La dévotion au Sacré-Coeur de Jésus

Biographies - Hagiographies




2. L'âge d'or de la mystique du Moyen Age : 1250-1350

David d'Augsbourg († 1272)
Albert le Grand (v.1193-1280)
Bonaventure (1221-1274)
Mechtilde de Magdebourg (v.1210-v.1282)
Mechtilde de Hackeborn (1241-1298)
Gertrude la Grande (1256-1302)
Jean Tauler (v.1294-1361)


David d'Augsbourg

Mort en 1272
Prédicateur Franciscain d'Allemagne du Sud.
Maître de noviciat et futur collègue de Berthold de Ratisbonne, David d'Augsbourg a laissé des œuvres mystiques qui sont le joyau de la prose allemande du Moyen Age. Citons de lui la Formula novitiorum, et de Exterioris et interioris hominis reformatione, souvent attribué à saint Bonaventure.

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Albert le Grand

Né à Lauingen, en Souabe (Allemagne), vers 1193
Mort à Cologne, le 15 novembre 1280
Dominicain, théologien, philosophe et savant, reconnu Docteur de l'Eglise en 1931 (Doctor Universalis)
Originaire de la famille des comtes de Bollstaedt, Albert le Grand étudie dans les grandes universités de l'époque (Padoue, Paris, Cologne), avant d'entrer en 1222 dans l'Ordre des Dominicains, et de se consacrer à l'enseignement de la théologie et de la philosophie dans plusieurs villes d'Europe : Ratisbonne, Strasbourg (1229), Cologne, et enfin Paris, en 1245, où il a pour disciple Thomas d'Aquin, qui devient son ami et collaborateur. Ses auditeurs deviennent bientôt si nombreux, qu'il est obligé de poursuivre son enseignement en plein air, sur une place qui porte aujourd'hui son nom : la place Maubert, du latin Magister Albertus. Il écrit alors un certain nombre d'ouvrages, dans lesquels il fait mieux connaître la pensée d'Aristote. Il est le premier des docteurs du Moyen Age a s'être penché sur ces questions de la matière et de la forme, de l'essence et de l'être. Il a ainsi écrit une série de traités, tels ceux de Logique, de Physique, et de Métaphysique. Il écrit également Ethique et Politique, Du ciel et du monde, De l'âme, De l'unité de l'intelligence contre Averroès, Les Quinze problèmes, etc. A cette époque, il se livre également à l'étude des sciences expérimentales, et les connaissances qu'il acquiert dans le domaine des sciences naturelles le fait parfois passer pour un magicien. On retrouve ces connaissances dans des ouvrages comme Secrets admirables du grand Albert, Secrets du petit Albert, De l'Alchimie, etc. Il abandonne ensuite ces fonctions d'enseignant pour se consacrer pleinement à l'étude, et voyage de nouveau à travers l'Europe, appelé pour organiser les "studia" de l'Ordre ou pour arbitrer des controverses théologiques ou philosophiques. Il se rend ainsi à Paris en 1277 pour y défendre la doctrine et la mémoire de Thomas d'Aquin, mort trois ans auparavant. Il se retire sur la fin de sa vie à Cologne, où il meurt en 1280. Albert le Grand a été canonisé par Pie XI en 1931. En 1941, Pie XII l'a proclamé saint patron de tous ceux qui se dévouent aux sciences naturelles.
Ses ouvrages forment 21 volumes in-folio. On lui doit notamment, outre les titres cités plus haut, un certain nombre de commentaires sur les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, une Summa de creaturis, le Commentaire du Livre des sentences de Pierre Lombard, une Somme théologique, les Commentaires du Pseudo-Denys (écrit mystique), Perfection de la vie spirituelle (ou Union intime avec Dieu), ainsi que plusieurs traités, tels Sur les animaux, Sur les végétaux, Sur les minéraux, Des météores (traité d'astronomie), Propriétés des éléments, etc.

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Bonaventure

Né à Bagnorea, près de Viterbe en Toscane (Italie), en 1221
Mort à Lyon, le 15 juillet 1274
Théologien, cardinal-évêque d'Albano, reconnu Docteur de l'Eglise le 14 mars 1588 (Doctor Seraphicus) par Sixte-Quint
Originaire d'une famille noble, fils de Jean de Fidanza et de Marie Botelli, il tombe jeune enfant dangereusement malade. C'est un vœu de sa mère qui, par les mérites et l'intercession de saint François d'Assise, lui permet d'en réchapper. Le nom de "Bonaventure" lui aurait d'ailleurs été donné par saint François, venu le visiter peu après sa guérison. En 1235, il part pour Paris, terminer ses études de théologie, sous la direction d'Alexandre de Halès. En 1238 (les Bollandistes donnent 1243 ou 1244), il entre chez les Frères mineurs. Reçu bachelier en 1245, il enseigne alors la philosophie et la théologie au sein de son Ordre, dans le même temps que saint Thomas d'Aquin enseigne ces matières chez les Dominicains. Succédant au bienheureux Jean de Parme, il est élu général des Franciscains en 1257, et l'année suivante entre à l'Université de Paris, en même temps que son ami (et rival) Thomas d'Aquin. Il se pose alors en défenseur de son Ordre, et ramène sévèrement ses frères à l'idéal de saint François. En 1259, il se retire sur l'Alverne. Son renom de sagesse est tel qu'à la mort de Clément IV, les cardinaux réunis à Rome s'engagent à élire celui que Bonaventure choisira. Celui-ci désigne Thibaut, qui prend le nom de Grégoire X, et qui, en reconnaissance, le nomme évêque d'Albano (1273), et bientôt cardinal. Envoyé comme légat du pape au Concile de Lyon, il meurt dans cette ville le 15 juillet 1274. Bonaventure a fait preuve d'une grande dévotion aux plaies et au Cœur du Christ, ce qui lui a valu le titre de "Prince de la mystique".
Auteur de premier rang du Moyen Age, on lui doit notamment une Somme théologique, le Bréviloque (1257), le Livre des deux principes, une Vie de Saint François (1263), des Commentaires sur l'Ecriture, L'Itinéraire de l'âme à Dieu (1259), La Triple Voie, La Perfection de la Vie, des Méditations sur la vie de Jésus-Christ, la Réduction des arts à la théologie, et de nombreux Sermons. On lui attribue également un petit ouvrage sur le Sacré-Cœur, Vitis mystica (La Vigne mystique), qui fut employé par la Liturgie. Son opuscule Lignum vitae (L'Arbre de vie) expose le mystère du Cœur du Sauveur. Bonaventure a été canonisé par Sixte IV en 1482.

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Mechtilde de Magdebourg

Née vers 1212
Morte au monastère d'Helfta, vers 1282
On ignore l'année exacte et le lieu de sa naissance. On sait seulement qu'elle reçoit le don de révélation à l'âge de douze ans, et qu'elle vit trente ans dans la ville de Magdebourg en tant que tertiaire dominicaine, femme consacrée vivant simplement à son domicile. C'est au cours de cette période qu'elle reçoit presque toutes ses lumières. Vers 1270 elle entre au monastère d'Helfta, où elle rejoint Mechtilde de Hackeborn et Gertrude la Grande. Elle y restera les douze dernières années de sa vie, et sur ordre de son confesseur, elle retranscrit ses révélations dans un ouvrage connu sous le nom de Lumière de la Divinité, dont l'édition originelle - écrite dans son dialecte bas-allemand - a aujourd'hui disparu. Ce n'est qu'au XIV° siècle que le Père Henri de Nördlingen en retrouva trace, et en assura la traduction en haut-allemand. On redécouvrira ce livre en 1861, par les extraits cités dans la Mystique allemande de Greith, d'après les manuscrits conservés à Einsiedeln, puis dans l'édition de Dom Gall Morel, à Ratisbonne, en 1869 (édition française à Poitiers en 1878). Chez Mechtilde de Magdebourg, la mystique du Cœur de Jésus est fortement marquée par le mystère de la Passion. "O mépris lamentables ! ô douleurs déplorables que celles qui anéantirent votre auguste corps et votre doux Cœur !… O corps sacré, mis à mort pour moi, bien-aimé Jésus-Christ ! Je vous prie de faire que mes cinq sens se réjouissent inlassablement de la lance sanglante et des blessures de votre doux Cœur, et que mon âme se réjouisse éternellement en elles" (Livre VII, 18). Les ouvrages écrits par ses sœurs d'Helfta Mechtilde de Hackeborn et Gertrude la Grande, parce que rédigés en latin, connaîtront une plus grande diffusion.

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Mechtilde de Hackeborn

Née en 1241
Morte au monastère d'Helfta, le 19 novembre 1298
Moniale d'Helfta, près de Eisleben en Saxe, où vivront aussi Gertrude la Grande et Mechtilde de Magdebourg.
Mechtilde et sa sœur Gertrude (1231-1291, à ne pas confondre avec Gertrude la Grande) sont issues d'une famille noble, de la riche famille des Hackeborn. C'est à l'âge de sept ans que Mechtilde est conduite au monastère de Russdorf, où elle rejoint sa sœur qui y sera plus tard nommée abbesse. En 1258, les religieuses s'établissent à Helfta, près de Eisleben, en Saxe. Mechtilde y est nommée Dame chantre, et sa sœur lui confie la direction de l'école du monastère, où en 1261 elle prend en charge l'éducation de Gertrude la Grande, qui est alors âgée de cinq ans. Mechtilde est gratifiée de nombreuses visions et révélations du Seigneur, qui l'invite en son divin Cœur : "La quatrième férie après Pâques, comme elle entonnait la messe venite benedicti, elle se sentit inondée d'une joie ineffable et extraordinaire, et elle dit au Seigneur : « Oh ! si du moins j'étais une de ces âmes bénies qui vous entendront dire cette parole ! » Le Seigneur lui répondit : « Sois-en bien certaine. En gage, je vais te donner mon Cœur. Tu l'auras toujours avec toi et au jour où j'aurai accompli ton désir, tu me le rendras en témoignage. Je te donne aussi mon Cœur comme maison de refuge, afin qu'à l'heure de ta mort il ne s'ouvre devant toi d'autre chemin que celui de mon Cœur, où tu viendras reposer à jamais. » Ce don fut un des premiers qu'elle reçut de Dieu : aussi conçut-elle dès lors une extrême dévotion au Cœur divin de Jésus-Christ, et presque chaque fois que le Seigneur lui apparaissait, elle recevait de son Cœur quelque faveur spéciale... Et elle-même répétait souvent ceci : « S'il fallait écrire tous les biens qui me sont venus du très bienveillant Cœur de Dieu, un livre comme celui des matines n'y suffirait pas »". Elle tient ces faveurs divines cachées jusqu'en 1290 lorsque, tombée malade en même temps que sa sœur, les religieuses d'Helfta tout comme les étrangers qui la visitent sont témoins des phénomènes extraordinaires et des interminables extases au cours desquelles son âme laisse échapper un parfum qui embaume tout le monastère. Sur ordre des supérieurs ecclésiastiques, Gertrude et une autre religieuse prennent note de ces faveurs reçues par leur sœur. Sous la plume de Gertrude naît ainsi le Livre de la grâce spéciale (Liber specialis gratiae), où se trouvent consignées les grâces dont fut favorisée sœur Mechtilde. Ce livre n'est publié qu'après la mort de sa sœur Gertrude, en 1291, et sur ordre de la nouvelle abbesse, à l'insu de Mechtilde, qui s'en montre profondément peinée. Le Seigneur lui apparaît alors, et plaçant le livre sur son Cœur lui dit : "Tout ce qui est écrit en ce livre, vient de mon Cœur divin et y retournera". Et lorsque elle Lui demande si elle doit s'abstenir désormais de révéler à d'autres les grâces de Dieu, Il lui répond : "Communique-moi aux autres selon la richesse de mon Cœur débordant de grâces, donne-moi aux autres selon la richesse de ma bonté et non pas selon la mesure de la tienne". On trouve également dans cet ouvrage de nombreuses prières adressées au Cœur de Jésus. Ses révélations seront connues avant celles de Gertrude, le Liber specialis gratiae étant publié dans sa traduction allemande dès 1503, et c'est aussi à ce titre que Mechtilde de Hackeborn est considérée comme l'une des premières révélatrices du Sacré-Cœur. Mechtilde meurt au monastère le 19 novembre 1298. Elle n'a pas été officiellement canonisée. Certains couvents Bénédictins observent sa fête ce 19 novembre.

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Gertrude la Grande

Née à Eisleben, le 6 janvier 1256
Morte au monastère d'Helfta, le 17 novembre 1301 (ou 1302)
Née de parents inconnus, elle est reçue à l'âge de cinq ans en tant qu'oblate au monastère d'Helfta. Elle y est reçue par l'abbesse Gertrude de Hackeborn, et devient l'élève de sa sœur Mechtilde de Hackeborn. Elle passe sa jeunesse relativement éloignée de la ferveur religieuse (païenne, j'ai vécu comme au milieu des païens écrira-t-elle plus tard), ne se passionnant que pour les études - où elle se révèle étonnamment douée - et l'acquisition de nouvelles connaissances. Au cours de l'Avent 1280, répondant à un appel qu'elle sent irrésistible, et après un mois de lutte, elle se convertit définitivement. Le 27 janvier 1281, une apparition du Seigneur inaugure cette nouvelle vie qui commence pour elle. Elle se plonge avec ardeur dans la lecture de la Bible et des Pères de l'Eglise : saint Augustin, saint Grégoire le Grand, saint Bernard, accompagnant de toute son âme le Christ dans les douleurs de sa Passion. Elle est dès lors favorisée de nombreuses grâces mystiques, dont le don des révélations, et l'impression des stigmates invisibles en son cœur. Le Christ lui ouvre un jour son Cœur, et lui ordonne d'y plonger sa main ; elle la retire chargée de sept anneaux d'or, gage des promesses que Jésus lui a faites. "Vous avez encore ajouté, Seigneur, à votre inestimable et familière tendresse, en m'offrant de diverses manières le noble trésor de votre divinité, je veux dire votre Sacré Cœur, pour faire toutes les délices de mon âme. Vous me le donniez parfois en pur don, parfois vous preniez le mien en échange, pour marquer que j'étais toute à vous et que vous étiez tout à moi". Mechtilde reste son guide et sa confidente privilégiée. En 1289, le Jeudi Saint, sur ordre de Dieu lui-même, elle commence à écrire le récit des révélations qui marquèrent sa vie mystique, et qui seront rassemblées en un ouvrage qui connaîtra plusieurs titres : Le Livre des Révélations, Les Insinuations de la Divine Piété (Insinuationes divinae pietatis), et Le Héraut de l'Amour divin (Legatus amoris divini). Notons à propos de cet ouvrage que seul le livre II a été écrit par Gertrude : les livres III à V le furent sous sa dictée, et le Livre I (qui est sa biographie) fut rédigé peu après sa mort. Le Hérault sera édité en 1536 par les Chartreux de Cologne, dont Lansperge (1489-1539). L'édition latine de D. Jean de Castañiza (Insinuationes divinae pietatis) sera traduite en français par Jacques Ferraige au début du XVII° siècle (Les Insinuations de la divine Piété, Paris, 1623). Ses révélations seront ainsi lues et méditées dans bien des monastères d'occident. Gertrude collabore aussi aux œuvres des deux Mechtilde, n'occupant pas d'autre charge que celle de sous-chantre, chargée également de l'accueil des pèlerins au parloir. Son livre achevé, elle meurt au monastère le 17 novembre 1301 ou 1302. On lui doit également des Prières et 7 Exercices spirituels (Exercitia), qui contiennent de nombreuses invocations au Sacré-Cœur. Elle manifeste dans ses écrits un grande dévotion envers l'humanité du Christ et son divin Cœur, et, à la suite de Mechtilde de Hackeborn, est l'une des grandes révélatrices du Sacré-Cœur. On la considère comme la « première théologienne du Cœur de Jésus ». Elle préconisa également la fréquente communion et la dévotion à saint Joseph. Gertrude n'a pas été canonisée officiellement, mais sa fête, concédée à l'Ordre Bénédictin en 1674, a été prescrite à l'Eglise universelle par Clément XII le 20 juin 1738.

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Jean Tauler

Né à Strasbourg, vers 1294
Mort à Strasbourg, le 16 juin 1361
Dominicain, prédicateur, surnommé le Docteur Illuminé
Originaire d'une famille aisée, c'est à l'âge de 18 ans, en 1308, qu'il entre chez les Dominicains à Strasbourg, où il passe l'essentiel de sa vie, si l'on fait exception des voyages nécessités par ses prédications. Disciple de Maître Eckhart, il s'éloigne du panthéisme que l'on a reproché à ce dernier, insistant sur la toute-puissance de la grâce divine, et sur la nécessité de s'abandonner à la volonté de Dieu. Considéré comme l'un des plus grands prédicateurs allemands du Moyen Age, avec Berthold de Ratisbonne, il est l'auteur de 84 Sermons, représentatifs de sa doctrine mystique d'union avec Dieu. Pour atteindre cette union, Tauler appelle le chrétien à suivre une triple préparation : mortification du corps, purification de l'âme (en la dépouillant de tout désir) et préparation intellectuelle (en dépouillant l'esprit de toute image et de toute idée). Bossuet dira de lui qu'il était "l'un des plus solides et des plus corrects des mystiques".
Ses Sermons ont paru pour la première fois à Leipzig en 1498, mais du fait de la grande popularité de leur auteur, les éditions suivantes (Bâle, en 1521, et Cologne, en 1543) voient le nombre de ces Sermons passer respectivement à 126 puis à 151… D'autres ouvrages, parfois attribués également à Jean Tauler, sont sans doute aussi des apocryphes, tels Les Institutions divines (compilation de passages authentiques et de fragments empruntés ailleurs, 1548), et De L'imitation de la vie pauvre de Notre-Seigneur Jésus-Christ (1565).

Suite...


Le Sacré-Coeur de Jésus - Deux mille ans de Miséricorde
Le Sacré-Coeur de Jésus
Deux mille ans de Miséricorde


Le recueil qui est reproduit dans les pages de ce dossier avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008.

Une version considérablement enrichie, et actualisée jusqu'en juin 2019, est disponible à la vente chez le même éditeur depuis le 4 décembre 2019, en ligne sur son site internet ICI.

Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition.

« Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. »
(11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie)