Georges Frémont (1852-1912) : Confiance
Je ne saurais trop vous recommander l'espérance chrétienne et la confiance du cœur en l'incompréhensible bonté de notre Père céleste. Sans doute, nous ne sommes pas toujours maîtres d'empêcher notre conscience de se plaindre. Moi-même, au pied de l'autel, je ne songe jamais à telles et telles heures de ma vie, à tels et tels souvenirs de ma jeunesse sans éprouver une sorte de terreur mystérieuse. Mais je me rappelle que ce sont les pécheurs que Jésus a recherchés, que ce sont eux pour lesquels il est venu parmi nous, et je me rassure. Je pense alors aux larmes de Marie-Madeleine, au cri de l'enfant prodigue, et je pleure moi-même volontiers dans les bras de ce Père adorable que nous avons souvent offensé plutôt par faiblesse que par malice.
Ne creusez pas trop, mon enfant, dans le passé de votre vie ; ne descendez pas trop avant dans les abîmes de votre conscience, à moins que ce ne soit en vous appuyant toujours sur le bras miséricordieux du Seigneur. L'Evangile renferme un mot que je ne lis jamais sans tressaillir d'enthousiasme : « Il y aura plus de joie dans les cieux pour un pécheur repentant que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence. »
Georges Frémont, extrait de "Histoire d'une conversion", Bloud et Gay, 1931, pp. 68-69.