Confiance en la Miséricorde Divine

2. Le Sacrement de Réconciliation





Confession fréquente

Il y a certaines vertus recommandées aux jeunes gens et qui sont autant d'échelons de salut. Ceux qui s'y exercent peuvent sans aucun doute atteindre sûrement par elles à la perfection et au comble de la gloire. Ces vertus sont la sainte modestie en toute chose et dans tous nos actes, l'amour du silence, l'empressement à obéir, l'assiduité à prier, la fuite de l'oisiveté et de la dissipation, la confession fréquente et sincère, une volonté prompte à servir les autres et l'éloignement de toute société inutile. Ce sont autant de perles brillantes qui rendent agréable à Dieu et aux anges celui qui les possède.
Saint Bonaventure, Les XXV Mémoriaux.

La confession fréquente, la communion fréquente et la messe quotidienne sont les colonnes sur lesquelles doit être bâti un édifice éducatif d'où l'on entend bannir la menace et le fouet. Il ne faut jamais contraindre les enfants à fréquenter les sacrements, mais seulement les y encourager et leur donner toute facilité d'en tirer profit. Au cours des retraites spirituelles, des triduums et des neuvaines, dans les sermons et les cours de catéchisme, on mettra en relief la beauté, la grandeur et la sainteté d'une religion qui fournit des moyens tels que les sacrements, si simples d'usage et d'une telle utilité pour la société civile, la sérénité intérieure et le salut des âmes. De cette façon, les enfants gardent spontanément le goût de ces pratiques religieuses et y participent de plein gré, avec joie et avec fruit.

Il n'y a pas si longtemps, un ministre de la reine d'Angleterre qui visitait un institut de Turin fut conduit dans une salle spacieuse où étudiaient environ cinq cents jeunes garçons. Il s'étonna beaucoup en observant une telle multitude de garçonnets en parfait silence et sans assistants. Son étonnement grandit encore lorsqu'il apprit que dans toute l'année peut-être, on n'avait pas eu à regretter un seul mot qui dérange, une seule raison d'infliger une punition ou même d'en émettre la menace."Comment est-il possible d'obtenir tant de silence et tant de discipline ?", demande-t-il. "Dites-le moi. Et vous" ajouta-t-il à l'adresse de son secrétaire, "écrivez ce qu'on vous dit". "Monsieur", répondit le directeur de l'établissement "le moyen utilisé chez nous ne peut l'être chez vous". "Pourquoi ?". "Parce qu'il y a des arcanes qui ne sont révélés qu'aux catholiques". "Lesquels ?". "La confession et la communion fréquentes et la messe quotidienne bien écoutée". "Vous avez tout à fait raison, nous manquons de ces puissants moyens d'éducation. Ne peut-on pas y suppléer par d'autres moyens ?". "Si on n'utilise pas ces éléments de religion, il faut recourir aux menaces et au bâton". "Vous avez raison ! Vous avez raison ! Ou la religion, ou le bâton, je veux le raconter à Londres" ».
Saint Jean Bosco, Tiré du Système préventif dans l'éducation de la jeunesse, texte imprimé en introduction au Règlement pour les maisons de la société de Saint François de Sales, typographie salésienne, Turin 1877.

Pour avancer avec une ardeur croissante dans le chemin de la vertu, Nous tenons à recommander vivement ce pieux usage introduit par l'Eglise sous l'impulsion du Saint-Esprit, de la confession fréquente, qui augmente la vraie connaissance de soi, favorise l'humilité chrétienne, tend à déraciner les mauvaises habitudes, combat la négligence spirituelle et la tiédeur, purifie la conscience, fortifie la volonté, se prête à la direction spirituelle, et, par l'effet propre du sacrement, augmente la grâce. Que ceux donc qui diminuent l'estime de la confession fréquente parmi le jeune clergé sachent qu'ils font là une œuvre contraire à l'Esprit du Christ et très funeste au Corps mystique de notre Sauveur.
Pie XII, Lettre encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943.

Qu'on se souvienne également que Notre Prédécesseur Pie XII a condamné "en termes sévères" l'opinion erronée d'après laquelle il ne faudrait pas faire tant de cas de la confession fréquente des fautes vénielles : "Pour avancer avec une ardeur croissante dans le chemin de la vertu, Nous tenons à recommander vivement ce pieux usage de la confession fréquente, introduit par l'Eglise sous l'impulsion de l'Esprit-Saint". (89) Enfin, Nous voulons avoir confiance que les ministres du Seigneur seront eux-mêmes les premiers fidèles, selon les prescriptions canoniques (Code de Droit Canon, c. 125), à la pratique régulière et fervente du sacrement de pénitence, si nécessaire à leur sanctification, et qu'ils tiendront le plus grand compte des pressantes objurgations que, plusieurs fois et le cœur serré, Pie XII tint à leur adresser à cet égard (Cf. Pie XII, Lettre encyclique Mystici Corporis. AAS XXXV (1943) 235 ; Encyclique Mediator Dei du 20 novembre 1947. AAS XXXIX (1947) 585 ; Exhortation apostolique Menti nostrae. AAS XLII (1950) 674).
Jean XXIII, Lettre Encyclique Sacerdotii Nostri Primordia, 31 juillet 1959.

Sa Sainteté voudrait attirer l'attention de tous – prêtres, religieux et fidèles – sur la fréquence de ce Sacrement. Certains, malheureusement, attachent peu d'importance à la confession fréquente. Telle n'est pas la pensée de l'Eglise. Le nouveau rite lui-même recommande la confession fréquente, en la présentant comme un nouvel engagement à faire grandir la grâce du baptême, comme une occasion, un stimulant à se conformer plus intimement au Christ et à être toujours plus docile à la voix de l'Esprit. Et même comme le Souverain Pontife l'a souligné dans son exhortation apostolique sur la joie chrétienne [Gaudete in Domino, 9 mai 1975], "la confession fréquente demeure une source privilégiée de sainteté, de paix et de joie".
Cardinal Villot, parlant au nom de Paul VI (Doc. Cath. n°17, 5 octobre 1975, p.811)

Il convient qu'entre la pratique du sacrement de la Confession et une vie visant à suivre sincèrement le Christ s'instaure une sorte de "cercle vertueux" que l'on ne peut arrêter, dans lequel la grâce du sacrement soutienne et alimente l'engagement à être de fidèles disciples du Seigneur. Le temps du carême, dans lequel nous nous trouvons, nous rappelle que notre vie chrétienne doit tendre toujours à la conversion et lorsque l'on a souvent recours au sacrement de la Réconciliation, l'aspiration à la perfection évangélique reste vivante chez le croyant. Si cette aspiration incessante disparaît, la célébration du sacrement risque hélas de devenir quelque chose de formel qui n'a pas d'incidence sur le tissu de la vie quotidienne. D'autre part, si, tout en étant animés par le désir de suivre Jésus, on ne se confesse pas régulièrement, on risque peu à peu de ralentir le rythme spirituel jusqu'à l'affaiblir toujours davantage et peut-être même l'éteindre.
Benoît XVI, Discours aux participants au cours annuel organisé par la Pénitencerie apostolique, 7 mars 2008.