Exposition
sur l'histoire et l'actualité de
la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus



Panorama des thèmes présentés dans cette exposition

Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux

  • Les apôtres du Sacré-Cœur : St L.-M. Grignion de Montfort, Anne-Madeleine Remuzat, Bx Bernardo Francisco Hoyos...
  • Bibliophilie : De Ste Gertrude au P. Croiset, P. Froment, P. Gallifet, P. Languet... frontispices et gravures
  • Confréries : Associations et Confréries du Sacré-Coeur
  • La peste de Marseille (1720) : Anne-Madeleine Rémuzat et Mgr de Belsunce
  • Les guerres de Vendée (1793) : insignes d’époque, décrets, gravures, …
  • Les sauvegardes : Anne-M. Rémusat à Marseille, Marie-Anne Galipaud à Nantes, …

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1620-1623 : Ste Gertrude - XVIIe au XIXe siècle - 1705-1743 : Antonii Ginther


XVIIe siècle

En 1687, Sœur Jeanne-Madeleine Joly (1643-1708), Visitandine de Dijon (qui a précédemment dessiné une image du divin Cœur) compose - avec l'aide de M. Charolais, aumônier et confesseur du monastère, qui le traduit en latin - un livret traitant de la dévotion au Sacré-Cœur. On y trouve des Litanies, et surtout une Messe du Sacré-Cœur. Imprimé d'abord secrètement, le livret est envoyé à la Supérieure de la Visitation de Rome pour qu'elle fasse les démarches nécessaires en vue d'obtenir l'approbation de la Messe. Le livret est soumis à l'Evêché de Langres, mais Mgr Louis-Marie-Armand de Simiane de Gordes, malade, ne peut s'en occuper, et c'est M. Amat, le vicaire général, qui approuve l'ouvrage et en permet l'impression, en 1689. Edité chez la veuve d'Antoine Michard à Dijon, il est aussitôt envoyé dans presque tous les Monastères de l'Ordre. Dans cette version, qui porte pour titre La Dévotion au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, il contient une notice et un avertissement en introduction – qui précisent la nature de la dévotion - , un Office du Sacré-Cœur composé par le Père Gette S.J., une Messe du Sacré-Cœur (avec plusieurs emprunts à l'Office du Cœur de Marie de Jean Eudes), des Litanies (différentes de celles du livret de Moulins), une amende honorable (également différente), la petite consécration, et deux oraisons de Gertrude la Grande.

En 1691, le Père Jean Croiset (1656-1738) fait imprimer à Lyon, chez le libraire Horace Molin, un ouvrage portant le même titre que celui de Dijon : La Dévotion au Sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, sans mention d'auteur (Par un Père de la Compagnie de Jésus), avec l'approbation de Mr. De Cohade, Docteur en Théologie de la Maison & Société de Sorbonne, Custode de Ste-Croix à Lyon.

« Après le culte que l'Eglise rend tous les jours à l'Auguste Trinité, il n'y a point de Dévotion qui, à mon goût, soit plus effective que celle qui a pour objet Jésus-Christ : car comme l'Homme-Dieu l'emporte par la plénitude de sa vérité et de sa grâce sur toutes les pures créatures, il est juste que nous lui consacrions par préférence les mouvements de notre piété et de notre Religion. Et quoique parmi les Fidèles il s'en trouve qui se cachent dans ses Plaies ; d'autres qui s'attachent à sa Croix ; quelques-unes qui ont un attrait particulier pour les paroles qu'il prononça lors de sa mort : Ceux-là me paraissent aller à la source, qui vont à droiture au Cœur de Jésus, soit qu'il vive de la vie de la gloire, soit qu'il vive d'une vie secrète sous les voiles de l'Eucharistie, après avoir vécu d'une vie mortelle et périssable. Entrant dans ce Cœur, à la faveur de cet ouvrage, le nôtre n'aura plus de tiédeur pour lui, d'ingratitude pour Jésus-Christ, d'incrédulité pour son Sacrement, de mépris pour ses dons, d'aversion pour les ennemis, d'indifférence pour le Ciel. »
Extrait de l'Approbation de M. De Cohade, Dijon, 25 avril 1691.
L'ouvrage du P. Croiset contient en appendice l'Abrégé de la vie d'une religieuse de la Visitation (Sœur Marguerite-Marie, dont le nom n'est pas mentionné), auquel sont joints des documents fournis par le monastère et de larges extraits des lettres que le Père a reçu d'elle. La première impression est achevée le 20 juin.

« La fin qu'on se propose dans cette dévotion, c'est premièrement de reconnaître et d'honorer autant qu'il est en nous, par nos fréquentes adorations, par un retour d'amour, par nos remerciements et par toutes sortes d'hommages, tous les sentiments d'amour et de tendresse que Jésus-Christ a pour nous dans l'adorable Eucharistie, où cependant il est si peu connu des hommes, ou du moins si peu aimé de ceux mêmes dont il est connu. Secondement, de réparer, par toutes les voies possibles, les indignités et les outrages auxquels l'amour l'a exposé durant le cours de sa vie mortelle, et auxquels le même amour l'expose encore tous les jours dans le saint Sacrement de l'autel. De sorte que toute cette dévotion ne consiste, à proprement parler, qu'à aimer ardemment Jésus-Christ, que nous avons sans cesse dans l'adorable Eucharistie, et à lui témoigner cet ardent amour par le regret qu'on a de le voir si peu aimé et si peu honoré des hommes, et par les moyens que l'on prend pour réparer ce mépris et ce peu d'amour. »
Père Croiset, La Dévotion au Sacré Cœur, Livre I, chap. I.
Notons que le 11 mars 1704, alors qu'il a été approuvé par le Père Billet, provincial de Lyon, et déjà plusieurs fois réédité, le livre du Père Croiset est mis à l'index. Les Pères de la Compagnie consultés à Rome, tout en louant sa valeur intrinsèque, l'avaient déclaré inopportun. Le Père de Galliffet parlera de quelques manquements de formalités. Ce décret ne sera annulé que le 24 août 1887.



1691 : Extrait du Privilège du Roy
verso



1691 : Permission d'Antoine Billet



1691 : Approbation de Cohade




La Dévotion au Sacré-Cœur
3e édition, Dijon, Molin, 1694



Litanies à l'Honneur du Sacré-Cœur
Dijon, 1696



Frontispice




La Dévotion au Sacré-Cœur
3e édition, T.1, Lyon, Molin, 1694



Frontispice



Première partie, vignette




La Dévotion au Sacré-Cœur
3e édition augmentée, T.1, Lyon, Molin, 1694



T.2, Lyon, 1694



Troisième partie, vignette




La Dévotion au Sacré-Cœur
3e édition augmentée, T.2, Lyon, Molin, 1694



Frontispice




La Dévotion au Sacré-Cœur
4e édition augmentée, Lyon, Molin, 1696



Frontispice



Nouvelle Direction pour se former...
à la Dévotion au Sacré-Cœur
Lyon, 1696




La Dévotion au Sacré-Cœur
Tulle - Aurillac, Viallanes, 1697



Frontispice



Abrégé de la vie de S. M.-Marie
Suivi de l'Office du Sacré-Cœur




Prière pour les Confrères de la Société...
Bordeaux, 1698



Erection de la Confrérie du SC
Mgr Louis d'Anglure de Bourlemont
3& août 1695




La Dévotion au Sacré-Cœur
3e édition, Lyon, Perisse, 1698



Frontispice




Instruction pour la Dévotion
1699, Pont-A-Mousson



Approbation, juin 1696



XVIIIe siècle



Anatome Cordis Christi Domini
Antonio Maria Bonucci, Rome, 1703



Le Triomphe du tout aimable... Cœur
Hubert Joseph de S. Nicolas
Liège, J.F. Broncart, 1704



Frontispice




La Dévotion au Sacré-Cœur
Erigée en Confrérie
Besançon [s.d.]



Frontispice




Mgr Languet, Vie de Marguerite-Marie
Paris, Veuve Mazieres, 1729



Frontispice


En 1729, publication de La Vie de la Vénérable Mère Marguerite-Marie Religieuse de la Visitation Sainte-Marie de Mgr Jean-Joseph Languet de Gergy (1677-1753), archevêque de Sens. Celui-ci dédie l'ouvrage à Marie Leczinska, qui l'a encouragé dans son travail, et dont il espère un appui en vue de la reconnaissance du message de Paray-le-Monial.

« Cette dévotion ne tend qu'à inspirer l'amour de Jésus-Christ, et, par l'amour, l'imitation de ses vertus, de ses sentiments et de ses dispositions. Précieuse dévotion qui conduit à l'amour le plus parfait et à la pratique des plus sublimes vertus du christianisme, qui n'a d'autre but que celui-là, qui même ne se conçoit pas bien sans cet objet, le plus sanctifiant que l'homme puisse se proposer. »
« C'est en effet l'amour infini de Jésus-Christ pour Dieu son Père, et la tendresse aussi infinie pour nous de ce Dieu incarné pour notre salut qui fait l'objet de la dévotion dont je parle, et la fin de cette dévotion c'est d'exciter en nous les retours d'amour et de tendresse que notre cœur doit sentir, à la vue des miséricordes incompréhensibles dont le Cœur de Jésus nous a prévenus. Y a-t-il rien en cela qui puisse paraître ou nouveau, ou dangereux, ou trop sublime pour être conçu ? Il nous a aimés, dit l'Ecriture, et comment ? jusqu'à l'excès. Cet excès d'amour ne mérite-t-il pas notre admiration, et, si j'ose le dire, un pareil excès de reconnaissance et de tendresse. Si tout est adorable en Jésus-Christ, y a-t-il rien qui doive plus attacher notre attention et fixer notre culte que son amour. »
Jean-Joseph Languet, Vie de la Vénérable Mère Marguerite-Marie.



La Dévotion au Sacré-Cœur
Paris, 1731



Frontispice




La Dévotion au Sacré-Cœur
Rouen, 1735



Frontispice



Pratique de dévotion au Sacré-Cœur
Paris, 1735




La Dévotion au Sacré-Cœur
Clermont-Ferrand, 1742



Frontispice



Edition Clermont-Ferrand, 2e partie
Très Sainte Vierge Marie




Edition Clermont-Ferrand, 3e partie
Abrégé de la vie de M.-Marie



Gravure




Gallifet, L'Excellence de la dévotion
Lyon, 1743

Mémoire de M.-Marie - vignette



Saint Cœur de Jésus



Cœur Immaculé de Marie


En 1726,le Père Joseph-François de Gallifet (1663-1749) publie, en langue latine, De cultu Sacrosancti Cordis Dei ac Domini nostri Jesu Christi. Il en envoie un exemplaire à la mère de Marie Leczinska. La traduction française de cet ouvrage paraît en France en 1733 : L'Excellence de la dévotion au Cœur adorable de Jésus-Christ.



La Dévotion au Sacré-Cœur
Nancy, 1749



Frontispice



Chapelle du Sacré-Cœur de Jésus
Grenoble, 1756


La chapelle du Sacré-Cœur de Jésus, au collège des Jésuites de Grenoble, fut érigée en 1706 par le R.P. de Gallifet, alors recteur de l'établissement.



La Dévotion au Sacré-Cœur
Paris, 1762



Frontispice




L'Esprit et la Pratique de la Dévotion
Rouen, 1762



Frontispice




La Dévotion au Cœur de Jésus
Strasbourg, 1767



Frontispice



Gallifet, L'Excellence de la dévotion
Lyon, 1767




M. D***, Instruction sur le culte
Toulouse, 1771



Le culte de l'Amour divin
Toulouse, 1772



Frontispice




L'Excellence et la Pratique de la Dévotion
Lyon, 1772



Les Exercices de la Dévotion
Grenoble, 1775



Approbation et Permission, 1739




La Dévotion au Sacré-Cœur
Toulouse, 1782



Adoration perpétuelle du Sacré-Cœur
établie à Sainte-Aure le 1er juillet 1779
Paris, 1784



Frontispice


En 1751, sur les conseils de l'archevêque de Paris Christophe de Beaumont (1703-1781), le dauphin Louis, qui souhaite faire une "bonne œuvre" en l'honneur du Cœur de Jésus, rétablit et consolide la Maison des religieuses de Sainte-Aure fondée en 1707 par M. Nicolas Le Fèvre (1641-1708) rue Neuve-Sainte-Geneviève à Paris. Il en constitue, avec l'approbation de Mgr Beaumont, un établissement de piété en l'honneur du Sacré-Cœur de Jésus.
Le 1er juillet 1779, l'adoration perpétuelle du Sacré-Cœur est établie au sein de la communauté, avec l'approbation de Mgr de Beaumont, et en présence de M. Joseph Grisel, Supérieur, et du R.P. Nicolas-Marie Verron, aumônier et confesseur de la Maison. En ce premier jour d'adoration, le R.P. Verron lit l'acte de consécration suivant, qui sera récité chaque année jusqu'à la Révolution, où le couvent sera pillé, la communauté dispersée, et où le P. Verron, enfermé au séminaire Saint-Firmin, y mourra égorgé.

« Acte de Consécration au Sacré Cœur de Jésus.
Sacré Cœur de Jésus ! Cœur adorable de mon Dieu ! Cœur aimable de mon Sauveur ! Cœur divin, réellement présent sur cet Autel et dans ce Tabernacle : Agréez, nous vous en conjurons, l'Acte sincère de notre Consécration nouvelle. – Ouvrez-vous, Cœur sacré, pour nous recevoir pour toujours, pour tous les jours, pour tous les instants du jour et de la nuit. – C'est vous-même qui, par votre grâce, nous avez inspiré ce pieux désir. Nous l'avons senti et reconnu ; vous avez daigné l'approuver : nous vous en remercions, nous vous en bénissons. Soutenez donc vous-même votre ouvrage, ô Cœur sacré de Jésus ! Pour nous, Victimes, s'il le faut de votre amour ; ah ! que nous mourrions à vos pieds plutôt que de jamais vous abandonner. Tant qu'il subsistera, ce Sanctuaire ne sera point désert ! – mais c'est dans notre âme que nous vous conjurons, ô mon Dieu, de perfectionner et d'achever ce même Ouvrage de votre Grâce. Non, ce n'est pas un hommage purement extérieur que nous venons vous jurer. Ah ! que ce Jour que nous aimons tant, devienne sans cesse une nouvelle époque d'une fidélité nouvelle. – Adoratrices perpétuelles du Cœur de Jésus, que nous ne contredisions jamais, par des outrages, la perpétuité de nos hommages. Nous vous adorerons à tous les instants : ah ! qu'à tous les instants, nous vous aimions ! Nous ne pouvons vous adorer perpétuellement qu'en nous succédant les unes aux autres ; que ce concert d'adorations forme donc aussi un même esprit et un seul cœur.
O Cœur de Marie ! Cœur de notre Divine Mère, nous ne vous séparons pas de nos hommages. Ah ! c'est par vous, c'est sous vos auspices et à l'ombre de votre protection, que nous nous présentons à votre divin Fils, comme ses Adoratrices perpétuelles. Obtenez-nous les grâces que nous demandons par vous. Formez vous-même nos cœurs sur le vôtre : ils deviendrons dignes du Cœur de Jésus. Nous vous les confions, nous vous les dévouons, comme à la plus tendre de toutes les Mères.
Heureux jour ! ô Nuit trois fois heureuse, qui nous a consacrées spécialement aux Cœurs de Jésus et de Marie ! C'est dans ce Jour, c'est dans cette Nuit, c'est à cette Heure que nous vous promettons de tout notre cœur, ô mon Dieu, de vous adorer perpétuellement ; que nous vous répétons avec amour : Oui, toujours, sans cesse, sans interruption, sera béni dans ce Sanctuaire, loué et adoré le Sacré Cœur de Jésus. Ainsi soit-il.
»
Acte de Consécration au Sacré-Cœur, in Regnabit n°10, mars 1928.



Recueil de différents exercices
Avignon, 1793



Frontispice




Heures dédiées au Sacré-Cœur
Dinan, 1795



L'Amante du Sauveur honorant le Sacré-Cœur de Jésus
Paris, 1798



Frontispice



XIXe siècle



Exercices de la dévotion au Sacré-Cœur
Lyon, 1800 (1ère édition)



Gravure du verso




Le Salut de la France, 1815



Edition 1818



Edition 1829
première page


1814-1815 : Publication d'une petite brochure intitulée Le Salut de la France du Père Lambert, ouvrage politique et religieux en lequel l'auteur invite les âmes à se consacrer au Cœur de Jésus, « qui est tout amour et toute puissance », « dévotion sublime et tendre qui, pendant les temps les plus orageux, a rallié les fidèles serviteurs du roi ». Le Père Lambert y demande la consécration de la France au Sacré-Cœur comme fête religieuse, mais aussi un service de réparation et d'action de grâce pour le retour d'un roi catholique, la récitation de l'Amende honorable chaque vendredi, etc.. Les démarches de Marie Leczinska, du dauphin Louis et le vœu de Louis XVI y sont mentionnés. La brochure est lue en chaire et remporte un vif succès. Elle est sans doute pour beaucoup dans la multiplication des consécrations de diocèses au Sacré-Cœur qui ont lieu entre 1814 et 1869 (les 2/3 des diocèses français). On attribue également au Père Lambert une prière qui circule partout en France à cette même époque, intitulée Consécration de la France au Sacré-Cœur. Cette prière, prenant référence sur la peste de Marseille en 1720, offre la patrie et les cœurs de tous les sujets au Sacré-Cœur.

« C'est de ce divin Cœur attendri sur nous que jaillira le torrent de bonté et de grâce qui doit arrêter le torrent de malice et d'iniquité. Le temps approche où ce Cœur Sacré recevra le culte public et solennel que lui doivent les hommes, où il sera connu, chéri, révéré, invoqué, et versera des trésors de miséricorde sur la terre. Les villes, les provinces dresseront des autels en son honneur ; c'est là qu'on viendra porter le tribut des expiations, des vœux, des regrets, des hommages de la France. C'est de cette source adorable que découleront les grâces de conversion qui doivent la renouveler, comme le printemps rajeunit la nature. C'est dans cet asile que les grands pécheurs viendront chercher le pardon de leurs crimes, les justes se consoler de leurs longues afflictions, les pasteurs et les hommes apostoliques puiser le feu sacré qui doit embraser les peuples.
[...]
Français, c'est à vous en particulier que cet écrit s'adresse. Vos pères furent religieux ; vous marchez sur les ruines des pieux et nombreux établissements qu'ils avaient fondés. Considérez votre position morale ; comparez la loyauté, l'honneur et la franchise de vos aïeux avec les vices de la génération actuelle, avec les crimes et les forfaits de la révolution. Ne ferez-vous donc rien pour les expier, pour les réparer ? N'essayerez-vous pas de transmettre à vos descendants, non pas les monuments d'une fureur impie qu'il faudrait effacer de vos pleurs, mais quelque acte solennel de vertu, digne de fermer la révolution, et de faire oublier, s'il se peut, les scandales qu'elle a produits ? Que d'ombres terribles dans le tableau des vingt-cinq années déjà révolues ? tout y fut crime ou erreur, parce que la religion en fut bannie. Il est temps d'appliquer un baume céleste sur les plaies de notre patrie ; le baume de la terre ne saurait suffire pour les guérir.
Le Roi veut tout ce qui peut sauver la France ; ce sont ses paroles : il veut donc essentiellement la religion, qui est le moyen principal et souverain. Quiconque ne la voudrait pas serait l'ennemi de son Dieu, l'ennemi de son Roi, le fléau de sa patrie. Français, au milieu des désastres qui ont affligé la plupart de nos provinces en 1814 et 1815, vous avez été épargnés ; soyez reconnaissants, montrez-vous dignes d'obtenir de nouvelles faveurs. Le Ciel vous appelle par la grande intercession du Cœur de Jésus ; ne soyez pas les derniers à lui rendre hommage, hâtez-vous de vous consacrer à lui sans retour, et que bientôt on dise de vous dans les contrées voisines : Au milieu de l'indifférence et de la dépravation générale, les français ont signalé leur zèle par des actes publics de reconnaissance et de piété.
»
Extrait de la brochure Le salut de la France, A Poitiers, Chez Fr.-Aimé Barbier, Libraire-Imprimeur du Roi, 1815.
(*) : La B.N.F. attibue ce fascicule à Jean-Nicolas Loriquet s.j. (1767-1845), auteur d'une Histoire ancienne des Egyptiens, des Assyriens, des Mèdes et des Perses, des Grecs, des Carthaginois (1800), d'une Histoire de France à l'usage de la jeunesse (A. M. D. G***, 1820)), d'un Mois du Sacré-Cœur de Jésus (A.M.D.G., 1837), d'un Coup-d'œil sur la Réforme au XVIe siècle (par l'auteur de Mes doutes, 1852)... Une seconde édition de ce fascicule conservée à la B.N.F., chez le même éditeur et datée de 1816, porte toutefois une mention manuscrite sur la page de titre : par m. Lambert, missionnaire. On notera que l'auteur écrit à son propre sujet dans son opuscule : « Il n'appartient pas à un simple particulier d'assigner l'époque et les moyens de succès d'une œuvre si désirée ; mais il est permis à un ami de la religion de proposer à ceux qui s'intéressent au bien public, quelques vues spéciales sur cet objet. » Il semble douteux qu'un père jésuite ait pu se présenter comme simple particulier, ami de la religion. L'hypothèse rattachant cet écrit à « M. Lambert, missionnaire » apparaît plus crédible.
Dans le volume Vie du Révérend Père Loriquet, de la Compagnie de Jésus, écrite d'après sa correspondance et ses ouvrages inédits, Paris, Poussielgue-Rusand / Lyon, J.-B. Pélagaud et Cie, 1845, on trouve la possible attribution au jésuite ainsi rédigée :
« ... l'opuscule intitulé : "Salut de la France", qui, d'après un témoignage du 14 décembre 1815 (il s’agit de la Supplique des magistrats de Poitiers), circulait depuis quelque temps parmi les personnes pieuses de Poitiers. Ainsi sa publication coïncida avec l'arrivée du P. Loriquet dans le Poitou, au mois d'octobre 1815. Sans affirmer que ce religieux en soit l'auteur, nous pouvons dire qu'il mit le plus vif intérêt à sa propagation, et qu'il le fit plusieurs fois réimprimer, même avec des changements, ainsi que l'atteste une lettre du 29 août 1817. La circonstance de ces modifications introduites dans l'ouvrage est une forte présomption en faveur de l'hypothèse, d'ailleurs très probable, qui en attribue la composition au P. Loriquet. Quoi qu'il en soit, le but de cet opuscule, qui, dans l'édition de 1818, ne comporte pas plus de quarante-sept pages, était d'exciter les fidèles à la dévotion au Sacré Cœur de Jésus, par la considération des fléaux dont la France se trouvait menacée. Cette dévotion lui a, du reste, inspiré le cantique : "Perçant les voiles de l'Aurore", inséré dans le Recueil d'Avignon. »

Voir également les images concernant Le Sacré-Cœur et la France



Association à l'Honneur du Sacré-Cœur
Toulon, 1819



Instructions, Exercices de Piété, Règlement Confrérie
Lyon, 1819



Frontispice
légende




Instruction abrégée sur la Dévotion
Paris, 1821



Pratiques de Dévotion au Sacré-Cœur
Saint-Brieuc, 1821



M. Goulard, Pratique de la Dévotion au Sacré Cœur
Lyon - Paris, 1824




Instruction abrégée, Pratiques et Prières
Amiens, 1825



Frontispice




Association à la Dévotion et à l'Amour
Lyon, 1826



Frontispice



Muzzarelli, Dissertation sur la Dévotion
Avignon, 1826




Exercices de la Dévotion au Sacré-Cœur
Lyon, 1826



Frontispice



Association à la Dévotion et à l'Amour
Avignon, 1829




Manuel de Prières, Adoration Réparatrice
Paris, 1832



Livre des Associés aux Archiconfréries
Paris - Le Mans, 1840



Livre offert en récompense aux élèves
Voir page Le Sacré-Cœur à l’école




Manuel de la Dévotion
Orléans, 1840



Frontispice



Manuel du Sacré-Cœur
Troyes, 1841




Traité de la Dévotion au S. Cœur
Tours, 1853



Frontispice




Pratique de l'Amour envers le Cœur de Jésus
Paris, 1854



F.-X. Gautrelet, Le premier vendredi de chaque mois
Lyon - Paris, 1855



[F.-X. Gautrelet], L'Apostolat de la Prière
Lyon - Paris, 1855




L'Apostolat de la Prière :
Approbation de Mgr Pierre-Marie-Joseph Darcimoles



L'Apostolat de la Prière :
Avis aux lecteurs et associés



L'Apostolat de la Prière :
Tableau des offrandes


Voir l'histoire de l'Apostolat de la Prière



F.-X. Gautrelet, Le Dimanche considéré...
Lyon - Paris, 1858



Abbé J. Charbonnel, La Dévotion au Sacré-Cœur
Tours, 1859



P. Eugène Desjardins, Le Cœur de Jésus
Paris, 1859




Comtesse de Barézia, La Femme selon le Cœur de Dieu
Dijon, 1865



Frontispice



Abbé Odon Dignat, Manuel complet de la Dévotion
Paris, 1875




La France au Sacré-Cœur de Jésus
Dijon, 1875



Frontispice




Méditations sur le Sacré-Cœur de Jésus
Rome - Saint-Eitenne, 1898



Frontispice



Le Drapeau du Sacré-Cœur
Voir également les chants et partitions musicales





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Le Sacré-Coeur de Jésus - Deux mille ans de Miséricorde
Le Sacré-Coeur de Jésus
Deux mille ans de Miséricorde


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« Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. »
(11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie)


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