4. Renouvellement de la dévotion au Sacré-Cœur : du XIV° au XVII° siècle
Les Dominicains
· Signalons tout d'abord le Monastère d'Unterlinden à Colmar, fondé au XIII° siècle par deux veuves qui y installèrent une communauté régie d'abord par la règle de saint Augustin, avant que ne s'y impose celle de saint Dominique. Le coutumier du XV° siècle y mentionne que "La fête du vénérable et noble Cœur de notre bon Seigneur doit être célébrée le premier vendredi après l'Exaltation de la sainte Croix". La prière suivante devait être trois fois répétée au cours de la solennité : "O Cœur très saint et brûlant d'amour, ô Cœur très doux de Jésus-Christ, ô source de la douceur et de la mansuétude éternelles, source de toute bonté, daigne éclairer mon cœur coupable et le fortifier dans ton service éternel et dans toutes les vertus qu'aime ton Cœur très doux et débordant de grâces". Le monastère sera fermé à la Révolution, et transformé en 1849 en musée. On y admire aujourd'hui le célèbre retable des Antonites d'Issenheim de Matthias Grünewald.
· Signalons également le Nouveau Psaultier composé en 1448 dans l'un des monastères de Strasbourg, qui contient sept cents prières sur le Pater Noster, dont plus de cinquante se rapportent au Cœur du Christ. Citons par exemple : "O mon Père, moi, ton indigne enfant, je viens à toi pour te louer et pour te chérir. Tout est saint en toi ou de toi, doux Cœur de Jésus-Christ. Ta sainteté rafraîchit mon âme… Que ton nom soit sanctifié, cher Seigneur Jésus-Christ, et saint et béni soit ton saint et doux Cœur, duquel tu nous as conviés à apprendre l'humilité et la douceur… Que ton règne arrive ; que ton précieux, noble et miséricordieux Cœur nous conduise par Toi à ton Père saint… Que ta volonté soit faite, cher Seigneur. Enflamme mon cœur d'amour, fais-le reposer sur ton Cœur et que je veuille seulement ce que tu veux. Attache mon cœur à ton Cœur sacré, cache mon cœur dans ton Cœur, plonge mon cœur dans ton Cœur si doux, afin qu'il te reste uni, t'aime et te loue à chaque instant. O cher Seigneur Jésus-Christ, tire mon cœur à toi et fais-moi te servir sans relâche. Donne à mon cœur de partager les souffrances du tien et de me réjouir dans la pauvreté et les souffrances. Amen".
· Sainte Catherine de Sienne (Catherine Benincasa, 1347-1380, canonisée en 1461, et reconnue Docteur de l'Eglise en 1970), grande mystique italienne du Tiers Ordre des Mantellates de saint Dominique, favorisée d'extases et de visions, elle vit l'échange des cœurs au cours de l'été 1370 : "Ma très douce fille, de même que l'autre jour je t'ai enlevé ton cœur, de même à cet instant je te livre le mien, qui te fera vivre toujours". Elle reçoit les stigmates en 1375. Apôtre de l'unité de l'Eglise, elle convainc Grégoire XI en 1376 de quitter Avignon pour Rome. Elle est l'auteur des célèbres Dialogues (Libro della divina doctrina), et puise son amour envers le Christ dans le sang qui a jailli de son Cœur. Elle y écrit par exemple : "Retirez-vous dans les blessures de Jésus crucifié. Baignez-vous dans le sang de Jésus crucifié. Enivrez-vous de son sang et revêtez-vous de Jésus crucifié. Rassasiez-vous d'opprobres et d'avanies, en acceptant toutes choses par amour pour Jésus crucifié. Que votre amour s'attache à la croix de Jésus". Au cours de l'une des révélations dont elle fut gratifiée, elle demande au Christ de lui expliquer cette blessure du Cœur : "Doux Agneau sans tache, vous étiez mort quand votre côté fut ouvert, pourquoi donc avez-vous voulu que votre Cœur fût ainsi blessé et entrouvert ? Alors Jésus lui répondit : - J'avais plusieurs raisons, mais je vais te dire la principale. C'est que mon désir du genre humain était infini, alors que les tourments et les souffrances que j'endurais étaient finis. Je voulus donc, en vous montrant mon côté ouvert, que vous voyiez le secret de mon Cœur, que je vous aimais beaucoup plus que je ne pouvais vous le montrer avec ma souffrance finie". On relève également dans ses Lettres de très nombreuses références au Cœur de Jésus, comme par exemple dans celle-ci, envoyée à Raymond de Capoue, Général des Chartreux, qui fut son directeur spirituel tout autant que son dirigé : "O précieux et glorieux sans de l'humble Agneau sans tache ! Qui sera assez aveugle et insensible pour ne pas prendre le vase de son Cœur et pour ne pas aller avec amour au côté de Jésus crucifié, d'où ce sang coula en abondance ? Là… nous trouvons le feu de l'amour, qui par l'ouverture du côté nous a manifesté le secret du Cœur, en nous prouvant que toutes les peines de la Passion étaient insuffisantes pour nous manifester la grandeur de son amour et que son désir et sa volonté les surpassaient encore". Ou encore en cette autre lettre (350), adressée à dona Paola : "Mettez vos lèvres au côté du Fils de Dieu ; c'est une ouverture qui lance le feu de la charité et qui verse le sang pour laver nos iniquités. Je dis que l'âme qui s'y repose et qui regarde avec l'œil de l'intelligence ce Cœur ouvert et consumé par l'amour, devient semblable à Lui, parce que se voyant tant aimée elle ne peut s'empêcher d'aimer aussi. Et alors l'âme devient parfaite car, ce qu'elle aime, elle l'aime pour Dieu, et elle n'aime rien hors de Lui, et elle devient ainsi un autre Lui-même par ce désir, car elle n'a pas d'autre volonté que celle de Dieu".
· Jean Hérold, né à Bâle ou à Constance, a qui l'on doit des Mélanges Oratoires (1418), abondamment réédités (on en comptera déjà 41 éditions en 1500), et qui seront fort utilisés par les prédicateurs du XV° au XVII° siècle. Il écrit dans le Sermon du Vendredi-Saint : "Les blessures du Christ nous manifestent son amour : celles des mains nous apprennent qu'Il veut nous aider dans nos misères et nos désirs ; celles des pieds qu'Il veut conduire nos pas ; celle du Cœur qu'Il ne nous oublie jamais. Il a voulu que son Cœur fût ouvert sur la croix, afin de nous montrer son amour jusqu'au tréfonds, comme s'Il nous disait : c'est dans mon Cœur que j'aime et le voici tout ouvert".
· Saint Vincent Ferrier (1350-1419), prédicateur et voyageur infatigable, qui fut favorisé du don des miracles. Dans un Sermon sur le Vendredi Saint, il écrit : "Un soldat, ayant pris sa lance, l'enfonça dans le Cœur de Jésus-Christ… Cette plaie, selon la remarque d'Alexandre de Halès, ne fut point faite au Rédempteur dans l'endroit du corps où les peintres ont coutume de la placer, mais plus bas, d'où la plaie pénétra jusqu'au Cœur. Mais pourquoi peint-on ainsi cette plaie aux yeux des fidèles ? Il faut répondre que la peinture étant une espèce d'Ecriture que les ignorants peuvent lire, on a voulu leur marquer plus expressément que la lance avait percé le Cœur de Jésus, pour leur faire mieux comprendre que le pardon de nos péchés avait son origine dans ce Cœur sacré".
· Claire Fœltzin (ou Tœltz) (†1421), religieuse du monastère de Schönensteinbach, en Alsace, à propos de laquelle Jean Meyer (cf. plus bas) dit : "Elle avait grâce particulière et spéciale dévotion au bon, doux et suave Cœur de notre aimable Seigneur et au saint nom de Jésus".
· Jean Nider (†1440), réformateur et prédicateur, maître en théologie au concile de Bâle, et auteur d'un Tractatus de elevatione mentis in Deum sive Alphabetum divini amoris, tiré en grande partie des écrits de Gerson. Il parle du Cœur du Christ ouvert sur la croix, manifestant son amour pour nous. "Jésus a un plus grand soin que nous-mêmes de notre guérison, et c'est pour ce but qu'il nous montre à tout moment les cinq plaies d'amour qu'il porte dans ses mains, ses pieds et son Cœur".
· Claire d'Ostren (†1447), religieuse au même monastère que Claire Fœltzin et maîtresse des novices, qui écrit : "Chaque jour, je m'enferme en un triple château. Le premier est le Cœur tout pur et virginal de la noble Vierge Marie, contre toutes les attaques de l'esprit malin ; le second est le Cœur tout bon de notre aimable Seigneur Jésus-Christ, contre toutes les attaques de la chair ; le troisième est le saint sépulcre, où je me cache auprès de Notre-Seigneur contre le monde et toutes les créatures nuisibles".
· Jean Meyer (†1485), réformateur de l'Ordre, qui exhorte les religieuses, dans la préface de son ouvrage sur la Réforme des Couvents de femmes, à "demander au Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ que leurs cœurs, conduits par l'amour, produisent des fruits de sainteté".
· Girolamo (Jérôme) Savonarole (1452-1498), prédicateur qui s'éleva contre la corruption de l'Eglise et le pape Alexandre VI Borgia, et qui fut excommunié, avant d'être arrêté, puis pendu et brûlé à Florence. On trouve quelques mentions du divin Cœur dans ses œuvres, très imprégnées de cette dévotion. Par exemple dans la Méditation sur le Psaume XXX : "Seigneur, soyez mon refuge, ouvrez-moi votre côté transpercé par la lance du soldat romain, afin que je puisse entrer dans votre Cœur, si rempli de bonté, et me garder de la tempête et de la pusillanimité. Protégez-moi dans cette retraite au jour où les maux se déchaîneront afin que je sois sauvé par vous, car dans ce lieu de refuge, je ne saurais périr".
· Pierre Doré (1500-1569), théologien français licencié en Sorbonne, qui fut prédicateur ordinaire à la cour d'Henri II et confesseur de Claude de Lorraine, le 1° duc de Guise. Il est l'auteur de nombreux ouvrages aux noms évocateurs, tels Les allumettes du feu divin, Le cerf spirituel, La céleste pensée arrosée des grâces divines, La tourterelle de viduité, suivi de l'anatomie et mystique description des membres et parties de Notre-Seigneur (1546-1554), Le pâturage de la vie humaine (1557), etc.. On lui doit un ouvrage publié à Paris en 1550 : Le Nouveau testament d'amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, signé de son sang, au chapitre 14 duquel se trouvent de belles pages sur le Sacré-Cœur.
· Louis de Grenade (1505-1588), prieur du monastère d'Escala Coeli, puis Provincial du Portugal, confesseur de la reine régente Catherine, qui est considéré comme le plus grand orateur religieux d'Espagne, et l'un de ses meilleurs écrivains. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont un Mémorial de la vida christiana (1566) où l'on trouve la prière suivante (traité V) : "Je vous adore, ô Cœur très doux, très aimable, très miséricordieux, qui avez été blessé pour mon amour. Je vous rend grâces, doux Jésus, qui avez voulu que votre très doux Cœur fût ouvert par la lance du soldat, et qu'il en sortît de l'eau et du sang pour laver nos âmes et leur donner la vie. Oh ! si vous blessiez mon cœur avec la lance de votre amour, de façon qu'il ne pût désormais rien vouloir, sinon ce que vous voulez ! Que mon âme, Seigneur, ait accès, par la plaie de votre côté, au secret sanctuaire de votre amour, et au trésor de votre divinité, pour vous y adorer […], et, arrachant de ma mémoire toutes les images des choses visibles, ne s'occuper que de vous, ne voir que vous toujours en toutes choses. […] Ouvrez-moi, Seigneur, ouvrez-moi cette porte ; recevez mon cœur dans cette délicieuse demeure et donnez-moi, par elle, libre passage jusqu'au plus intime de votre Sacré Cœur. Que je me désaltère à cette source délectable, que je me purifie dans cette eau sainte, que je m'enivre en ce précieux nectar ! Laissez mon âme s'endormir dans votre Cœur divin.".
· Sainte Catherine de Ricci (1522-1590, canonisée en 1746), l'une des plus remarquables mystiques du XVI° siècle, qui fut religieuse du Tiers Ordre de Saint-Dominique au couvent Saint-Vincent de Prato en Toscane. Favorisée d'interminables extases et du don de prophétie, unie à la Passion du Christ et stigmatisée, elle eut une influence certaine sur Pie V, Charles Borromée, Philippe Neri et Marie-Madeleine de Pazzi. Au cours de l'une de ses extases, la Sainte Vierge la prend par la main et l'amène à son Fils : "O mon Fils, voici que je vous présente notre très chère vierge Catherine, qui sollicite de votre tendresse la grâce de changer son cœur de chair en un cœur tout céleste, afin qu'elle soit plus digne de vous, en prenant un cœur semblable au vôtre. O ma chère Mère, vous ai-je jamais refusé quelque chose, et votre cœur n'est-il pas le chemin naturel qui mène à mon cœur ? Il sera fait comme vous avez demandé. Et vous, ma très chère fille Catherine, souvenez-vous que dès cet instant vous ne vous appartenez plus, et que vous êtes toute à moi ; car voici que je purifie votre cœur de toute affection qui n'est pas la mienne, et que je le remplis de mon seul amour".
· Sainte Rose de Lima (1586-1617, canonisée en 1671), qui imita dès son enfance la vie de Catherine de Sienne (1347-1380, cf. plus haut), avant de rejoindre le Tiers-Ordre Dominicain. Elle fut favorisée de nombreuses grâces mystiques, et sa vie fut marquée par les austérités et de terribles douleurs physiques et mentales. Elle fut invitée à boire à la plaie du côté du Seigneur. Notons qu'elle est représentée sur la grande mosaïque de la basilique Montmartre aux côtés de saint Dominique et de sainte Catherine de Sienne.
· Mère Hippolyte de Rocaberti (†1624), Supérieure du monastère des Anges à Barcelone en Espagne, qui s'entend dire un jour par le Seigneur que son Cœur divin lui servira de livre où elle apprendra tout ce qu'elle désire savoir. On trouve dans ses œuvres - qui furent éditées par les soins de son neveu Thomas de Rocaberti, Général puis archevêque de Valence - de nombreuses marques de sa dévotion au Sacré-Cœur.
· Citons également au XVI° siècle l'Office des Cinq Plaies, où l'on trouve deux mentions du Cœur de Jésus, telle dans la neuvième leçon : "Il a voulu aussi que son côté fût ouvert, pour nous donner accès à ce qu'il a de plus intime. Car, quand le côté fut ouvert, le chemin fut frayé jusqu'au Cœur du Seigneur. Que l'homme s'approche de ce Cœur sublime et que Dieu soit exalté en lui. Mais qui montera jusque-là ? Qui s'y reposera ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur. Mais que le pécheur n'hésite pas. Si l'entrée ne lui est pas tout d'abord accessible, qu'il pleure à la porte, là d'où coule le sang, d'où sort l'eau ; les portes sont ouvertes : le cri de ceux qui pleurent pénétrera sans peine jusqu'au Cœur du Seigneur".
Et pour le XVII° siècle :
· Vincent Hensberg (†1634), auteur d'un ouvrage publié à Anvers en Belgique en 1615, intitulé Viridarium Marinum, en lequel on trouve la prière suivante : "O très aimable Seigneur Jésus, à toi soient louange et action de grâces par la plaie de ton très suave Cœur. Je te demande de me pardonner tout ce en quoi je t'ai manqué par ma mauvaise volonté et mes intentions tortueuses. Je t'offre mon cœur afin que tu l'unisses tellement au tien que je ne cherche que toi, ne tende qu'à toi et n'aie d'autre volonté que la tienne. Ainsi soit-il".
· Ignace del Nente (†1648), du couvent de Saint-Marc à Florence, auteur d'un ouvrage publié en cette ville en 1643 ayant pour titre Solitudes des saintes et pieuses affections envers les Mystères de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la Vierge Marie (Solitudini, traduction française du Chanoine Jules Didiot, Tournai Paris, Casterman, 1890, sous le titre Seul avec le Sacré-Cœur), qui consacre la dernière de ces sept Solitudes au Cœur de Jésus. L'auteur adore et prie le Cœur de Jésus dans les mystères de Jésus enfant, Jésus crucifié, Jésus glorieux, joignant aux méditations des soliloques et actes d'offrande. Il invite à ces exercices toutes les âmes, que le Cœur divin purifiera de leurs souillures. "Le Cœur de Jésus fut bien plus douloureusement blessé, offensé, frappé, affligé, cloué et crucifié par ses douleurs intimes, que le corps tout entier de la divine Victime ne le fut par ses plaies extérieures". On y trouve aussi cette prière : "O mon très doux Jésus, si de votre Cœur et de mon cœur il se faisait un seul cœur, si de votre Esprit et du mien il se faisait un seul esprit, avec quel échange d'amour intime et unitif mon âme ne vivrait-elle pas dans la vôtre. Quelle ressemblance et quelle correspondance entre nos sentiments d'amour ! […] Seigneur Jésus-Christ, qui avez voulu que votre très divin Cœur fût formé dans le sein de votre Mère de son sang virginal et nourri, sur son Cœur, de son céleste lait, nous vous supplions, par la tendre miséricorde qui vous a déterminé à nous visiter du haut des cieux, ô divin Soleil des cœurs, de nous accorder la grâce de vivre, de travailler, de souffrir et de mourir dans l'union de votre Cœur et de votre amour".
· Louis Chardon (1595-1651), de la Congrégation de Saint-Louis, auteur de Méditations sur la Passion (1649), et d'un ouvrage intitulé La Croix de Jésus (1647). Les références au Cœur du Sauveur y sont abondantes, par exemple : "Arrivé à la dernière heure, ce même amour (qui avait porté Jésus à la croix) s'irrite de ce que la mort lui ravit les moyens de souffrir encore ; et lorsqu'on croit que cet amour a trouvé son tombeau dans la mort, il ouvre son Cœur qui ne peut pas tromper, pour répandre dans les nôtres les trésors qu'il y tenait cachés, et nous découvrir la source où s'alimentait l'amour qui l'a fait descendre parmi nous, vivre de notre vie et mourir d'une mort infâme". De même dans ses Méditations on peut lire : "Il a voulu que son corps fût percé au côté d'un coup et que son Cœur fût ouvert par cette blessure, afin de nous y donner accès. O coup sanglant, que ne venais-tu plus tôt ? Tu n'augmentes en rien le mérite de ma rédemption, puisque Jésus n'est plus en vie. Tu n'es cependant pas inutile à la perfection de mon salut : tu m'ouvres la porte du sacré cellier où sont renfermés les fruits délicieux de toutes les souffrances et de tous les mérites de sa vie".
· Esprite de Jésus (1628-1658), tertiaire Dominicaine, qui reçut de nombreuses faveurs du Sacré-Cœur. On en trouve trace dans sa Vie écrite par M. Dupont, revue et publiée par le R.P. Ambroise Potton.
· Mère Françoise des Séraphins (1604-1660), professe de Toulouse, et fondatrice à Paris du monastère Saint-Thomas-d'Aquin, qui écrit à une correspondante : "Je supplie le divin Cœur de vous consumer de son ardent amour, en sorte que vous soyez toute transformée en Lui, par la force de ses divines flammes et, quand vous serez plus avant dans cette fournaise sacrée du Cœur amoureux de notre aimable maître, pressez-le de toucher le mien tout glacé, pour se rendre à ses desseins adorables avec la fidélité qu'il désire". On trouve également dans ses Ecrits cette prière : "O Jésus, tout amour ! que veut mon cœur, sinon vous aimer uniquement !… Heureux séraphins, consumés de ce feu céleste, suppléez à ce qui manque à mon amour, et faites-moi part de l'abondance du vôtre !… Cœur de Jésus, source de vie, fontaine d'amour, trésor de grâces, mer de toute bonté, permettez que j'entre dans votre plaie ouverte, pour y recevoir le pardon que vous m'avez mérité sur la croix… Recevez-moi, mon Dieu, dans votre sein pour jamais !".
· Elisabeth de l'Enfant-Jésus (de Baillou, 1613-1677), religieuse de ce couvent de Paris, qui écrit : "Notre-Seigneur s'est fait sentir à mon cœur d'une façon extraordinaire. Il m'a ouvert son Cœur divin et m'a fait voir l'amour infini qu'Il a pour moi ; ce qui a pénétré si fort mon âme de son pur amour, que j'aurais voulu me dissoudre en reconnaissance".
· Antoine Barbieux, flamand, auteur d'un ouvrage publié à Lille en 1661 intitulé La dévotion au très saint Cœur du fils de Dieu et de sa très sainte Mère.
· Mère Villani (1583-1679), du monastère de Naples, qui reposa sur le Cœur de Jésus, "tout enflammé d'amour".
Le Sacré-Coeur de Jésus Deux mille ans de Miséricorde Le recueil qui est reproduit dans les pages de ce dossier avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008. Une version considérablement enrichie, et actualisée jusqu'en juin 2019, est disponible à la vente chez le même éditeur depuis le 4 décembre 2019, en ligne sur son site internet ICI. Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition. « Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. » (11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie) |