Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux

• Représentations du cœur du Moyen-Age au XVIe siècle
• Représentations du cœur aux XVIe et XVIIe siècles (avant Marguerite-Marie)
• Imagerie du Sacré-Cœur du XVIIe au XXe siècle : gravures, canivets, images pieuses, …
• Tableaux et sculptures du XVIIIe à nos jours : évolution du style avec les époques
• Dévotion populaire : crucifix, bénitiers, chapelets, médailles, ex voto, bannières, agnus dei …
• Consécrations au Sacré-Cœur, individuelles, familiales, paroissiales …
• Les Souverains Pontifes et le Sacré-Cœur, du XVIIIe à nos jours : encycliques, textes, …
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• Le Sacré-Cœur à l’école : catéchismes, bons-points, gravures, …
• Le Sacré-Cœur en musique : chants et partitions musicales
• Le Sacré-Cœur dans la philatélie et l'érinophilie
• Le Sacré-Cœur dans les publicités

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Maurice Le Gall De Querdu (1633-1694) : L'oratoire du Coeur, ou Méthode très-facile pour faire Oraison avec Iesus-Christ dans le fond du Cœur.
Première parution en feuille à Paris en 1666, sans doute éditée par Pierre de Bresche. La feuille représente les 7 mystères de la Passion, et résume sa méthode d'Oraison. Elle est dédiée à Mgr Baltazar Grangier, Evêque et Comte de Tréguier.
Première édition : Paris, Pierre de Bresche et Iacques de Laize de Bresche, 1670.
Frontispice + 7 gravures (sans doute inspirées de Aumont : L'Ouverture intérieure).

Très nombreuses rééditions, avec ou sans gravures, jusqu'au XIX° siècle : 1672 (id., « Troisième édition »), 1677 (id.), 1679 (id.), 1682 (Paris, Jacques de Laize de Bresche, et Lyon, Jean-Baptiste de Ville), 1687 (Paris, Jacques de Laize de Bresche), 1689 (sur l'imprimé à Lyon, chez Jean Carteron), 1690 (Lyon, Mathieu Libéral), 1696 (Rouen, J.-B. Besongne), 1697 (Paris, Urbain Coustelier, avec ajout de 3 images - en vue de la Retraite de 10 jours - qui représentent les mystères de l'Enfance, de l'Eucharistie, et de la Trinité), 1700 (Lyon, Jean Veyron), etc. Au moins 23 éditions en un siècle, et on en connait 34 éditions jusqu'en 1895, à Paris, Lyon, Rennes, Vannes, etc.

Edition revue et corrigée : AMDG, Paris – Lyon, 1836 (12 fig. gravées h.t., la 1ère gravure est reprise de Jean Aumont, Abbrégé…, 1660)
Autre édition revue et corrigée : Paris, Poussielgue-Rusand, 1839 (11 gravures)
Nouvelle édition présentée et revue par le P. A. Rosette s.j. : Paris, 1895

Première édition italienne (dédiée au Pape Clément IX) : Oratorio del cuore, overo il Modo di Contemplare Cristo crocefisso dentro l'oratorio del nostro cuore. Roma, a spese del Tinassi, 1668.

L'Oratoire du Cœur comprend outre le frontispice, sept images illustrant les sept mystères de la Passion à méditer chacun des jours de la semaine. Toutes ces images sont composées d'un cœur surmonté d'une tête, et la troisième partie du livre de Le Gall est consacrée à leur explication.

Les sept têtes toutes différentes « signifient que, comme Notre Seigneur est mort pour toutes sortes de personnes, de quelque condition qu'elles soient… qu'il est à propos qu'elles se souviennent de la Passion de Jésus-Christ et la méditent dans l'intérieur de leur cœur, à l'exemple des Saints et des Saintes qui y sont représentés ». « Les yeux modestement baissés font connaître la modestie avec laquelle on se doit comporter en l'oraison, pour ne prêter d'attention qu'à son cœur et éviter toutes distractions venant par les sens ».
Une « voie blanche et lumineuse » va de la tête, par le milieu du cœur jusqu'au triangle de la divinité qui est tout au fond. « Elle représente le véritable chemin par lequel notre esprit va à Dieu, avec les ailes de la contemplation, en se recueillant au fond du cœur où Dieu est l'objet immédiat de notre contemplation qui n'est autre qu'une élévation d'esprit à Dieu et elle se fait en entrant dans soi-même, c'est là où on doit recourir, c'est là le moyen de s'unir à Dieu, très intimement, c'est là où il faut le chercher ».
Au fond du cœur, le triangle et la face du Père Eternel « signifient que, comme notre âme est un Temple… le Temple de Dieu…, nous devons y entrer en esprit pour y adorer et prier notre Père Céleste… ».
L'œil intérieur au haut du cœur « signifie qu'il faut donner à l'esprit un objet intérieur à considérer au fond du cœur » : Jésus-Christ lui-même.
Sous cet œil il y a une étoile qui « signifie que comme les yeux corporels ne peuvent voir les objets de ce monde extérieur s'ils ne sont éclairés de la lumière du soleil… de même l'œil intérieur » doit être éclairé par la foi.
Au milieu de la voie blanche et du cœur « Jésus-Christ souffrant représenté dans les divers mystères, signifie que nous ne pouvons aller à Dieu et nous unir à lui que par le moyen de Jésus-Christ notre médiateur ».
Sous la forme d'une « colombe », l'Esprit Saint a pour mission de nous introduire dans notre cœur et de nous y manifester Jésus-Christ, pour nous conduire à Jésus-Christ et pour nous enseigner à prier le Père. Dans les deux premières images l'Esprit Saint est mis à la porte qui bouche, au centre du cœur, la « voie blanche » pour signifier que « chez les débutants il opère peu, les portes du Paradis intérieur sont fermées ». Bientôt, pour ceux qui persévèrent, toute la porte est ouverte et « l'Esprit donne accès à Jésus-Christ » qui, lui, nous conduit au Père.
Pour ouvrir la porte il faut « deux clefs » : la première est « la clef de la grâce » que détient le Saint-Esprit, « qui est le divin portier de ce cabinet de la Divinité ». La seconde est « celle de la coopération de l'âme à la grâce par la récollection intérieure ».
Le filet d'or qui vient de la « tête » par le milieu de la « voie intérieure » et finit « dans le triangle de la divinité au plus intime du cœur, signifie que Dieu est présent au milieu de notre cœur comme le centre intime et spirituel où notre esprit se rend », « comme toutes les lignes d'un cercle viennent de la circonférence du monde extérieur et des sens pour s'unir à Dieu qui est son centre et son repos ».
Ce filet représente encore « La vertu spéciale de Notre Seigneur qui est dans l'intime du cœur et attire à soi l'esprit pour se l'unir ». Le Père aussi nous attire car on ne peut aller au Père que par le Fils et au Fils que par le Père qui nous attire par l'Esprit Saint. Ainsi toute la Trinité opère dans l'âme.
Enfin le demi-cercle qui est au milieu de tous les cœurs, « représente une haie, qui est à l'entrée de la chambre intérieure du cœur, qu'il faut passer pour contempler les mystères de Jésus-Christ, dans nos cœurs… ».
Explication des images, in P. J. van Schaick, Le cœur et la tête. Une pédagogie de l'art populaire. In Revue d'histoire de la spiritualité, Tome 50, n°199-200 : Iconographie et Spiritualité, 1974.

Iulian Maner [P. Julien Maunoir] : An Templ consacret d'ar passion Iesus-Christ, Batisset gant ar Speret Glân et galon ar Christen devot [Le Temple consacré à la Passion de Jésus-Christ bâti par le Saint-Esprit dans le cœur du chrétien dévôt], 1671 (Approbation de Maurice Le Gall).
Frontispice + 7 bois assez grossiers.
Au moins 7 rééditions, dont en 1679 : Kemper [Quimper], chez Romen Malassis (160 p.)