 2004. "Sa finalité est l’instauration du Royaume du Christ parmi les hommes pour la sanctification de ses membres, dans l’état et la condition de vie auxquels Dieu les a appelés, et pour une action apostolique personnelle et organisée au service de l’Eglise et de ses pasteurs." Il compte actuellement 65.000 membres répartis dans tous les continents.
Le 24 juillet, le cardinal Emmanuel Suhard (1874-1949), archevêque de Paris, propose à l'Assemblée des cardinaux et archevêques de France la fondation d'une institution interdiocésaine : la Mission de France, destinée à former un clergé spécialisé dans l'évangélisation des zones déchristianisées. Elle est établie à Lisieux, près du Carmel. Pie XII lui accordera une constitution apostolique en 1954.

1942 : Le P. Jean Danielou (1905-1974) fonde avec le P. Henri de Lubac (1896-1991) la collection Sources chrétiennes, où seront édités les textes des Pères de l'Eglise. Aujourd'hui encore, cette collection reste incontournable dans le domaine de l'édition religieuse.
Le 31 octobre, Pie XII consacre le genre humain au Cœur Immaculé de Marie.

1943 : Le 28 janvier, une délégation de catholiques de l'Aude conduite par l'Abbé Paul Merme, directeur de l'œuvre de Jésus Ouvrier à Carcassonne, est reçue en audience publique par le Maréchal Pétain à Vichy. L'Abbé Merme lui remet un fanion du Sacré-Cœur spécialement réalisé à son intention, béni le dimanche 10 précédent par Mgr Pays, évêque de Carcassonne. "Monsieur l'abbé, dit le Maréchal, je suis très heureux et vraiment touché de votre démarche. J'ai toujours admis ces forces spirituelles dont vous parlez, et je tiens à ce qu'on y ait recours sous mon gouvernement… […] J'accepte avec bonheur ce fanion que vous m'offrez. Il sera mon drapeau." Le 29 juin, l'Abbé Merme reprend contact avec le Maréchal Pétain, sollicitant de lui la réalisation de la troisième demande du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie : la Consécration officielle de la France. Les démarches entreprises auprès de l'épiscopat français n'aboutiront pas.

« Monsieur l'Abbé,
M. le Maréchal a reçu la lettre du 29 juin par laquelle vous lui demandez de façon pressante, de vouloir bien au cours d'une cérémonie officielle, consacrer la France au Sacré-Cœur de Jésus. Le Maréchal a été sensible aux sentiments d'affectueux attachement que vous lui avez exprimés à cette occasion et il vous en remercie.
Votre projet est très louable et le Maréchal s'en est entretenu avec plusieurs hautes personnalités de l'Episcopat Français. Si sa réalisation ne semble pas actuellement opportune, cela ne veut pas dire qu'elle soit écartée.
Je vous prie d'agréer, Monsieur l'Abbé, l'expression de mes sentiments déférents et dévoués. »
Lettre du secrétaire particulier du Maréchal à l'Abbé Merme, 12 juillet 1943, in Pierre Salgas, Le Message de 1689 du Sacré-Cœur à la France, Montsurs, Résiac, 4° éd., 1987.


Le 28 mars, les évêques de France consacrent les paroisses françaises au Cœur Immaculé de Marie, et lancent le retour de Notre-Dame de Boulogne (l'une des 4 Vierges à la barque présentes à Boulogne avait été emmenée à Lourdes le 8 septembre 1942). La prodigieuse randonnée de Notre-Dame du Grand Retour ne s'achèvera que 5 ans plus tard, en 1947, après la visite de 16.000 paroisses dans 88 diocèses.
Le 29 juin, publication de l'Encyclique
Mystici Corporis de Pie XII, sur le Corps mystique de Jésus-Christ et notre union en Lui avec le Christ, qui annonce l'Encyclique sur le Sacré-Cœur qui verra le jour en 1956.

« Notre charge pastorale est le principal motif qui Nous invite à traiter actuellement avec une certaine ampleur cette éminente doctrine. De nombreux écrits ont été publiés sur ce sujet ; et Nous n'ignorons pas que beaucoup s'adonnent aujourd'hui avec activité à ces études, où la piété des fidèles trouve également un attrait et un aliment. Il semble qu'il faille en chercher avant tout l'explication dans ce fait qu'un renouveau de zèle pour la liturgie sacrée, la réception plus fréquente du Pain eucharistique, enfin une dévotion plus ardente envers le Sacré Cœur de Jésus, que Nous constatons de nos jours avec joie, ont amené de nombreux esprits à méditer plus profondément les richesses insondables du Christ, conservées dans l'Eglise. […]
Par la volonté du Christ Notre-Seigneur, ce lien admirable, qu'on n'exaltera jamais assez, qui nous unit entre nous et avec notre divin Chef, est manifesté d'une manière spéciale aux fidèles par le Sacrifice eucharistique. Là, en effet, les ministres sacrés ne tiennent pas seulement la place de notre Sauveur, mais de tout le Corps mystique et de chacun des fidèles ; là encore, les fidèles eux-mêmes, unis au prêtre par des vœux et des prières unanimes, offrent au Père Eternel l'Agneau immaculé, rendu présent sur l'autel uniquement par la voix du prêtre ; ils le lui offrent par les mains du même prêtre, comme une victime très agréable de louange et de propitiation, pour les nécessités de toute l'Eglise. Et de même que le divin Rédempteur mourant sur la Croix s'est offert, comme Chef de tout le genre humain, au Père Eternel, ainsi,
en cette offrande pure, non seulement il s'offre comme Chef de l'Eglise, au Père céleste, mais en lui-même il offre aussi ses membres mystiques, puisqu'il les renferme tous, même les plus faibles et les plus infirmes, dans son Cœur très aimant. […]
Tandis que Nous écrivons, Nous avons sous les yeux la multitude, hélas ! presque infinie, des malheureux sur qui Nous pleurons douloureusement : les infirmes, les pauvres, les mutilés et tant de gens qu'à cause de leurs propres souffrances ou de celles des leurs il n'est pas rare de voir s'épuiser jusqu'à mourir. Nous invitons donc paternellement tous ceux qui, pour quelque motif que ce soit, se trouvent dans la tristesse et l'angoisse à regarder le ciel avec confiance et à offrir leurs peines à Celui qui, un jour, leur accordera en retour une abondante récompense. Que tous se souviennent que leur souffrance n'est point vaine, mais qu'elle leur sera très avantageuse à eux-mêmes et à l'Eglise si, les regards tournés vers le but, ils la supportent avec patience. A réaliser efficacement ce dessein concourt très particulièrement l'offrande quotidienne de soi-même à Dieu, telle que la pratiquent les membres de la pieuse association appelée
Apostolat de la Prière, association que Nous avons à cœur de recommander spécialement ici comme très agréable à Dieu. »
Pie XII, extraits de l'Encyclique Mystici Corporis du 29 juin 1943.

Fondation des Frères des Campagnes par le Père Michel Epagneul (1904-1997), Dominicain, pour l'apostolat en milieu rural. Les Sœurs des Campagnes, fondées en 1947 par Ghislaine Aubé (née en 1924), compléteront leur action.
Fondation en Italie des
Focolari par Chiara Lubich (née en 1920), mouvement fondé sur l'appel évangélique à l'unité, et ouvert à tous sans condition de conviction personnelle. Il est présent aujourd'hui dans 180 pays, et compte actuellement plus de 100.000 membres engagés et environ 4,5 millions d'adhérents à des degrés divers. Le Mouvement des Focolari a été approuvé en 1962 par l'Eglise catholique sous le nom de Œuvre de Marie. Chiara Lubich a reçu le Prix Unesco pour l'Education à la Paix le 17 décembre 1996 à Paris.
En septembre, publication de
La France, pays de mission ? des Pères Henri Godin (1906-1944) et Yvan Daniel (1906-1986), prélude à la création de la Mission de Paris en janvier 1944, à l'origine de l'expérience des Prêtres ouvriers sous l'autorité du cardinal Emmanuel Suhard (1874-1949) en 1947.
Le jour de la fête du Christ Roi, le cardinal Suhard archevêque de Paris rappelle dans une homélie donnée à Montmartre toute l'actualité de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus :

« Jamais peut-être la dévotion au Sacré-Cœur ne s'impose avec plus d'urgence et jamais le monde n'eut un tel besoin de l'aide de Dieu qui nous vient par son Cœur. Car c'est par la manifestation de son Amour que le Christ entend conquérir et régner. Il règnera dans la mesure où nous comprendrons que dans son Cœur Sacré réside notre salut personnel et la pacification de l'humanité…
C'est pourquoi il faut qu'ici soit entretenu et développé le mouvement de reconnaissance, d'adoration, de pénitence et d 'amour inauguré par ceux qui, il y a plus d'un demi-siècle, conçurent le projet du "Vœu national au Cœur de Jésus"…
Il faut que […] le Cœur de Jésus soit mieux connu. C'est dire que, grâce à des prédications ou publications substantielles et approfondies, mais accessibles au grand public, - grâce à un enseignement qui porte à aimer et à agir - soient révélées aux foules les richesses de ce divin Cœur…
Il faut que […] notre Action Catholique soit vivifiée, rajeunie, renforcée ; que notre action de conquête, de conquête missionnaire, reçoive impulsion et vie. Le Cœur de Jésus n'est-il pas la source de tout apostolat ? »
Cardinal Suhard, in Semaine religieuse de Paris, 14 novembre 1943, cité par André Dérumaux, in Le Cœur, Desclée de Brouwer, Etudes Carmélitaines, 1950.

1945 : Le 7 mai, l'Allemagne capitule sans condition à Reims.
Du 14 au 17 juin, l'Apostolat de la Prière organise à Paris un congrès national qui a pour thème Le Sacré-Cœur de Jésus et la doctrine du Corps mystique.
Le 17 juin, les délégués de tous les diocèses consacrent à Montmartre, en présence des cardinaux, archevêques et évêques de France, un million de familles françaises au Sacré-Cœur. Un message de Pie XII qui leur est destiné est lu au cours de cette cérémonie.

« Nous sommes de cœur au milieu de vous, familles de France qui venez renouveler votre consécration au Cœur de Jésus qui aime les Francs : quelle splendeur, quelle puissance ! Quelle responsabilité aussi, car les destinées de votre patrie sont entre vos mains, mais à la double condition que, fiers de votre appartenance au Christ et conscients de la force qu'elle vous confère, vous vous montriez imperturbablement fidèles à cette appartenance et que vous usiez vaillamment de cette force.
La valeur et la prospérité d'un peuple résident, non pas dans l'action aveugle d'une multitude confuse, mais dans l'organisation normale des familles saines et nombreuses, sous l'autorité respectée du père, sous la sage et vigilante providence de la mère, dans l'union intime et coopérante des enfants.
Chaque famille s'étend, se dilate dans la parenté qu'unissent les liens du sang. Et les alliances entre familles viennent encore, par leurs harmonieux enchevêtrements, constituer de maille en maille tout un réseau dont la souplesse et la solidité assurent l'unité vitale d'une nation, grande famille au grand foyer qu'est la patrie.
Réseau tellement parfait et délicat que chaque maille qui viendrait à se rompre ou à se relâcher risquerait de compromettre, avec l'intégrité du réseau, tout l'organisme de la société. Or, cette rupture ou ce relâchement, cet affaiblissement ou cette dégénérescence de la famille se produisent avec leurs funestes conséquences toutes les fois qu'une atteinte est portée à la sainteté ou à l'indissolubilité du mariage, à la fidélité ou à la fécondité conjugale, toutes les fois que l'autorité paternelle, par abdication des parents ou par insubordination des enfants, se trouve mise en échec.
Des fragments de familles brisées ou désagrégées ne sont guère plus propres à constituer une société saine et stable que le conglomérat amorphe d'individus dont Nous parlions récemment. Grande certes, et noble et pure, est la félicité d'un foyer patriarcal, intact dans son intégrité comme dans sa dignité. Mais - qui oserait le nier ? - cette félicité est le prix de l'attachement à des devoirs austères, de la victoire sur des obstacles ou des attraits, sur les passions déréglées ou les tentations de la chair ou du cœur. Or, il y faut du courage, un courage généreux et, surtout, permanent, continu, à longueur d'année, à longueur de vie.
A moins d'ignorer étrangement la faiblesse humaine, de fermer obstinément les yeux devant l'évidence, force est de reconnaître qu'un tel courage ne peut surgir, moins encore se soutenir par le seul effet des arguments de la simple et froide raison. La doctrine pure, la morale sublime, les espérances éternelles de la foi chrétienne contribuent grandement à l'engendrer, mais ce n'est pas surtout son action extérieure qui donne à la religion du Christ cette salutaire influence, cette vertu merveilleuse de sauvegarder la pureté, la sainteté du mariage et de la famille au milieu d'une fausse civilisation corrompue et corruptrice. Le Christ agit dans les âmes par l'infusion de sa grâce plus encore que par ses enseignements, ses exhortations, ses promesses ; surtout Il est par son Eucharistie, la "source de la vie et de la sainteté". Quel temple auguste devient le foyer où le père, la mère, les enfants, vivent, nourris et abreuvés de la chair et du sang de Dieu !
Quand une famille vit ainsi du Christ, que par sa consécration au Cœur du Christ elle a ratifié son union avec Celui qui a vaincu le monde et s'est vouée à l'amour, au service, au règne de ce Cœur divin, qu'elle a fait de son règne l'idéal qui la fascine et auquel visent toutes ses aspirations ; quand plusieurs familles, animées du même esprit, tendues vers le même idéal, sont unies dans la compacte intégrité du corps mystique de l'Homme-Dieu, quand ces familles sont des milliers, des centaines de milliers, quand un million de pères, de mères, des millions et des millions d'enfants consacrent avec une ardeur passionnée toutes leurs énergies à promouvoir la cause et le règne de Jésus, qui mesurera la puissance d'une telle armée sous un tel chef ?
La timidité, l'hésitation, la défiance abattant vos courages et brisant votre élan, stériliseraient tous vos efforts. Et c'est pourquoi Nous vous indiquions la fierté de votre appartenance au Christ, la conscience de votre force, pour restaurer tout en lui sous sa conduite et dans son règne, comme condition essentielle pour la voir produire ses effets merveilleux.
Courage donc, familles chrétiennes, familles françaises du Sacré-Cœur ! Votre phalange est assez considérable, assez forte pour marcher en assurance. Et pourtant, regardez ! Ne voyez-vous pas autour de vous d'autres familles en nombre bien plus imposant que le vôtre, fixer les yeux sur vous et n'attendre pour marcher avec vous que de recevoir de vous le branle ?
Votre consécration au Cœur de Jésus scelle un pacte entre Lui et vos familles. Il en a pris l'initiative par sa promesse : "Je les bénirai," disait-Il à sainte Marguerite-Marie.
De votre côté, avec toute la solennité que vos moyens vous permettaient, sous la bénédiction du prêtre. son représentant, vous avez mis son image à la place d'honneur de votre foyer dont vous le proclamiez le souverain, vous engageant officiellement à le regarder et à le traiter comme tel. Lui, ne manquera jamais à sa parole : Il est le Dieu fidèle. Ne manquez pas à la vôtre. Faites-le régner chez vous et autour de vous.
Consacrée, votre demeure est donc, par définition, une demeure désormais sacrée : rien n'y doit offenser les yeux, les oreilles, le Cœur de Jésus. Il en est le Roi : Il doit y recevoir de votre fidélité un hommage permanent de respect, de dévotion. d'amour. Chef très aimant de votre foyer, il est associé intimement à toute sa vie et l'on n'y conçoit aucune peine, aucune joie, aucune inquiétude, aucune espérance, à laquelle vous Le laisseriez étranger. C'est le royaume du Christ : il est sacré !
Il n'y aurait qu'une vaine et stérile complaisance d'amour-propre, ou plutôt qu'une humiliante contradiction à prendre conscience de votre force si vous n'en deviez user pour le maintien, la défense, la conquête des droits du Cœur de Jésus qui sont aussi vos droits, les droits de votre famille et de votre patrie. Pères de familles chrétiennes, qui sont l'honneur et la vitalité de la France, il vous appartient et vous avez le devoir de parler et d'agir au nom de vos familles, au nom de la France, de cette France qui, au lendemain de douloureux désastres, a gravé sur le fronton de votre basilique de Montmartre l'émouvante humilité de son repentir, l'ardeur de son amour et de sa dévotion Poenitens et devota !
Au nom donc de vos familles et de la France, défendez la sainteté du mariage et l'unité du foyer, ravagées par le divorce ; défendez l'autorité des parents et leur liberté d'élever chrétiennement leurs enfants sans dommage ; défendez l'enfance et l'adolescence contre les propagandes impies et déshonnêtes, contre la séduction des spectacles scandaleux, contre les licences pernicieuses d'une presse et d'une radio sans contrôle.
Au nom de vos familles et de la France, revendiquez pour vos cités la décence, la dignité des rues et des places publiques, le droit pour tous vos concitoyens de pratiquer ouvertement leur religion, pour votre clergé, vos religieuses, celui de faire du bien aux petits, aux ignorants, aux pauvres, aux malades, aux mourants.
Au nom de vos familles et de la France, préparez et procurez l'avènement du règne de Dieu et du Cœur de Jésus dans votre patrie, la reconnaissance de sa divine majesté, dans la sanctification du dimanche et des fêtes, dans l'exercice du culte public, dans la pratique de la justice, de la charité sociales, de la réconciliation mutuelle, dans le calme et dans l'ordre, en un mot, dans la paix.
Vous venez de proclamer une fois de plus que vous croyez à la vocation chrétienne de la France. Il est fidèle l'auteur de cette sublime vocation : "Fidelis Deus, per quem vocati estis". Que par vous, familles chrétiennes consacrées au Cœur de Jésus, la France, de son côté, soit fidèle à y répondre.  »
Pie XII, Message au Familles de France, 17 juin 1945.


1946 : L'Abbé Jean Rodhain (1900-1977) fonde le Secours catholique.
Armand Marquiset (1900-1981) fonde les Petits Frères des Pauvres.
Le 11 décembre, l'Assemblée générale des Nations Unies vote la création d'un Fonds International d'Urgence des Nations Unies pour l'Enfance : l'
UNICEF.

1947 : Premiers Prêtres ouvriers.
Le 13 octobre, la Constitution de la IV° République est adoptée par référendum.
En décembre, le P. Werenfried Van Straaten (1913-2003), moine et prêtre hollandais, fonde l’Aide à l’Eglise en Détresse. Durant la période de l'après-guerre, il s'est fait connaître en demandant du lard aux paysans, pour soulager la faim dont souffrent les réfugiés allemands : cela lui vaudra un sobriquet affectueux qui ne le quittera pas, le "Père au Lard". L'AED est reconnue comme une association de droit pontifical. Elle recueille chaque année plus de 70 millions d’euros, grâce à quelque 600.000 bienfaiteurs et 16 secrétariats nationaux en Occident. Elle répond ainsi à environ 9.000 demandes d'aides de 130 pays pauvres.

1948 : * Publication du premier volume de Lui et moi - Entretiens spirituels, journal intime dont le nom de l'auteur ne sera révélé qu'après sa mort, à la parution du tome 2. Il s'agit de Gabrielle Bossis (1874-1950), dont les sept volumes qui paraîtront jusqu'en 1957 donneront la transcription quasi sténographique des dialogues intérieurs qu'elle entretient avec le Christ depuis 1936. Le premier volume parut préfacé par Mgr Villepelet, évêque de Nantes, et par le P. Jules Lebreton, S.J., doyen de la Faculté de théologie à l'Institut catholique de Paris.

« Ne pense pas que ce soit le plus grand nombre de prières qui touche votre Dieu. C'est la façon dont vous Lui parlez.
Soyez irrésistibles d'amour, d'abandon, d'humilité, et quand vous Lui demandez du pain, Il ne vous donnera pas une pierre, mais une double ration…
Sois audacieuse dans tes désirs d'amour, dans tes tendances à avancer. Chaque jour, vois où tu en es, fermement ambitieuse d'un progrès dans Mon intimité.
Habite Mon Cœur. Tu sais, le nid chaud et caché du roitelet, à portée de toute main, et invisible dans ton acacia ?
Invite les Anges à t'aider dans ta marche montante. J'ai tant envie que tu viennes plus près !…
J'ai tant de choses à te dire, tant de choses à donner…Viens. Toujours plus près. »
Gabrielle Bossis, Lui et moi, tome VII (14 septembre 1940), Paris, Beauchesne, 1957.

Le 11 juillet, pour les cinquante ans de sacerdoce du Père Mateo, Pie XII lui adresse une longue lettre, où il définit la portée ecclésiale de l'Intronisation.

« Pour Nous aussi, comme pour Nos prédécesseurs, l'Intronisation répond à Nos plus chers désirs. Nous souhaitons ardemment que la charité de Jésus-Christ, jaillissant de son Cœur, reprenne possession de la vie privée des hommes et de la vie publique des peuples. Mais il est une chose que Nous désirons tout spécialement et qui est d'ailleurs le principal dans l'œuvre que vous avez propagée depuis si longtemps et avec tant de diligence : c'est que les familles chrétiennes se consacrent au Cœur de Jésus. Mais de telle façon que, son image étant installée dans l'endroit le plus noble de la maison comme sur un trône, Jésus-Christ Notre Seigneur règne visiblement dans les foyers catholiques. Cette consécration n'est pas une cérémonie vaine et vide de sens, mais demande à tous et à chacun que leur vie soit conforme aux préceptes chrétiens, qu'ils brûlent d'un amour plus fervent envers la très sainte Eucharistie et qu'ils prennent part, le plus souvent possible, au banquet céleste, qu'ils s'efforcent par des supplications adressées à Dieu et par les œuvres d'une sainte pénitence, de pourvoir non seulement à leur propre salut, mais encore à celui des autres. »
Lettre de Pie XII au Père Mateo, 11 juillet 1948, in P. Marcel Bocquet, Père Mateo apôtre mondial du Sacré-Cœur, Paris, Téqui, 1963.

L'Assemblée d'Amsterdam crée le Conseil Œcuménique des Eglises (COE). 149 Eglises sont présentes, essentiellement protestantes et anglicanes. Lors de la troisième Assemblée en 1961 à New-Delhi en Inde, le COE s'ouvrira avec le Conseil International des Missions aux orthodoxes des pays de l'Est, et cinq observateurs seront également envoyés par l'Eglise catholique romaine.
Le 20 novembre, première émission de télévision en N&B et 819 lignes.
Le 10 décembre, l'Assemblée Générale des Nations-Unies adopte la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

1949 : Le 29 juin, premier journal télévisé, sur la base de reportages diffusés en direct.
En décembre, l'Abbé Pierre (Henri Grouès, né en 1912) fonde les communautés d'Emmaüs, pour aider à la réinsertion des plus démunis.
A la veille du Jubilé de 1950, Pie XII et Mgr Montini (futur Paul VI) décident d'élargir l'audience du Saint-Siège en créant la première traduction française de l'Osservatore Romano. Suivront bientôt des traductions en anglais, en portugais, en allemand, … et à partir de 1980 en polonais, sous forme mensuelle.

1950 : Le 21 mars, Mgr Mendonça, évêque de Trichy, inaugure l'ashram de la Trinité fondé en Inde près de Kulittalai par les Pères Jules Monchanin (†1957) et Henri Le Saux (†1973). L'ashram sera affilié au début des années 80 à la Congrégation Bénédictine des Camaldules.
Agnès Gonxha Bojahliu, en religion Mère Teresa (1910-1997) fonde à Calcutta les Missionnaires de la Charité. Mère Teresa a reçu le prix Nobel de la paix en 1979, et doit être béatifiée le 19 octobre 2003.
A l'occasion du 1° Congrès international des Etats de perfection qui se tient à Rome, toutes les familles religieuses sont consacrées au Cœur de Jésus. Il existe aujourd'hui environ 200 Congrégations et Instituts séculiers qui portent le vocable du Sacré-Cœur.
Le 1° novembre, par la Constitution apostolique Munificentissimus Deus, Pie XII proclame le dogme de l'Assomption, selon lequel "l'Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la Gloire céleste".

1951 : le 14 octobre, consécration de la grande nef de la basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg en Belgique, qui sera inaugurée solennellement à la fin des années soixante.

1952 : Pie XII approuve les nouveaux statuts de l'Archiconfrérie du Sacré-Cœur de Montmartre, qui mentionnent expressément l'adoration eucharistique et la distinction entre apôtres et autres membres.

1954 : Le 1° février, l'Abbé Pierre lance un appel pour venir en aide aux sans logis.
Pie XII canonise Pie X, pape de 1903 à 1914.
Le 1° mars, sur décision de Pie XII, arrêt de l'expérience des prêtres-ouvriers. Le mouvement sera réhabilité par Vatican II en 1963, et compte aujourd'hui environ un millier de prêtres dans le monde entier.
Le 6 juillet, le Père Jacques Loew (1908-1999) fonde avec l'appui de la paroisse Saint Trophyme de Marseille la
Mission ouvrière St Pierre et St Paul, destinée à l'évangélisation du monde ouvrier.
Le 15
août, Pie XII accorde à la Mission de France une constitution apostolique faisant d’elle une prélature territoriale (ou "nullius"), avec un séminaire propre. Le 15 décembre, le cardinal Liénard sera intronisé premier prélat de la Mission dans l’abbatiale de Pontigny (Yonne). Elle compte aujourd’hui 205 prêtres et diacres autour d’un évêque-prélat, actuellement Mgr Yves Patenôtre. Ces prêtres sont envoyés comme missionnaires de l’Evangile dans les diocèses qui le demandent.
Raoul Follereau (1903-1977) crée la Journée Mondiale des Lépreux, jour de prière et de solidarité dans le monde entier. En 1968, avec son fils spirituel André Récipon, il créera l'Association française qui porte son nom.
Le 11 octobre, publication de l'Encyclique
Ad Coeli Reginam de Pie XII, qui instaure la fête de la Royauté de Marie.

1955 : Le 4 février, la Congrégation du Saint-Office condamne le périodique La Quinzaine, organe des catholiques progressistes.
Première publication de la Bible de Jérusalem.
Consécration de l'Etat brésilien de São Paulo à Notre-Dame du Sacré-Cœur par le gouverneur.
* Première publication de Divins Appels, recueil des écrits de Marie Sevray (née Guillemin, 1872-1966), mère de famille, auteur de plusieurs milliers de pages qu'elle écrit sous la "dictée" même de l'Esprit. L'ouvrage reçoit l'Imprimatur de Michel Potevin V.G.. Ce livre sera de nombreuses fois réédité, et traduit en plusieurs langues (Italien, Polonais, Allemand).

« Mon Cœur ! viens… approche-toi et jette un regard sur les abîmes infinis de ce Cœur…
Il est Amour. Qui connaît mon Cœur Me connaît tout entier ! Mon Cœur ! le cœur d'un Dieu-Homme, le Cœur de Jésus…
Toutes les aspirations pures vers l'amour donné et reçu, Je les possède au plus haut point qui se puisse concevoir.
O Homme, approche ! Viens… et contemple des Besoins mille fois plus immenses que les tiens…
Mais les hommes passent, indifférents, ou blasés par l'habitude de pratiques et de prières machinales qui les empêchent de Me contempler assez.
Oh !… qui Me donnera des âmes intérieures, qui viennent vers Moi, qui me regardent et se laissent regarder par Moi ?
Que de variétés d'Amour Je demanderais à ces âmes ! que de nuances ! que de notes différentes ! et toutes Me chantant en une harmonie magnifique dont jamais mon Cœur ne se lasserait et qui le consolerait de tout… […]
Si Je trouvais des âmes attentives, en ces temps où Je les appelle à grands cris à la vie intérieure, Je Me verserais en elles avec une abondance mille fois plus grande que Je ne l'ai jamais fait, parce que J'ai réservé mes plus grandes prodigalités pour ces derniers siècles du Monde. […]
Je les pénètrerais, Je les transformerais ! Il y aurait de par le monde, au milieu de la marée envahissante de la dépravation et de la fange, une marée plus envahissante encore de saintetés variées, ravissantes à mes Yeux, attirantes pour mon Cœur. […]
Oui, Je les veux légion !… Mais que l'on commence !
L'on dira peut-être qu'il n'y a dans cet Appel rien de nouveau.
Oui et non.
Il n'y a rien de nouveau en ce sens que J'ai toujours voulu des âmes recueillies ; mais cet Appel est nouveau, parce qu'il est plus intense que jamais… »
Marie Sevray, Divins Appels, Hauteville (Suisse), Ed. du Parvis, 1996 (9° éd.).

1956 : Le 15 mai, publication de l'Encyclique Haurietis Aquas, de Pie XII, consacrée à la dévotion au Sacré-Cœur.

« … Son Cœur étant une partie très noble de sa nature humaine et uni hypostatiquement à la Personne du Verbe Divin et, de ce fait, mérite le même culte d'adoration dont l'Eglise honore la Personne du Fils de Dieu incarné : c'est là une vérité de foi catholique, solennellement définie au Concile œcuménique d'Ephèse et au second Concile de Constantinople. (5) […]
Rien ne s'oppose donc à ce que nous adorions le très Sacré Cœur de Jésus-Christ, puisqu'il participe à cet amour inépuisable que notre Divin Rédempteur ressent toujours pour l'humanité et qu'il en est le symbole naturel et si expressif. Ce Cœur, sans doute, n'est plus sujet aux vicissitudes de cette vie mortelle, mais il vit, il bat et il est uni indissolublement à la Personne Divine du Verbe et, en elle, par elle, à la Volonté Divine. Puis donc que le Cœur du Christ déborde d'amour divin et humain, puisqu'il est riche de tous les trésors de grâces que notre Rédempteur a acquis par sa vie, ses souffrances et sa mort, il est assurément la source éternelle de cette charité que son Esprit répand dans tous les membres de son Corps mystique. (42) […]
Il suffit de rappeler le souvenir de cette époque où se développait le culte du Sacré-Cœur de Jésus pour comprendre clairement que ses progrès étonnants venaient de ce qu'il s'accordait parfaitement à l'essence de la religion chrétienne, qui est une religion d'amour. Qu'on ne dise donc pas que cette dévotion est née d'une révélation privée faite par Dieu ni qu'elle a surgi tout à coup dans l'Eglise ; mais elle a jailli spontanément de la foi vive, de l'ardente piété, que des cœurs comblés des dons du ciel ressentaient pour notre adorable Rédempteur et pour ses plaies glorieuses, qui leur semblaient le témoignage le plus touchant de son immense amour. Il est donc clair que les révélations faites à sainte Marguerite-Marie n'ont rien apporté de nouveau à la doctrine catholique. Leur importance, c'est que le Christ Notre-Seigneur, en montrant son Cœur Sacré, a voulu d'une façon très spéciale et extraordinaire amener les esprits des hommes à contempler, à honorer le mystère de l'amour miséricordieux de Dieu pour le genre humain. (52) […]
De cette chose corporelle qu'est le Cœur de Jésus-Christ et de sa signification naturelle, nous pouvons, nous devons, soutenus par la foi chrétienne, nous élever non seulement jusqu'à la contemplation de son amour sensible, mais, plus haut encore, jusqu'à la considération et à l'adoration de son amour infus, et enfin, dans un élan à la fois tendre et sublime, jusqu'à la méditation et l'adoration de l'Amour divin du Verbe Incarné. C'est, qu'en effet, par la foi qui nous enseigne que les deux natures, humaine et divine, sont unies dans la Personne du Christ, nous pouvons concevoir les relations très étroites qui existent entre l'amour sensible du Cœur physique de Jésus et son double amour spirituel, l'humain et le divin. Car de ces trois amours on ne doit pas dire seulement qu'ils existent ensemble dans la Personne adorable du Divin Rédempteur, mais qu'ils sont unis entre eux par un lien naturel, puisque l'amour sensible et l'amour humain sont soumis à l'Amour divin et le reflètent par leur ressemblance avec lui. (58) […]
C'est pourquoi Nous exhortons tous Nos fils dans le Christ à pratiquer avec ferveur cette forme de dévotion, ceux qui ont déjà l'habitude de puiser aux eaux salutaires qui coulent du Cœur du Rédempteur, ceux surtout qui la regardent de loin, en spectateurs, avec curiosité et hésitation. Qu'ils voient bien qu'il s'agit, comme Nous l'avons déjà dit, d'un culte déjà très ancien dans l'Eglise, solidement fondé sur l'Ecriture, qui est en accord avec la tradition et la liturgie, et que les Pontifes romains ont couvert de très nombreuses et très hautes louanges ; non seulement ils ont institué une fête en l'honneur du Cœur très auguste du Rédempteur qu'ils ont étendue à toute l'Eglise, mais ils lui ont consacré solennellement tout le genre humain. L'Eglise en a reçu des fruits abondants et très réconfortants : de nombreux retours à la religion chrétienne, un renouveau de foi chez beaucoup, une union plus étroite des fidèles avec notre Rédempteur très aimant : tous ces fruits se sont montrés être particulièrement nombreux et importants au cours de ces dernières décennies. (64) »
Pie XII, extraits de l'Encyclique Haurietis Aquas, 15 mai 1956.

1957 : Le 26 avril, fondation à Valladolid, en Espagne, de la Sociedad Téologica de los Sagrados Corazones (Société Théologique des Sacrés-Cœurs). Le but poursuivi par la Société est l'étude scientifique et théologique de la doctrine des Sacrés-Cœurs. C'est elle qui organise le premier Congrès international du Sacré-Cœur qui se tient en octobre 1961 à Barcelone, à l'occasion de l'achèvement du Temple expiatoire du Tibidabo.
Le Père Joseph Wrezinski (1917-1988) fonde A.T.D. Quart Monde (Aide à Toute Détresse), mouvement international du refus de la misère et pour les droits de l'homme.

1958 : Le 1° juin, Charles de Gaule est investi par l'Assemblée Nationale. Le 4 septembre, il présente le projet de Constitution de la V° République, qui sera approuvé le 28. Le 21 décembre, il est élu président de la République et de la Communauté par le collège des grands électeurs.

1960 : Le 30 juin, publication de la Lettre apostolique Inde a primis de Jean XXIII, dans laquelle il souligne l'importance et la ressemblance entre la dévotion au Précieux Sang, le culte du Cœur du Christ et le culte du Très Saint Nom de Jésus.

« Il nous semble donc particulièrement opportun d'attirer de nouveau l'attention de nos chers fils sur les liens indissolubles qui doivent unir les deux dévotions, déjà tellement répandues au sein du peuple chrétien, c'est-à-dire au Nom Très Saint de Jésus et à son Sacré Cœur, qui entend honorer le Sang très précieux du Verbe incarné, "répandu pour la multitude en rémission des péchés". »

Edmond Kaiser (1914-2000) fonde l'association Terre des Hommes, organisation humanitaire d'aide à l'enfance. Il fondera également en 1979 l'association Sentinelles, orientée vers "l'enfance et l'innocence meurtrie".

1961 : Publication de Hymne de l'Univers du Père Pierre Teilhard de Chardin, en lequel se trouve le texte de La Messe sur le Monde écrit en 1923.

« Seigneur, enfermez-moi au plus profond des entrailles de votre Cœur. Et, quand vous m'y tiendrez, brûlez-moi, purifiez-moi, enflammez-moi, sublimez-moi, jusqu'à satisfaction parfaite de vos goûts, jusqu'à la plus complète annihilation de moi-même.
Tu autem, Domine mi, include me in imis visceribus Cordis tui. Atque ibi me detine, excoque, expurga, accende, ignifac, sublima, ad purissimum Cordis tui gustum atque placitum, ad puram annihilationem meam.
"Seigneur." Oh, oui, enfin ! par le double mystère de la Consécration et de la Communion universelles, j'ai donc trouvé quelqu'un à qui je puisse, à plein cœur, donner ce nom ! […]
Etranges démarches de votre Esprit, mon Dieu ! - Quand, il y a deux siècles, a commencé à se faire sentir, dans votre Eglise, l'attrait distinct de votre Cœur, il a pu sembler que ce qui séduisait les âmes, c'était la découverte en Vous, d'un élément plus déterminé, plus circonscrit, que votre Humanité même. Or, voici que maintenant, renversement soudain ! il devient évident que, par la "révélation" de votre Cœur, Vous avez surtout voulu, Jésus, fournir à notre amour le moyen d'échapper à ce qu'il y avait de trop étroit, de trop précis, de trop limité, dans l'image que nous nous faisions de Vous. Au centre de votre poitrine, je n'aperçois rien d'autre qu'une fournaise ; et, plus je fixe ce foyer ardent, plus il me semble que, tout autour, les contours de votre Cœur fondent, qu'ils s'agrandissent au-delà de toute mesure jusqu'à ce que je ne distingue plus en Vous d'autres traits que la figure d'un Monde enflammé. »
Pierre Teilhard de Chardin, Hymne de l'Univers, Prière, Paris, Ed. du Seuil, 1961.

La tour centrale du temple de Tibidabo à Barcelone est terminée, et couronnée d'une statue monumentale du Sacré-Cœur. Gaétan Cicognani, cardinal-légat, procède à la consécration solennelle. A l'occasion de cet événement, du 21 au 29 octobre, le premier Congrès international sur le culte du Sacré-Cœur se tient dans la ville espagnole.

1962 : Le 28 septembre, suppression de l'obligation du port de la soutane pour le clergé de Paris.
Le 11 octobre, ouverture du 2° Concile du Vatican par Jean XXIII. La France y est représentée notamment par les Pères Henri de Lubac S.J. (1896-1991) et Yves-Marie Congar O.P. (1904-1995).
Le 28 octobre, le "oui" l'emporte avec 61,75 % des voix au référendum organisé pour décider de l'élection présidentielle au suffrage universel.
Sous l'impulsion de Jean XXIII, le M.E.J., Mouvement Eucharistique des Jeunes, prend la relève de la Croisade Eucharistique, née en 1917 au sein de l'Apostolat de la Prière (fondé en 1844). Les différentes branches changeront de nom en 1967 : les Croisillons, Croisés, Chevaliers et Messagères deviennent Grandir (pour les 8-10 ans), Feu Nouveau (pour les 10-12 ans) et Jeunes Témoins du Christ (pour les 12-15 ans). Le Mouvement sera agréé par le Ministère de la Jeunesse et des Sports en 1986, comme association d'éducation populaire. Lors de son vingt-cinquième anniversaire célébré en 1987, le M.E.J. sera confirmé par Jean-Paul II dans sa mission de mouvement éducatif et apostolique, fondé sur l'Eucharistie vécue et célébrée, lieu privilégié d'éclosion de vocations sacerdotales et religieuses.

1963 : Le 3 juin, mort de Jean XXIII. Le 21, le cardinal Montini est élu pour lui succéder, et prend le nom de Paul VI.
Le 4 décembre, Vatican II vote la Constitution Sacrosantum Concilium, sur la réforme de la sainte Liturgie, destinée à "adapter aux nécessités de notre époque les institutions qui sont sujettes à des changements". A cette occasion, la fête du Sacré-Cœur devient la "Solennité du Sacré Cœur de Jésus".

« Seigneur notre Père, en vénérant le Cœur de ton Fils bien-aimé, nous disons les merveilles de ton amour pour nous ; fais que nous recevions de cette source divine une grâce plus abondante. »
« Seigneur notre Dieu, dans le Cœur de ton Fils meurtri par nos péchés, tu nous prodigues les trésors infinis de ton amour ; permets qu'en lui rendant l'hommage de notre piété, nous lui rendions aussi les devoirs d'une juste réparation. »
Préface et Oraison de la liturgie de la Solennité.

1964 : Le 1° janvier, ordonnance de l'épiscopat qui introduit la langue française dans la liturgie.
Le 6 janvier à Jérusalem, Paul VI rencontre le patriarche Athénagoras, et ce dialogue des églises catholiques romaine et orthodoxe (Constantinople) sera suivi dès l'année suivante de la levée réciproque des excommunications prononcées en 1054.
Publication à Rome d'il Giornale dell'Anima e altri scritti du pietà, recueil d'écrits d'Angelo Giuseppe Roncalli, le pape Jean XXIII mort l'année précédente. L'ouvrage est aussitôt traduit en français sous le titre Le Journal de l'âme - Ecrits spirituels. Jean XXIII (1881-1963) a été béatifié par Jean-Paul II le 3 septembre 2000.

« Je dois me regarder comme vivant uniquement pour le Sacré-Cœur de Jésus.[…] La dévotion au Sacré-Cœur m'a accompagné tout au long de ma vie. […] Ah ! je veux servir le Sacré-Cœur de Jésus, aujourd'hui et à jamais. Je veux que ma dévotion au Cœur, caché dans le sacrement de l'amour, soit le thermomètre de tout mon progrès spirituel. […] Je me fais une loi de n'avoir pas de trêve, tant que je ne pourrai pas me dire anéanti dans le Cœur de Jésus. »
Jean XXIII, Le Journal de l'âme, Paris, Ed. du Cerf, pp. 266-267, extraits.


En mai, institution au Vatican du Secrétariat pour les non chrétiens, aujourd'hui connu sous le nom de Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux.
Le 25 juin, naissance de l'ORTF : Office de la Radio-Télévision Française.
Le 6 août, promulgation de l'Encyclique
Ecclesiam Suam de Paul VI, qui sera distribuée aux Pères qui participaient au Concile Vatican II le 15 septembre suivant. Première mention d'un dialogue interreligieux.
Le 21 novembre, Vatican II adopte la Constitution dogmatique
Lumen gentium, en laquelle l'Eglise est désormais présentée comme "le rassemblement de ceux qui regardent avec foi vers Jésus, le sacrement visible de l'unité et du salut". Cette Constitution est le premier document du Magistère à présenter un chapitre entier consacré aux non chrétiens (n. 16). Paul VI proclame Marie, Mère de l'Eglise.

1965 : Le 6 février, pour le deux centième anniversaire de l'approbation de la fête du Sacré-Cœur (1765), Paul VI écrit aux évêques une lettre apostolique, Investigabiles divitias Christi, les engageant à célébrer dignement l'événement. Le 25 mai, il envoie également une lettre aux Supérieurs Généraux des Congrégations du Sacré-Cœur, Diserti interpretes facti.

« Le Sacré-Cœur de Jésus, fournaise ardente de charité, étant le symbole et l'image expressive de cet éternel amour que Dieu a eu pour le monde, au point de "donner son Fils unique", Nous sommes certain que les célébrations contribueront beaucoup à ce que les richesses de l'amour divin soient approfondies et bien comprises. Et Nous avons confiance que tous les fidèles sauront y trouver une aspiration toujours plus résolue à conformer courageusement leur vie à l'Evangile, à corriger soigneusement leur conduite, à mettre en pratique les préceptes de la loi divine.
Mais Nous désirons avant tout que le Cœur de Jésus soit honoré par une plus intense participation au sacrement de l'autel, puisque son don le plus grand est précisément l'Eucharistie. Dans le sacrifice eucharistique, en effet, où il s'immole, Nous recevons Notre Sauveur "toujours vivant pour intercéder en notre faveur", dont le Cœur fut ouvert par la lance du soldat et a répandu sur le genre humain les flots de son Sang précieux, mêlé d'eau. De plus, dans ce grand sacrement qui est le sommet et le centre de tous les autres, "on goûte à sa source la douceur spirituelle, et on commémore le très grand amour que le Christ a manifesté dans sa passion". (S. Thomas d'Aquin, Opusculum, 57). Disons donc, avec saint Jean Damascène, que nous devons "nous rapprocher de Lui avec un ardent désir…, afin que le feu de notre désir, en recevant cette braise ardente, brûle nos péchés et éclaire nos cœurs, de telle façon que par le contact habituel avec le feu divin, nous devenions nous aussi brûlants et semblables à Dieu". (De fide orthod., 4, 13 ; P.G. XCIV, 1, 150).
Cela Nous semble particulièrement indiqué pour faire refleurir toujours davantage le culte du Sacré-Cœur qui - Nous le disons avec regret - s'est quelque peu estompé chez certains, et à le faire considérer par tous comme une noble et digne forme de cette piété authentique qui, aujourd'hui, surtout en vertu des prescriptions du II° Concile œcuménique du Vatican, est très spécialement requise envers Jésus-Christ, "Tête du Corps de l'Eglise, lui qui est le principe, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses il tienne la première place" (Col. 1, 18). »
Paul VI, Lettre du 6 février 1965 aux évêques, Investigabiles divitias Christi, (Osservatore Romano du 8-9 mars 1965).

« Le culte du Sacré-Cœur consiste essentiellement à rendre à Jésus-Christ de dignes hommages d'adoration et d'expiation ; il est fondé avant tout sur le très saint mystère de l'Eucharistie, duquel, comme les autres actions liturgiques, découle cette sanctification des hommes dans le Christ, et cette glorification de Dieu, que recherchent, comme leur fin, toutes les autres œuvres de l'Eglise. […]
Dans le Cœur de Jésus nous trouvons la source et le principe de la sainte Liturgie, car il est le saint temple de Dieu, d'où monte au Père éternel le sacrifice de la réconciliation. […] C'est encore dans ce Cœur que l'Eglise puise le désir qui l'incite à chercher tous les moyens et toutes les voies capables de ramener nos frères séparés à l'unité parfaite autour du siège de Pierre. […] Le mystère de l'Eglise ne se laisse comprendre que si les cœurs se dirigent vers l'amour éternel du Verbe incarné dont son Cœur blessé est un signe si manifeste. Tous nous avons reçu de la plénitude de ce Cœur ; c'est ce Cœur qui nous enseigne notre mode de vie en vue de répondre aux besoins de notre temps. […]
Votre devoir par conséquent, la part qui vous revient de plein droit, pensons-Nous, c'est que suivant de grand cœur la sainte vocation que vous avez embrassée, vous répandiez toujours davantage l'amour envers le Cœur de Jésus ; la rénovation attendue des esprits et de la conduite, une plus grande efficience et une plus grande vigueur des instituts qui sont dans l'Eglise… doivent trouver là leur inspiration et leur élan le plus dynamique. […]
Aussi est-il absolument nécessaire que les fidèles du Christ, aussi bien dans l'expression de leur piété que dans les hommages du culte public, vénèrent et honorent ce Cœur, de la plénitude duquel nous avons tout reçu. »
Paul VI, Lettre du 25 mai 1965 aux Congrégations du Sacré-Cœur, Diserti interpretes facti.


A l'occasion de ce bicentenaire, le cardinal Wyszinski, primat de Pologne, envoie un message à l'intention des pèlerins rassemblés à Paray-le-Monial. Le texte de ce message est lu au cours de l'Assemblée du 25 juin.

« Chers pèlerins, cher Peuple de Dieu. A mon grand regret, je ne puis vous adresser directement la parole, mais je désire que ce message me rende en quelque sorte présent au milieu de vous. Dans sa ville assiégée, saint Augustin a écrit ces mots que l'Eglise a fait siens par la prière liturgique : "Plus les corps sont à l'étroit et plus la charité doit s'étendre". Le Centenaire que vous célébrez est d'une actualité poignante. Le plus grand malheur de notre temps, c'est la négation, l'oubli, la trahison de la charité. Partout où l'on nie Dieu, l'amour est nié ou tourné en caricature. "Dieu est amour" dit saint Jean l'apôtre, et le drame de l'athéisme, c'est de se mettre à l'abri de Dieu, de couper le courant, de refuser l'amour.
A Paray-le-Monial, nous sommes au cœur de l'Evangile qui est essentiellement une révélation de l'amour de Dieu. Cet amour infini est à l'origine de l'Incarnation et de l'Eucharistie, de l'Agonie, de la Passion et du Triomphe pascal… La grandeur de l'humble visitandine dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire, c'est d'avoir rappelé à un monde glissant à la dérive, la quintessence même de l'Evangile. N'oublions pas ce qu'il lui a coûté d'être la messagère de "ce Cœur qui a tant aimé les hommes". Hier et aujourd'hui, comme preuve suprême de l'amour, il y a cette croix au bout… En célébrant à Paray-le-Monial le deuxième centenaire du décret de Clément XIII, nous pouvons récapituler avec joie les fruits qu'il a portés. Le mystère du Cœur de Jésus rayonne d'un éclat de plus en plus universel et agit comme un aimant sur des millions de cœurs humains, affamés d'amour. "Celui qui a soif et croit en moi, qu'il vienne et se désaltère aux flots d'eau vive qui jaillissent de mon Cœur", dit Jésus. Le culte du Sacré-Cœur offre à un monde aux abois ce dont il a le plus besoin : la révélation du Dieu des miséricordes. »
Cardinal Wyszinski, d'après L'Osservatore Romano, éd. hebdomadaire en langue française, 30 juillet 1965.

* A partir du mois d'août et sur ordre de son Directeur spirituel, une mère de famille résidant en Belgique consigne par écrit les entretiens dont la gratifie le Seigneur. Le Message de l'Amour Miséricordieux aux petites âmes paraîtra en quatre volumes, sous la signature pseudonyme de "Marguerite", et revêtus de l'Imprimatur de Mgr Zuylen puis de celui de Mgr Houssiau son successeur à l'évêché de Liège. Ils seront édités par la Légion des Petites Ames du Cœur Miséricordieux de Jésus, Œuvre spécifique demandée par Notre-Seigneur à "Marguerite".

« Le Message d'Amour aux petites âmes est appelé à une large diffusion dans le monde. Petites âmes humbles et confiantes, approchez-vous de votre Dieu sans crainte. Formez autour de lui, pour sa plus grande gloire, une armée invincible sous la direction douce et suave de ma très aimable Mère. Tenez par votre foi et votre amour l'ennemi en échec. Sur votre emblème, mes petits enfants, les très saints Cœurs de Jésus et de Marie. Revêtez-vous de cet habit sacré qui vous protégera et vous conduira par le chemin royal du ciel jusqu'à l'éternité bienheureuse avec moi. (14 août 1966)
Petite fleur de ma miséricorde, petites âmes, bouquet parfumé de mon amour, délices de mon divin Cœur qui oublie en vous la cruauté de ceux qui ne lui appartiennent pas, embrasez l'âme de votre Bien-Aimé par votre loyauté, votre ferveur, et le don de vous-même à l'Amour. (8 mars 1967)
Le Centre des petites âmes rayonnera, non par l'esprit de propriété, l'abondance des biens de la terre, mais par la modestie, la charité et la richesse spirituelle de ses habitants. Il sera le petit cénacle de l'Amour. Les âmes y séjournant se montreront les vrais disciples de mon Cœur… (10 août 1974)
J'ai surtout besoin - dans les temps actuels - de Cœurs-Témoins de Mon Amour ;
de Cœurs-Refuges pour y déployer la puissance de Mon action ;
de Cœurs-Saints, exemples vivants du Mien ;
de Cœurs-Apôtres pour chanter et annoncer Mon Amour ;
de Cœurs-Aimants, invitant les âmes à l'Amour ;
de Cœurs-Miséricordieux à l'image de Mon Cœur.
J'ai besoin de vraies petites âmes montrant le vrai chemin de l'Amour à ceux qui s'en écartent par leur suffisance… 30 mai 1979) »
Message de l'Amour Miséricordieux aux petites âmes, extraits, B-4051 Vaux-sous-Chèvremont (Belgique), Légion des Petites Ames, 1982.

A l'occasion de leur 31° Congrégation générale réunie à Rome, les Pères de la Compagnie de Jésus redéfinissent et actualisent la mission de la Compagnie relative à la propagation du culte du Cœur de Jésus (décrets 15 et 27).

« Tout le monde sait […] que le culte du Sacré Cœur de Jésus, en certains pays du moins, et parce qu'il y revêt des formes peut-être moins adaptées, exerce aujourd'hui moins d'attraits sur nos religieux et sur les autres chrétiens. […] Aussi invite-t-on instamment les théologiens, les spécialistes de la théologie spirituelle ou pastorale et les promoteurs de l'apostolat du Cœur de Jésus à rechercher avec soin la meilleure façon de présenter ce culte en l'adaptant aux endroits et aux personnes. Il faut, semble-t-il, tout en sauvegardant toujours la nature même du culte, laisser tomber des modalités accidentelles et l'adapter aux exigences de notre époque, pour le rendre plus intelligible à nos contemporains et plus conforme à leur sensibilité. »
Extraits du Décret n°15 de la 31° Congrégation Générale, 1965-1966.

Le 16 septembre, Armand Marquiset (1900-1981) fonde l'association Frères des Hommes. Sans appartenance politique ni confessionnelle, l'association est aujourd'hui présente dans 25 pays.
Du 20 au 31 octobre, pour répondre au désir exprimé par Paul VI dans sa lettre apostolique du 6 février, la ville de Bologne en Italie organise une Semaine du Sacré-Cœur, occasion de multiples manifestations liturgiques, culturelles et artistiques. Au cours de la célébration liturgique de clôture, le cardinal Wyszinski déclare dans son homélie :

« Je suis heureux de pouvoir témoigner publiquement tout ce que nous autres, Polonais, devons au Cœur de Jésus, et cela pendant les moments les plus tragiques de notre histoire… nos épreuves nationales furent vaincues grâce à la conviction que Dieu est amour, c'est de son amour qu'est venu le salut. Aujourd'hui encore l'expérience enseigne que ce ne sont plus ceux qui, à haute voix, en appellent à la justice, qui opèrent le salut du monde, mais bien plus ceux qui savent aimer le prochain avec des œuvres qui sont restées secrètes et cachées… L'amour constitue le salut de l'humanité ; il est la source d'inspiration pour ceux qui veulent aimer fructueusement. Le Cœur de Jésus, qui fut transpercé sur la Croix, reste l'exemple et le guide pour l'homme moderne, qui a soif d'amour et qui veut témoigner son amour au prochain. »
Cardinal Wyszinski, extrait de l'homélie du 31 octobre, in Gérald de Becker, Lexique du Sacré-Cœur, St Cénéré, Téqui, 1978.

Le 23 octobre, Paul VI autorise la reprise de l'expérience interrompue des "prêtres au travail" : l'envoi de prêtres à plein temps en usine est de nouveau autorisé, la plupart faisant partie de la Mission ouvrière fondée en 1954.
Le 18 novembre, promulgation par Vatican II de la Constitution dogmatique Dei Verbum, sur la Parole de Dieu, qui invite les fidèles à méditer les textes de l'Ecriture Sainte.
Le 7 décembre, Vatican II vote la Constitution pastorale Gaudium et spes, sur l'Eglise dans le monde de ce temps.

« Le Fils de Dieu a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché. 22) »
Extrait de la Constitution Gaudium et spes du 7 décembre 1963.


Le 8 décembre, clôture du Concile de Vatican II.
Le 19 décembre, le général de Gaulle est réélu à la Présidence de la République.

1966 : Le 5 avril, l'Eglise supprime l'Index, catalogue des livres interdits aux croyants.

1967 : Le 26 mars, publication de l'Encyclique Populorum progressio de Paul VI sur le développement des peuples.


Suite...


Le Sacré-Coeur de Jésus - Deux mille ans de Miséricorde
Le Sacré-Coeur de Jésus
Deux mille ans de Miséricorde


Le recueil qui est reproduit dans les pages de ce dossier avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008.

Une version considérablement enrichie, et actualisée jusqu'en juin 2019, est disponible à la vente chez le même éditeur depuis le 4 décembre 2019, en ligne sur son site internet ICI.

Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition.

« Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. »
(11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie)