Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux
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1793 Le 21 janvier, Louis XVI est guillotiné place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). En février, une coalition s'organise contre la France, composée de l'Angleterre, de l'Autriche et de la Prusse, de la Hollande, de la Sardaigne, de Naples et de l'Espagne. Le 25 février, la Convention décrète la levée de 300.000 conscrits. La Vendée refuse la conscription. Le 10 mars, début de la 1ère guerre de Vendée. Création du Tribunal révolutionnaire. Le 19 mars, les prêtres, nobles, émigrés et citoyens suspects d'avoir participé à des attroupements ou réunions séditieuses sont passibles de mort, avec confiscation des biens. Henri de La Rochejaquelein (1772-1794), qui a rejoint Charles de Bonchamps (1760-1793) et Maurice d'Elbée (1752-1794), devient un des chefs de l'armée vendéenne. « Allons chercher l'ennemi : si j'avance, suivez-moi, si je recule, tuez-moi, si je meurs, vengez-moi. » Le 6 avril, création du Comité de salut public. |
En juin, les cérémonies et les processions hors des églises sont interdites, ainsi que le port des insignes sacerdotaux. Les prêtres sont incités à abjurer et à se marier. Le 12 juin, Jacques Cathelineau (1759-1793) est élu commandant en chef de l'armée catholique et royale (il mourra le 14 juillet, 15 jours après avoir été blessé à Nantes ; sa famille sera anoblie en 1817, et il est connu aujourd'hui sous le titre de « Saint de l'Anjou »). L'emblème du Sacré-Cœur apparaît sur les étendards et les scapulaires se répandent parmi l'armée vendéenne. |
Le 10 juillet, Danton est éliminé du Comité de Salut public, et le 27, Robespierre y fait son entrée. Un gouvernement révolutionnaire est institué, qui instaure la Terreur. |
Le 1er août, la Convention décrète la destruction matérielle de la Vendée insurgée. |
Le 17 septembre, vote de la « loi des suspects » qui étend la Terreur, et marque le début de la déchristianisation active : sera arrêté quiconque est connu comme « ennemi de la liberté », ou n'aura pas manifesté son « attachement à la Révolution ». Le 1er octobre, Barrère s'adresse à la Convention, dans un discours célèbre qui est en partie consigné dans le journal révolutionnaire Le Mercure universel : « Détruisez la Vendée... » « Citoyens, l'inexplicable Vendée existe encore, et les efforts des républicains ont été jusqu'à présent insuffisants contre les brigandages et les complots des royalistes qu'elle recèle. La Vendée, ce creuset où s'épure la population nationale, devrait être anéantie depuis longtemps, et elle menace encore de devenir un volcan dangereux. [...] |
Le 5 octobre, le calendrier révolutionnaire (ou républicain) est instauré, en remplacement du calendrier julien. Le nouveau calendrier supprime les dimanches et les jours de fête religieuse. Toutes les villes, places et rues au nom d'un saint sont débaptisées. « Le calendrier républicain fait disparaître toute référence chrétienne. Cette déchristianisation officielle s’accompagne de mesures plus spontanées nées souvent de l’initiative de groupes et d’individus, dont certains représentants en mission. Elles sont l’expression brutale d’un athéisme militant, qui lutte contre la « superstition » et le « fanatisme » y compris par la violence, quitte à abandonner le principe de la liberté religieuse, en fermant les lieux de culte. Les manifestations les plus spectaculaires sont la transformation des églises en temples de la Raison dans lesquels sont données des fêtes en l’honneur de la Déesse, comme à Paris en novembre 1793. Selon les endroits, ces initiatives reçoivent un accueil plus ou moins prudent en fonction du contexte local, mais elles permettent souvent à la violence de s’épanouir. Celle-ci se dirige contre les objets et les bâtiments liés au culte. La motivation mise en avant est souvent économique en ces temps de guerre : il faut fondre cloches et argenterie pour en récupérer le bronze et l’argent. Mais ce qui sera quelque temps plus tard qualifié de « vandalisme » (par l’abbé Grégoire, évêque constitutionnel) naît aussi de la volonté de « détruire les signes » du fanatisme, en des gestes iconoclastes à travers lesquels on retrouve un désir de purification par la destruction qui n’est pas l’exclusivité de la Révolution (des actes semblables avaient été opérés par les protestants au xvie siècle) : on brûle, on brise, on abat, confessionnaux, statues de saints et de la Vierge, clochers parfois. À Saint-Clar dans le Gers « on a jeté aux flammes tous ces morceaux de bois, jadis appelés saints ». La violence se tourne aussi contre les personnes. En hiver, pendant le temps de Carnaval, des mascarades utilisent l’arme de la dérision contre les prêtres. Les pressions, les menaces, l’hostilité poussent beaucoup de membres du clergé constitutionnel, paroissial ou régulier, à abdiquer et même à se marier (de préférence avec une religieuse). Les fidèles eux-mêmes, privés de la possibilité de suivre le culte ou de recevoir les sacrements, peuvent être molestés ou devenir suspects, et donc être emprisonnés, uniquement en fonction de leur attitude religieuse... »Le 16 octobre (25 vendémiaire an II), la Reine Marie-Antoinette est guillotinée. Le 17 octobre, à Cholet, victoire des armées républicaines sur les Vendéens. Charles de Bonchamps, mortellement blessé à Cholet, décède le lendemain à Varades. Début de la Virée de Galerne au nord de la Loire. |
Le 16 novembre (26 brumaire an II), début des noyades de Nantes organisées par Carrier : 94 prêtres réfractaires sont noyés dans la Loire. De novembre 93 à février 94, près de 6000 hommes, femmes et enfants subiront le même sort. Il appellera la Loire « la baignoire nationale ». |
Le 13 décembre, lourde défaite des Vendéens au Mans. Le 23 décembre, l'armée vendéenne est anéantie à Savenay. Des dizaines de milliers de morts, hommes, femmes et enfants, sont dénombrés dans cette seule ville, où tous les prisonniers sont fusillés. A son retour de Vendée, le général de brigade François-Joseph Westermann (1751-1794) proclame au Comité de Salut public : « Il n'y a plus de Vendée ! Suivant les ordres que vous m'avez donnés, j'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé ! » |
1794 Le 3 janvier (14 nivôse an II), suite à la prise de Noirmoutier, les Vendéens capitulent. Fin de la « Grande Guerre ». Tous les prisonniers seront exécutés, dont Maurice d'Elbée, qui avait succédé à Cathelineau à la tête de l'armée vendéenne. |
En janvier, Louis-Marie Turreau (1756-1816) élabore les « Colonnes Infernales », deux armées de 6 divisions comprenant chacune deux colonnes, destinées à raser la Vendée. Le 15 janvier (26 nivôse an II), il écrit aux représentants en mission : « Mon intention est de tout incendier et de ne préserver que les points nécessaires à établir nos cantonnements propres à l'anéantissement des rebelles, mais cette grande mesure doit être prescrite par vous. Je ne suis que l'agent du Corps législatif, que vous devez représenter en cette partie. Vous devez également décider sur le sort des femmes et des enfants que je rencontrerai en ce pays révolté. S'il faut les passer tous au fil de l'épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité. »Puis au Comité de Salut public : « Je regarde comme indispensable de brûler villes, villages et métairies, si l'on veut entièrement finir l'exécrable guerre de Vendée, sans quoi je ne pourrais répondre d'anéantir cette horde de brigands. »Le Comité lui répond le 19 janvier (30 nivôse an II) : « ... extermine les brigands jusqu’au dernier ; voilà ton devoir. »La Vendée sera mise à feu et à sang. En janvier et février, 15.000 exécutions ont lieu à Laval, Saumur, Avrillé et Angers. Une tannerie de peau humaine est établie, 32 cadavres sont écorchés pour faire des culottes de cavalerie. 99 prêtres, religieuses et laïcs du diocèse d'Angers seront béatifiés par Jean-Paul II le 19 février 1984. |
« Sacré-Cœur sur la poitrine, chapelet autour du cou, le Vendéen qui avance au chant du Vexilla Regis se considère comme un véritable soldat-prêtre. Dans les marches et dans les camps, ils se livrent à toutes les pratiques de la dévotion. J'ai rencontré un groupe nombreux, genoux à terre et disant le chapelet dévotement ; je les ai vus ensuite en chantant des cantiques. » |
Le 28 janvier (9 pluviôse an II), mort de La Rochejaquelein (1772-1794), généralissime vendéen depuis le 18 octobre 1793, tué dans une escarmouche près de Nouaillé. |
Le 21 février (3 ventôse an II), Noël Pinot (1747-1794, béatifié en 1926) – curé angevin qui a été arrêté alors qu'il célébrait l'Eucharistie – est guillotiné en vêtements liturgiques. Les 26 février et 3 mars, décrets confisquant les biens des suspects. Le 28 février (10 ventôse an II), massacre des Lucs par la Colonne Cordelier, qui fait 564 morts dont 107 enfants. La liste précise des victimes, sera dressée le 30 mars par l'abbé Charles Vincent Barbedette (1742-1813), curé du Grand-Luc et aumônier des troupes de Charette. Un monument commémoratif sera inauguré le 25 septembre 1993 en présence d'Alexandre Soljenitsyne. Le parcours des neuf colonnes de Turreau et la liste des villes et villages où ont eu lieu les massacres peuvent être consultés ici. |
Les atrocités commises par les colonnes infernales de Turreau provoquent de nouveaux soulèvements de paysans menés par les généraux François Athanase Charette de La Contrie (1763-1796), Jean-Nicolas Stofflet (1753-1796), Charles Sapinaud de La Rairie (1760-1829) et Gaspard de Bernard de Marigny (1754-1794). |
Le 13 mai 1794 (24 floréal an II), Turreau est destitué. La Convention qui a besoin de toutes ses troupes aux frontières, évacue la Vendée. Arrêtée le 10 octobre 1793 en Bretagne avec ses parents pour avoir porté et propagé des images du Sacré-Cœur, Victoire de Saint-Luc est guillotinée en même temps qu'eux à Paris le 19 juillet (1er thermidor an II). |
En décembre 1794 les républicains engagent des négociations qui aboutissent entre février et mai 1795 à la signature de traités de paix avec les différents chefs vendéens, entraînant ainsi la fin de la « première guerre de Vendée ». |
« Loi portant que toutes les personnes connues sous le nom de rebelles de la Vendée et de chouans, qui déposeront leurs armes dans le délai d'un mois, ne seront ni inquiétés ni recherchés pour le fait de leur révolte. » |
1795 Le 17 février (29 pluviôse an III) : paix de La Jaunaie. L'acte est signé par François de Charette (1763-1796) pour l'armée vendéenne et par le général Canclaux (1740-1817) pour l'armée républicaine. Deux autres actes en date du 20 avril et du 2 mai (Saint-Florent) compléteront celui-ci, garantissant l'amnistie pour les insurgés, le droit de conserver leurs prêtres réfractaires et d'exercer leur culte librement. 23 juin - 21 juillet : à Quiberon, échec du débarquement des émigrés, organisé par l'Angleterre. Début de la « deuxième guerre de Vendée ». Acculés à Quiberon par les troupes du général Lazare Hoche (1768-1797), les émigrés et les chouans capitulent le 21 juillet, et 748 d'entre eux sont condamnés à mort et fusillés dans les jours qui suivent. |
Le 14 septembre (28 fructidor an III), Lazare Hoche reçoit les pleins pouvoirs du Comité de salut public. Il dissocie les chefs insurgés, qui doivent être capturés, des simples combattants et des paysans qui restent libres s'ils remettent leurs armes et se soumettent. À partir d'octobre, des cantons entiers remettent leurs armes et font leur soumission à la République. |
1796 Les derniers chefs vendéens se soumettent ou sont exécutés entre janvier et juillet 1796 : Le 25 février (6 ventôse an IV), le général Stofflet est fusillé. Le 29 mars (9 germinal an IV), le général Charette est fusillé à son tour. Le 13 juillet (25 messidor an IV), le général Hoche annonce que « les troubles de l'Ouest sont terminés ». Fin de la 2e guerre de Vendée. 1799-1800 En 1799, les nouvelles levées d'hommes imposées par la République incitent les chefs chouans à relancer l'insurrection. Une prise d'armes générale est fixée par les chefs vendéens, réunis au château de la Jonchère, pour le 15 octobre. Mais les Vendéens ne rencontrent que des échecs. Cette troisième guerre de Vendée s'interrompt quelques semaines plus tard, avec l'annonce du coup d'État du 18 Brumaire (9 novembre), alors que Bonaparte en s'emparant du pouvoir met fin au Directoire et à la Révolution. Les chefs vendéens progresivement cessent le feu, et signent la paix à Montfaucon-sur-Moine le 18 janvier 1800. |
1937 Le 5 septembre, inauguration à Boisgrellot, près Cholet, du « Souvenir Vendéen » du sculpteur Maxime Real del Sarte (1888-1954), en présence de 5000 Vendéens, dont de nombreux fidèles en costume d'époque. |
1993 - Commémoration du bicentenaire des guerres de Vendée Le 26 septembre, un Mémorial rendant hommage aux victimes des colonnes infernales de la guerre de Vendée, et plus particulièrement aux 564 victimes du Petit-Luc et du Grand-Luc tuées par la colonne du général Cordellier le 28 février 1794, est inauguré aux Lucs-sur-Boulogne, en présence du Président du Conseil général Philippe de Villiers et de l'écrivain russe Alexandre Soljenitsyne. |
2017 Le 12 août, à l'occasion des cérémonies organisées pour fêter les 700 ans du diocèse de Luçon qu'il a été appelé à présider, le Cardinal Robert Sarah rend hommage aux Vendéens dans une homélie prononcée au Puy du Fou. « Quand la Révolution voulut priver les Vendéens et leurs prêtres, tout un peuple s’est levé. Face aux canons, ces pauvres n’avaient que leurs bâtons ! Face à la haine des colonnes terroristes, ils n’avaient que leur chapelet, leur prière et le Sacré-Cœur cousu sur leur poitrine !Texte complet sur le blog de l'abbé Laffargue. |
Le Sacré-Coeur de Jésus Deux mille ans de Miséricorde Le recueil qui est reproduit dans les pages du dossier ci-dessous avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008. Une version considérablement enrichie, et actualisée jusqu'en juin 2019, est désormais disponible à la vente chez le même éditeur depuis le 4 décembre 2019, en ligne sur son site internet ICI. Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition. « Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. » (11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie) |