Exposition
sur l'histoire et l'actualité de
la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus



Panorama des thèmes présentés dans cette exposition

Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux


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XVIIe et XVIIIe siècles

1688 - Clément X

En 1688, Mgr Charles de Brienne, évêque de la Coutances, établit dans son diocèse la fête du Sacré-Cœur de Jésus, et l'on y célèbre séparément la fête des deux Saints Cœurs, en même temps que l'on y établit une Confrérie que Clément X avait permis d'ériger, par une Bulle d'indulgence en date du 4 octobre 1674, et publiée en cette année 1688.

1702 - Clément XI

Le 16 décembre 1702, Clément XI, dans une Bulle spéciale en faveur des monastères de la Visitation, autorise ses relgieuses à pratiquer la dévotion en l'honneur du divin Cœur de Jésus :

« Pour augmenter la Dévotion des Fidèles, et le salut des âmes ; Nous, par une charitable affection attentifs à la disposition des trésors célestes de l'Eglise, octroyons miséricordieusement en notre Seigneur par ces Présentes, qui ne vaudront que pour sept années seulement, Indulgence plénière et Rémission de tous leurs péchés à tous les Fidèles de l'un et l'autre sexe, qui vraiment repentants, confessez et communiez visiteront chaque année dévotement quelque part du monde qu'elles soient, quelques-unes des Eglises des Monastères des Religieuses de la Visitation de la B. Marie Vierge immaculée, établie par saint François de Sales, le Vendredi après l'Octave du très-saint Corps de J.C. depuis les premières Vêpres jusqu'au Soleil couché dudit jour (Vendredi) et là prieront Dieu pour la concorde entre les Princes Chrétiens, extirpation des Hérésies, et exaltation de notre Mère la sainte Eglise… »
Extrait de la Bulle de Clément XI en faveur de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, in La dévotion au Sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par le Père Jean Croiset, Lyon, Chez les Frères Bruyset, 1741.

1740 - Benoît XIV

Le 3 octobre 1740, Marie Leczinska envoie une supplique à Benoît XIV – qui vient de succéder à Clément XII - en vue de l'institution du culte officiel du Sacré-Cœur.

« Très Saint Père,
Nous sollicitons depuis près de trois ans l'institution de la fête solennelle du Sacré Cœur de Jésus et nous étions sur le point de l'obtenir, lorsque le décès du Pape Clément XII est arrivé.
Comme nous désirions toujours avec ardeur de voir mettre la dernière main à cette œuvre pieuse, Nous faisons nos instances à Votre Sainteté, et la supplions très humblement de vouloir bien, en aplanissant toutes les difficultés qui pourraient se rencontrer, Nous accorder personnellement cette grâce qui concourt à la plus grande gloire de Dieu et Nous donnera une entière satisfaction…
Votre dévote fille,
La Reine de France et de Navarre.
»
Lettre de Marie Leczinska à Benoît XIV, in Auguste Hamon, Le Message du Sacré-Cœur à Louis XIV, à la France, Paris, Beauchesne, 1918.

1765 - Clément XIII

Le 26 janvier 1765, après examen du Memoriale déposé par les évêques polonais - le cardinal Albain, évêque de Sabine, en est le ponent et J.-B. Alegiani l'avocat - le décret Instantibus de la Sacrée Congrégation des Rites paru sous l'approbation de Clément XIII le 6 février, fait ampliation du culte déjà existant en accordant la Messe et l'Office aux évêques de Pologne et à l'Archiconfrérie du Sacré-Cœur établie à Rome en 1729. Le 11 mai, la Sacrée Congrégation approuve l'Office et la Messe composés par Mgr Bruni et le P. Calvi S.J.. Le 10 juillet, c'est l'ensemble de l'Ordre de la Visitation qui obtiendra à son tour la permission de célébrer, avec Messe et Office propre, la fête du Sacré-Cœur.

« Instance faite pour la concession d'un Office et d'une Messe du très sacré Cœur de Jésus, par le plus grand nombre des très révérends évêques de Pologne et l'Archiconfrérie romain, érigée sous ce titre, la Sacrée Congrégation des Rites, dans sa séance du 26 janvier 1765, reconnaissant que le culte du Cœur de Jésus est déjà répandu dans presque toutes les parties du monde catholique, favorisé par les évêques, enrichi par le Siège Apostolique de milliers de brefs d'indulgences, donnés à des Confréries presque innombrables érigées canoniquement en l'honneur du Cœur de Jésus, comprenant en outre que la concession de cette messe et de cet office n'a pas d'autre but que de développer un culte déjà établi (non aliud agi quam ampliari cultum jam institutum), et de renouveler symboliquement la mémoire de ce divin amour, par lequel le Fils unique de Dieu a pris la nature humaine (et symbolice renovari memoriam illius divini amoris, quo Unigenitus Dei Filius humanam suscepit naturam), et, obéissant jusqu'à la mort, a voulu montrer aux hommes, par son exemple, qu'il était doux et humble comme il l'avait dit ; pour ces raisons, sur le rapport de l'Eminentissime et Révérendissime Seigneur Cardinal Evêque de Sabine, après avoir entendu le R.P.D. Cajetan Fortis, promoteur de la Foi, s'écartant des décisions du 30 juillet 1729 , ladite Sacrée Congrégation a pensé qu'il fallait consentir à la demande des évêques du royaume de Pologne, et de ladite Archiconfrérie romaine. Elle prendra plus tard une décision sur la Messe et l'Office qu'il convient d'approuver.
Ce vœu de la Sacrée Congrégation a été soumis à Notre Saint-Père le Pape, Clément XIII ; Sa Sainteté en ayant pris connaissance, l'a pleinement approuvé.
Ce 6 février 1765. Joseph Maria, cardinal Feroni, préfet ; Scipio Borghesi, secrétaire. Rome MDCCLXV, de la typograhie de la Chambre Apostolique.
»
Extrait du décret d'approbation, in A. Hamon, Histoire de la Dévotion au Sacré-Cœur, tome II, Paris, Beauchesne, 1925.


XIXe siècle

1856 - Pie IX


Par décret du 25 août 1856, Pie IX inscrit au calendrier de l’Eglise catholique la fête et l’Office du Sacré-Cœur, le 3° vendredi après la Pentecôte, sous le rite double majeur, l'étendant ainsi à l'Eglise universelle.

« Depuis que le pape Clément XIII a permis à quelques églises de célébrer, avec office et messe, en l'honneur du très saint Cœur de Jésus, les peuples fidèles se sont sentis, en tous lieux, excités avec tant d'ardeur à honorer la charité immense de ce Cœur divin, qu'il n'y a presque pas de diocèse qui ne se réjouisse d'avoir obtenu du Siège apostolique le privilège de célébrer cette fête.
C'est pourquoi, désirant que cette fête si douce au cœur des fidèles, et suivie avec une piété si unanime dans l'univers catholique presque tout entier, fût désormais célébrée par l'Eglise universelle, lorsque dernièrement le Cardinal soussigné remplissait en France les fonctions de Légat à latere, les révérendissimes Evêques de ce pays ont pris soin que leurs très humbles vœux à ce sujet fussent par lui soumis à notre Saint-Père le pape Pie IX. Saisissant avec bonheur l'occasion qui lui était offerte, de donner un témoignage public et solennel de leur vénération pour le Saint-Siège apostolique dans la personne du Cardinal légat, ils se rendirent auprès de lui à Paris, en très grand nombre, et, après avoir exprimé leur intime et pleine adhésion au Pontife romain comme centre de l'unité catholique et Vicaire de Jésus-Christ sur la terre, ils demandèrent par d'instantes prières qu'il daignât étendre à l'Eglise universelle la fête du très sacré Cœur de Jésus.
De retour à Rome, le Cardinal soussigné rapporta à notre Saint-Père ces prières du très florissant Episcopat de France, si dévoué au Siège apostolique : il a plus à Sa Sainteté de les accueillir, et dans le désir de donner aux fidèles de nouveaux motifs d'aimer par un retour d'amour et d'embrasser le Cœur blessé de celui qui nous a lavés de nos péchés dans son sang, le Saint-Père a ordonné que l'office du très saint Cœur de Jésus, pour le royaume de Pologne et le clergé de Rome, approuvé par la sacrée Congrégation des Rites, le 11 mai 1765, avec la messe correspondante miserebitur, sera désormais célébré chaque année, dans toute l'Eglise, sous le rite double-majeur, le vendredi après l'octave de la Fête-Dieu, en observant d'ailleurs les rubriques, et sans porter atteinte aux indults particuliers accordés jusqu'à ce jour par le Saint-Siège apostolique pour les églises qui ont le privilège de célébrer cette fête, ou sous un rite plus élevé, ou un autre jour, ou avec un office différent.
Et ce, nonobstant tout ce qui pourrait être contraire.
Ce 23 août 1856,
C. Evêque d'Albano,
Cardinal Patrizzi, préfet de la sacrée Congrégation des Rites,
H. Capalti, secrétaire.
»

1899 - Léon XIII : Annum Sacrum


Le 25 mai 1899, dans l'Encyclique Annum Sacrum, Léon XIII ordonne la consécration du genre humain au Sacré-Cœur pour le 11 juin suivant.

« Ce témoignage général et solennel de respect et de piété est pleinement dû à Jésus-Christ, car il est le Roi et le Maître suprême. Son autorité, en effet, ne s'étend pas seulement aux peuples faisant profession de la foi catholique ou aux hommes qui, régulièrement baptisés, appartiennent en droit à l'Eglise, malgré les erreurs qui les en détournent ou les dissensions qui ont rompu le lien de la charité ; son empire embrasse aussi tous ceux qui sont privés de la foi chrétienne. Aussi, et en toute vérité, est-ce le genre humain tout entier qui relève du pouvoir de Jésus-Christ. (4) [… ]
Puisque le Sacré-Cœur est le symbole et l'image sensible de la charité infinie de Jésus-Christ, qui nous pousse elle-même à l'aimer en retour, il est tout naturel de se consacrer à ce Cœur Très Saint. Agir ainsi, n'est pas autre chose que se donner et se lier à Jésus-Christ, car tout honneur, tout hommage, toute marque de dévotion offerte au divin Cœur se rapporte vraiment et proprement au Christ lui-même. (10) […]
C'est pourquoi Nous engageons et Nous exhortons à accomplir avec ardeur cet acte de piété tous les fidèles qui connaissent et aiment le divin Cœur. Nous désirerions vivement qu'ils se livrassent à cette manifestation le même jour, afin que les sentiments et les vœux communs de tant de milliers de fidèles fussent portés en même temps au temple céleste. (11) […]
Dans ces derniers temps surtout, on s'est appliqué à dresser comme un mur entre l'Eglise et la société civile. Dans l'organisation et l'administration des Etats, on compte pour rien l'autorité du droit sacré et divin. On se propose par là de ne laisser s'établir aucun rapport entre la vie publique et la religion. Or, cela revient presque à faire disparaître la foi du Christ et, si c'était possible, à chasser Dieu de la terre. Les esprits ainsi gonflés de cet insolent orgueil, faut-il s'étonner que la plus grande partie du genre humain en soit venue à un degré de trouble et se trouve ballottée par les flots à un point qui ne permet à personne d'être à l'abri de la crainte et du danger ? (13) […]
A l'époque plus rapprochée de ses origines où l'Eglise subissait le joug des Césars, la croix apparue dans le ciel à un jeune empereur fut le signe et le principe d'une victoire complète. Voici que, de nos jours, se présente à nos regards un autre présage favorable et tout divin : c'est le Cœur Très Sacré de Jésus, surmonté d'une croix brillant au milieu des flammes. En lui se doivent placer toutes nos espérances. C'est à lui qu'il faut demander et de lui qu'il faut attendre le salut de l'humanité. (15)
»
Léon XIII, extraits de l'Encyclique Annum Sacrum, 25 mai 1899.
(texte intégral latin - français)
Le dimanche 11 juin, au cours de la consécration solennelle du Monde au Cœur de Jésus, Léon XIII proclame que la dévotion au Sacré-Cœur sera le Labarum des temps modernes.

« Très doux Jésus, Rédempteur du genre humain, jetez un regard sur nous qui sommes humblement prosternés devant votre autel. Nous sommes à vous, nous voulons être à vous, et afin de vous être plus fermement unis, voici que chacun d'entre nous se consacre spontanément à votre sacré Cœur.
Beaucoup ne vous ont jamais connu, beaucoup ont méprisé vos commandements et vous ont renié. Miséricordieux Jésus, ayez pitié des uns et des autres et ramenez-les tous à votre sacré Cœur.
Seigneur, soyez le roi, non seulement des fidèles qui ne se sont jamais éloignés de vous, mais aussi des enfants prodigues qui vous ont abandonné ; faites qu'ils rentrent bientôt dans la maison paternelle pour qu'ils ne périssent pas de misère et de faim.
Soyez le roi de ceux qui vivent dans l'erreur ou que la discorde a séparés de vous ; ramenez-les au port de la vérité et à l'unité de la foi, afin que bientôt il n'y ait plus qu'un seul troupeau et qu'un seul pasteur. Soyez le roi de tous ceux qui sont encore égarés dans les ténèbres de l'idolâtrie ou de l'islamisme, et ne refusez pas de les attirer tous à la lumière de votre royaume.
Regardez enfin avec miséricorde les enfants de ce peuple qui fut jadis votre préféré ; que sur eux aussi descende, mais aujourd'hui en baptême de vie et de Rédemption, le sang qu'autrefois ils appelaient sur leurs têtes.
Accordez, Seigneur, à votre Eglise une liberté sûre et sans entraves ; accordez à tous les peuples l'ordre et la paix. Faites que d'un pôle du monde à l'autre une seule voix retentisse : "Loué soit le divin Cœur qui nous a acquis le salut ! A lui, honneur et gloire dans tous les siècles des siècles !" Amen.
»
Léon XIII, Acte de Consécration du genre humain au Sacré-Cœur.



XXe siècle

1906 - Pie X


Le 22 août 1906, Pie X ordonne par décret que la Consécration du genre humain soit renouvelée chaque année, en la fête du Sacré-Cœur.


1918 - Benoît XV


Le 6 janvier 1918, à l'occasion de la séance solennelle tenue pour l'approbation des miracles proposés pour la canonisation de Marguerite-Marie, Benoît XV fait le vœu que les familles du monde entier se consacrent au Sacré-Cœur.

« C'est d'une façon toute spéciale et avec les sentiments de la plus vive reconnaissance, que Nous louons Dieu de la merveilleuse extension prise par l'Œuvre de la Consécration des familles au Sacré-Cœur. Ah, si toutes les familles se consacraient et remplissaient en même temps les obligations qui découlent de la consécration, le Règne social de Jésus-Christ serait assuré. »
Benoît XV, extrait de l'allocution du 6 janvier 1918, cf. Le Messager du Cœur de Jésus, 1918.

1919 - Benoît XV

Le 22 juin 1919, dans une allocation aux directeurs de l'Apostolat de la Prière, Benoît XV redit toute l'importance qu'il attache à la consécration individuelle et familiale au Sacré-Cœur de Jésus :

« Il a bien lu dans Notre âme, celui qui y a découvert le propos de protéger, d'encourager, et pour ainsi dire, de faire nôtre l'Œuvre de la Consécration des familles au Sacré-Cœur de Jésus. […]
Le premier degré de l'Apostolat de la Prière consiste en ce qu'on consacre chaque jour au Sacré-Cœur tout ce qu'on a. De cette façon, au moyen de l'Apostolat de la Prière, on mènera une vie de consécration, la vie consistant somme toute en une série de jours. […]
Nous avons déclaré que nous voudrions voir reconnu de tous le Règne social de Jésus-Christ ; mais puisque la société se compose de familles, la consécration de celles-ci au Sacré-Cœur n'est-elle pas le moyen le plus efficace pour étendre et propager ce Règne social, qui est l'objet de tous Nos vœux ? […]
Une chose sur laquelle nous voudrions insister est que les familles consacrées doivent "vivre" leur consécration. Qui ne sait que cette consécration ne doit pas consister en une simple et passagère manifestation de vie chrétienne ? Elle doit être au contraire le principe d'une série d'actes capables de démontrer que la maison consacrée au divin Cœur est devenue le séjour de la foi, de la charité, de la prière, de l'ordre et de la paix domestique. Toute la vie de famille consacrée au divin Cœur doit se dérouler à l'ombre de ce céleste patronage ; dans le Cœur de Jésus les vieillards doivent puiser la force et les jeunes gens la prudence ; c'est en lui que les affligés doivent chercher leur consolation, et les malades la patience ; les mères doivent verser dans le Cœur de Jésus toutes leurs sollicitudes, et les parents leurs anxiétés pour l'avenir incertain de la famille. Mais cela ne suppose-t-il pas la réunion fréquente de la famille au pied de l'image du Sacré-Cœur, pour se raffermir dans le droit chemin, et pour trouver du soulagement dans la douleur, moyennant la prière faite en commun ? »

Benoît XV, extraits de l'allocution du 22 juin 1919, cf. Le Messager du Cœur de Jésus, 1919.

1921 - Benoît XV

Le 9 novembre 1921, Benoît XV accorde par décret la fête et l'Office propres en l'honneur du Cœur Eucharistique de Jésus, à célébrer le vendredi après l'Octave du "Corpus Domini".

« Par ce moyen, l'Eglise veut exciter davantage les fidèles à s'approcher de ce très saint mystère avec confiance, et consumer toujours plus les cœurs des flammes de la charité divine dont brûlait le Sacré-Cœur lorsque, en son amour infini, il institua la sainte Eucharistie où ce même divin Cœur les garde et les aime, en vivant et en demeurant avec eux comme ils vivent et demeurent en Lui : car, dans ce sacrement de la très sainte Eucharistie, Il s'offre et se donne à nous comme victime, comme compagnon, comme viatique et comme gage de la gloire future. »
Benoît XV, Extrait du Décret du 9 novembre 1921.

1925 - Pie XI : Quas Primas


Le 11 décembre 1925, publication de l'Encyclique Quas Primas de Pie XI, qui institue la fête du Christ-Roi. Il demande que le renouvellement de la consécration du genre humain au Sacré-Cœur soit effectué également en ce même jour.

« ... en vertu de Notre autorité apostolique, Nous instituons la fête de Notre-Seigneur Jésus-Christ-Roi.
Nous ordonnons qu'elle soit célébrée dans le monde entier, chaque année, le dernier dimanche d'octobre, c'est-à-dire celui qui précède immédiatement la solennité de la Toussaint. Nous prescrivons également que chaque année, en ce même jour, on renouvelle la consécration du genre humain au Sacré Cœur de Jésus, consécration dont Notre Prédécesseur Pie X, de sainte mémoire, avait déjà ordonné le renouvellement annuel. Toutefois, pour cette année, Nous voulons que cette rénovation soit faite le 31 de ce mois.
En ce jour, Nous célébrerons la messe pontificale en l'honneur du Christ-Roi et Nous ferons prononcer en Notre présence cette consécration. Nous ne croyons pas pouvoir mieux et plus heureusement terminer l'Année sainte ni témoigner plus éloquemment au Christ, "Roi immortel des siècles", Notre reconnaissance - comme celle de tout l'univers catholique, dont Nous Nous faisons aussi l'interprète - pour les bienfaits accordés en cette période de grâce à Nous-même, à l'Église et à toute la catholicité. »
Pie XI, extrait de l'Encyclique Quas Primas, 11 décembre 1925.
(Texte intégral latin - français)

1928 - Pie XI : Miserentissimus Redemptor

Le 8 mai 1928, publication de l'Encyclique Miserentissimus Redemptor de Pie XI, qui insiste sur les devoirs de réparation envers le Sacré-Cœur. Il joint à l'Encyclique un Acte de Réparation, que nous reproduisons au chapitre des Prières et Litanies.

« Alors que se répandait sournoisement l'hérésie ruineuse entre toutes, ce Jansénisme qui, contraire à l'amour et à la piété envers Dieu, le représentait, non pas comme un Père à aimer, mais comme un juge implacable à redouter, le très bon Jésus montra son Cœur Sacré comme un emblème de paix et de charité offert au regard des nations. C'était présager une victoire certaine. (5) […]
Parmi toutes ces pratiques du culte du Sacré-Cœur, se remarque et mérite d'être signalée la pieuse consécration par laquelle, rendant ainsi à l'éternel amour de Dieu tout ce que nous avons reçu de lui, nous nous vouons, nous et tout ce qui nous appartient, au divin Cœur de Jésus. (8) […]
Si la consécration, en effet, a pour but premier et principal qu'à l'amour du Créateur réponde l'amour de la créature, un autre devoir s'ensuit de lui-même, qui est d'offrir à ce même amour incréé une compensation pour l'indifférence, les oublis, les offenses et les injures de tout genre qui peuvent lui être faites. Cette dette est ce qu'on appelle couramment le devoir de réparation. (11) […]
Toute âme aimant Dieu avec ferveur, quand elle jette un regard sur le passé, peut voir et contempler dans ses méditations le Christ travaillant pour l'homme, affligé, souffrant les plus dures épreuves, "propter nos homines et propter nostram salutem, pour nous autres hommes et pour notre salut", presque abattu par la tristesse, l'angoisse et les opprobres, bien plus, "attritum propter scelera nostra, broyé sous le poids de nos forfaits" (Is. LIII,5), mais nous guérissant par ses meurtrissures. Tout cela, les âmes pieuses ont d'autant plus de raison de le méditer que ce sont les péchés et les crimes des hommes commis en n'importe quel temps qui ont causé la mort du Fils de Dieu ; ces mêmes fautes, maintenant encore, sont de nature à causer la mort du Christ, dans les mêmes douleurs et les mêmes afflictions, puisque chacune d'elles est censée renouveler à sa manière la Passion du Seigneur : "Rursus crucifigentes sibimetipsis Filium Dei et ostentui habentes. Crucifiant de nouveau pour leur part le Fils de Dieu et le livrant à l'ignominie" (Hebr. VI,6.) Que si, à cause de nos péchés futurs, mais prévus, l'âme du Christ devint triste jusqu'à la mort, elle a, sans nul doute, recueilli quelques consolation, par prévision aussi, de nos actes de réparation alors "qu'un Ange venant du ciel lui apparut, apparuit illi Angelus de coelo" (Luc. XXII,43), pour consoler son cœur accablé de dégoût et d'angoisse. (25)
Ainsi donc, ce Cœur sacré incessamment blessé par les péchés des ingrats, nous pouvons maintenant et même nous devons le consoler d'une manière mystérieuse mais cependant réelle, d'autant que le Christ lui-même se plaint, par la bouche du Psalmiste, ainsi que la liturgie sacrée le rappelle, d'être abandonné de ses amis :"Mon cœur a supporté l'opprobre et la misère ; j'ai espéré que quelqu'un s'affligerait avec moi, et il n'est point venu ; que quelqu'un me consolerait, et je ne l'ai point trouvé. Improperium exspectavit Cor meum et miseriam, et sustinui qui simul contrisiaretur et non fuit, et qui consolaretur et non inveni". (Ps. LXIII,21.) (26) […]
Par ces motifs, Nous décrétons et ordonnons que chaque année, en la fête du Sacré-Cœur de Jésus, qu'à cette occasion Nous décidons d'élever au rang de double de première classe avec octave, dans toutes les églises du monde entier, soit solennellement récitée à notre si aimant Sauveur, dans les termes de la formule jointe à cette lettre, une même protestation ou amende honorable, où un parfait hommage sera rendu aux droits violés de notre Roi et de notre Seigneur très aimant. (34) […]
Notre souhait le plus vif et Notre espoir le plus ferme, c'est que la Justice de Dieu, qui eût, dans sa miséricorde, pardonné à Sodome pour dix justes, pardonne plus volontiers encore au genre humain, parce que la communauté chrétienne tout entière, de tout lieu et de toute race, aura offert ses instantes supplications et ses réparations efficaces, en union avec le Christ, son Médiateur et Chef. (35)
»
Pie XI, extraits de l'Encyclique Miserentissimus Redemptor, 8 mai 1928.
(texte intégral latin - français)

1932 - Pie XI : Caritate Christi compulsi

Le 3 mai 1932, publication de l'Encyclique Caritate Christi compulsi de Pie XI, sur la prière et la réparation à offrir au Sacré-Cœur dans les épreuves actuelles de l'humanité.

« … Que les fidèles répandent dans ce Cœur miséricordieux, qui a connu toutes les peines du cœur humain, l'abondance de leurs douleurs, la fermeté de leur foi, la confiance de leur espérance, l'ardeur de leur charité. Qu'ils le prient, en recourant à la puissante intercession de Marie, médiatrice de toutes les grâces, pour eux et pour leurs familles, pour leur patrie, pour l'Eglise ; qu'ils le prient pour le Vicaire du Christ et pour les autres pasteurs, qui partagent avec lui le poids redoutable du gouvernement des âmes ; qu'ils le prient pour leurs frères dans la foi, pour leurs frères qui sont encore dans l'erreur, pour les incrédules, pour les infidèles, pour les ennemis mêmes de Dieu et de l'Eglise, afin qu'ils se convertissent. (31) […]
Le divin Cœur de Jésus écoutera certainement avec faveur les supplications de son Eglise, et dira à son Epouse, qui gémit dans sa tristesse à cause de tant de douleurs et de soucis : "Votre foi est grande ; qu'il vous soit fait selon votre désir !" (Mt, XV, 28). (34)
»
Pie XI, extraits de l'Encyclique Caritate Christi du 3 mai 1932.
(texte intégral latin - français))

1939 - Pie XII : Summi Pontificatus


Le 20 octobre 1939, publication de l'Encyclique Summi Pontificatus de Pie XII.

« La diffusion et l'approfondissement du culte rendu au divin Cœur du Rédempteur, culte qui trouva son splendide couronnement non seulement dans la consécration de l'humanité, au déclin du siècle dernier, mais aussi dans l'introduction de la fête de la Royauté du Christ par Notre immédiat prédécesseur, ont été une source d'indicibles bienfaits pour des âmes sans nombre, un "fleuve qui réjouit de ses courants la Cité de Dieu" (Ps., XLV, 5). Quelle époque eut jamais plus grand besoin que la nôtre de ces bienfaits ? Quelle époque fut plus que la nôtre tourmentée de vide spirituel et de profonde indigence intérieure, en dépit de tous les progrès d'ordre technique et purement civil ? Ne peut-on pas lui appliquer la parole révélatrice de l'Apocalypse : "Tu dis : je suis riche et dans l'abondance et je n'ai besoin de rien ; et tu ne sais pas que tu es un malheureux, un misérable, pauvre, aveugle et nu" (Apoc., III, 17) ?
Vénérables Frères, peut-il y avoir un devoir plus grand et plus urgent que "d'annoncer les insondables richesses du Christ" (Eph., III, 8) aux hommes de notre temps ? Et peut-il y avoir chose plus noble que de déployer les Etendards du Roi - Vexilla Regis - devant ceux qui ont suivi et suivent des emblèmes trompeurs, et de regagner au drapeau victorieux de la Croix ceux qui l'ont abandonné ? Quel cœur ne devrait pas brûler de prêter son aide, à la vue de tant de frères et de sœurs qui, à la suite d'erreurs, de passions, d'excitations et de préjugés, se sont éloignés de la foi au vrai Dieu et se sont détachés du joyeux message sauveur de Jésus-Christ ? […]
Et vous, candides légions d'enfants, vous, les bien-aimés et les privilégiés de Jésus, quand vous communiez au Pain de vie, élevez vers Dieu vos naïves et innocentes prières et unissez-les à celles de toute l'Eglise. Le Cœur de Jésus, qui vous aime, ne résiste pas à l'innocence suppliante : priez tous, priez sans relâche : sine intermissione orate (I Thess., V, 17).
De cette façon vous mettrez en pratique le sublime précepte du Divin Maître, le testament le plus sacré de son Cœur : qu'ils ne soient tous qu'un (Jean, XVII, 21) : qu'ils vivent tous dans cette unité de foi et d'amour à laquelle le monde reconnaisse la puissance et l'efficacité de la mission du Christ et de l'œuvre de son Eglise.
»
Pie XII, extraits de l'Encyclique Summi Pontificatus du 20 octobre 1939.
(texte intégral latin - français)

1943 - Pie XII : Mystici Corporis

Le 29 juin 1943, publication de l'Encyclique Mystici Corporis de Pie XII, sur le Corps mystique de Jésus-Christ et notre union en Lui avec le Christ, qui annonce l'Encyclique sur le Sacré-Cœur qui verra le jour en 1956.

« Notre charge pastorale est le principal motif qui Nous invite à traiter actuellement avec une certaine ampleur cette éminente doctrine. De nombreux écrits ont été publiés sur ce sujet ; et Nous n'ignorons pas que beaucoup s'adonnent aujourd'hui avec activité à ces études, où la piété des fidèles trouve également un attrait et un aliment. Il semble qu'il faille en chercher avant tout l'explication dans ce fait qu'un renouveau de zèle pour la liturgie sacrée, la réception plus fréquente du Pain eucharistique, enfin une dévotion plus ardente envers le Sacré Cœur de Jésus, que Nous constatons de nos jours avec joie, ont amené de nombreux esprits à méditer plus profondément les richesses insondables du Christ, conservées dans l'Eglise. […]
Par la volonté du Christ Notre-Seigneur, ce lien admirable, qu'on n'exaltera jamais assez, qui nous unit entre nous et avec notre divin Chef, est manifesté d'une manière spéciale aux fidèles par le Sacrifice eucharistique. Là, en effet, les ministres sacrés ne tiennent pas seulement la place de notre Sauveur, mais de tout le Corps mystique et de chacun des fidèles ; là encore, les fidèles eux-mêmes, unis au prêtre par des vœux et des prières unanimes, offrent au Père Eternel l'Agneau immaculé, rendu présent sur l'autel uniquement par la voix du prêtre ; ils le lui offrent par les mains du même prêtre, comme une victime très agréable de louange et de propitiation, pour les nécessités de toute l'Eglise. Et de même que le divin Rédempteur mourant sur la Croix s'est offert, comme Chef de tout le genre humain, au Père Eternel, ainsi, en cette offrande pure, non seulement il s'offre comme Chef de l'Eglise, au Père céleste, mais en lui-même il offre aussi ses membres mystiques, puisqu'il les renferme tous, même les plus faibles et les plus infirmes, dans son Cœur très aimant. […]
Tandis que Nous écrivons, Nous avons sous les yeux la multitude, hélas ! presque infinie, des malheureux sur qui Nous pleurons douloureusement : les infirmes, les pauvres, les mutilés et tant de gens qu'à cause de leurs propres souffrances ou de celles des leurs il n'est pas rare de voir s'épuiser jusqu'à mourir. Nous invitons donc paternellement tous ceux qui, pour quelque motif que ce soit, se trouvent dans la tristesse et l'angoisse à regarder le ciel avec confiance et à offrir leurs peines à Celui qui, un jour, leur accordera en retour une abondante récompense. Que tous se souviennent que leur souffrance n'est point vaine, mais qu'elle leur sera très avantageuse à eux-mêmes et à l'Eglise si, les regards tournés vers le but, ils la supportent avec patience. A réaliser efficacement ce dessein concourt très particulièrement l'offrande quotidienne de soi-même à Dieu, telle que la pratiquent les membres de la pieuse association appelée Apostolat de la Prière, association que Nous avons à cœur de recommander spécialement ici comme très agréable à Dieu.
»
Pie XII, extraits de l'Encyclique Mystici Corporis du 29 juin 1943.
(texte intégral latin - français)

1956 - Pie XII : Haurietis Aquas

Le 15 mai 1956, publication de l'Encyclique Haurietis Aquas de Pie XII, consacrée à la dévotion au Sacré-Cœur.

« … Son Cœur étant une partie très noble de sa nature humaine et uni hypostatiquement à la Personne du Verbe Divin et, de ce fait, mérite le même culte d'adoration dont l'Eglise honore la Personne du Fils de Dieu incarné : c'est là une vérité de foi catholique, solennellement définie au Concile œcuménique d'Ephèse et au second Concile de Constantinople. (5) […]
Rien ne s'oppose donc à ce que nous adorions le très Sacré Cœur de Jésus-Christ, puisqu'il participe à cet amour inépuisable que notre Divin Rédempteur ressent toujours pour l'humanité et qu'il en est le symbole naturel et si expressif. Ce Cœur, sans doute, n'est plus sujet aux vicissitudes de cette vie mortelle, mais il vit, il bat et il est uni indissolublement à la Personne Divine du Verbe et, en elle, par elle, à la Volonté Divine. Puis donc que le Cœur du Christ déborde d'amour divin et humain, puisqu'il est riche de tous les trésors de grâces que notre Rédempteur a acquis par sa vie, ses souffrances et sa mort, il est assurément la source éternelle de cette charité que son Esprit répand dans tous les membres de son Corps mystique. (42) […]
Il suffit de rappeler le souvenir de cette époque où se développait le culte du Sacré-Cœur de Jésus pour comprendre clairement que ses progrès étonnants venaient de ce qu'il s'accordait parfaitement à l'essence de la religion chrétienne, qui est une religion d'amour. Qu'on ne dise donc pas que cette dévotion est née d'une révélation privée faite par Dieu ni qu'elle a surgi tout à coup dans l'Eglise ; mais elle a jailli spontanément de la foi vive, de l'ardente piété, que des cœurs comblés des dons du ciel ressentaient pour notre adorable Rédempteur et pour ses plaies glorieuses, qui leur semblaient le témoignage le plus touchant de son immense amour. Il est donc clair que les révélations faites à sainte Marguerite-Marie n'ont rien apporté de nouveau à la doctrine catholique. Leur importance, c'est que le Christ Notre-Seigneur, en montrant son Cœur Sacré, a voulu d'une façon très spéciale et extraordinaire amener les esprits des hommes à contempler, à honorer le mystère de l'amour miséricordieux de Dieu pour le genre humain. (52) […]
De cette chose corporelle qu'est le Cœur de Jésus-Christ et de sa signification naturelle, nous pouvons, nous devons, soutenus par la foi chrétienne, nous élever non seulement jusqu'à la contemplation de son amour sensible, mais, plus haut encore, jusqu'à la considération et à l'adoration de son amour infus, et enfin, dans un élan à la fois tendre et sublime, jusqu'à la méditation et l'adoration de l'Amour divin du Verbe Incarné. C'est, qu'en effet, par la foi qui nous enseigne que les deux natures, humaine et divine, sont unies dans la Personne du Christ, nous pouvons concevoir les relations très étroites qui existent entre l'amour sensible du Cœur physique de Jésus et son double amour spirituel, l'humain et le divin. Car de ces trois amours on ne doit pas dire seulement qu'ils existent ensemble dans la Personne adorable du Divin Rédempteur, mais qu'ils sont unis entre eux par un lien naturel, puisque l'amour sensible et l'amour humain sont soumis à l'Amour divin et le reflètent par leur ressemblance avec lui. (58) […]
C'est pourquoi Nous exhortons tous Nos fils dans le Christ à pratiquer avec ferveur cette forme de dévotion, ceux qui ont déjà l'habitude de puiser aux eaux salutaires qui coulent du Cœur du Rédempteur, ceux surtout qui la regardent de loin, en spectateurs, avec curiosité et hésitation. Qu'ils voient bien qu'il s'agit, comme Nous l'avons déjà dit, d'un culte déjà très ancien dans l'Eglise, solidement fondé sur l'Ecriture, qui est en accord avec la tradition et la liturgie, et que les Pontifes romains ont couvert de très nombreuses et très hautes louanges ; non seulement ils ont institué une fête en l'honneur du Cœur très auguste du Rédempteur qu'ils ont étendue à toute l'Eglise, mais ils lui ont consacré solennellement tout le genre humain. L'Eglise en a reçu des fruits abondants et très réconfortants : de nombreux retours à la religion chrétienne, un renouveau de foi chez beaucoup, une union plus étroite des fidèles avec notre Rédempteur très aimant : tous ces fruits se sont montrés être particulièrement nombreux et importants au cours de ces dernières décennies. (64)
»
Pie XII, extraits de l'Encyclique Haurietis Aquas, 15 mai 1956.
(texte intégral latin - français)

1979 - Jean-Paul II : Redemptor Hominis


Le 4 mars 1979, publication de l'Encyclique Redemptor Hominis sur la Rédemption de l'homme par le Verbe fait chair (Jean 1, 1), première Encyclique publiée par Jean-Paul II, en laquelle le Souverain Pontife définit le mystère de l'homme en référence au Cœur du Christ.

« Le Christ, Rédempteur du monde, est celui qui a pénétré, d'une manière unique et absolument singulière, dans le mystère de l'homme, et qui est entré dans son «cœur». C'est donc à juste titre que le Concile Vatican II enseigne ceci: « En réalité, le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. Adam, en effet, le premier homme, était la figure de celui qui devait venir (cf. Rom 5, 14), le Christ Seigneur. Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation ». Et encore: « "Image du Dieu invisible" (Col 1, 15) il est l'Homme parfait qui a restauré dans la descendance d'Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché. Parce qu'en lui la nature humaine a été assumée, non absorbée, par le fait même cette nature a été élevée en nous aussi à une dignité sans égale. Car, par son Incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d'homme, il a pensé avec une intelligence d'homme, il a agi avec une volonté d'homme, il a aimé avec un cœur d'homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché ». Il est le Rédempteur de l'homme ! (8) […]
La Rédemption du monde « ce mystère redoutable de l'amour, dans lequel la création est renouvelée » (*) est, dans ses racines les plus profondes, la plénitude de la justice dans un Cœur humain, dans le Cœur du Fils premier-né, afin qu'elle puisse devenir la justice des cœurs de beaucoup d'hommes, qui, dans ce Fils premier-né, ont été prédestinés de toute éternité à devenir fils de Dieu (cf. Rom. 8,29-30; Eph. 1,8) et appelés à la grâce, appelés à l'amour.
» (9)
(*) : Cf. Concile Vatican II : Constitution Gaudium et Spes, 37: AAS 58 (1966) 1054-1055 et Constitution Lumen Gentium, 4 8: AAS 57 (1965) 53-54.
St Jean-Paul II, extraits de l'Encyclique Redemptor Hominis, 4 mars 1979.
(texte intégral latin - français)





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(11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie)


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