Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (1873-1897)
Au Sacré-Coeur de Jésus (extraits)
O Coeur de Jésus, trésor de tendresse
C'est toi mon bonheur, mon unique espoir,
Toi qui sus charmer ma tendre jeunesse
Reste auprès de moi jusqu'au dernier soir.
Seigneur, à toi seul j'ai donné ma vie
Et tous mes désirs te sont bien connus
C'est en ta bonté toujours infinie
Que je veux me perdre, ô Coeur de Jésus !
Ah ! je le sais bien, toutes nos justices
N'ont devant tes yeux aucune valeur
Pour donner du prix à mes sacrifices
Je veux les jeter en ton Divin Coeur
Tu n'as pas trouvé tes anges sans tache
Au sein des éclairs tu donnas ta loi !...
En ton Coeur Sacré, Jésus, je me cache
Je ne tremble pas, ma vertu, c'est Toi !...
Vivre d'Amour ! (extrait)
Vivre d’Amour, c'est bannir toute crainte
Tout souvenir des fautes du passé.
De mes péchés je ne vois nulle empreinte,
En un instant l'amour a tout brûlé...
Flamme divine, ô très douce Fournaise !
En ton foyer je fixe mon séjour.
C'est en tes feux que je chante à mon aise (cf. Dn 3, 51) :
« Je vis d'Amour !... »
Référence bibliographique :
Thérèse de Lisieux - OEuvres complètes
Cerf - DDB, Paris, 1992
A visiter :
Oeuvres complètes de Sainte Thérèse
Sanctuaire de Lisieux
Louise Marguerite Claret de La Touche (1868-1915)
(déclarée vénérable par Benoît XVI le 26 juin 2006)
Mai 1899
Lorsque assise à tes pieds j'écoute ta parole,
Jésus, Maître divin, docteur de Vérité,
Tu me redis souvent la sainte parabole
Qui révèle si bien ta touchante bonté.
Tu m'apparais alors Pasteur plein de tendresse,
Vers la brebis perdue au loin portant tes pas,
Dans les âpres sentiers la poursuivant sans cesse,
L'appelant par son nom et lui tendant les bras.
Et quand tu l'as trouvée, affaiblie et blessée,
Expirant sans secours sur le bord du chemin,
Tu prends avec amour la pauvre délaissée
Qui, dans son abandon, serait morte demain.
Retirant doucement de ses larges blessures
L'épine qui déchire et fait couler le sang,
Tu calmes sa souffrance, et sur ses meurtrissures
Ta main divine verse un baume tout-puissant.
Puis dans tes bras aimants emportant l'infidèle,
Tu refais tout joyeux le chemin parcouru,
Et ton Cœur satisfait est heureux auprès d'elle
Oubliant les douleurs d'un passé disparu.
Trop longtemps j'imitai la pauvre fugitive,
Loin de ton doux bercail je cherchais le bonheur ;
A tes tendres appels j'étais inattentive,
Et fuyais sans trouver de repos pour mon cœur.
Un jour tu m'aperçus au détour de la route,
Le cœur blessé, meurtri, et tu courus vers moi ;
Sans ton divin secours j'allais périr sans doute,
Mais tu m'étais Sauveur et je vivrais par toi.
Alors tu me plaças sur ta chère poitrine,
Là, tout près de ton Cœur au si doux battement,
Et je sentis la Vie incréée et divine,
Ta vie à Toi, couler en moi suavement.
C'était le flot vivant de ton Sang adorable
Qui passait dans mon âme et calmait sa douleur ;
Comme un baume sacré, ton amour ineffable
Guérissait ma blessure et consolait mon cœur.
Toi qui m'as poursuivie et qui m'as reconquise,
Mon pasteur adoré, je veux vivre pour Toi ;
Toujours à tes genoux, repentante et soumise,
Toujours fidèle et tendre, à tes pieds, ô mon Roi.
1900-1901
[…]
Non, tout n'est pas perdu sur notre pauvre terre.
Dieu qui nous aime, encore aura pitié de nous :
Le sang du rédempteur versé sur le Calvaire
A toujours la vertu d'apaiser son courroux.
Comme un torrent grossi qui des rives déborde,
Je vois l'Amour à flots s'échapper de son sein,
Et, se mêlant eux eaux de la Miséricorde,
S'écouler sur le monde en un fleuve divin.
L'Amour ! voilà le mot qu'il faut jeter aux âmes,
C'est le puissant remède au mal qui les atteint,
C'est le foyer ardent qui donnera des flammes
A ce monde glacé que l'égoïsme étreint.
L'Amour ! c'est ton espoir à toi, siècle vingtième,
De tous tes ennemis il te rendra vainqueur.
Ca donc à Dieu ! va donc apprendre comme on aime :
Le Christ est devant toi qui te montre son Cœur !
Référence bibliographique :
Ch.V. Héris : dans la lumière de l'amour infini
Paris, Editions du Cerf, 1964.
Sainte Faustine (1905-1938)
+ (38) JMJ (1652)
Exalte, ô mon âme, la miséricorde du Seigneur,
Réjouis-toi en Lui, mon coeur entier,
Car tu es choisie par Lui
Pour propager la gloire de Sa miséricorde.
Personne n'a sondé Sa Bonté, personne ne la mesurera,
Sa pitié est incommensurable,
Chaque âme qui l'approche le ressent,
Il l'abritera et la pressera contre Son sein miséricordieux.
Heureuse l'âme, qui a fait confiance à Ta bonté,
Et s'est abandonnée complètement à Ta miséricorde,
Son âme est remplie de la paix de l'amour,
Tu la défends partout, comme Ton enfant.
O âme, qui que tu sois en ce monde,
Quand bien même tes péchés seraient noirs comme la nuit,
Ne crains pas Dieu, faible enfant,
Car grande est la puissance de la miséricorde divine.
Référence bibliographique :
Petit Journal de Sainte Faustine
Parole et Dialogue (25 rue Surcouf 75007 Paris), 2002, 2° édition.