" Tournez-vous vers moi et vous serez sauvés. "
Isaïe 45.22
" Mais encore à présent - oracle de YHWH - revenez à moi de tout votre coeur, dans le jeûne, les pleurs et les cris de deuil. Déchirez votre coeur, et non vos vêtements, revenez à YHWH, votre Dieu, car il est tendresse et pitié, lent à la colère, riche en grâce, et il a regret du mal. "
Joël 2.12-13
" Voilà ce qui est bon et qui plaît à Dieu notre Sauveur, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. "
1 Timothée, 2.3-4
" Nul ne peut venir à moi Si le Père qui m'a envoyé ne l'attire. "
Jean 6.44
Ame, ne sens-tu pas, par je ne sais quoi de pressant qui te pousse au-dessus de toi, que tu n'es pas faite pour toi-même ? Un bien infini t'appelle; Dieu même te tend les bras.
J.-B. Bossuet, Sermon (Panégyrique de Saint Benoît)
On ne te dit pas : Travaille à chercher le Chemin qui mènera à la Vérité et à la Vie... Lève-toi, paresseux, le Chemin lui-même vient à toi et t'éveille de ton sommeil. Lève-toi et marche. Saint Augustin, Traité sur l'Evangile de Jean, 34, 9
Quel est celui qui nous appelle et nous invite : c'est le Père du ciel. Il nous appelle avec tout ce qu'il est, tout ce qu'il a et tout ce qu'il peut. Tout cela nous invite et nous attire : sa bonté, son amour, son noble être, tout cela nous invite à lui et en lui. En vérité, Dieu nous désire, comme si tout son bonheur et toute sa raison d'être était en nous; tout ce que Dieu le Père a fait et créé dans le ciel et sur la terre, avec toute sa sagesse et toute sa bonté, tout cela il l'a fait pour nous rappeler à notre origine, nous inviter et nous amener à rentrer en lui-même. Tout cela n'est qu'un pur rappel à notre commencement.
Jean Tauler, Sermon, 65
Dieu donne sa lumière, et moyennant cette lumière l'homme se tourne vers Lui, volontairement et sans réserve : de ces deux facteurs provient l'amour parfait envers Dieu, et de l'amour résulte le parfait repentir et la purification de la conscience, laquelle s'opère en abaissant les yeux sur les méfaits et sur les taches qui souillent l'âme.
Jan Van Ruysbroek, Les noces spirituelles, Livre I, 1° partie
L'abbé Isaïe disait : " Quand Dieu veut faire miséricorde à une âme et que celle-ci résiste et n'accepte pas, faisant au contraire sa volonté propre, il permet qu'elle endure des peines dont elle ne veut pas afin qu'ainsi elle se mette en quête de lui ".
Sentences des Pères du désert, Isaïe, 7
Hora est jam. C'est maintenant le temps de bien faire, et de se convertir à Dieu. [...] Il est l'heure, et ce pour deux raisons, parce que plus on diffère, plus on perd. Il est l'heure : car plus on attend, plus on a de peine, on perd le temps, les occasions et la grâce. On a peine à cause des habitudes qu'on a contractées, et du désespoir qui persécute ceux qui ont trop attendu.
Jean-Joseph Surin, Catéchisme spirituel, T. 2, 3° partie, chap. VI
" O Dieu, tu sais ma folie, mes offenses sont à nu devant toi. "
Psaume 69.6
" Or, je suis voué à la chute, mon tourment est devant moi sans relâche. Ma faute, oui, je la connais, je suis anxieux de mon péché. "
Psaume 38.18-19
Ne retiens pas contre nous les fautes des ancêtres, hâte-toi, préviens-nous par ta tendresse, nous sommes à bout de force; aide-nous, Dieu de notre salut, par égard pour la gloire de ton nom; efface, YHWH, nos péchés, délivre-nous, à cause de ton nom. "
Psaume 79.8-9
" Tu as pitié de tous, parce que tu peux tout, tu fermes les yeux sur les péchés des hommes, pour qu'ils se repentent. Tu aimes en effet tout ce qui existe, et tu n'as de dégoût pour rien de ce que tu as fait; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l'aurais pas formé. Et comment une chose aurait-elle subsisté, si tu ne l'avais voulue ? Ou comment ce que tu n'aurais pas appelé aurait-il été conservé ? Mais tu épargnes tout, parce que tout est à toi, Maître ami de la vie ! "
Sagesse 11.23-26
" Repentez-vous, car le Royaume de Dieu est tout proche. "
Matthieu 3.2
" Allons ! Un peu d'ardeur, et repens-toi ! Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. "
Apocalypse 3.19-20
" Purifiez vos mains, pécheurs; sanctifiez vos coeurs, gens à l'âme partagée. Voyez votre misère, prenez le deuil, pleurez. Que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera. "
Jacques 4.8-10
Affligez-vous, et gémissez d'être encore sous l'empire de la chair et du monde : Si peu occupé de mourir à vos inclinations; si agité par les mouvements de la concupiscence; Si peu exact à veiller sur vos sens; si souvent séduit par de vains fantômes; Si enclin à vous répandre au dehors; si négligent à rentrer en vous-même; Si porté au rire et à la dissipation; si dur, quand vous devriez verser des larmes de componction; Si prompt à vous livrer au relâchement et à la molesse; si lent à embrasser une vie austère et fervente; Si curieux de nouvelles et de ce qui attire les regards par sa beauté; si plein de répugnance pour ce qui abaisse et humilie; Si avide de beaucoup avoir; si avare pour donner, si ardent à retenir; Si inconsidéré dans vos discours; si impuissant à vous taire; Si déréglé dans vos moeurs; si indiscret dans vos actions; Si intempérant dans le manger et dans le boire; si sourd à la parole de Dieu; Si convoiteux de repos; si ennemi du travail; Si éveillé pour des récits frivoles; si appesanti par le sommeil durant les veilles saintes, si pressé d'en voir la fin, si peu attentif en y assistant; Si aisément distrait; si rarement bien recueilli; Si tôt ému de colère; si prompt à blesser les autres; Si enclin à juger le mal; si sévère à le reprendre; Si enivré de joie dans la prospérité, si abattu dans l'adversité; Si fécond en bonnes résolutions, et si stérile en bonnes oeuvres.
Imitation de Jésus-Christ, L. IV, chap. VII
Dis-moi, si tu avais reçu une blessure, attendrais-tu quatre et cinq jours pour la faire panser, ou n'appellerais-tu pas aussitôt le chirurgien pour y mettre un appareil ? Si tu étais tombé dans un bourbier, où tu te fusses sali les mains, le visage et les habits, remettrais-tu à la semaine suivante à te nettoyer, ou n'irais-tu pas bien vite chercher de l'eau pour te laver et te remettre en état de propreté ? Et si on t'avais dérobé quelque somme considérable, attendrais-tu un mois pour chercher le voleur, et te mettre en peine de la recouvrer, ou à la même heure ne publierais-tu pas ton malheur, et n'emploierais-tu pas tous les moyens dont tu pourrais t'aviser pour revoir ton bien ? Que dis-tu à cela ? Que réponds-tu ? Ne réponds-tu pas en ton coeur que oui ? Pourquoi ne pas agir ainsi pour ton âme ? Pourquoi laisseras-tu s'écouler les semaines et les mois avant de penser à la guérir, à la laver, et à recouvrer les biens immenses que tu as perdus ? As-tu plus en horreur les taches d'un habit et de tes mains que celles de ton âme, crains-tu plus les plaies de ta chair que celles de ton esprit, et estimes-tu davantage un peu d'argent qu'on t'aura volé que la perte de Dieu et de tous tes mérites ? Vois donc si, pour toutes ces raisons, tu ne dois pas, aussitôt que tu auras commis un péché, en faire pénitence et te réconcilier avec Dieu.
J.-B. Saint-Jure, De la connaissance et de l'amour du Fils de Dieu, L. II, chap. VII
Voulez-vous discerner exactement toutes les fautes que vous avez commises contre Dieu ? Commencez à l'aimer. C'est l'amour de Dieu qui vous éclairera, et qui vous donnera un vif repentir de vos ingratitudes à l'égard de cette bonté infinie.
Fénelon, Lettre, I, 144
Quand Dieu entre dans une âme, son entrée est suivie des gémissements de la pénitence, en sorte que désormais la plus grande joie de l'âme est de répandre les pleurs du salut... C'est comme par un éclat de tonnerre qu'il nous frappe quand par sa grâce, il nous réveille de notre négligence et de notre assoupissement.
Saint Grégoire le Grand, Moralia, 27, 40
David repentant, entré dans la solitude de son coeur après avoir commis l'adultère, et peu après ayant la contrition, commença d'inonder son lit de ses larmes. Pierre repentant rentra en lui-même après avoir renié le Christ, et sur-le-champ pleura amèrement. Cette pécheresse repentante se recueillit, et aussitôt se mit à arroser de larmes les pieds de Jésus et à les essuyer avec ses cheveux. Tels sont les fuits de la contrition sainte qui ne peuvent naître que dans la solitude du coeur.
Saint Robert Bellarmin, L'art de bien mourir, Livre I, 13
Il est possible de laver ce qu'il est impossible de défendre. Que donc les larmes lavent la faute que la bouche tremble de confesser. Les pleurs procurent le pardon tout en ménageant la honte de l'aveu. Les larmes crient la faute sans provoquer l'horreur, les larmes avouent le crime sans froisser la pudeur... Et ceux qui pleurent, ce sont ceux sur qui s'est posé le regard de Jésus. D'abord Pierre renia sans pleurer : le Seigneur ne l'avait pas regardé. Il renia derechef, sans pleurer davantage, car alors encore le Seigneur ne l'avait pas regardé. Il renia une troisième fois, Jésus le regarda et, lui, se mit à sangloter amèrement. O Seigneur Jésus ! Regardez-nous, pour que nous aussi nous sachions pleurer nos fautes.
Saint Ambroise de Milan, Commentaire sur Luc, 10, 88
Les yeux qui versent des larmes font peur au démon : il craint le flot de larmes qui jaillit, comme s'il cherchait à se soustraire à la grêle d'un ouragan, à une tempête de vents qui de partout se déchaînent. En effet, tout comme l'envahissement soudain d'un torrent tumultueux purifie son lit de tout immondice, de même le flot de larmes de l'esprit qui pleure emporte ce qu'y a semé la malice du démon, les ordures pestilentielles des vices.
Saint Pierre Damien, Opuscule, 13, 12
" Il vous faut abandonner votre premier genre de vie et dépouiller le vieil homme, qui va se corrompant au fil des convoitises décevantes, pour vous renouveler par une transformation spirituelle de votre jugement et revêtir l'Homme Nouveau, qui a été créé selon Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité.
Ephésiens 4.22-24
Je veux bien que tu voies ton néant, ta négligence, ton ignorance, mais je veux que tu les voies non dans les ténèbres de la confusion, mais à la lumière de la bonté divine que tu trouves en toi. Apprends que le démon ne veut que vous arrêter à la seule connaissance de vos misères, tandis que cette connaissance doit toujours être accompagnée de l'espérance de la miséricorde divine.
Sainte Catherine de Sienne, Lettre à soeur Constance
Souvent, au souvenir de mes fautes, mes larmes ont coulé, et la visite du Seigneur m'a tellement vivifié de cette joie ineffable [...] que son immensité même me commandait de ne point désespérer de mon pardon.
Jean Cassien, Conférences, IX, 26-28
A mesure que le jour se fait, nous voyons plus clairement dans le miroir les taches et souillures de notre visage : ainsi, à mesure que la lumière intérieure du Saint-Esprit éclaire nos consciences, nous voyons plus distinctement et plus clairement les péchés, inclinations et imperfections qui nous peuvent empêcher d'atteindre à la vraie dévotion; et la même lumière qui nous fait voir ces taches et déchets, nous échauffe au désir de nous en nettoyer et purger.
Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, I-22
Voici donc le progrès de l'âme. Le premier degré est celui où elle se déprend des objets extérieurs pour rentrer au-dedans d'elle-même, et pour s'occuper de son état pour son propre intérêt : jusque là il n'y a encore rien que de naturel; c'est un amour-propre sage, qui veut sortir de l'enivrement des choses extérieures. Dans le second degré, l'âme joint à la vue d'elle-même celle de Dieu qu'elle craint. Voilà un faible commencement de la véritable sagesse; mais elle est encore enfoncée en elle-même : elle ne se contente pas de craindre Dieu, elle veut être assurée qu'elle le craint; elle craint de ne pas le craindre; sans cesse elle revient sur ses propres actes... Dans le troisième degré, elle n'a plus ces retours inquiets sur elle-même; elle commence à regarder Dieu plus souvent qu'elle ne se regarde, et insensiblement elle tend à s'oublier pour s'occuper en Dieu par un amour sans intérêt propre... Ce n'est pas qu'elle devienne aveugle sur ses défauts, et qu'elle ne sente ses infidélités; elle les sent plus que jamais; elle a horreur des moindres fautes; sa lumière augmente toujours pour découvrir sa corruption : mais cette connaissance ne lui vient plus par des retours inquiets sur elle-même; c'est par la lumière de Dieu présent qu'elle se voit contraire à sa pureté infinie.
Fénelon, Instructions et Avis, VI, 153
Quiconque est éclairé d'un rayon de la vraie lumière se découvre lui-même à lui-même; de telle sorte que ce qui lui fait connaître ce que c'est que la justice lui apprend aussi ce qu'est le péché qui l'aveugle. Ainsi, plus les hommes saints s'élèvent près de Dieu par le progrès de leurs vertus, plus ils reconnaissent exactement leur indignité; car plus ils se rapprochent de la lumière, plus ils remarquent en eux ce qui était caché.
Saint Grégoire, cité par Saint Bonaventure, la Triple Voie
Du mal situé en dehors d'un choix que l'on verrait avec une subsistance propre dans la nature des êtres, il n'y en a pas. Toute créature de Dieu est belle.
Saint Grégoire de Nysse, Sur la virginité, XII, 2, 41
Plus je regarde avec soin ma dignité, plus je rougis, confus d'avoir mené une vie dégradée. Je crains que la faute ne soit d'autant plus grave que ma nature est plus digne et plus noble. Je redoute que l'outrage ne soit d'autant plus grand que plus grande est aussi la supériorité de l'offensé ! Je tremble parce que mon insulte est d'autant plus basse que furent grands les bienfaits de celui que j'ai insulté.
Saint Bernard, cité par Saint Bonaventure, La Triple Voie
Que le sens du péché nous fasse saisir la gravité et le nombre de nos offenses contre Dieu. Nous serons alors persuadés que toutes nos oeuvres, si bonnes soient-elles, n'ont guère de proportion avec nos offenses ni avec les satisfactions dont nous sommes redevables à la justice de Dieu.
Saint Vincent Ferrier, Traité de la vie spirituelle, XIV
" Pitié pour moi, Dieu, en ta bonté, en ta grande tendresse efface mon péché, lave-moi tout entier de mon mal et de ma faute purifie-moi.
Car mon péché, moi, je le connais, ma faute est devant moi sans relâche; contre toi, toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait. "
Psaume 51.3-6
" Guéris-moi, YHWH, et je serai guéri, sauve-moi et je serai sauvé, car tu es ma louange ! "
Jérémie 17.14
Quiconque demande pardon à Dieu de bon coeur et lui dit avec un vrai regret une seule parole est exaucé et remis en grâce à l'instant même. [...] En effet, de même que le moindre rayon du soleil dissipe en un moment les ténèbres, le plus petit acte de contrition, et le plus vite formé, chasse le péché et glorifie l'âme qui en était souillé.
J.-B. Saint-Jure, De la connaissance et de l'amour du Fils de Dieu, L. II, chap. VII
" C'est ainsi, je vous le dis, qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin de repentir. "
Luc 15.7
" Lavez-vous, purifiez-vous ! Otez de ma vue vos actions perverses ! Cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien ! "
Isaïe 1.16-17
" Convertissez-vous et détournez-vous de vos crimes, qu'il n'y ait plus pour vous d'occasion de mal. Débarassez-vous de tous les crimes que vous avez commis et faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau. "
Ezéchiel 18.30-31
" Convertis-toi au Seigneur et renonce à tes péchés, implore-le bien en face, cesse de l'offenser. Reviens vers le Très-Haut, détourne-toi de l'injustice et hais vigoureusement l'iniquité. "
Ecclésiastique 17.25-26
Il n'est pas si aisé de se repentir. Il faut renverser son coeur jusqu'aux fondements, déraciner violemment ses inclinations, s'indigner implacablement contre ses faiblesses, s'arracher de vive force à soi-même.
J.-B. Bossuet, Sermon (Sur la divinité de Jésus-Christ)
" Le jour est arrivé. Laissons là les oeuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière. Comme il sied en plein jour, conduisons-nous avec dignité : point de ripailles ni d'orgies, pas de luxure ni de débauche, pas de querelles ni de jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne vous souciez pas de la chair pour en satisfaire les convoitises. "
Romains 13.12-14
Prenez garde, chrétiens : ce n'est donc point précisemment par la haine du péché, considéré comme péché, qu'il faut distinguer les pécheurs efficacement convertis d'avec ceux qui ne le sont pas... C'est par l'exacte fidélité à éviter des entretiens dont nous savons bien que la scandaleuse licence corrompt la pureté des moeurs, puisque c'est de là que viennent les premières plaies, et souvent les plus incurables que nous fait le péché. C'est par la sévère, mais salutaire, mais nécessaire détermination à nous interdire des sociétés et des commerces qui sont pour nous comme des liens du péché; des représentations et des spectacles dont l'unique effet est d'émouvoir les passions les plus vives, et répandre dans l'imagination et dans les sens les plus dangereuses semences du péché; des assemblées où l'esprit impur est comme dans son règne, et en possession de tendre à l'innocence les pièges les plus inévitables du péché; des lectures où notre damnable curiosité est si souvent et si justement punie par les malignes impressions qu'elles laissent du péché. C'est par le sacrifice entier et sans réserve de ces amitiés dont nous nous apercevons bien que la tendresse malheureuse, quoique couverte d'un voile de pudeur, n'est, au fond, qu'un raffinement de sensualité, et qu'un déguisement de péché. C'est par le prompt et éternel divorce avec cette personne dont les artifices, aussi bien que les charmes, et souvent bien plus que les charmes, sont les amorces fatales du péché. C'est par la sainte violence que chacun de nous doit se faire sur tout cela, puisque ce sont là, dans la pensée de l'apôtre, les armes de l'iniquité et du péché : Arma iniquitatis peccato (St Paul, Rom. 6.13). En un mot, c'est par cette circoncision évangélique qui, ne s'arrêtant pas à la surface ni au changement extérieur de l'homme, dépouille l'homme de ce qu'il a dans le coeur de plus intime, de ce qui est en lui l'origine du péché.
Louis Bourdaloue, Sermon sur la pénitence
Mais hélas ! mon Créateur, au lieu de m'unir à vous par amour et service, je me suis rendu tout rebelle par mes déréglées affections, me séparant et éloignant de vous pour me joindre au péché, n'honorant non plus votre bonté que si vous n'eussiez pas été mon Créateur... Je vous renonce, pensées vaines et cogitations inutiles; je vous abjure, ô souvenirs détestables et frivoles; je vous renonce, amitiés infidèles et déloyales, services perdus et misérables, gratifications ingrates, complaisances fâcheuses.
Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, I-9.10