Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux
Retour au Sommaire |
1720 : La peste à Marseille - Consécration de la ville au Sacré-Coeur |
Le navire Grand-Saint-Antoine, qui était parti en juillet 1719 pour le Levant (la région de la Syrie) constituer une cargaison de tissus, est de retour à Marseille le 25 mai 1720. La maladie s'est déclarée sur le bateau lors du voyage, et il y a déjà plusieurs morts à bord. Malgré cela, le 3 juin, la cargaison est débarquée et on lave au port le linge de l'équipage. Le 20 juin, on compte à terre le premier malade, et le 31 juillet, les autorités annoncent que la peste sévit à Marseille. L'épidémie va ravager la ville et une partie de la Provence. En septembre, au plus fort de la contagion, 1000 personnes décèdent tous les jours à Marseille. A lire : La peste à Marseille en 1720, sur le Blog de Gallica, et la relation détaillée au Musée d'histoire de Marseille : Chroniques de la peste : 1720. |
Anne-Madeleine Remuzat (1696-1730) Anne-Madeleine Remuzat est une religieuse visitandine, qui a prononcé ses vœux définitifs au premier monastère de la Visitation de Marseille le 23 janvier 1713. Le 17 octobre suivant – au jour anniversaire de la mort de sainte Marguerite-Marie – le Christ lui donne mission de travailler à la gloire de son Cœur divin. Commence pour elle une période de souffrances et de prières. Trois ans plus tard, elle est favorisée d'une vision de la Sainte Trinité, au cours de laquelle le Christ lui confirme sa mission relative à son Sacré Cœur. La foule vient la consulter au monastère, et Mgr de Belsunce est du nombre. En 1716, il lui est donné de voir au cours d'une extase la Sainte Trinité, dont elle reçoit la bénédiction. L'année suivante, encouragée par Mgr de Belsunce, elle rédige les statuts de l'Association de l'Adoration perpétuelle du Sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ qu'elle projette de fonder. Clément XI lui adresse son approbation dans un Bref en date du 30 août 1717. Le 30 mars 1718, avec l'approbation de l'évêque, les règlements et exercices sont imprimés, et l'Association voit le jour au mois d'avril. Les inscriptions se comptent rapidement par milliers, et un grand nombre de monastères de la Visitation la font ériger dans leur église. Sur Anne-Madeleine Remuzat, voir également les apôtres du Sacré-Cœur au XVIIIe siècle En octobre 1720, lors de la peste qui sévit à Marseille, alors qu'elle est en prière, le Christ lui fait entendre que c'est à la faveur de ce fléau qu'elle verra se réaliser l'institution d'une fête en l'honneur de son Cœur Sacré, et il lui en précise les conditions quelques jours plus tard. Ce message est aussitôt transmis à Mgr de Belsunce, qui publie le 22 une ordonnance par laquelle il établit la fête du Sacré-Cœur dans son diocèse. C'est sous l'impulsion d'Anne-Madeleine Remuzat que des sauvegardes sont répandues par milliers : il s'agit de petites pièces de drap rouge, sur lesquelles le divin Cœur est imprimé en noir sur une pièce d'étoffe blanche cousue sur la première. Il y est parfois écrit : "O Cœur de Jésus, abîme d'amour et de miséricorde, je mets en vous toute ma confiance et j'espère tout de votre bonté". Priant et souffrant pour les pécheurs, elle sera toujours favorisée d'extases et de faveurs spirituelles. Tombée gravement malade fin janvier 1730, elle mourra en odeur de sainteté le 15 février de la même année. Le 2 avril 1899, la Sacré Congrégation des Rites autorisera l'usage public des 33 Litanies du Sacré-Cœur composées en 1718 par Anne-Madeleine Remuzat. |
Henri-François-Xavier de Belsunce de Castelmoron (1671-1755 Vicaire général du diocèse d'Agen, Mgr de Belsunce est nommé à l'évêché de Marseille par le roi le 5 avril 1709, décision ratifiée par le pape le 19 février 1710. En 1716, il approuve pour son diocèse la Messe en l'honneur du Sacré Cœur de Jésus, qui est célébrée pour la première fois au mois de juin. |
Lors de la peste de 1720, il se dévoue auprès des malades, et ces gestes de charité spectaculaires seont maintes fois représentés par les peintres et illustrateurs. |
Le 22 octobre 1720, alors que la peste sévit toujours, il publie une ordonnance instituant dans son diocèse la fête du Cœur de Jésus. « Prosternés à ses pieds, avec le sac et la cendre, implorons sa miséricorde, et tâchons, par notre sincère et prompt repentir, de toucher de compassion pour nous son Cœur adorable, qui a aimé les hommes, même ingrats et pécheurs, jusqu'à s'épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour. Si nous nous adressons à lui avec des cœurs véritablement contrits et humiliés, attendons avec confiance que nous n'en serons pas rejetés, et que dans ce Dieu fait homme, source inépuisable de toutes les grâces, nous trouverons un remède prompt et assuré à tous nos maux et la fin de nos malheurs. […] |
Le 1er novembre, il préside une procession dans la ville, et après avoir lu un acte d'amende honorable, consacre Marseille et l'ensemble du diocèse au Sacré-Cœur. Il s'agit de la première consécration d'un diocèse au Sacré Cœur de Jésus. Les Echevins de la ville refusent de s'associer à la célébration. « O Cœur adorable du Sauveur de tous les hommes, je Vous consacre de nouveau, dans cette solennité, cette ville et ce diocèse, mon cœur et celui de tous mes diocésains. Nous dévouons, tous ensemble, entièrement, sans réserve et sans retour, nos cœurs à votre divin service. Venez, ô Dieu de bonté, venez en prendre possession ; venez y régner Vous seul ; venez en bannir l'amour profane et criminel des créatures et des biens périssables. Chassez-en tout ce qui Vous déplaît ; purifiez-en les intentions, ornez-les de toutes les vertus qui peuvent les rendre des cœurs selon le vôtre, doux, humbles et patients ; embrasez-les du feu sacré de votre amour ; qu'ils n'oublient jamais les saintes résolutions qu'ils ont formées dans ces jours de deuil et de larmes ; fortifiez leur faiblesse ; soyez leur guide, leur consolateur, leur défenseur. Que rien ne soit jamais capable de les séparer de Vous pendant la vie et surtout au moment redoutable de la mort. Qu'ils ne respirent plus que pour Vous, afin que, nos noms restant inscrits dans votre Cœur comme au livre de vie, nous Vous adorions tous, nous Vous louions, nous Vous bénissions, nous Vous aimions pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il. »En mai 1722, la peste reparaît à Marseille. Le fléau cesse définitivement après le vœu que forment les Echevins de la ville de célébrer tous les ans la fête du Sacré-Cœur, et la célébration solennelle du 12 juin. |
Le Sacré-Coeur de Jésus Deux mille ans de Miséricorde Le recueil qui est reproduit dans les pages du dossier ci-dessous avait trouvé un éditeur, Téqui, en juin 2008. Une version considérablement enrichie, et actualisée jusqu'en juin 2019, est désormais disponible à la vente chez le même éditeur depuis le 4 décembre 2019, en ligne sur son site internet ICI. Merci de faire connaître autour de vous la nouvelle version de ce travail, augmentée de plus de 200 pages par rapport à la première édition. « Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. » (11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie) |