" YHWH, Dieu d'Israël !... Ecoute au ciel et agis; juge entre tes serviteurs : déclare coupable le méchant en faisant retomber sa conduite sur sa tête, et justifie l'innocent en lui rendant selon sa justice. "
Prière de Salomon, 1 Rois 8.32 et 2 Chroniques 6.23
" Qui ferme l'oreille à l'appel du faible criera, lui aussi, sans qu'on lui réponde. "
Proverbes 21.13
"Qui creuse une fosse y tombe, qui roule une roche, elle revient vers lui. "
Proverbes 26.27
" On est châtié par où l'on pèche. "
Sagesse 11.16
" Qui jette une pierre en l'air se la jette sur la tête, qui frappe en traître en subit le contrecoup. Qui creuse une fosse y tombera, qui tend un piège s'y fera prendre. Qui fait le mal, le mal retombera sur lui, sans même qu'il sache d'où il lui vient. "
Ecclésiastique 27.25-27
" Malheur à toi qui détruit et n'est pas détruit, qui es traître alors qu'on ne te trahit pas; quand tu auras fini de détruire, tu seras détruit, quand tu auras terminé tes trahisons, on te trahira. "
Isaïe 33.1
" Tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive. "
Matthieu 26.52
" Hâte-toi de t'accorder avec ton adversaire, tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, et le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. En vérité, je te le dis : tu ne sortiras pas de là, que tu n'aies rendu jusqu'au dernier sou. "
Matthieu 5.25-26 et Luc 12.58-59
" Ne vous y trompez pas; on ne se moque pas de Dieu. Car ce que l'on sème, on le récolte : qui sème dans sa chair, récoltera de la chair la corruption; qui sème dans l'esprit, récoltera de l'esprit la vie éternelle. "
Galates 5.7-8
" Heureux homme, celui qui supporte l'épreuve ! Sa valeur une fois reconnue, il recevra la couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment. Que nul, s'il est éprouvé, ne dise : "C'est Dieu qui m'éprouve." Dieu en effet n'éprouve pas le mal, il n'éprouve non plus personne. Mais chacun est éprouvé par sa propre convoitise qui l'attire et le leurre. Puis la convoitise, ayant conçu, donne naissance au péché, et le péché, parvenu à son terme, enfante la mort. "
Jacques 1.12-13
Les tribulations qui adviennent à l'homme sont la progéniture de ses propres fautes. Supportons-les dans la prière et nous retrouverons la jouissance du bien.
Marc l'Ascète, De ceux qui prétendent se sanctifier par les oeuvres
" Heureux l'homme que tu reprends, YHWH, et que tu enseignes par ta loi. "
Psaume 94.12
" Ne méprise pas, mon fils, la correction de YHWH, et ne prends pas mal sa réprimande, car YHWH reprend celui qu'il aime, comme un père le fils qu'il chérit. "
Proverbes 3.11-12
" C'est pour votre correction que vous souffrez. C'est en fils que Dieu vous traite. Et quel est le fils que ne corrige son père ? [...] Certes, toute correction ne paraît pas sur le moment être un sujet de joie, mais de tristesse. Plus tard cependant, elle rapporte à ceux qu'elle a exercés un fruit de paix et de justice. "
Hébreux 12.7 et 11
" Ceux que j'aime, je les semonce et les corrige. "
Apocalypse 3.19
Quand vient l'épreuve, ne cherche pas pourquoi, ni par qui, elle est venue. Mais cherche comment tu la supporteras en rendant grâce, sans tristesse et sans ressentiment.
Marc l'Ascète, De ceux qui prétendent se sanctifier par les oeuvres
Toutes les tribulations ou épreuves que Dieu permet, qu'elles soient intérieures ou extérieures, spirituelles ou corporelles, grandes ou petites, il faut les accepter comme venant de sa main pour notre bien et la guérison de notre âme. On ne doit pas non plus les fuir, puisqu'elles sont le remède à nos maux. La guérison fera cesser de très grands péchés et coupera même vos habitudes mauvaises, qui sont la racine de vos péchés et de vos imperfections, car les combats contre les épreuves, les angoisses et les tentations, purifient et fortifient l'âme.
Saint Jean de la Croix
Beaucoup d'hommes seraient volontiers les témoins de Dieu dans la paix, à condition que tout aille à leur gré. Ils seraient volontiers des saints, à condition de ne rien trouver d'amer dans les exercices et le travail de la sainteté. Ils voudraient goûter, désirer et connaître les douceurs divines, sans devoir passer par aucune amertume, peine et désolation.
Jean Tauler, Sermon, 21 (Sur Actes 1.8)
" Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur ! "
Job, 2.10
" Prends ta part de souffrances, en bon soldat du Christ Jésus. "
2 Timothée 2.3
Toute souffrance vient de l'amour qu'on a pour ce dont la perte vous prive. Si donc la perte de choses extérieures est pour moi une souffrance, c'est un signe certain que j'aime ces choses; j'aime donc en réalité la souffrance et la désolation. Comment dès lors s'étonner que je devienne geignant ? Alors que mon coeur cherche franchement la souffrance et que je donne aux créatures mon amour qui appartient à la bonté, à Dieu.
Johann Eckart, Traité 5 (Le livre de la consolation)
Il y a deux manières de souffrir : souffrir en aimant, et souffrir sans aimer. Les saints souffraient tout avec patience, joie et persévérance, parce qu'ils aimaient. Nous souffrons, nous, avec colère, parce que nous n'aimons pas.
Saint Curé d'Ars, Catéchisme
Celui qui souffre par amour ne souffre point, car toute souffrance est oubliée.
Johann Eckart, cit. Philosophia perennis, Aldous Huxley, Chap. 17
Aujourd'hui le monde est un " Calvaire à ciel ouvert ". La souffrance mentale et physique est omniprésente. La douleur et la souffrance vont entrer dans votre vie, mais souvenez-vous : la douleur, la détresse, la souffrance ne sont que le baiser de Jésus - signes que vous êtes arrivée si près de Lui qu'Il peut vous embrasser. Acceptez-les comme autant de cadeaux - tout pour Jésus. Vous revivez réellement la Passion du Christ, dès lors acceptez Jésus tel qu'Il entre dans votre vie. Meurtri, divisé, plein de douleurs et de blessures.
Mère Térésa, L'amour, un fruit toujours de saison
Que cherchez-vous autour de vous ? Ce n'est pas ici le lieu de votre repos. Jésus-Christ a voulu souffrir et être méprisé, et vous osez vous plaindre de quelque chose ! Jésus-Christ a eu des ennemis et des détracteurs, et vous voudriez n'avoir que des amis et des bienfaiteurs ! Comment votre patience méritera-t-elle d'être couronnée, s'il ne vous arrive rien de pénible ? Si vous ne voulez rien souffrir, comment serez-vous l'ami de Jésus-Christ ? Souffrez avec Jésus-Christ et pour Jésus-Christ, si vous voulez régner avec Jésus-Christ.
Imitation de Jésus-Christ, L. II, chap. I
Voyez cette tendre mère qui, par mille caresses, tâche d'apaiser les cris de son fils, qui l'arrose de ses larmes, tandis qu'on lui applique le fer et le feu : dès que cette douloureuse opération se fait sous ses yeux et par son ordre, qui peut douter que ce remède violent ne doive être extrêmement utile à cet enfant et qu'il n'y doive trouver une santé parfaite, ou du moins le soulagement d'une douleur et plus vive et plus longue ?
J.-B. Saint-Jure, De la connaissance et de l'amour du Fils de Dieu
Aux heures qui sont plus douloureuses, pensez que le divin artiste, pour rendre son oeuvre plus belle, se sert de ciseau, et demeurez en paix sous la main qui vous travaille.
Elisabeth de la Trinité, Lettre, 249
Quand vous souffrez, soit au corps, soit en l'esprit, vous devez tenir pour chose tout assurée que c'est justement la disposition dans laquelle il faut que vous soyez pour l'heure présente, afin de plaire à Dieu.
Jean-Joseph Surin, L'Oratoire des âmes dévotes
Les remèdes, c'est de recevoir tout ce qui arrive, comme venant de la main de Dieu; et ne le pas faire, c'est une faute. Un jour, on demandait à un bon frère que l'on appelait frère Antoine : "Mais, mon frère, comment faites-vous à l'égard des maladies qui vous arrivent ? Comment vous y comportez-vous ? Que faites-vous pour en faire usage ?" - "Je reçois, dit-il, les maladies comme venant de la part de Dieu." Et puis, comme on venait à le presser un peu plus sur ce point, il disait : "Voyez-vous, quand, par exemple, quelque fièvre m'arrive, je la reçois ainsi et lui dit : or sus, ma soeur la maladie, ou bien, ma soeur la fièvre, vous venez de la part de Dieu; or sus, puisque cela est, soyez la bienvenue." Voilà, mes frères, comment en usait ce saint homme. C'est ainsi qu'ont coutume d'en user les serviteurs de Notre-Seigneur, les amateurs de sa croix. Cela n'empêche pas que l'on ne puisse et que l'on ne doive user des remèdes temporels qui sont ordonnés pour le soulagement et la guérison de chaque maladie; et en cela, c'est faire honneur même à Dieu, qui a créé les plantes, donné la vertu à chacune. Mais d'avoir tant de tendresse sur soi, se dorloter pour le moindre mal qui nous arrive, ô Sauveur, c'est de quoi nous nous devons défaire. Oui, nous devons nous faire quittes de cet esprit et trop grande tendresse sur nous-mêmes.
Saint Vincent de Paul, Aux prêtres de la Mission, XII
L'homme vraiment libre, pauvre et rempli de Dieu, peut être assailli par le monde et par le démon; on peut le haïr, le tourmenter, et le persécuter, tout cela ne produit en lui qu'une plus grande patience et une plus profonde humilité; il se sent attiré plus intimement vers Dieu, il se donne à lui, avec tout ce qu'il est et tout ce qu'il possède, avec une générosité plus sincère et plus complète. Se taire, souffrir, supporter, remercier Dieu, voilà en lui les effets de la souffrance et de la persécution.
Imitation de la vie pauvre de Notre-Seigneur Jésus-Christ, V-28
Lorsque vous en serez venu à trouver la souffrance douce, et à l'aimer pour Jésus-Christ, alors estimez-vous heureux, parce que vous avez trouvé le paradis sur la terre. Mais tandis que la souffrance vous sera amère et que vous la fuirez, vous vivrez dans le trouble, et la tribulation que vous fuirez vous suivra partout.
Imitation de Jésus-Christ, L. II, chap. XII
Seigneur, Vous m'aviez donné la santé pour vous servir, et j'en ai fait un usage tout profane. Vous m'envoyez maintenant la maladie pour me corriger; ne permettez pas que j'en use pour vous irriter par mon impatience. J'ai mal usé de ma santé, et vous m'en avez justement puni : ne souffrez pas que j'use mal de votre punition. Et puisque la corruption de ma nature est telle qu'elle me rend vos faveurs pernicieuses, faites, ô mon Dieu ! que votre grâce toute-puissante me rende vos châtiments salutaires. Faites, ô mon Dieu, que j'adore en silence l'ordre de votre providence adorable sur la conduite de ma vie; que votre fléau me console; et qu'ayant vécu dans l'amertume de mes péchés pendant la paix, je goûte les douceurs célestes de votre grâce durant les maux salutaires dont vous m'affligez. Que je ne souhaite désormais de santé et de vie qu'afin de l'employer et de la finir pour vous, et avec vous et en vous. Je ne vous demande ni santé, ni maladie, ni vie, ni mort; mais que vous disposiez de ma santé et de ma maladie, de ma vie et de ma mort, pour votre gloire, pour mon salut et l'utilité de l'Eglise et de vos saints, dont j'espère par votre grâce faire une portion. Vous seul savez ce qui m'est expédient : vous êtes le souverain maître, faites ce que vous voudrez. Faites donc, Seigneur, que tel que je sois je me conforme à votre volonté; et qu'étant malade comme je suis, je vous glorifie dans mes souffrances... Faites que les miennes deviennent les votres. Unissez-moi à vous; remplissez-moi de vous et de votre Esprit-Saint. Entrez dans mon coeur et dans mon âme, pour y porter mes souffrances, et pour continuer d'endurer en moi ce qui vous reste à souffrir de votre Passion, que vous achevez dans vos membres jusqu'à la consommation parfaite de votre corps; afin qu'étant plein de vous ce ne soit plus moi qui vive et qui souffre, mais que ce soit vous qui viviez et qui souffriez en moi, ô mon Sauveur : et qu'ainsi, ayant quelque petite part à vos souffrances, vous me remplissiez entièrement de la gloire qu'elles vous ont acquises, dans laquelle vous vivez avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Blaise Pascal, Pensées, XXXII, Prière : II-IV-XIII-XV
Ah ! quel bond le Monde ne ferait-il pas vers Dieu, si tous les malades à la fois tournaient leurs peines en un commun désir que le Règne de Dieu mûrisse rapidement à travers la conquête et l'organisation de la Terre. Tous les souffrants de la Terre unissant leurs souffrances pour que la peine du Monde devienne un grand et unique acte de conscience, de sublimation et d'union : ne serait-ce pas là une des formes les plus hautes que pourrait prendre à nos yeux l'oeuvre mystérieuse de la Création ?
Pierre Teilhard de Chardin, Signification de la Souffrance
" Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. "
Matthieu 16.24, Marc 8.34 et Luc 9.23
Il y en a beaucoup qui désirent le céleste royaume de Jésus, mais peu consentent à porter sa Croix. Beaucoup souhaitent ses consolations, mais peu aiment ses souffrances. Il trouve beaucoup de compagnons de sa table, mais peu de son abstinence. Tous veulent partager sa joie, mais peu veulent souffrir quelque chose pour lui. Plusieurs suivent Jésus jusqu'à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de sa Passion. Plusieurs admirent ses miracles, mais peu goûtent l'ignominie de sa Croix.
Imitation de Jésus-Christ, L. II, chap. XI
Comme notre Seigneur n'a fait la Rédemption du monde que par sa croix, par sa mort et par l'effusion de son sang, et non par ses miracles ni par ses prédications, de même les ouvriers évangéliques ne font l'application de la grâce de la Rédemption que par leurs croix et par les persécutions qu'ils souffrent.
Louis Lallemant, Doctrine spirituelle, II-I, chap. III-4
Préparez-vous à recevoir les croix que Dieu vous envoie; buvez le calice de sa Passion : n'en laissez pas perdre une seule goutte.
J.-B. Bossuet, Sermon (Sur les souffrances)
La voie de Dieu est une croix quotidienne. Nul n'est jamais monté au ciel confortablement. Nous savons où mène cette voie du confort. Dieu ne laisse jamais sans souci celui qui se consacre à Lui de tout son coeur. Il lui donne d'avoir le souci de la vérité. C'est d'ailleurs à cela qu'on connaît que Dieu veille sur un tel homme : Il lui envoie toujours ses afflictions. Celui qui veut être sans souci dans le monde, celui qui a ce désir et qui en même temps cherche à marcher sur le chemin de la vertu, a quitté ce chemin.
Saint Isaac le Syrien, Discours ascétiques (4° discours)
Si le divin Maître exige, en cet endroit, que ses disciples renoncent à eux-mêmes et qu'ils portent la croix à sa suite, ailleurs il s'engage et avec serment, à leur donner, par un miracle de sa toute puissance, outre la vie éternelle, le centuple, dès ici-bas (Mt. 19.29), de toutes les choses auxquelles ils renonceront pour lui plaire. De plus, il promet d'adoucir le fardeau de sa croix jusqu'à le rendre léger ; car il ne se borne point à affirmer que son joug est doux, il ajoute que son fardeau même est léger (Mt 11.30). Si donc nous n'expérimentons pas la douceur du joug de Jésus, ni l'allègement du fardeau de la croix qu'il nous impose, c'est nécessairement parce que nous n'avons pas encore bien fait abnégation de notre volonté, que nous n'avons pas complètement renoncé à toutes nos vues humaines, pour ne plus apprécier les choses que par la lumière de la foi.
J.-B. Saint-Jure, De la connaissance et de l'amour du Fils de Dieu
Qu'est-ce qui nous révolte contre la longueur des croix ? C'est l'attachement à nous-mêmes : et c'est cet attachement que Dieu veut détruire; car, tandis que nous tenons encore à nous-mêmes, l'oeuvre de Dieu ne s'achève point. De quoi pouvons-nous donc nous plaindre ? Notre mal est d'être attachés aux créatures, et encore plus à nous-mêmes. Dieu prépare une suite d'événements qui nous détache peu à peu des créatures, et qui nous arrache enfin à nous-mêmes. Cette opération est douloureuse; mais c'est notre corruption qui la rend nécessaire, et qui est cause de la douleur que nous souffrons. Si notre chair était saine, le chirurgien n'y ferait aucune incision. Il ne coupe qu'à proportion que la plaie est profonde, et que la chair est plus corrompue. Si l'opération nous cause tant de douleur, c'est que le mal est grand. Est-ce cruauté au chirurgien de couper jusqu'au vif ? Non, tout au contraire, c'est affection, c'est habileté; il traiterai ainsi son fils unique.
Fénelon, Instructions et avis, VI, 148
Qu'on prenne et accepte telles batailles intérieures comme de la main de Dieu, à savoir comme sa volonté et comme la croix de Jésus-Christ, sachant que la croix nous arrive non seulement par les injures extérieures, comme plusieurs pensent, mais aussi par les guerres intérieures, comme ici paraît, et comme savait fort bien celui qui disait : "Je vois une autre loi au-dedans de moi, répugnant à la loi de mon esprit, et m'attirant à la loi du péché" (Rom 7.23).
Benoît de Canfeld, Règle de Perfection, 1° Partie, VII-68
L'âme désireuse de la perfection choisit de tout son coeur la croix et les souffrances comme un grand trésor, aimant beaucoup mieux le chemin rude et difficile que celui qui est doux et commode, se proposant ce conseil de Notre-Seigneur : "Quiconque veut venir après moi, qu'il prenne sa croix et me suive".
Jean-Joseph Surin, Catéchisme spirituel, 4° Partie, chap. VIII
Dans le chemin de la croix, il n'y a que le premier pas qui coûte. C'est la crainte des croix notre plus grande croix... Les gens du monde se désolent quand ils ont des croix, et les bons chrétiens se désolent quand ils n'en ont pas. Le chrétien vit au milieu des croix comme le poisson vit dans l'eau... Si Dieu nous envoie des croix nous nous rebutons, nous nous plaignons, nous murmurons, nous sommes si ennemis de tout ce qui nous contrarie, que nous voudrions toujours être dans une boîte de coton; c'est dans une boîte d'épines qu'il faudrait nous mettre. C'est par la croix que l'on va au ciel. Les maladies, les tentations, les peines, sont autant de croix qui nous conduisent au ciel. Tout cela sera bientôt passé. Voyez les saints qui sont arrivés avant nous. Dieu ne nous demande pas le martyre du corps, il nous demande seulement le martyre du coeur et de la volonté. Notre Seigneur est notre modèle; prenons notre croix et suivons-le.
Saint Curé d'Ars, Catéchisme
Ne désirez pas les croix, sinon à mesure que vous aurez bien supporté celles qui se seront présentées; car c'est un abus de désirer le martyre et n'avoir pas le courage de supporter une injure.
Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, III-37
N'allez point au-devant des croix : vous en chercheriez peut-être que Dieu ne voudrait pas vous donner, et qui seraient incompatibles avec ses desseins sur vous. Mais embrassez sans hésiter toutes celles que sa main vous présentera en chaque moment. Il y a une providence pour les croix, comme pour les choses nécessaires à la vie. C'est le pain quotidien qui nourrit l'âme, et que Dieu ne manque jamais de nous distribuer.
Fénelon, Instructions et avis, VI, 79
L'effort humain, jusqu'en ses domaines inexactement appelés profanes, doit prendre, dans la vie chrétienne, la place d'une opération sainte et unissante. Il est la collaboration, tremblante d'amour, que nous prêtons aux mains divines occupées à nous parer et à nous préparer (nous et le Monde) pour l'union finale à travers le sacrifice... Vers les sommets, embrumés pour nos yeux humains, où nous convie le Crucifix, nous nous élevons par un sentier qui est la voie du Progrès universel. La voie royale de la Croix, c'est tout justement le chemin de l'effort humain, surnaturellement rectifié et prolongé. Pour le Chrétien, il n'est pas question de s'évanouir dans l'ombre, mais de monter dans la lumière, de la Croix.
Pierre Teilhard de Chardin, Le Milieu Divin, Concl. 1 et 2
Pourquoi donc craignez-vous de porter la Croix, par laquelle on arrive au ciel ? Dans la Croix est le salut, dans la Croix la vie, dans la Croix la protection contre nos ennemis. C'est de la Croix que découlent les suavités célestes. Dans la Croix est la force de l'âme, dans la Croix la joie de l'esprit, la consommation de la vertu, la perfection de la sainteté.
Imitation de Jésus-Christ, L. II, chap. XII