La Tradition parle de l'arrivée d'une barque sans voile ni gouvernail, sur une plage proche des Saintes Maries de la Mer, peut-être au lieu dit "Oppidum Ra", petit port situé près de l'embouchure du Rhône St Ferréol. Ont voyagé ensemble saint Lazare (ressuscité par Jésus) et sa sœur Marthe de Béthanie, sainte Marie Madeleine (peut-être identifiée comme étant une seule et même personne avec Marie de Béthanie, la sœur de Marthe… mais tous les spécialistes ne sont pas d'accord sur ce point !), saint Maximin (l'un des 72 disciples du Christ), Marie Salomé (la mère des fils de Zébédée, les "fils du tonnerre" : saint Jacques le Majeur - vénéré en Espagne à Saint-Jacques de Compostelle - et l'apôtre saint Jean), Marie Jacobé (sœur de Marie, sans doute identifiée à Marie Cléophas, mère de 4 enfants : saint Jacques dit le Mineur, fils d'Alphée ("frère" de Jésus) - premier évêque de Jérusalem - saint Simon (dit le Zélote) – qui succéda à son frère sur le siège de Jérusalem - et saint Jude (ou Thadée, ces 2 derniers apôtres du Christ), et Joseph (ou Joset, dit aussi Barsabas le Juste) ).
Marie Jacobé et Marie Salomé sont accompagnées de leur servante Sara. D'autres voyageurs les accompagnaient peut-être, comme le dénommé Sidoine, l'aveugle-né guéri par Jésus, ou encore saint Trophime, qui sera signalé dans la région à la même époque…
Sainte Marie Salomé et sainte Marie Jacobé, toutes deux si proches de Marie, la mère de Jésus, comme en témoignent les Evangiles, resteront sur place avec Sara. C'est en souvenir de cette arrivée par la mer de ces saintes, qu'une procession est organisée 2 fois l'an, en mai et en octobre, pour bénir les flots qui les ont portées jusque là.
La 1° chapelle bâtie à cet endroit portera d'ailleurs le nom de "Notre-Dame de Ratis", c'est-à-dire "Notre-Dame de la Barque". C'est peut-être la première église fondée en France en l'honneur de Marie ! L'église actuelle date, elle, du 10° siècle.
On a retrouvé lors de fouilles effectuées en 1448 le 1° autel fait de terre et de marbre qui fut construit par les saintes au cœur même de leur logement. Et le puits que l'on voit encore dans l'église aujourd'hui est la trace, dit-on, de la source d'eau douce apparue miraculeusement à leur prière, dans une région où l'eau du sol est partout salée et saumâtre… Saint Trophime les visita régulièrement, et les assista à leurs derniers instants. Leurs corps furent retrouvés non loin de l'autel élevé en leur maison sous l'autel majeur de l'église.
Suivons maintenant les autres voyageurs dans leur périple.