Exposition
sur l'histoire et l'actualité de
la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus



Panorama des thèmes présentés dans cette exposition

Jusqu’au XVIIe siècle - XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - Thèmes généraux


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Sainte Marguerite-Marie (1647-1690)

Portraits - Vie - Apparitions (images) - Reliques et reliquaires

Jeunesse - Vie religieuse - Cause et célébrations

20 juin 1671 : Entrée à la Visitation de Paray
La Mère Hersant en est alors la Supérieure

25 août 1671 : Elle est reçue comme novice

« ... étant donc revêtue de notre saint habit, mon divin Maître me fit voir que c'était là le temps de nos fiançailles, lesquelles lui donnaient un nouvel empire sur moi, qui recevais aussi un double engagement de l’aimer d’un amour de préférence. »
(Texte authentique, pp.62-63)

2 novembre 1672 : Alors qu’elle s’immole à la divine volonté du Seigneur devant le Saint-Sacrement, Il lui dit :

« Souviens-toi que c’est un Dieu crucifié que tu veux épouser ; c’est pourquoi il te faut rendre conforme à lui, en disant adieu à tous les plaisirs de la vie, puisqu’il n’y en aura plus pour toi qui ne soient traversés de la croix. »
(Vie et Œuvres, Mémoire des Contemporaines, Paris, Poussielgue, 1920, t.I, pp.86-87.)

Novembre 1672 : Retraite avant sa profession - Le bosquet de noisetier

Durant sa retraite de profession, alors qu'elle garde « une ânesse avec son petit ânon dans le jardin », elle reçoit du Christ des lumières particulières sur le mystère de Sa Passion.

« Ce fut là que je reçus de si grandes grâces [...] surtout ce qu'il me fit connaître de sa sainte mort et Passion ; [...] c'est ce qui m'a donné tant d'amour pour la croix, que je ne peux vivre un moment sans souffrir, mais souffrir en silence, sans consolation, soulagement ni compassion, et mourir avec ce Souverain de mon âme, accablée sous la croix de toute sorte d'opprobres, de douleurs, d'humiliations, d'oublis et de mépris... »
(Texte authentique, p.79)



Le bosquet de noisetier



Le bosquet de noisetier



Le bosquet de noisetier


Novembre 1672 : Résolutions de Retraite

« Voici mes résolutions, qui doivent durer toute ma vie, puisque mon Bien-Aimé les a dictées lui-même. Après l'avoir reçu dans mon cœur, il me dit : - Voici la plaie de mon Côté pour y faire ta demeure actuelle et perpétuelle. C'est là que tu pourras conserver la robe d'innocence dont j'ai revêtu ton âme, afin que tu vives désormais de la vie d'un Homme-Dieu : vivre comme ne vivant plus, afin que je vive parfaitement en toi ; pensant à ton corps et à tout ce qui t'arrivera, comme s'il n'était plus ; agissant comme n'agissant plus, mais moi seul en toi… » [...] Ce qui suit est écrit de son sang : « ... Je suis pour jamais à mon Bien-Aimé, son esclave, sa servante et sa créature, puisqu'il est tout à moi, et suis son indigne épouse : Sœur Marguerite-Marie, morte au monde. Tout de Dieu, et rien de moi ; tout à Dieu, et rien à moi ; tout pour Dieu et rien pour moi ! »
(Résolutions de retraite, Vie et Œuvres, Mémoire des Contemporaines, Paris, Poussielgue, 1920, t.I, pp.92-93)



« Tout de Dieu, et rien de moi... »
A.W. Schulgen, Paris


6 novembre 1672 : Profession religieuse



1673-1675 - Révélations du Sacré-Cœur

Peu après sa profession : Une grande croix couverte de fleurs

« Il me demanda, après la sainte communion, de lui réitérer le sacrifice que je lui avais déjà fait de ma liberté et de tout mon être, ce que je fis de tout mon cœur. « Pourvu », lui dis-je, « ô mon souverain Maître ! que vous ne fassiez jamais rien paraître en moi d’extraordinaire que ce qui me pourra le plus causer d'humiliation et d'abjection devant les créatures, et me détruire en leur estime. […]
Il me fut d'abord montré une grande croix, dont je ne pouvais voir le bout, mais elle était toute couverte de fleurs : « Voilà le lit de mes chastes épouses, où je te ferai consommer les délices de mon pur amour ; peu à peu ces fleurs tomberont et ne te restera que les épines qu'elles cachent à cause de ta faiblesse ; mais elles te feront si vivement sentir leurs piqûres, que tu auras besoin de toute la force de mon amour pour en supporter la douleur. » »
»
(Vie et Œuvres, Mémoire des Contemporaines, Paris, Poussielgue, 1867, t.I, pp.44-45 révisé Visitation de Paray, 2023)



La croix couverte de fleurs
Photo albumine, vers 1890


Mai 1673 : La Mère de Saumaise lui ordonne d’écrire ce qui se passe en son intérieur

« Elle y sentit d’abord beaucoup de difficulté, mais Notre-Seigneur lui dit : « Pourquoi refuses-tu d’obéir à ma voix, et de mettre par écrit ce qui vient de moi et non de toi, qui n’y a aucune part qu’une simple adhérence ? Considère ce que tu es et ce que tu mérites, et tu pourras connaître d’où vient le bien que tu possèdes ; pourquoi crains-tu, puisque je t’ai donné pour asile le lieu où tout est rendu facile ? » »
(Vie et Œuvres, Paris, Poussielgue, 1867, t.I, pp.48-49)



La grille du chœur


27 décembre 1673 : Première grande apparition

« Il me fit reposer fort longtemps sur sa divine poitrine, où il me découvrit les merveilles de son amour, et les secrets inexplicables de son sacré Cœur [...]. Il me dit : - « Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen [...] et je t'ai choisie comme un abîme d'indignité et d'ignorance pour l'accomplissement de ce grand dessein, afin que tout soit fait par moi. »
(Texte authentique, pp.83-84)



Marguerite-Marie reposant sur le Cœur de Jésus
Boumard et Fils, Paris


Note des Contemporaines : Parmi les immenses faveurs que cette chère Sœur recevait de son divin Epoux, en voici une des plus remarquables dans l’ordre de la mission qu’il voulait lui confier relativement à son divin Cœur. Il pourrait très bien se faire que cette apparition fût la première, celle dans laquelle il la fit reposer sur son Cœur. Nous la rapportons selon qu’elle-même en rendit compte au Père Rolin, par un ordre exprès de l’obéissance.

« Un jour de saint Jean l’Evangéliste, après avoir reçu de mon divin Sauveur une grâce à peu près semblable à celle que reçut le soir de la cène ce disciple bien-aimé, le Cœur divin me fut présenté comme sur un trône de feu et de flammes, rayonnant de tous côtés, plus brillant que le soleil et transparent comme un cristal. La plaie qu’il reçut sur la croix y paraissait visiblement ; il y avait une couronne d’épines autour de ce divin Cœur, et une croix au-dessus. Mon divin Maître me fit entendre que ces instruments de sa passion signifiaient que l’amour immense qu’il a eu pour les hommes avait été la source de toutes ses souffrances ; que dès le premier mouvement de son incarnation tous ses tourments lui avaient été présents, et que ce fut dès ce premier moment que la croix fut, pour ainsi dire, plantée dans son Cœur ; qu’il accepta dès lors toutes les douleurs et humiliations que sa sainte humanité devait souffrir pendant le cours de sa vie mortelle, et même les outrages auxquels son amour pour les hommes l’exposait jusqu’à la fin des siècles, dans le saint Sacrement. Il me fit ensuite connaître que le grand désir qu’il avait d’être parfaitement aimé des hommes, lui avait fait former le dessein de leur manifester son Cœur, et de leur donner dans ces derniers siècles ce dernier effort de son amour, en leur proposant un objet et un moyen si propre pour les engager à l’aimer, et à l’aimer solidement, leur ouvrant tous les trésors d’amour, de miséricorde, de grâce, de sanctification et de salut qu’il contient, afin que tous ceux qui voudraient lui rendre et lui procurer tout l’honneur et l’amour qu’il leur serait possible, fussent enrichis avec profusion des divins trésors dont il est la source féconde et inaltérable.
Il m’a encore assuré qu’il prenait un singulier plaisir d’être honoré sous la figure de ce Cœur de chair, dont il voulait que l’image fût exposée en public, afin, ajouta-t-il, de toucher le cœur insensible des hommes, me promettant qu’il répandrait avec abondance sur tous ceux qui l’honoreront, tous les trésors de grâces dont il est rempli. Partout où cette image sera exposée pour y être singulièrement honorée, elle y attirera toutes sortes de bénédictions.
»
(Vie et Œuvres, Paris, Poussielgue, 1867, t.I, pp.86-87)



Jésus présente son divin Cœur
Gravure du XVIIIe siècle


1674 : La cour des Séraphins

« Comme l’on travaillait à l’ouvrage commun du chanvre, je me retirai dans une petite cour, proche du saint Sacrement, où faisant mon ouvrage à genoux, je me sentis d’abord toute recueillie intérieurement et extérieurement, et me fut en même temps représenté l’aimable Cœur de mon adorable Jésus plus brillant qu’un soleil. Il était au milieu des flammes de son pur amour, environné de Séraphins, qui chantaient d’un concert admirable :
L’amour triomphe, l’amour jouit,
L’amour du saint Cœur réjouit !
»
(Texte authentique, p.149)



La cour des Séraphins


1674 : Deuxième grande Apparition - Institution de l'Heure Sainte

Un premier vendredi du mois, alors que le saint Sacrement est exposé,

« Jésus-Christ, mon doux Maître, se présenta à moi, tout éclatant de gloire avec ses cinq plaies, brillantes comme cinq soleils, et de cette sacrée Humanité sortaient des flammes de toute part, mais surtout de son adorable poitrine, qui ressemblait à une fournaise ; et s'étant ouverte, me découvrit son tout aimant et tout aimable Cœur, qui était la vive source de ces flammes. Ce fut alors qu'il me découvrit les merveilles inexplicables de son pur [amour], et jusqu'à quel excès il l'avait porté d'aimer les hommes, dont il ne recevait que des ingratitudes et méconnaissances... « mais ils n'ont que des froideurs et du rebut pour tous mes empressements à leur faire du bien. Mais, du moins, donne-moi ce plaisir de suppléer à leurs ingratitudes autant que tu en pourras être capable. [...] Toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j'ai bien voulu sentir au jardin des Olives... [...] Tu te lèveras entre onze heure et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon l'amertume que je sentais de l'abandon de mes apôtres... ». »
(Texte authentique, pp.87-89)



Apparition au chœur
Photo albumine Millot, Autun



Apparition au chœur
L. Boulet, Paris



Apparition au chœur
L. Turgis éd., Paris


Voir la collection d'images pieuses des apparitions sur la page dédiée


Février 1675 : Le Père Claude la Colombière arrive à Paray

Il devient confesseur des religieuses du monastère de la Visitation. Marguerite-Marie le voit pour la première fois.

« Lorsque ce saint homme vint ici, comme il parlait à la Communauté, j'entendis intérieurement ces paroles : « Voilà celui que je t'envoie. » Ce que je reconnus bientôt dans la première confession des quatre-temps ; car sans que nous nous fussions jamais vus ni parlé, il me retint fort longtemps, et me parlait comme s'il eût compris ce qui se passait en moi. »
(Texte authentique, pp. 121-122)



Portrait de St Claude la Colombière
verso


Nombreux portraits de St Claude la Colombière sur les pages qui lui sont dédiées


Temps pascal 1675 : Vision des trois cœurs

« Une fois qu'il vint dire la sainte messe à notre église, Notre-Seigneur lui fit de très grandes grâces et à moi aussi. Car lorsque je m'approchai pour le recevoir par la sainte communion, il me montra son sacré Cœur comme une ardente fournaise, et deux autres qui s'y allaient unir et abîmer, me disant : « C'est ainsi que mon pur amour unit ces trois cœurs pour toujours. » Et après, il me fit entendre que cette union était toute pour la gloire de son sacré Cœur, dont il voulait que je lui découvrisse les trésors, afin qu'il en fit connaître et en publiât le prix et l'utilité ; et que pour cela il voulait que nous fussions comme frère et sœur, également partagés de biens spirituels. »
(Texte authentique, pp. 124-125)



Reproduction du tableau placé au-dessus de la châsse de Saint Claude,
dans la chapelle la Colombière


Juin 1675 : Troisième grande Apparition - Demande de l’instauration d’une fête pour honorer son Cœur

« Etant une fois devant le saint Sacrement, un jour de son octave, je reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour, et me sentis touchée du désir de quelque retour, et de lui rendre amour pour amour, et il me dit : « Tu ne m'en peux rendre un plus grand, qu'en faisant ce que je t'ai déjà tant de fois demandé. » Alors me découvrant son divin Cœur : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné jusqu'à s'épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu'ils ont pour moi dans ce Sacrement d'amour. [...] C'est pour cela que je te demande que le premier vendredi d'après l'octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en communiant ce jour-là, et en lui faisant réparation d'honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu'il a reçues pendant le temps qu'il a été exposé sur les autels. Je te promets aussi que ce Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu'il lui soit rendu. »
(Texte authentique, pp.139-140)



Apparition au chœur
Chromo sur dentelle (fin XIXe)



Apparition au chœur
E. Boumard Edit., Paris



Apparition au chœur
Turgis imp. édit., Paris


27 juillet 1676 : Décès de sa mère

Juin 1678 : La Mère Péronne-Rosalie Greyfié succède à la Mère de Saumaise comme Supérieure du monastère

Décembre 1678 - Notre-Seigneur la constitue héritière de son Cœur

« Je te constitue héritière de mon Cœur et de tous ses trésors, pour le temps et l’éternité, te permettant d’en user selon tes désirs ; et je te promets que tu ne manqueras de secours que lorsque mon Cœur manquera de puissance. Tu en seras pour toujours la disciple bien-aimée, le jouet de son bon plaisir et l’holocauste de ses désirs, et lui seul sera le plaisir de tous tes désirs, qui réparera et suppléera à tes défauts et t’acquittera de tes obligations. »
(Vie et Œuvres, Paris, Poussielgue, 1867, t.I, p.129)




Mai 1684 – La Mère Marie-Christine Melin succède à la Mère Greyfié à la tête du monastère
Marguerite-Marie est nommée assistante

31 décembre 1684 : Elle est nommée Directrice du Noviciat



Le bâtiment du Noviciat


20 juillet 1685 : Hommage des novices au Cœur de Jésus

« Sainte Marguerite s'étant trouvée un vendredi, je priai nos Sœurs novices, dont j'avais le soin pour lors, que tous les petits honneurs qu'elles avaient dessein de me rendre en faveur de ma fête, elles les fissent au Sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ce qu'elles firent de bon cœur, en faisant un petit image de papier crayonné avec une plume, auquel nous tâchâmes de rendre les hommages que ce divin Cœur nous suggéra. Ce qui m'attira, et à elles aussi, beaucoup d'humiliation, de contradiction et de mortification, d'autant que l'on m'accusait de vouloir introduire une dévotion nouvelle. »
(Texte authentique, pp.141-142)
« On me défendait de ne plus mettre aucun de ces images de ce sacré Cœur en évidence, et que tout ce que l’on me pouvait permettre, c’était de lui rendre quelque honneur secret. Je ne savais à qui m’adresser dans mon affliction qu’à lui-même, lequel soutenait toujours mon courage abattu, en me disant sans cesse : « Ne crains rien, je règnerai malgré mes ennemis et tous ceux qui s’y voudront opposer. » Ce qui me consolait beaucoup, puisque je ne désirais que de le voir régner. »
(Texte authentique, p.143)
L'original de cette image a été donné en 1738 par la Visitation de Paray aux soeurs de la Visitation de Turin.



La première image du Sacré-Cœur
verso



Les novices rendent hommage au Sacré-Cœur



Hommage au Sacré-Cœur
verso


1686 : Le Père Rolin lui demande d'écrire son autobiographie.




21 juin 1686 : La dévotion s’étend à la Communauté

Le vendredi après l'Octave du Saint-Sacrement, la Sœur Marie-Madeleine des Escures (†1701, surnommée la « Règle vivante » du monastère, qui avait refusé l'année précédente de se joindre aux Novices dans leur hommage rendu au Sacré-Cœur) expose au chœur sur un petit autel improvisé, la reproduction en miniature du tableau vénéré à la Visitation de Semur, envoyée en début d'année à Marguerite-Marie par la Mère Greyfié, et invite les Sœurs à rendre hommage au divin Cœur. L'ensemble de la communauté se consacre alors au Sacré-Cœur.

« C'est pour obéir à l'adorable Cœur de Jésus-Christ, ma chère Sœur, que je vous dis que vous êtes heureuse d'avoir été choisie pour rendre ce service au Cœur de notre bon Maître, par le courage que vous avez eu d'être la première à le vouloir faire aimer et honorer et connaître dans un lieu qui semblait quasi pour lui inaccessible ; parce qu'il veut l'amour et les hommages de ses créatures d'une libre et amoureuse et franche volonté, sans contrainte ni dissimulation. Et il me semble que le grand désir que Notre-Seigneur a que son sacré Cœur soit honoré par quelque hommage particulier, est afin de renouveler dans les âmes les effets de sa Rédemption, en faisant de ce sacré Cœur comme un second Médiateur envers Dieu pour les hommes, dont les péchés se sont multipliés si fort qu'il faut toute l'étendue de son pouvoir pour leur obtenir miséricorde, et les grâces de salut et de sanctification qu'il a tant d'envie de leur départir abondamment ; et particulièrement sur notre Institut… »
Lettre XLVIII, Second billet à Sœur Marie-Madeleine des Escures (Vie et Œuvres, op. cit., t.II, p.84)
NB : Cette miniature de la Mère Greyfié a été perdue lors de la révolution.

1686 : Début de la construction de la chapelle dans le jardin du monastère

31 octobre 1686 : Marguerite-Marie prononce un « vœu de perfection »

Septembre 1686 : L'image envoyée par Marguerite-Marie à la Mère de Soudeilles

Une autre image fut réalisée à la même époque : elle fut adressée par Marguerite-Marie à la Mère de Soudeilles à Moulins en septembre 1686 :

« Je me fais un grand plaisir, ma très aimée Mère, de pouvoir faire ce petit dépouillement en votre faveur, en vous envoyant, avec l'agrément de notre très honorée Mère, le livre de la retraite du R. Père de La Colombière, et ces deux images du sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont on nous avait fait un présent. La plus [grande] sera pour mettre au pied de votre Crucifix ou autre lieu pour l'honorer ; et la petite, vous pourrez la porter sur vous… »
Lettre XLVII, à la Mère de Soudeilles à Moulins, 15 septembre 1686. (Vie et Œuvres, op. cit., t. II)
L'original se trouve de nos jours au monastère de Nevers. Sur l'initiative du Père A. Hamon, l'image a été reproduite en 1864 en chromolithographie, à moitié de sa grandeur, accompagnée du fac-similé de la « petite consécration », par l'éditeur M. Bouasse-Lebel à Paris. Elle est, avec la première image conservée à Turin, la plus connue aujourd'hui.



Reproduction de l'image
Bouasse-Lebel, Paris, 1864
verso



Autre reproduction
B. Kühlen, M.Gladbach (Autriche)
pages intérieures - verso



Curiosité !
Jules pinxit


1687 : Oratoire dans la tour du Noviciat

Un petit oratoire est installé dans une niche de l'escalier qui conduit à la tour du Noviciat du Monastère. Un petit tableau, réalisé à la demande de la Sœur Péronne-Rosalie de Farges, y sera placé par Marguerite-Marie en 1688 :

« Je vous dirai que nous avons un second tableau du sacré Cœur, où il y a au bas, en place des deux anges, la Sainte Vierge d'un côté, et saint Joseph de l'autre ; et entre les deux une âme suppliante. C'est notre chère sœur de Farges qui l'a fait faire. Il est comme je l'avais désiré pour cette petite chapelle, qui est la première qui a été érigée en l'honneur de ce divin Cœur, et notre chère sœur des Escures en a le soin : c'est un petit bijou tant elle l'ajuste bien. »
Lettre LXXX, à la Mère de Saumaise à Dijon, fin avril 1688. (Vie et Œuvres, op. cit., t. II)
Il s'agit d'une assez fine peinture à l'huile de 0.40 x 0.30, où le Cœur de Jésus est représenté au centre ; dans le haut le Père entouré d'anges tient le globe terrestre et déroule une banderole où l'on lit « Hic est Cor dilectissimi Filii mei, in quo mihi bene complacui » ; le Saint-Esprit, sous la forme d'une colombe, plane sur le Sacré-Cœur. En bas à gauche, la Vierge Marie à genoux le montre du geste et du regard, et de ses lèvres s'échappent les mots suivants : « Aimez-le et Il vous aimera » ; à droite, saint Joseph, dans une posture semblable, dit : « Venez, il est ouvert à tous » ; au centre, l'âme suppliante, les mains jointes, affirme : « J'espère et me donne à Lui ».

Disparu à la Révolution, et après bien des pérégrinations, ce tableau a été restitué par les héritiers de Mme de Moncolon au monastère de Paray en 1833, où il se trouve encore aujourd'hui.



Le tableau de la Sœur de Farges


Ascension 1687 : Marguerite-Marie est nommée assistante de la Mère Supérieure

2 juillet 1688 : Vision du Sacré-Cœur et mission confiée aux Visitandines et aux Jésuites

« Il me fut, ce me semble, représenté un lieu fort éminent, spacieux et admirable en sa beauté, au centre duquel il y avait un trône de flammes dans lequel était l’aimable Cœur de Jésus avec sa plaie, laquelle jetait des rayons si ardents et lumineux, que tout ce lieu en était éclairé et échauffé. La très-sainte Vierge était d’un côté, notre Père saint François de Sales de l’autre, avec le saint père de La Colombière, et les filles de la Visitation paraissaient dans ce lieu, leurs bons anges à leurs côtés, qui tenaient chacun un cœur en main. La sainte Vierge nous invitait par ces paroles maternelles : « Venez, mes filles bien-aimées ; approchez-vous, car je vous veux rendre dépositaires de ce précieux trésor que le divin soleil de Justice a formé dans la terre vierge de mon cœur […]. » Cette Reine de bonté continuant de parler aux filles de la Visitation, leur dit en leur montrant ce divin Cœur : « Voici ce divin Trésor qui vous est particulièrement manifesté par le tendre amour que mon Fils a pour votre Institut, qu’il regarde et aime comme son cher Benjamin ; et pour cela le veut avantager de cette possession par-dessus les autres. Et il faut que non seulement celles qui le composent s’enrichissent de ce Trésor inépuisable, mais encore qu’elles distribuent cette précieuse monnaie de tout leur pouvoir, avec abondance, en tâchant d’en enrichir tout le monde, sans craindre qu’il défaille ; car plus elles y prendront, plus il y aura à prendre. »
Et puis se tournant vers le bon père de La Colombière, cette Mère de bonté lui dit : « Et vous, fidèle serviteur de mon divin Fils, vous avez grande part à ce précieux Trésor ; car, s’il est donné aux filles de la Visitation de le faire connaître, aimer et le distribuer aux autres, il est réservé aux Pères de la Compagnie d’en faire voir et connaître l’utilité et la valeur, afin qu’on en profite en le recevant avec le respect et la reconnaissance dus à un si grand bienfait. »
».
(Vie et Œuvres, Paris, Poussielgue, 1867, t.I, pp.279-280)



La vision du 2 juillet 1688
Alcan Editeur, Paris


7 septembre 1688 : Bénédiction de la chapelle dans le jardin du monastère

A partir de la miniature envoyée par la Mère Greyfié le 11 janvier 1686, un grand tableau est réalisé à Dijon par les soins de la Mère de Saumaise, et placé dans la chapelle construite dans le jardin du monastère, inaugurée le 7 septembre 1688. Dès réception du tableau cette année là, Marguerite-Marie en remercie par courrier la Supérieure de la Visitation de Dijon :

« Je vous remercie, ma très chère Mère, de l'image que vous avez eu la bonté de nous envoyer. Je ne peux vous exprimer le doux transport de joie que ressentit mon cœur à la vue de notre tableau, que je ne me lasserais jamais de regarder, tant je le trouve beau ; et je vous donnerai mille et mille bénédictions... »
Lettre LXXXVIII à la Mère de Saumaise, 1988. (Vie et Œuvres, op. cit., t. II)
Ce tableau est aujourd'hui visible en l'église paroissiale de Semur-en-Brionnais (à 20 km au sud de Paray-le-Monial). La Visitation de Paray, qui en fut dépouillé pendant la Révolution, n'en possède qu'une fidèle copie qui orne toujours la chapelle du jardin où l'original avait été placé en septembre 1688.



Le tableau de la chapelle



La chapelle



L'autel de la chapelle


17 octobre 1690 : décès de Marguerite-Marie

Lors de sa dernière retraite effectué au cours de l’été précédent « pour me tenir prête à paraître devant la sainteté de Dieu », elle termine au deuxième jour une prière ainsi :

« Ne me privez pas, ô mon Dieu, de vous aimer éternellement pour ne vous avoir pas assez aimé dans le temps. Faites au reste de moi tout ce qu’il vous plaira, je vous dois tout ce que j’ai, tout ce que je suis. Et tout ce que je puis faire de bien ne saurait réparer la moindre de mes fautes, que par vous-même. Je suis insolvable, vous le voyez bien, mon divin Maître ; mettez-moi en prison, j’y consens, pourvu que ce soit dans celle de votre Cœur. Et quand j’y serai, tenez-moi là bien captive et liée des chaînes de votre amour, jusqu’à ce que je vous aie payé tout ce que je vous dois ; et comme je ne le pourrai jamais faire, aussi souhaité-je de n’en jamais sortir. »
(Vie et Œuvres, Paris, Poussielgue, 1867, t.I, pp.298-299)



Apothéose de Marguerite-Marie
A. Tillion Ed., Clermont-Ferrand


Suite : le XVIIe siècle - St Claude la Colombière : gravures, livres, reliquaires, …




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Le Sacré-Coeur de Jésus - Deux mille ans de Miséricorde
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« Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. »
(11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie)


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