Prières
Prières au Sacré-Coeur de Jésus
Prière de sainte Mechtilde (1241-1298)
O très doux Cœur de Jésus, mélodieux instrument de la Sainte Trinité, je vous salue.
O Cœur très aimant, précieux trésor où sont renfermées toutes les richesses des cieux, je vous salue ! Mille et mille fois je bénis et révère votre bonté, parce que vous êtes la source de toute grâce et de toute miséricorde.
O divin Cœur de Jésus, soyez béni ! C'est de vous qu'ont jailli et que jailliront les dons du ciel dans ces âmes pures et saintes que si souvent vous avez arrosées et enivrées de vos délices.
O Cœur de Jésus, Cœur si digne d'être aimé, je veux ensevelir dans les profondeurs de votre miséricorde le lourd fardeau de mes négligences et de mes iniquités ! Je veux offrir mes travaux, mes angoisses et mes misères ; je vous recommande ma vie et la fin de mes jours.
O Cœur de Jésus, si suave, si doux et parfaitement aimable, offrez-vous comme une victime d'agréable odeur, en holocauste de suavité, sur l'autel d'or de notre réconciliation ; et tirez de votre plénitude de quoi suppléer à l'insuffisance de nos actes réparateurs.
Et vous, Trinité adorable, je vous loue, je vous glorifie et je vous bénis pour toutes les prérogatives dont vous avez comblé le très Saint Cœur de Jésus ; je vous l'offre respectueusement avec toutes ses excellences, et je vous supplie de réparer tout le mal que j'ai commis, tout le bien que j'ai négligé de faire.
Jésus, mon Dieu, je vous aime par-dessus tout. Amen.
Prière citée par Dom Bernardin, L'Abeille Mystique, Paris, la Diffusion Scientifique, 1988.
Je loue, je bénis, je glorifie, je salue le très doux et très bon Cœur de Jésus-Christ, mon très fidèle ami ; je vous remercie (ô Jésus), de la vigilance avec laquelle vous m'avez gardé cette nuit, et continuellement, à ma place, rendu au Père, les louanges, les actions de grâce, tout ce que je lui devais. Et maintenant, ô mon unique ami, je vous offre mon cœur comme une rose printanière ; que sa grâce, tout le jour, attire vos yeux, que son parfum embaume votre Cœur.
Prière citée par A. Hamon, Histoire de la dévotion au Sacré-Cœur, Paris, Beauchesne, 1925.
Prières de sainte Gertrude (1256-1302)
Je vous salue, ô Cœur sacré de Jésus, source vive et vivifiante de la vie éternelle, trésor infini de la Divinité, fournaise ardente du divin amour. Vous êtes mon asile et le lieu de mon repos. O mon divin Sauveur, embrasez mon cœur de l'ardent amour dont le vôtre est tout enflammé. Répandez dans mon cœur les grandes grâces dont le vôtre est la source et faites que mon cœur soit tellement uni au vôtre que votre volonté soit la mienne et que la mienne soit éternellement conforme à la vôtre, puisque je désire désormais que votre sainte volonté soit la règle de tous mes désirs et de toutes mes actions.
Prière extraite du Héraut de l'Amour divin.
Seigneur bien-aimé, cachez-moi dans la blessure de votre Cœur très bon, loin de tout ce qui n'est pas vous. Bénissez-moi, très doux Jésus, et ayez pitié de moi, selon la bonté de votre Cœur très aimant. Très doux Jésus, je vous offre toute ma personne en sacrifice, à vous le seul que j'aime. En vous je veux vivre sans cesse. Formez mon cœur à l'image du vôtre, afin que je mérite de vous être agréable en toutes mes démarches.
Prière extraite des Exercices spirituels.
O Amour, ton ardeur digne d'un Dieu m'a ouvert l'entrée du tendre Cœur de mon Jésus. O Cœur rempli de mansuétude ! O Cœur d'où la compassion déborde ! O Cœur où surabonde la charité ! O Cœur qui distille, comme une rosée, la suavité et la miséricorde, donnezmoi de mourir de tendresse et d'amour pour vous ! O Cœur bienaimé, daignez, je vous en supplie, absorber dans le vôtre mon cœur tout entier. Daignez m'inviter à votre festin de vie, ô vous, la perle précieuse de mon cœur. Versez à votre indigne servante le vin de vos consolations, que votre divine charité comble le vide affreux de mon âme, et que son opulence généreuse supplée à ma pauvreté misérable !
O Amour, prenez ce Cœur divin, cet encensoir où brûle un très suave parfum, cette noble hostie ; offrezle pour moi sur l'autel d'or où l'humanité est réconciliée ; qu'il supplée à tout ce qui, jour par jour, fit défaut à la stérilité de ma vie. O Amour, plongez mon âme dans les flots qui jaillissent de votre Cœur, doux comme le miel ; ensevelissez dans les profondeurs de votre divine miséricorde mes lourdes iniquités et ma négligence. Au contact de Jésus, que mon intelligence s'illumine, que mon cœur se purifie, qu'il se vide de tout ce qui est charnel, qu'il soit libre et dégagé, afin que, à l'heure de la mort, je rende à Dieu mon âme immaculée dans un dernier soupir d'amour !
O Cœur très aimé, vers vous maintenant monte le cri de mon cœur. Ne m'oubliez pas, que votre douce charité réconforte mon cœur. J'ai besoin de l'extrême et comme de la moelle de votre miséricorde, car, hélas ! le mal est partout en moi, et je n'y vois pas le bien… Donnezmoi, ô mon Jésus aimé, de vous aimer en tout, de vous aimer plus que tout, de vous rester étroitement unie, d'espérer en vous, et d'espérer toujours davantage. Donnezmoi de vivre désormais une vie digne de votre mort, afin que je mérite, à mon dernier soupir, de goûter sans retard le fruit très doux de ma rédemption et l'infini mérite de votre mort, avec toute l'efficacité que vous m'avez souhaitée, au moment où vous rendiez l'esprit, dévoré de la soif de mon salut, et versant pour mon rachat le prix divin de votre sang. O Amour, quand je mourrai, ditesmoi le plus doux des adieux et que je m'endorme dans la paix de votre suavité. Ainsi soitil. »
Prière extraite du Héraut de l'Amour divin, Revelationes..., t. I, p. 710, 711, 712.
Prière de saint Pierre Canisius (1521-1597)
Je vous loue, je vous bénis, je vous glorifie et je vous salue, ô Cœur très doux et très aimant de Jésus-Christ ! mon très fidèle ami. Je vous remercie de la fidélité avec laquelle vous m'avez gardé et protégé durant cette nuit, et avez rendu pour moi, à Dieu votre Père, les louanges et actions de grâces dont je lui étais redevable. Et maintenant, ô mon unique ami, je vous offre mon cœur, vous conjurant de faire que, durant cette journée, toutes mes pensées, mes paroles, mes œuvres et mes affections soient réglées sur le bon plaisir de votre très aimable volonté.
Prière de Nicolas de Montmorency (v.1556-1617)
La première partie de cette prière est empruntée à sainte Mechtilde, l'ensemble provenant d'un manuscrit bénédictin du XV° siècle.
Je loue, je bénis, je glorifie et salue votre très doux et très bénin Cœur, ô Jésus-Christ, mon fidèle ami, vous rendant grâces pour la fidèle garde dont vous m'avez entouré pendant cette nuit, et pour la paternelle et immense bonté avec laquelle, parmi tant d'autres, vous me supportez encore et me conservez, moi, le plus misérable de tous les pécheurs, et même me visitez quelquefois par l'inspiration de vos grâces. Et maintenant, je vous en prie, ô unique ami, par la vertu de votre divin Cœur, purifiez-moi, votre suppliant, de toute souillure ; daignez aussi me garder miséricordieusement de tout danger, et m'accorder la grâce de persévérer fidèlement et heureusement jusqu'à la fin de ma vie dans votre saint service et votre amour.
O Cœur très doux de Jésus, où se trouve tout bien, organe de la toujours adorable Trinité, à vous je me confie, en vous je me remets tout entier, en vous je jette toute sollicitude, tout ce qui me pèse ; à vous je m'offre humblement pour être purifié des souillures de mes péchés ; à vous je m'en remets en toute confiance pour que vous suppléiez à toutes mes propres insuffisances. En vous est tout mon espoir et ma consolation, en vous mon repos et ma demeure. Qu'il coule, qu'il coule par vous sur moi une gouttelette de sang du côté ouvert de mon Seigneur Jésus, pour effacer toutes mes souillures, et pour enflammer mon cœur du divin amour. O Cœur de Jésus, Cœur tout amour, soyez pour moi le refuge dans la tentation, la consolation dans la peine, l'abri dans la mort ; que je me repose et que je m'endorme en vous, jusqu'à ce que je goûte et je sente combien suave est Jésus, l'époux de l'âme qui aime, le Dieu béni par dessus tout à jamais. Amen.
Prière extraite du recueil Diurnale pietatis (recueil de prières), Anvers, 1616.
Prière du Père Jacques Alvarez de Paz (1560-1620)
O Sauveur des hommes, Christ Jésus, dont l'œuvre est notre rédemption, dont la connaissance est le commencement de notre salut, dont l'imitation est toute la perfection, ouvrez-moi, je vous en prie, votre très saint Cœur, porte de la vie et source d'eau vive, afin que par là j'arrive à vous connaître, et que là je boive les eaux de la véritable vertu, qui étanchent toute soif des biens temporels. Vous avez dit : Le cœur de l'homme est tortueux et insondable, qui le connaîtra ? Moi, le Seigneur. Et moi je dis : Saint et pur est votre Cœur, mais impénétrable, et qui le connaîtra ? Vous, Seigneur et, pour une part, celui à qui vous voudrez bien le révéler. Ouvrez donc mes yeux, illuminez-les, pour que je voie la perfection de votre Cœur, pour que je tâche, en imitant vos perfections, à rejeter les immortifications de mon cœur ; pour que je repousse sans cesse ce qui n'est pas vous, ce que vous ne voulez pas, ce que vous n'aimez pas, et pour que je vous recherche avec soin, vous tout seul, ce que vous voulez, ce que vous aimez, dans la mesure où vous me commandez ou me conseillez de l'aimer.
Prière extraite du traité De Inquisitione pacis sive studio orationis.
Prière du Père Joseph (1577-1638)
Le Cœur de Jésus et le cœur de saint François
O Cœur très pur, c'est donc vous qui avez touché si vivement le cœur de saint François et de tous les vrais disciples de ce grand saint ! Combien de bons offices vous lui rendez tout à la fois, exerçant toutes les fonctions des parties plus nobles d'où lui peuvent couler les faveurs de son cher Seigneur ! Car vous êtes en lui une bouche miraculeuse, qui nous parlez en vous taisant, n'y ayant point de paroles plus animées pour nous persuader que le Père éternel nous a aimés, que les plaies de son cher Fils, qui meurt pour notre amour, puisque le Fils est le Cœur de son Père, et que nous pouvons voir et toucher l'un en l'autre comme à l'œil et au doigt.
C'est vous aussi, Cœur sacré de Jésus, qui êtes la douce mamelle qui nous verse le lait nourrissant de la vie céleste. Vous nous épanchez l'eau du saint Baptême et de la Pénitence, pour la rémission de nos péchés. Vous nous donnez à boire le sang salutaire où nous puisons, comme en la source, toutes les délices du ciel. Puisque nous sommes le corps mystique de Jésus, n'est-ce pas de vous, ô saint Cœur, que procèdent le principe de notre vie et le commencement de notre mort ? N'êtes-vous pas notre premier vivant et notre dernier mourant ? C'est vous qui nous donnez les mouvements de vivre selon l'esprit de Dieu et de mourir au faux être de la nature corrompue. Et, après avoir fait que votre cher François meure à soi-même, vous l'avez rempli de l'esprit et de tous les plus grands effets de la perfection séraphique. Car, n'est-ce pas en quoi les séraphins excellent, qu'étant purgés, illuminés et perfectionnés par le divin amour, ils exercent ces nobles fonctions vers les autres anges ? N'est-ce pas vous aussi, Cœur de Jésus, fournaise du divin amour, qui avez purifié l'esprit de votre bien-aimé François par vos flammes ardentes ? N'est-ce pas vous qui l'avez rendu lumineux, puisque vous êtes un bel œil plus clair mille fois qu'un soleil, et qui lui avez enseigné d'illuminer le monde par la haute doctrine du pur amour et de la croix victorieuse qu'il a reçue de vous, la bouche et l'oracle du paradis ?
C'est ainsi que saint François acquit et nous montra le moyen d'acquérir la perfection séraphique, qu'il enferma le trésor de toutes nos sciences dans le Sacré-Cœur de Jésus crucifié et dans l'affection ardente de l'aimer de toutes les forces de notre corps, animé par l'esprit de vie, qui ne peut résider en nous sans opérer la mort de tout ce qui n'a point part à l'immortalité, comme est le faux être de notre amour-propre, l'ennemi opposite de l'amour séraphique.
Explication mystique sur la règle du séraphique Père S. François, in Abbé Louis Dedouvres, Un Précurseur de la B. Marguerite-Marie : Le Père Joseph et le Sacré-Cœur, Angers, Germain et G. Grassin, 1899.
Prière de saint Pierre Fourier (1565-1640)
Mon doux Jésus, acceptez, s'il vous plaît, l'offrande très humble que je vous fais de mon cœur, afin que vous l'emprisonniez dans l'amoureuse plaie de votre côté. O la belle prison ! ô l'aimable cachot ! Que David demande des ailes pour s'envoler vers le trône de gloire ; pour moi, tout le temps que je serai dans cette vallée de larmes, je ne désire point sortir du Cœur de mon Jésus. […] O Cœur adorable, que je fonde en vous et ne sois plus qu'une même chose avec vous !
Prière citée par l'Abbé Levesque, in L'Origine du Culte du Sacré-Cœur de Jésus, Avignon, Maison Aubanel, 1930.
Prière de Mère Françoise de Nérestang (†1652)
Comme je suis très assurée d'avoir accès dans votre Cœur, puisque la charité que vous avez pour nous y loge, permettez-moi d'y faire ma retraite et mon séjour. Permettez-moi que j'entre dans ce généreux et pitoyable Cœur, comme au lieu de mon refuge, pour fuir et me sauver de mes cruels ennemis qui sont en quête pour me surprendre et pour me perdre ; ce qu'infailliblement ils exécuteraient si vous me refusiez l'entrée. Mais mon doux Sauveur, vous avez voulu que votre sacré flanc fût ouvert afin de nous tenir une porte libre pour entrer chez vous. Vous avez fait que l'amour plus que la lance l'ait percé, afin que nous puissions y loger, et y être à couvert de tous les périls et persécutions du monde et de l'enfer. Je vais donc avec confiance et respect entrer dans ce favorable Cœur pour n'en sortir jamais, puisque hors de là il n'y a point de sûreté ni de plaisir en terre. C'est là que je veux considérer, examiner et pleurer mes péchés et en demander pardon à votre divine Majesté dans ce Cœur amoureux qui autrefois en a conçu un regret inexprimable, et en a été percé d'une extrême douleur. C'est dans ce Cœur sacré, infiniment saint et merveilleusement pur, et qui a en horreur les moindres imperfections, que je veux haïr toutes les miennes jusqu'aux plus légères ; que je veux combattre toutes mes passions déréglées, et résister courageusement aux assauts de tous mes ennemis, espérant d'en remporter une glorieuse victoire à la faveur de cette inexpugnable forteresse. Ce sera dans ce divin Cœur, qui a été affligé pour moi, que je vivrai contente dans mes mortifications et pénitences, et dans tous mes déplaisirs, afflictions, aridités, ennuis et contradictions. Ce sera là même que je souffrirai sans me plaindre les douleurs de la mort, en me ressouvenant que ce généreux Cœur fut, pour l'amour de moi, accablé d'ennuis, de contradictions et de tristesses, au temps de son amère Passion sans murmurer. C'est dans ce Cœur sacré que je renouvelle l'absolue donation que je vous ai faite de moi-même, mon cher Maître, de mon âme, de mon corps, et de toutes mes facultés et opérations ; et que je m'abandonne absolument à vous, mon adorable Rédempteur, dans une entière dépendance de tout ce que je suis et de tout ce que je puis : protestant de vouloir éternellement agir selon les inclinations de votre Cœur, suivre ses conseils, me conformer à ses désirs, entrer dans tous ses intérêts et me transformer en ses affections.
Prière extraite de sa Vie par le P. Chérubin de Marcigny (Le palais de la sagesse ou le Miroir de la vie religieuse trouvée dans la vie de la Mère de Nérestang, première abbesse de l'abbaye royale de la Bénissondieu) Lyon, 1656.
Prière de Paul de Barry (1585-1661)
Reine du ciel et de la terre… me voici à deux genoux en présence de votre sacrée Majesté pour vous offrir un présent qui n'eut jamais son pareil. Ce que je vous offre, c'est le Cœur amoureux de Jésus, votre aimable Fils et mon adorable Rédempteur. N'est-ce pas le plus riche présent qui puisse vous être offert sur la terre ? Ce Cœur tout seul vaut mieux que quinze cent millions de mondes, quand bien tous ces mondes ne seraient remplis que de Séraphins. Ce Cœur tout seul vaut plus que tous les chœurs des Anges et des saints qui pourraient être, si Dieu les faisait sortir du sein de sa toute-puissance. Ce Cœur, c'est le Cœur des cœurs, le Cœur tout cœur et le Cœur quasi semblable au Cœur de la très auguste Trinité ; et c'est le Cœur, source vivante de toutes les meilleures bénédictions, et le plus bel objet de toutes vos plus chères délices, c'est ce Cœur que je veux offrir, c'est le présent que je vous donne.
Prière extraite du Paradis ouvert à Philagie.
Prière de la Bienheureuse Marie de l'Incarnation (1599-1672)
C'est par le Cœur de mon Jésus, ma voie, ma vérité et ma vie, que je m'approche de vous, ô Père Eternel. Par ce divin Cœur, je vous adore pour ceux qui ne vous adorent pas, je vous aime pour ceux qui ne vous aiment pas, je vous reconnais pour tous les aveugles volontaires qui, par mépris, ne vous reconnaissent pas. Je veux, par ce divin Cœur, satisfaire au devoir de tous les mortels. Je fais en esprit le tour du monde pour chercher toutes les âmes rachetées du sang très précieux de mon divin Epoux, afin de vous satisfaire pour toutes par ce divin Cœur ; je les embrasse pour vous les présenter par lui et par lui je vous demande leur conversion. Eh quoi ! Père Eternel, voulez-vous bien souffrir qu'elles ne reconnaissent pas mon Jésus, et qu'elles ne vivent pas pour lui, qui est mort pour tous ? Vous voyez, ô divin Père, qu'elles ne vivent pas encore ; ah ! faites qu'elles vivent par ce divin Cœur.
Sur cet adorable Cœur, je vous présente tous les ouvriers de l'Evangile, afin que, par ses mérites, vous les remplissiez de votre Esprit Saint. Sur ce Cœur Sacré, comme sur un autel divin, je vous présente en particulier … [intention].
Vous savez, ô Verbe incarné, Jésus mon Bien-Aimé, tout ce que je veux dire à votre Père, par votre divin Cœur et par votre sainte Ame. Je vous le dis en le lui disant, parce que vous êtes en votre Père et que votre Père est en vous ; faites donc tout cela avec lui. Je vous présente toutes ces âmes, faites qu'elles soient une même chose avec vous.
Amen.
Prière de Sœur Jeanne-Marie de la Croix (1603-1673)
O Jésus, mon amour, le vrai bonheur de l'âme est de se reposer dans votre Cœur, dépouillée de tous les objets terrestres, dans un bienheureux oubli de tout ce qui n'est pas Dieu et de sucer ainsi le lait de votre sagesse. Que mes yeux ne voient plus que vous ; que mes oreilles n'entendent que vous ; que ma langue ne parle que de vous ; que tous mes sens doucement assoupis dans votre divin Cœur, comme Jean sur votre poitrine, rêvent et parlent de vous dans un amour ineffable. O Cœur de Jésus, école de la divine vérité, où l'âme apprend et saisit ce qu'il y a de plus incompréhensible ! […] O mon Sauveur ! enfermez-moi dans la citadelle de votre Cœur. Placez des gardes à la porte, afin que mon âme n'y soit point troublée, mais qu'elle y jouisse de votre félicité dans la paix et le repos.
Prière extraite de sa Vie par Bède Weber.
Prière de saint Jean Eudes (1601-1680)
Père des miséricordes et Dieu de toute consolation, à cause de l'excessive charité dont tu nous as aimés, dans ton ineffable bonté, tu nous as donné le Cœur très aimant de ton Fils bien-aimé pour que, d'un seul cœur avec lui, nous puissions te chérir à la perfection ; nous t'en supplions, accorde à nos cœurs d'être entre eux et dans le Cœur de Jésus, consommés dans l'unité pour que tout en nous s'accomplisse en son humilité et en sa charité et pour que, par son intercession, se réalisent les justes désirs de nos cœurs. Par le même Christ, notre Seigneur.
Prière extraite de la Messe Gaudeamus.
Prière du Père Jacques Nouet (1608-1680)
O Cœur divin, Cœur amoureux, Cœur tout consacré, donné, livré, dévoué à l'amour des hommes, je ne veux plus avoir de cœur que pour vous rendre un amour réciproque et me donner irrévocablement à vous. O blessure amoureuse d'où découlent l'eau et le sang pour le remède de toutes mes faiblesses, vous me blessez le cœur à la vue de tant de peines, de prodiges et de mystères. Divin côté, où le fer et l'amour ont fait une brèche si favorable, recevez mon cœur avec celui de Jésus. Vous êtes assez grand pour les loger tous deux, et même pour contenir tous les cœurs des hommes, sans qu'ils y soient à l'étroit. Mon Sauveur, vous ne méprisez pas un cœur contrit et humilié, je vous prie de briser le mien de douleur, afin de le faire entrer dans le vôtre, et que de deux cœurs il ne s'en fasse qu'un. Que si le mien ne vous semble pas assez pur, ôtez-le moi, s'il vous plaît, afin que je ne vive plus à moi-même ; donnez-m'en un nouveau, afin que je vive une vie nouvelle ; accordez-moi le vôtre, afin que je ne vive plus que pour vous. Ah ! je ne veux plus rien aimer à l'égal de ce grand Cœur qui m'a aimé plus que la vie. […] Je le dis en la présence de la Majesté divine… Je le dis en la présence de la bienheureuse Vierge, qui n'eut jamais de Cœur que pour aimer le Cœur de son Fils. Je le dis en la présence de tous les saints, qui ne trouvent de délices ni de plaisirs que dans ce grand Cœur. Je dédie et consacre mon esprit, ma mémoire, ma volonté, mon âme et tout ce que je suis, à son honneur, et je renonce à tout ce qui peut m'en empêcher. Cœur de Jésus, Cœur adorable, Cœur le plus grand et le plus saint de tous les cœurs, je quitte tout pour vous, je donne tout pour vous, je ne fais plus d'état que de vous ; et comme vous êtes tout à moi, je veux être éternellement tout à vous. Ainsi soit-il.
Prière extraite de L'Homme d'oraison.
Prières de saint Claude de La Colombière (1641-1682)
Sacré Cœur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c'est la seule voie par où l'on peut entrer en vous. Puisque tout ce que je ferai à l'avenir sera à vous, faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de vous ; enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour, duquel vous m'avez inspiré le désir. Je sens en moi une grande volonté de vous plaire, et une plus grande impuissance d'en venir à bout sans une lumière et un secours très particuliers que je ne puis attendre que de vous. Faites en moi votre volonté, Seigneur ; je m'y oppose, je le sens bien, mais je voudrais bien ne pas m'y opposer : c'est à vous à tout faire, divin Cœur de Jésus-Christ, vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint ; cela me paraît plus clair que le jour ; mais ce sera pour vous une grande gloire, et c'est pour cela seulement que je veux désirer la perfection. Ainsi soit-il.
Prière extraite de l'Acte d'offrande, in Retraite spirituelle, 1684.
Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous, et qu'on ne peut manquer de rien quand on attend de Vous toutes choses, que j'ai résolu de vivre à l'avenir sans aucun souci, et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes : in pace in idipsum dormiam et requiescam, quoniam Tu, Domine, singulariter in spe constituisti me (Ps. IV, 9). Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l'honneur, les maladies peuvent m'ôter les forces et les moyens de Vous servir, je puis même perdre Votre grâce par le péché ; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu'au dernier moment de ma vie, et tous les démons de l'enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l'arracher : in pace in idipsum dormiam et requiescam. D'aucuns peuvent attendre leur bonheur de leurs richesses ou de leurs talents, d'autres s'appuyer sur l'innocence de leur vie, ou sur la rigueur de leur pénitence, ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leurs prières ; Tu, Domine, singulariter in spe constituisti me : pour moi, Seigneur, toute ma confiance, c'est ma confiance même ; cette confiance ne trompa jamais personne : nullus, nullus speravit ira Domino et confusus est (Eccl. II, 11).
Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j'espère fermement de l'être, et que c'est de Vous, ô mon Dieu que je l'espère : in Te, Domine, speravi, non confùndar in aeternum (Ps. XXX, 2). Je connais, hélas ! je ne connais que trop que je suis fragile et changeant, je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies, j'ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament, mais tout cela ne peut m'effrayer : tant que j'espérerai je me tiens à couvert de tous les malheurs, et je suis assuré d'espérer toujours parce que j'espère encore cette invariable espérance.
Enfin, je suis sûr que je ne puis trop espérer en Vous, et que je ne puis avoir moins que ce que j'aurai espéré de Vous. Ainsi, j'espère que Vous me tiendrez dans les penchants les plus rapides, que Vous me soutiendrez contre les plus furieux assauts, et que Vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis ; j'espère que Vous m'aimerez toujours, et que je Vous aimerai aussi sans relâche ; et, pour porter tout d'un coup mon espérance aussi loin qu'elle peut aller, je Vous espère Vous-même de Vous-même, ô mon Créateur, et pour le temps et pour l'éternité.
Ainsi soit-il !
Prière de Confiance.
Jésus, Vous êtes le seul et le véritable Ami.
Vous prenez part à mes maux, vous vous en chargez, vous avez le secret de me les tourner en bien. Vous m'écoutez avec bonté lorsque je vous raconte mes afflictions et vous ne manquez jamais de les adoucir.
Je vous trouve toujours et en tout lieu ; vous ne vous éloignez jamais et, si je suis obligé de changer de demeure, je ne laisse pas de vous trouver où je vais.
Vous ne vous ennuyez jamais de m'entendre ; vous ne vous lassez jamais de me faire du bien. Je suis assuré d'être aimé si je vous aime. Vous n'avez que faire de mes biens, et vous ne vous appauvrissez point en me communiquant les vôtres.
Quelque misérable que je sois, un plus noble, un plus bel esprit, un plus saint même ne m'enlèvera pas votre amitié ; et la mort, qui nous arrache à tous les autres amis, me doit réunir avec vous. Toutes les disgrâces de l'âge ou de la fortune ne peuvent vous détacher de moi ; au contraire, je ne jouirai jamais de vous plus pleinement, vous ne serez jamais plus proche que lorsque tout me sera le plus contraire.
Vous souffrez mes défauts avec une patience admirable ; mes infidélités mêmes, mes ingratitudes ne vous blessent point tellement que vous ne soyez toujours prêt à revenir si je le veux.
O Jésus, accordez-moi de le vouloir afin que je sois tout à vous, pour le temps et pour l’éternité.
Prière de sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690)
O très amoureux Cœur de mon unique amour Jésus, ne pouvant vous aimer, honorer et glorifier selon l'étendue du désir que vous m'en donnez, j'invite le ciel et la terre de le faire pour moi ; et je m'unis à ces ardents séraphins pour vous aimer. O Cœur tout brûlant d'amour, que n'enflammez-vous le ciel et la terre de vos plus pures flammes pour en consommer tout ce qu'ils enserrent, afin que toutes les créatures ne respirent que votre amour ! Changez-moi tout en cœur pour vous aimer, en me consommant dans vos plus vives ardeurs. O feu divin, ô flammes toutes pures du Cœur de mon unique amour Jésus, brûlez-moi sans pitié, consommez-moi sans résistance ! O amour du ciel et de la terre, venez, venez tout dans mon cœur pour me réduire en cendres ! O feu dévorant de la Divinité, venez, venez fondre sur moi ! Brûlez-moi, consommez-moi au milieu de vos plus vives flammes, qui font vivre ceux qui y meurent. Ainsi soit-il !
Prière extraite de Vie et Œuvres, Paris, De Gigord, 1920 (4° éd.). Citée in Edouard Glotin, Prier à Paray-le-Monial, Paris, Desclée de Brouwer, 1996.
Prières du Père Vincent Huby (1608-1693)
Cœur infiniment aimable, infiniment aimant, communiquez au mien vos ardeurs et vos flammes ; inspirez-moi un amour pur et désintéressé, un amour souffrant et généreux, un amour ardent et consumant, un amour, en un mot, digne de vous.
Prière extraite de la Retraite sur l'amour de Dieu, 8° jour, 3° méditation.
Ah ! quelle différence entre Cœur et cœur ! Entre votre Cœur et le mien ! O Cœur pur de Jésus ! ô cœur sale de la créature ! O Cœur patient de Jésus ! ô cœur impatient de la créature !… O Cœur constant de Jésus ! ô cœur de la créature si léger dans le bien, et si constant dans le mal ! Ah ! quelle différence entre Cœur et cœur ! entre votre Cœur, ô mon Jésus, et le mien ! Ah ! quelle différence ! Mais, mon cher Sauveur, permettez-moi de vous dire du fond de l'abîme de mon néant, que vous n'avez pris un Cœur semblable au mien par nature qu'afin que le mien fût semblable au vôtre par votre grâce. Faites donc, s'il vous plaît, mon adorable Rédempteur, faites que mon cœur soit semblable au vôtre. Votre Cœur est pur, que le mien soit pur… Créez, mon Dieu, créez un cœur pur en moi. Votre Cœur est humble, que le mien soit humble… Votre Cœur est tout amour, et amour tout saint ; que le mien soit tout amour et amour tout saint. Que votre Cœur, ô mon Jésus, possède entièrement le mien ; que le mien, ô mon Jésus, soit entièrement fondu et abîmé dans le vôtre. Que votre Cœur et le mien, ô mon Jésus, ne soient plus deux cœurs, mais un seulement : un cœur fidèle, un cœur contrit, un cœur dévot, un cœur généreux, un cœur charitable, un cœur chrétien. Ah ! c'est à quoi je veux désormais m'appliquer avec votre grâce, mon Sauveur, à n'avoir plus dans mon cœur que ce qui est dans le vôtre : pureté, humilité, patience, docilité, courage, douceur, charité ; à n'avoir plus que Jésus et son amour ; plus de cœur à moi, mais à Jésus. Ce n'est plus mon cœur, c'est le vôtre, il est tout à vous. Ouvrez-le, fermez-le, purifiez-le, embrassez-le, il est à vous. Hélas ! il ne l'a pas toujours été ; mais, ô Cœur de Jésus, ô amour de Jésus, il l'est à présent par votre grâce, et il le sera, s'il vous plaît, à jamais, Jésus, Jésus, Jésus.
Prière extraite de Pratique de l'amour de Dieu et de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Prière de Sœur Guillemette Dumas (1610-1694)
O mon Dieu éternel, prosternée comme une suppliante devant votre adorable Majesté, je vous demande en grâce que, dès mon réveil, mes premières aspirations montent vers votre trône, et m'unissent et incorporent au Cœur de Jésus, afin que, en lui et par lui, je vous connaisse, vous aime et vous adore comme vous le désirez… Comme je ne puis vivre sans respirer et aspirer, j'entends, ô mon Dieu, par mes aspirations, attirer dans mon âme le Cœur de Jésus, avec tous les mérites qu'il nous a acquis par sa mort et passion pour ne vivre et respirer que par ce divin Cœur. Je veux que mes pensées ne soient conçues et produites que dans l'esprit et dans le Cœur de Jésus, afin de commencer une vie cachée aux hommes et connue de vous seul….
Prière extraite de l'Année sainte des Religieuses de la Visitation, tome VIII.
Prière de Dom Paul du Sault (†1724)
J'ai recours à vous, ô Cœur abîme infini de perfections ! qui êtes le principe, le centre et le modèle de toutes les vertus et de toutes les perfections des créatures : et je viens vous prier de les répandre dans mon cœur. Répandez-y la charité, l'obéissance, la pureté, la patience, la mortification, la douceur, et toutes les autres vertus… Je viendrai chaque jour les puiser chez vous comme dans leur source, et je ne vous quitterai pas que je ne m'en sois enrichi.
O source d'amour, de lumière, de grâce et de sainteté ! répandez, je vous prie, dans mon cœur cet amour, cette lumière, cette grâce et cette sainteté ; rendez-le doux comme vous, humble comme vous, simple, patient, obéissant, diligent, détaché de toutes les choses sensibles comme vous ; amollissez sa dureté, fléchissez son obstination, arrêtez ses fougues, réglez ses affections ; faites-lui part de votre pureté ; communiquez-lui votre droiture, allumez-y votre ferveur ; inspirez-lui votre courage, imprimez-lui tous vos mouvements et ne souffrez pas qu'il en suive jamais d'autres. C'est à vous, comme au premier et au souverain des cœurs, à gouverner, à régler, à conduire le mien.
Entretiens avec Jésus-Christ dans le Très Saint Sacrement de l'autel, Paris, 1857, cité in L'Amour du Cœur de Jésus contemplé avec les saints et les mystiques de l'Ordre de Saint Benoît, Paris - Bruges, Desclée de Brouwer, Abbaye de Maredsous, 1936.
Prières des prêtres pendant la Révolution de 1789
1. Prière récitée par les prêtres déportés sous la Terreur en 1793 à Brouage, en Charente Maritime.
O Jésus-Christ, tous vos Saints nous disent que votre Cœur a été ouvert pour tous les hommes ; mais bien des prodiges de miséricorde nous disent qu'il a été spécialement ouvert pour la France. O vous qui, dans votre charité, avez pourvu à tous les besoins à venir, en faisant naître cette dévotion au sein du royaume, n'avez-vous pas voulu lui préparer une ressource assurée dans ses malheurs ; et dans le miracle que vous opérâtes, au commencement de ce siècle, en faveur d'une de nos villes qui recourut à votre Cœur sacré, n'avez-vous pas voulu nous laisser un gage de ce que nous devons en espérer si nous y recourons aussi ? Au milieu du fléau destructeur de la peste dans cette malheureuse cité, son charitable pasteur, ses pieux magistrats, vont se prosterner devant votre Cœur, au nom de toute la ville, en lui vouant un culte solennel, et aussitôt la contagion disparaît. O mon Sauveur, en feriez-vous moins pour nous ? Les tristes effets de la contagion de l'impiété et du libertinage subsisteraient-ils encore après que nous aurions réclamé la bonté infinie de votre Cœur divin ? Ah ! quand nous disons à un homme comme nous que nous comptons sur la bonté de son cœur, il ne saurait rien nous refuser. Et qu'est-ce, ô mon Sauveur, que le Cœur de l'homme le meilleur et le plus compatissant, auprès de votre Cœur ? Et nous ne nous confierions pas à la bonté de votre Cœur ! Et nous douterions que de ce Cœur d'où sont sortis tant de miracles de charité, i1 en sortît encore un aujourd'hui pour nous ! Oh ! non, nous n'en douterons pas... O Jésus-Christ, notre aimable Sauveur, nous nous souviendrons que votre Cœur est le sanctuaire de votre miséricorde et la source de tous les biens. Nous implorons avec la plus tendre confiance, son immense charité pour nous. Nous nous vouerons, nous nous vouons, dès ce moment, au culte de votre adorable Cœur ; tous les cœurs de ce royaume, nous les réunissons par les désirs de la charité, pour les lui offrir tous ensemble. Oui, Cœur de Jésus, nous vous offrons notre patrie tout entière et les cœurs de tous ses enfants.
O Vierge sainte, ils sont maintenant entre vos mains ; nous vous les avons remis en nous consacrant à vous, comme à notre protectrice et à notre Mère. Aujourd'hui nous vous en supplions, offrez-les, offrez-les au Cœur de Jésus. Ah ! présentés par vous, il les recevra ; il leur pardonnera, il les bénira, il les sanctifiera, il les sauvera, et il sauvera la France tout entière ; il lui rendra la paix, il y fera revivre la foi, la piété et les mœurs ; il y fera refleurir la sainte religion. Ainsi soit-il.
Manseau, Les prêtres et religieux déportés sur les côtes et dans les îles de la Charente inférieure sous la Terreur, t.I, chap.XV.
2. Prières récitées par les prêtres déportés sous le Directoire en 1800 à l'île de Ré.
Elles figuraient toutes deux sur la feuille d'agrégation de l'Association du Sacré-Cœur de l'île de Ré, et portaient ce titre : "Prière journalière de l'Association formée entre les prêtres déportés à l'île de Ré, le 2 février 1800."
Au Sacré-Cœur de Jésus. O Cœur adorable de Jésus ! Soyez l'unique objet de mon amour, le terme de tous mes désirs, le centre de mon cœur ; soyez ma paix et ma tranquillité à l'heure de ma mort, ma joie et ma béatitude dans l'éternité. O Cœur aimable ! soyez connu, aimé et exalté jusqu'aux extrémités de la terre ; comblez de grâces et de bénédictions ceux qui vous aimeront et vous invoqueront ; accordez à ceux et à celles de cette sainte association, les grâces qu'ils vous demandent ou devraient vous demander, et que leur séjour soit pour l'éternité dans ce sanctuaire adorable. Ainsi soiti1.
Au Sacré-Cœur de Jésus. Cœur adorable de mon Sauveur, sanctuaire de la charité et de la miséricorde, source de toutes les grâces et de toutes les vertus, je me consacre entièrement à vous ; je veux vous louer, vous bénir, vous adorer tous les jours de ma vie, et vous aimer s'il était possible autant que vous êtes aimable. Pénétré des sentiments de la plus profonde humilité, je me propose d'avoir recours à vous dans tous les besoins de mon âme, dans toutes mes tentations, dans tous les dangers auxquels je pourrai être exposé, de vivre dans la plus intime union de mon Cœur avec le vôtre ; d'y renfermer, d'y fondre, d'y perdre le mien afin qu'il devienne une même chose avec le vôtre, et qu'il brûle du même feu. Vous nous avez promis, mon Sauveur, que vous aimeriez ceux qui vous aiment : Ego diligentes me diligo : que cette promesse s'accomplisse sur moi, sur tous les membres de cette association, sur tous les fidèles qui honorent votre Sacré-Cœur par un amour sincère et qui s'efforcent de mériter par leurs hommages de ressentir les effets du vôtre. Qu'elle soit pour eux et pour moi le gage d'une sainte vie, d'une mort précieuse à vos yeux, et de la glorieuse immortalité.
Et vous, O Cœur de Marie ! après le Cœur de Jésus, le plus aimable, le plus compatissant de tous les cœurs, présentez au Cœur de votre Fils, notre consécration, nos résolutions, notre amour. Il s'attendrira sur nos malheurs, il nous en délivrera, et après avoir été notre protectrice sur la terre, vous serez notre reine dans les cieux. Ainsi soit-il.
Manseau, Les prêtres et les religieux déportés sur les côtes et dans les îles de la Charente inférieure sous le Directoire, t.II, chap.XXI.
Prière du XVIII° siècle
O Jésus, bonté souveraine, ouvrez-nous votre Sacré-Cœur, nous le regardons comme le centre de notre bonheur, ne permettez pas que nous en soyons séparés par aucun péché.
Beau soleil de l'Eglise, répandez dans nos âmes les divines influences de votre amour, rendez-les susceptibles des attraits de votre grâce, faites-y naître les fleurs des vertus qui vous sont les plus agréables : lys de pureté, violettes de l'humilité, œillets de la dévotion, roses d'une ardente charité.
Grand Dieu, qui nous avez donné votre Fils, non pour affliger son Cœur par notre ingratitude, mais pour nous engager à l'aimer ardemment, inspirez à tous ceux qui ont quelque autorité dans l'Eglise, un zèle ardent pour cette sacrée dévotion.
La Dévotion au Sacré-Cœur de N.-S. J.-C., Paris, 1731 & L'Esprit et la Pratique de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, Rouen, 1762.
Prière fin XVIII° siècle, indulgenciée par Pie VI
Voilà donc, mon très aimable Jésus, jusqu'où est allé l'excès de votre charité. Pour vous donner vous-même tout à moi, vous m'avez préparé une table divine, à laquelle vous ne me servez rien moins que votre chair sacrée et votre précieux sang. Qui a jamais pu vous porter à de tels transports d'amour ? Ah ! c'est sans doute votre très charitable Cœur. O Cœur de mon Jésus ! fournaise ardente du divin amour ! recevez mon âme dans votre plaie sacrée, afin qu'à cette école de charité j'apprenne à aimer un Dieu qui m'a donné des preuves si admirables de son amour.
Ainsi soit-il.
Oraison avant de se coucher
Ouvrez-moi, Seigneur, votre sacré Cœur, j'y veux être toute ma vie et y rendre le dernier soupir. La misère où le péché m'a réduit, me contraint de dormir ; veillez donc à ma place, ô mon divin Maître ; soyez le supplément de toute mon impuissance. Que le repos que je vais prendre soit uni à celui que vous avez pris étant sur la terre, et pour la même intention, la gloire de votre Père : ne souffrez pas qu'en cessant de dormir je m'occupe d'autre objet que de celui de votre amour et de votre divine présence.
La Dévotion aux Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, par Mgr Goullard, Lyon, Perisse Frères, 1836.
Prière du cardinal John-Henry Newman (1801-1890)
Mon Dieu, mon Sauveur, j'adore votre Cœur sacré ; car ce cœur est le siège de toutes vos plus tendres affections pour nous, pécheurs. Il est l'instrument et l'organe de votre amour ; Il a battu pour nous ; Il a soupiré d'un grand désir de notre amour ; Il a souffert douloureusement pour nous et pour notre salut. Le zèle l'enflamma, pour que la gloire de Dieu fût manifestée en nous et pour nous. Il est le canal par lequel votre affection humaine débordante est venue à nous ; par lequel est venue à nous toute votre divine charité. Toute votre incompréhensible compassion pour nous, comme Dieu et comme homme, comme notre Créateur, notre Rédempteur et notre Juge, est venue à nous et y vient toujours par ce Sacré Cœur en un fleuve aux courants mêlés inséparablement. O symbole très sacré et sacrement de l'amour divin et humain dans sa plénitude. Vous m'avez sauvé par votre force divine et par votre affection humaine, et enfin par ce sang miraculeux dont Vous débordiez.
Prière extraite de Méditations et Prières, 3° partie, XVI : Le Sacré Cœur, trad. Marie-Agnès Pératé, Paris, Lecoffre, 1906.
Prière de Mgr de Ségur (1820-1881)
Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de ceux qui souffrent en cette vallée de larmes. Ils sont nombreux, les infortunés qui tournent vers Vous leurs mains suppliantes, en ces jours de détresse. Ils implorent avec confiance votre infinie miséricorde. Aidez-les, Seigneur, à porter le joug du devoir ; soutenez-les dans les luttes contre le démon, le monde et tous les ennemis de leur salut ; protégez-les à l'heure de l'épreuve. Vous avez promis que les « misérables » seraient accueillis favorablement dès qu'ils imploreraient votre assistance. Je me vois plongé dans la tristesse et dans l'angoisse ; autour de moi l'orage gronde, le ciel est sombre, l'avenir incertain… O Cœur de Jésus, écartez les malheurs qui nous menacent, apaisez d'une parole la tempête, donnez-nous la paix ici-bas qui est le gage de l'éternelle félicité ! Ainsi soit-il.
Prière donnée par Mgr de Ségur à son frère le marquis de Ségur.
Prière du Père Félix Anizan (1878-1944)
Mon Jésus, vous qui êtes la Pensée du Père et la Lumière du monde, vous qui pour mieux nous attirer nous manifestez dans votre Cœur l'abrégé de tous vos mystères, soyez à jamais béni du désir que vous m'avez donné de répandre la lumière de votre Amour.
Cette grâce de travailler au rayonnement de votre Cœur, cette si grande grâce dont je me sens très indigne, je l'implore de votre miséricorde pour expier mes fautes et satisfaire votre amour en vous donnant des cœurs. Et par une merveille que j'attends de votre seule bonté, je vous supplie de me continuer après ma mort cette grâce que je vous prie de m'accorder dès maintenant.
Dès aujourd'hui et pour jamais, attirez-moi complètement à vous, unissez-moi étroitement à vous ; donnez-moi de tout voir dans votre amour infini et d'aimer dans votre Cœur aimant tout ce que j'aime.
Et dès que sera commencé mon purgatoire, tant qu'il y aura des âmes qui souffrent, des âmes qui doutent, des âmes qui tombent, faites que ma prière les assiste, que mes conseils les dirigent, que ma présence affectueuse les anime, et que je les établisse enfin dans la lumière de votre amour, la seule qui montre exactement le sens de vos mystères et qui satisfasse pleinement le cœur de l'homme.
Je vous le demande au nom de votre Mère Immaculée, la Mère du Bel Amour, au nom de tous les apôtres de votre Cœur, au nom de votre Cœur rayonnant et enflammé.
C'est tout ce que je veux, tout ce que je demande. Ce désir qui me brûle est mon désir ultime. Vous m'exaucerez, ô Dieu d'amour. En votre amour j'ai foi.
Cette prière, qui reçut l'imprimatur en juillet 1934, fut insérée dans l'ensemble des ouvrages du Père Anizan O.M.I. édités au "Rayonnement Intellectuel" (Avignon, Maison Aubanel Père).
Prière du Père Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955)
Seigneur, enfermez-moi au plus profond des entrailles de votre Cœur. Et quand vous m'y tiendrez, brûlez-moi, purifiez-moi, enflammez-moi, sublimez-moi jusqu'à la satisfaction parfaite de vos goûts, jusqu'à la plus complète annihilation de moi-même. Amen.
Prière écrite à Ordos en 1923, in Hymne de l'Univers, Paris, Ed. du Seuil, 1961.
Au Christ Roi universel (1923)
Cette prière, approuvée par la S. Pénitencerie le 23 février 1923, précéda donc de deux ans la publication de l'Encyclique Quas Primas de Pie XI, instituant le fête du Christ-Roi (11 décembre 1925).
O Christ Jésus, je vous reconnais pour Roi universel. Tout ce qui a été fait a été créé pour vous. Exercez sur moi tous vos droits.
Je renouvelle mes promesses du baptême en renonçant à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, et je promets de vivre toujours selon l'esprit chrétien. Tout particulièrement je m'engage à faire triompher, selon mes moyens, les droits de Dieu et de votre Eglise.
Divin Cœur de Jésus, je vous offre mes pauvres actions pour obtenir que tous les cœurs reconnaissent votre Royauté sacrée, et que, ainsi, le règne de votre paix s'établisse dans l'univers entier. Ainsi soit-il.
Prière d'après Claire Ferchaud (1896-1972)
Cette prière a reçu l'Imprimatur de Mgr Charles, évêque de Verdun, et suite à la demande du cardinal Lépicier, la bénédiction et l'approbation de Pie XI le 26 avril 1930.
O Cœur de Jésus, broyé à cause de nos péchés,
Cœur attristé et martyrisé par tant de crimes et de fautes,
Cœur, victime de toutes les iniquités,
Je Vous aime de toute mon âme et par-dessus toutes choses,
Je Vous aime pour ceux qui Vous méprisent et Vous délaissent,
Je Vous aime pour ceux qui Vous outragent et Vous empêchent de régner,
Je Vous aime pour ceux qui Vous abandonnent seul dans la Sainte Eucharistie,
Je Vous aime pour les âmes ingrates qui osent profaner votre Sacrement d'Amour par leurs insultes et leurs sacrilèges.
Cœur de Jésus, pardonnez aux pécheurs : ils ne savent pas ce qu'ils font !
Cœur de Jésus, soutenez tous ceux qui propagent votre saint Nom !
Cœur de Jésus, soutenez tous ceux qui souffrent et qui luttent !
Cœur de Jésus, faites que la société s'inspire en tout de votre Saint Evangile, seule sauvegarde de la justice et de la paix !
Cœur de Jésus, que les familles et les nations proclament vos droits !
Cœur de Jésus, régnez sur ma patrie !
Cœur de Jésus, que votre règne arrive par le Cœur Immaculé de Marie !
Prière de Marthe Robin (1902-1981)
Père éternel, par les divins Cœurs de Jésus et de Marie et par votre Esprit d'Amour, je vous offre les plaies sacrées de Jésus mon Sauveur, son sang précieux, sa face adorable, son cœur sacerdotal et eucharistique, … en union avec Marie, et en particulier pour les âmes consacrées et pour vos prêtres… Je vous offre Jésus, la Sagesse Eternelle et le Souverain Bien…
Dans ces abîmes sans fond de miséricorde, de pardon et d'amour du Cœur de Jésus, je noie l'iniquité, la haine et l'impiété.
Dans son sang rédempteur, sanctificateur et divin, je plonge les âmes coupables, ingrates et aveugles.
Je cache les âmes craintives, timides et défiantes dans ses plaies sacrées.
Je submerge les cœurs froids, endurcis et rebelles dans l'océan infini de sa tendresse.
J'emporte les prêtres, tous les prêtres dans ces demeures réservées à eux seuls.
J'enfonce le monde universel dans son Cœur brûlant d'amour pour tous.
Enfin dans ce brasier purificateur, pacificateur et sanctificateur, je jette, ô mon Père des Cieux, toutes vos créatures susceptibles de régénération, de perfection et d'amour, tous les égarés, les indécis, les infidèles, tous les pauvres pécheurs, et Vous supplie de les recevoir, de les garder, de les transformer, de les consumer tous dans votre immense amour.
O Justice éternelle de la Sainteté Souveraine et Infinie de mon Dieu, voici Jésus. Soyez satisfaite par ses mérites surabondants qu'Il a bien voulu déposer en moi. Payez-vous à l'infini, dédommagez-vous de la gloire que vous a ravie Lucifer et toute sa légion orgueilleuse et après lui toutes les âmes coupables et indélicates.
O Amour inexprimable et incompréhensible, ô Charité suprême et infinie, soyez emportés dans les âmes par les flammes toutes puissantes de son divin Cœur…
Recevez éternellement… sans jamais d'interruption, de ralentissement, de fléchissement et d'oubli, votre Christ Jésus, l'Eternel Infini en qui je m'anéantis sans cesse sous la conduite du St-Esprit et avec Marie ma Mère, pour le parfait accomplissement de tous vos desseins d'amour dans l'Eglise et dans le monde.
Mon Dieu, le silence répond mieux que les multiples ardeurs de mon amour pour Vous. Prenez Jésus, tout Jésus, et daignez lire vous-même en sa pensée divine qui est la vôtre, les intraduisibles caractères de feu que votre Esprit de charité a si profondément imprimés en mon âme et dans tout mon être, à tout jamais anéantis au cœur de votre unité.
Prière dictée le 4 juin 1937, en la Fête du Sacré-Cœur. In Raymond Peyret, Marthe Robin, La Croix et la Joie, Valence, Société d'Edition Peuple Libre, 1981.
Prière du Bréviaire Romain
O sacré Cœur, vous êtes l'arche qui contient les tables de la loi, non plus de l'ancienne loi de servitude, mais de la loi de grâce, de pardon et de miséricorde.
O Cœur sacré, sanctuaire immaculé de la nouvelle alliance, temple plus saint et plus auguste que le temple antique ; voile déchiré par l'amour mille fois plus utile que l'ancien voile.
La charité vous fit à dessein une blessure large et visible, afin que nos cœurs pussent vénérer les blessures plus profondes encore de votre invisible amour.
Sous ce touchant symbole d'amour qui représentait ses tourments réels et ses douleurs mystiques, Jésus-Christ, prêtre par excellence, a offert à Dieu le sacrifice sanglant de la croix et le sacrifice mystique de l'autel.
Quel cœur ne rendra au divin Maître amour pour amour ? Quel est celui qui, racheté par Jésus-Christ, n'aimera son aimable Rédempteur, et ne choisira dans son Cœur sacré sa demeure éternelle ?
Honneur soit rendu au Père, au Fils et au Saint-Esprit, à qui appartiennent éternellement la puissance et la gloire, et qui règnent dans tous les siècles.
Ainsi soit-il.
In P. Eugène Desjardins, Le Cœur de Jésus - Ascétisme et littérature, Paris, Julien, Lanier et Cie, 1856.
Prière de la Communauté des Béatitudes
O Cœur ouvert de Jésus
Blessé d'un amour si pur
Dans ta blessure, je viens cacher mes blessures
Et mes manques d'amour.
O Cœur brûlant de Jésus
Dévoré d'un si grand désir
Dans ton ardeur, je viens puiser un amour ardent
Et guérir des blessures du serpent.
O Cœur tendre de Jésus
Qui s'est laissé ouvrir
Dans ta douceur, je viens déposer mes tourments
Et me reposer vraiment.
O Cœur lumineux de Jésus
Splendeur d'un nouvel orient
Dans ta lumière, je viens guérir de l'aveuglement
Et voir la face de Dieu.
O Cœur miséricordieux de Jésus
Qui m'aime à en mourir
Dans la coupe de ton sein, je viens goûter la sagesse
Et le délice de tous les saints.
In Le Cœur de Jésus - Source de l'amour, N°410, 1° trimestre 1997.
Prière de confiance des Amis du Cœur de Jésus
Pour en savoir plus sur la famille spirituelle des Amis du Cœur de Jésus, voir au chapitre des Confréries et Associations.
Je confie au Cœur de Jésus
ma personne et ma vie,
mon cœur, mon intelligence,
ma mémoire et ma volonté,
mes joies et mes peines,
mon passé et mon avenir,
afin que tout ce que je ferai et souffrirai
soit pour l'amour et la gloire de Dieu.
Seigneur Jésus, je choisis ton Cœur pour ma demeure, afin qu'il soit ma force dans la lutte, mon soutien dans la faiblesse, ma lumière et mon guide dans les heures de ténèbres, le réparateur de mes fautes.
Cœur de Jésus, fournaise ardente de charité, brûle en moi tout ce qui te déplaît, tout ce qui te résiste ; que jamais je ne t'oublie, que jamais je ne sois séparé(e) de toi et que je demeure toujours ton ami(e).
Amen.
Prière de la Famille du Cœur de Jésus de France
Même remarque que ci-dessus.
Immaculée, Reine du ciel et de la terre, refuge des pécheurs et Mère très aimante, à qui Dieu a voulu confier tout l'ordre de la Miséricorde, je me prosterne devant toi, pauvre pécheur que je suis ; je te supplie humblement d'accepter tout mon être comme ton bien et ta propriété, et d'agir en moi et en toutes les facultés de mon âme et de mon corps, en toute ma vie, ma mort et mon éternité, comme il te plaira.
Fais de moi ce que tu veux pour réaliser ce qui a été écrit de toi : "Elle écrasera la tête du serpent" ; et encore : "Par toi, toutes les hérésies du monde ont été vaincues".
Qu'en tes mains immaculées et très miséricordieuses, je sois un instrument docile pour te faire connaître et aimer de tant d'âmes tièdes ou égarées, et ainsi étendre le plus possible le Règne très saint de Jésus.
En vérité, là seulement où tu viens, tu obtiens la grâce de la conversion et de la sanctification des âmes, parce que toutes les grâces s'écoulent du divin Cœur de Jésus sur nous tous en passant par tes mains.
Saint Maximilien Kolbe
(Intentions libres...)
Cœur Immaculé de Marie, prie pour nous. Cœur Immaculé de Marie, conduis-nous à Jésus. Cœur de Jésus, que ton Règne arrive. Cœur de Jésus, j'ai confiance en Toi. Cœur de Jésus, je T'aime.
Prières au Coeur Eucharistique de Jésus
Prière au Cœur Eucharistique sous forme de Litanies
Cette prière au Cœur Eucharistique, sous l'inspiration d'une âme favorisée des dons de Dieu, commença à se répandre en 1854. Le P. Hermann (1821-1871), qui a inauguré en l'église Notre-Dame des Victoires l'adoration nocturne du Saint-Sacrement, M. Dupont (le "saint homme de Tours", 1797-1876), et Pierre-Julien Eymard (1811-1868, canonisé en 1963), fondateur de la Congrégation des Prêtres du Saint-Sacrement, en furent les premiers propagateurs.
Cœur Eucharistique de Jésus, doux compagnon de notre exil, je vous adore.
Cœur Eucharistique de Jésus,
Cœur solitaire, Cœur humilié, Cœur délaissé,
Cœur oublié, Cœur méprisé, Cœur outragé,
Cœur méconnu des hommes,
Cœur aimant nos cœurs,
Cœur suppliant qu'on l'aime,
Cœur patient à nous attendre,
Cœur pressé de nous exaucer,
Cœur désirant qu'on le prie,
Cœur foyer de nouvelles grâces,
Cœur silencieux voulant parler aux âmes,
Cœur doux refuge de la vie cachée,
Cœur maître des secrets de l'union divine,
Cœur de Celui qui dort, mais qui veille toujours,
Cœur Eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous.
Jésus-Hostie, je veux vous consoler.
Je m'unis à vous, je m'immole avec vous.
Je m'anéantis devant vous,
Je veux m'oublier pour penser à vous,
Etre oublié et méprisé pour l'amour de vous,
N'être compris, n'être aimé que de vous.
Je me tairai pour vous entendre et me quitterai pour me perdre en vous.
Faites que je soulage ainsi votre soif de mon salut, votre soif ardente de ma sainteté, et que, purifié, je vous donne un pur et véritable amour.
Je ne veux plus lasser votre attente : prenez-moi, je me donne à vous.
Je vous remets toutes mes œuvres, mon esprit pour l'éclairer, mon cœur pour le diriger, ma volonté pour la fixer, ma misère pour la secourir, mon âme et mon corps pour les nourrir.
Cœur Eucharistique de mon Jésus, dont le sang est la vie de mon âme, que je ne vive plus, mais vivez seul en moi.
Ainsi soit-il.
Consécration au Cœur Eucharistique de Jésus
Jésus, Maître adorable, caché dans votre Sacrement d'amour, vous qui demeurez avec moi pour adoucir mon exil, pourrais-je ne pas me vouer à consoler le vôtre ? A vous qui me donnez votre cœur, comment ne pas donner le mien ?
Me donner à vous, il est vrai, c'est encore mon propre avantage, c'est trouver pour moi-même l'ineffable trésor d'un cœur aimant, désintéressé, fidèle comme je voudrais que fût le mien. Ainsi je ne peux rien donner et je reçois toujours. Seigneur, je ne saurais lutter de générosité avec vous, mais je vous aime ; daignez agréer mon pauvre cœur, et, encore qu'il ne soit rien, puisque vous l'aimez, il devient par vous quelque chose ; rendez-le bon et gardez-le.
Cœur Eucharistique de Jésus, je vous consacre toutes les facultés de mon âme, toutes les forces de mon corps ; je veux travailler à vous connaître et à vous aimer toujours davantage pour vous faire mieux connaître et vous faire mieux aimer ; je veux n'agir que pour votre gloire, ne faire que la volonté de votre Père. Je vous consacre tous les instants de ma vie en esprit d'Adoration devant votre présence réelle ; d'Action de grâces pour cet incomparable don ; de Réparation pour nos cruelles froideurs, et de Supplication incessante, afin que nos prières offertes par vous, avec vous et en vous, s'élèvent purifiées et fécondes jusqu'au trône de la miséricorde divine et pour son éternelle gloire.
Ainsi soit-il.
Prière au Sacré-Cœur Eucharistique devant le Très Saint-Sacrement exposé
Cette prière a été composée par le P. Lepidi, Maître du Sacré Palais, auteur d'une courte et remarquable étude théologique publiée en latin en 1905 (sans mention de son nom), sur le culte du Cœur Eucharistique de Jésus.
O Cœur Eucharistique, ô amour souverain du Seigneur Jésus, qui avez institué l'auguste Sacrement pour demeurer ici-bas au milieu de nous, pour donner à nos âmes votre chair comme nourriture et votre sang comme céleste breuvage, nous croyons fermement, Seigneur Jésus, à cet amour suprême qui institua la Très Sainte Eucharistie, et ici, devant cette Hostie, il est juste que nous adorions cet amour, que nous le confessions et l'exaltions comme le grand foyer de la vie de votre Eglise. Cet amour est pour nous une pressante invitation ; vous semblez nous dire : « Voyez combien je vous aime ! En vous donnant ma chair en nourriture et mon sang en breuvage, je veux, par ce contact, exciter votre charité, vous unir à moi ; je veux réaliser la transformation de vos âmes en moi, le Crucifié ; en moi qui suis le Pain de la vie éternelle ; donnez-moi donc vos cœurs, vivez de ma vie et vous vivrez de Dieu. » Nous le reconnaissons, ô Seigneur, tel est l'appel de votre Cœur Eucharistique, et nous vous en remercions, et nous voulons, oui, nous voulons y répondre. Accordez-nous la grâce de bien nous pénétrer de cet amour suprême par lequel, avant de souffrir, vous nous avez conviés à prendre et à manger votre Corps sacré. Gravez dans le fond de nos âmes le propos stable d'être fidèles à cette invitation. Donnez-nous la dévotion, la révérence nécessaires pour honorer, pour recevoir dignement le don de votre Cœur Eucharistique, ce don de votre amour final. Que nous puissions ainsi, par votre grâce, célébrer effectivement le souvenir de votre Passion, réparer nos offenses et nos froideurs, alimenter et accroître notre amour pour vous, et conserver toujours vivante dans nos cœurs la semence de la bienheureuse immortalité.
Ainsi soit-il.
Ces trois prières sont extraites de "Rayons du Cœur Eucharistique" par le Père Fr. Bouchage, Paris, Beauchesne, 1923, et de "Explication dogmatique sur le Cœur Eucharistique de Jésus" par le R.P. Hugon, Paris, Téqui, 1926.
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