La Très Sainte Eucharistie

Un seul Corps





Un seul Corps

La coupe de bénédiction que nous bénissons n'est-elle pas communion au Sang du Christ ? Le pain que nous rompons n'est-il pas communion au Corps du Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, nous sommes, nous tous, un seul Corps, car tous nous participons à un Pain unique.
1 Co 10, 17-17

L'apôtre a voulu par ce mot Communion exprimer quelque chose de plus fort que les liaisons ordinaires et marquer une union intime des fidèles avec Jésus-Christ. En nous unissant parfaitement à Lui dans l'Eucharistie, nous devons aussi nous unir entre nous, parce que nous puisons tous la vie dans le même corps qui est celui de Jésus-Christ.
Saint Jean Chrysostome (v.344-407).

« Nous ne sommes tous ensemble qu’un seul pain, un seul Corps » (1Co 10,17). Qu'est-ce que le pain que nous mangeons ? Le Corps du Christ. Que deviennent les communiants ? Le Corps du Christ, non une multitude, mais un Corps unique. De même que le pain, composé de tant de grains de blé, n'est qu'un pain unique où les grains disparaissent, de même que les grains y subsistent mais qu'il est impossible d’y voir ce qui les distingue dans la masse si bien unie, ainsi nous tous, ensemble et avec le Christ, nous ne faisons qu'un tout. En effet, ce n'est pas d'un corps que se nourrit tel membre et tel autre d’un autre corps ; c'est le même Corps qui les nourrit tous. C’est pourquoi l’apôtre Paul a ajouté : « Nous participons à un même pain ».
Eh bien maintenant, si nous participons tous au même pain, si tous nous devenons ce même Christ, pourquoi ne montrons-nous pas la même charité ?… C'est ce que l'on voyait du temps de nos pères : « Toute la multitude de ceux qui croyaient n'avait qu'un coeur et qu’une âme » (Ac 4,32). Il n'en est pas de même à présent ; c'est tout le contraire. Et pourtant, homme, c'est le Christ qui est venu te chercher, toi qui étais si loin de lui, pour s’unir à toi. Et toi, tu ne veux pas t’unir à ton frère ?…
En effet, il n'a pas seulement donné son corps ; mais comme la première chair, tirée de la terre, était morte par le péché, il y a introduit, pour ainsi dire, un autre ferment, sa chair à lui, de même nature que la nôtre mais exempte de tout péché, pleine de vie. Le Seigneur nous l'a partagée à tous afin que, nourris de cette chair nouvelle, tous en communion les uns avec les autres, nous puissions entrer dans la vie immortelle.
Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélies sur la 1ère lettre aux Corinthiens, 24.

Si je vous dis d’imiter l’apôtre Paul, ce n’est pas vous dire : Ressuscitez les morts, guérissez les lépreux. Faites mieux : ayez la charité. Ayez l’amour qui animait saint Paul, car cette vertu est bien supérieure au pouvoir de faire des miracles. Là où il y a la charité, Dieu le Fils règne avec son Père et le Saint Esprit. Il l’a dit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ». Aimer se trouver ensemble, c’est le caractère d’une amitié aussi forte que réelle.
Est-ce qu’il y a des gens assez misérables, direz-vous, pour ne pas désirer avoir le Christ au milieu d’eux ? Oui, nous-mêmes, mes enfants ; nous le chassons d’entre nous quand nous sommes en lutte les uns contre les autres. Vous me direz : Que dis-tu là ? Ne vois-tu pas que nous sommes rassemblés en son nom, tous dans les mêmes murs, dans l’enceinte de la même église, attentifs à la voix de notre pasteur ? Pas la moindre dissension, dans l’unité des cantiques et des prières, écoutant ensemble notre pasteur. Où est la discorde ?
Je sais que nous sommes dans le même bercail et sous le même pasteur. Je n’en pleure que plus amèrement… Car si vous êtes calmes et tranquilles en ce moment, au sortir de l’église, celui-ci critique celui-là ; l’un injurie publiquement l’autre ; tel est dévoré par l’envie, la jalousie ou l'avarice ; tel autre médite la vengeance, tel autre la sensualité, la duplicité ou la fraude… Respectez donc, respectez cette table sainte à laquelle nous communions tous ; respectez le Christ immolé pour nous ; respectez le sacrifice qui est offert sur cet autel au milieu de nous.
Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie 8 sur l’épître aux Romains, 8. (PG 60, 464-466).

Ils se montraient assidus à l'enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte s'emparait de tous les esprits : nombreux étaient les prodiges et signes accomplis par les apôtres. Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun.
Actes 2, 43-44

Cherchons-nous souvent dans le Cœur de notre adorable Maître, mais surtout participez souvent à son Corps adorable ; c'est la meilleure manière de nous réunir, car en nous identifiant chacun de son côté avec Jésus-Christ, nous ne ferons qu'un avec Lui et par Lui et en Lui, nous ne ferons qu'un entre nous.
Saint Eugène-Joseph de Mazenod (1782-1861), in Louis-Napoléon Boutin, Le double charisme de Mgr Joseph-Eugène de Mazenod, Ed. Rayonnement, Montréal, 1978.

Au moment où on Le reçoit dans la communion, c'est comme une éternité corporelle, où Il nous serre contre son Cœur et sa Passion bien-aimée, pour faire de notre misère des âmes corédemptrices. Pour l'Eucharistie – peut-être cela vous aidera-t-il à dire : Mon Dieu, je vais Vous recevoir, mais pour tous ceux qui dans le monde ont faim de Vous, peut-être sans le savoir. Alors, on se met de côté et on dit un Pater pour que Dieu soit aimé des autres et fasse ce qu'on ne sait pas faire. Car Jésus à ce moment pourrait nous dire : Je pourrais inonder ton âme d'un rayon de mon Amou. Mais permets-tu que j'envoie ce rayon sur d'autres qui se perdent dans le monde ? Alors cela pourra peut-être rendre désirable la plus aride des communions.
Card. Ch. Journet, Comme une flèche de feu, Le Centurion, Paris, 1981.

Si le Corps du Christ n'est pas mangé, Il est en quelque sorte diminué dans la mesure où nous sommes tous ensemble un même Corps puisque nous participons à un même pain (1 Co 10,17). Et lorsque les chrétiens en mesure de communier ne le font pas, saint Thomas nous dit qu'ils empêchent la construction du Corps mystique du Christ. Ce faisant, ils favorisent, à l'inverse, la construction du corps mystique de Satan qui est la prostituée dont parle saint Paul dans l'épître aux Corinthiens (1 Co 6,15). Le Corps du Christ dans l'Hostie construit donc le Corps du Christ qu'est l'Eglise. C'est en communiant et en accueillant la grâce de la communion que l'Eglise se construit et devient signe toujours plus visible de la Présence réelle de Dieu au cœur de l'humanité.
Nicolas Buttet, L'Eucharistie à l'école des saints, Ed. de l'Emmanuel, 2000.

Mais si nous marchons dans la lumière comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.
1 Jn 1

La grâce qui nous est offerte dans l'Eucharistie n'est pas seulement ordonnée à la communion avec le Christ, mais aussi à la communion avec nos frères dans la foi et la charité.
Aucune société ne possède un principe aussi efficace et aussi profond que celui de l'insertion mystérieuse du Christ dans l'âme de chaque croyant; aucune communauté chrétienne ne peut s'édifier ni se conserver si elle n'a pas sa racine dans la célébration de la fraction du pain.
En combien d'occasions, les grandes crises de la foi et de la charité ont-elles eu une mutuelle interdépendance avec les crises de la vie eucharistique. Vivre en être responsable dans l'Église signifie vivre de l'Eucharistie, de même que vivre authentiquement de l'Eucharistie signifie être dans l'Église et "faire l'Église" en respectant ses caractéristiques.
L'unité de l'Église n'est pas seulement une prérogative ; c'est un devoir et un engagement. Il ne suffit pas de se dire catholiques, il est nécessaire d'être effectivement unis. La coexistence cohérente du Corps mystique et de l'Eucharistie exclut tout individualisme stérile et pernicieux, les passivités commodes, les isolements d'indifférence, et stimule à rayonner la vocation chrétienne par l'action apostolique.
Paul VI (1897-1978), Radio-Message au 7ème Congrès Eucharistique national espagnol à Séville, 23 juin 1968.
Texte intégral (en espagnol)

Chaque fois que nous participons à l'Eucharistie, nous nous unissons davantage au Christ, et en Lui, à tous les hommes dans un lien plus parfait que toute union naturelle. Et, ensemble, Il nous envoie au monde entier pour témoigner de l'amour de Dieu par la foi et l'action au service des autres, en préparant la venue de son règne et en l'anticipant dans les ombres du temps présent. Nous découvrons aussi le sens profond de notre action dans le monde en faveur du développement et de la paix, et nous recevons de Lui les énergies pour nous engager dans cette mission avec toujours plus de générosité. Nous construisons ainsi une nouvelle civilisation : une civilisation de l'amour.
Jean-Paul II (1920-2005), Homélie à Lima (7), 15 mai 1988.
Texte intégral (en italien)

L'Eucharistie est la grande école de l'amour fraternel. Ceux qui partagent fréquemment le pain eucharistique ne peuvent pas rester insensibles devant les besoins de leurs frères, mais ils doivent s'engager à bâtir tous ensemble, à travers les œuvres, la civilisation de l'amour.
Jean-Paul II (1920-2005), Discours pour l'inauguration des Œuvres sociales du Congrès Eucharistique international à Dos Hermanas, juin 1993.

L'Eucharistie est le sacrement de la présence du Christ qui se donne à nous parce qu'il nous aime. Il aime chacun de nous de façon personnelle et unique dans la vie concrète de chaque jour : dans la famille, parmi les amis, dans les études et au travail, dans le repos et dans les distractions. Il nous aime quand il remplit de fraîcheur les journées de notre existence et aussi quand, à l'heure de la souffrance, il permet que l'épreuve s'abatte sur nous : en effet, même à travers les épreuves les plus dures, il nous fait entendre sa voix.
Oui, chers amis, le Christ nous aime et il nous aime toujours ! Il nous aime même lorsque nous le décevons, quand nous ne correspondons pas à ses attentes à notre égard. Il ne nous ferme jamais les bras de sa miséricorde. Comment ne pas être reconnaissant envers ce Dieu qui nous a rachetés en allant jusqu'à la folie de la Croix ? Envers ce Dieu qui s'est mis de notre côté et qui y est demeuré jusqu'au bout ?
Célébrer l'Eucharistie « en mangeant sa chair et en buvant son sang » signifie accepter la logique de la croix et du service. Cela signifie donc témoigner de sa propre disponibilité à se sacrifier pour les autres, comme il l'a fait lui-même.
Notre société a un immense besoin de ce témoignage, les jeunes en ont besoin plus que jamais, eux qui sont souvent tentés par les mirages d'une vie facile et confortable, par la drogue et l'hédonisme, pour se trouver ensuite dans la spirale du désespoir, du non-sens, de la violence. Il est urgent de changer de route en direction du Christ, qui est aussi la direction de la justice, de la solidarité, de l'engagement pour une société et un avenir dignes de l'homme.
Telle est notre Eucharistie, telle est la réponse que le Christ attend de nous, de vous, les jeunes, en conclusion de votre Jubilé. Jésus n'aime pas les demi-mesures, et il n'hésite pas à nous bousculer avec sa question : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Avec Pierre, devant le Christ, Pain de vie, nous aussi, aujourd'hui, nous voulons redire : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 68).
Chers amis, en rentrant dans vos pays, mettez l'Eucharistie au centre de votre vie personnelle et communautaire : aimez-la, adorez-la, célébrez-la, surtout le dimanche, jour du Seigneur. Vivez l'Eucharistie en témoignant de l'amour de Dieu pour les hommes.
Chers amis, je vous confie ce qui est le plus grand don que Dieu nous ait fait, à nous pèlerins sur les routes du temps, mais portant dans le cœur la soif de l'éternité. Puissiez-vous avoir toujours, dans chaque communauté, un prêtre qui célèbre l'Eucharistie ! C’est pourquoi je demande au Seigneur que fleurissent parmi vous de nombreuses et saintes vocations au sacerdoce. L'Église a besoin d’hommes qui célèbrent aujourd'hui, avec un cœur pur, le sacrifice eucharistique. Le monde a besoin de ne pas être privé de la présence douce et libératrice de Jésus vivant dans l'Eucharistie !
Soyez vous-mêmes des témoins fervents de la présence du Christ sur nos autels. Que l'Eucharistie façonne votre vie, la vie des familles que vous formerez ! Qu'elle oriente tous vos choix de vie ! Que l'Eucharistie, présence vivante et réelle de l'amour trinitaire de Dieu, vous inspire des idéaux de solidarité et vous fasse vivre en communion avec vos frères disséminés en tous lieux de la planète !
Que de la participation à l'Eucharistie, en particulier, jaillisse une nouvelle floraison de vocations à la vie religieuse, afin d’assurer dans l'Église la présence de forces fraîches et généreuses pour la grande tâche de la nouvelle évangélisation ! Si l'un ou l'une de vous, chers garçons et filles, entend l'appel du Seigneur à se donner totalement à lui pour l'aimer «d’un cœur sans partage» (cf. 1 Co 7, 34), qu'il ne se laisse pas arrêter par le doute ou par la peur ! Qu'il dise avec courage son «oui» sans réserve, en se confiant à Celui qui est fidèle en toutes ses promesses ! N'a-t-il pas promis, à ceux qui ont tout laissé pour lui, le centuple ici-bas et ensuite la vie éternelle (cf. Mc 10, 29-30) ?
Jean-Paul II (1920-2005), Homélie de clôture des JMJ, 20 août 2000.
Texte intégral

C'est précisément l'unique Pain eucharistique qui fait de nous un seul Corps. L'Apôtre Paul l'affirme : « Parce qu'il n'y a qu'un seul pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un seul corps : car tous nous participons à ce pain unique » (1 Co 10,17). Dans le mystère eucharistique, Jésus édifie l'Église comme communion, selon le modèle suprême évoqué dans la prière sacerdotale : « Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé » (Jn 17,21).
Jean-Paul II (1920-2005), Lettre apostolique Mane Nobiscum Domine (pour l'année de l'Eucharistie), 7 octobre 2004.
Texte intégral

Le Christ, "pain vivant descendu du ciel", est le seul qui puisse satisfaire la faim de l'homme en tout temps et en tout lieu de la terre. A travers l'Eucharistie, le Christ donne son corps et son sang pour la vie de l'humanité. Et ceux qui se nourrissent dignement à sa table deviennent des instruments vivants de sa présence d'amour, de miséricorde et de paix.
Jean-Paul II (1920-2005), Homélie pour l'annonce de "l'Année de l'Eucharistie" (octobre 2004-2005).

L'efficacité salvifique du sacrifice se réalise en plénitude dans la communion, quand nous recevons le corps et le sang du Seigneur. Le Sacrifice eucharistique tend en soi à notre union intime, à nous fidèles, avec le Christ à travers la communion: nous le recevons lui-même, Lui qui s'est offert pour nous, nous recevons son corps, qu'il a livré pour nous sur la Croix, son sang, qu'il a « répandu pour la multitude, en rémission des péchés » (Mt 26, 28). Rappelons-nous ses paroles : « De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi » (Jn 6, 57). C'est Jésus lui-même qui nous rassure : une telle union, qu'il compare par analogie à celle de la vie trinitaire, se réalise vraiment. L'Eucharistie est un vrai banquet, dans lequel le Christ s'offre en nourriture. Quand Jésus parle pour la première fois de cette nourriture, ses auditeurs restent stupéfaits et désorientés, obligeant le Maître à souligner la vérité objective de ses paroles : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53). Il ne s'agit pas d'un aliment au sens métaphorique : « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 55).
Jean-Paul II (1920-2005), Encyclique Ecclesia de Eucharistia (16), 17 avril 2003.
Texte intégral

Le pain et le vin deviennent son Corps et son Sang. Cependant, la transformation ne doit pas s'arrêter là, c'est plutôt à ce point qu'elle doit commencer pleinement. Le Corps et le Sang du Christ nous sont donnés afin que, nous-mêmes, nous soyons transformés à notre tour. Nous-mêmes, nous devons devenir Corps du Christ, consanguins avec Lui. Tous mangent l'unique pain, mais cela signifie qu'entre nous nous devenions une seule chose. L'adoration, avons-nous dit, devient ainsi union. Dieu n'est plus seulement en face de nous, comme le Totalement Autre. Il est au-dedans de nous, et nous sommes en Lui. Sa dynamique nous pénètre et, à partir de nous, elle veut se propager aux autres et s'étendre au monde entier, pour que son amour devienne réellement la mesure dominante du monde. […]
"Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps" dit saint Paul (1 Co 10, 17). En cela il entend dire : Puisque nous recevons le même Seigneur et que Lui nous accueille et nous attire en lui, nous sommes une seule chose aussi entre nous. Cela doit se manifester dans la vie. Cela doit se voir dans la capacité à pardonner. Cela doit se manifester dans la sensibilité aux besoins de l'autre. Cela doit se manifester dans la disponibilité à partager. Cela doit se manifester dans l'engagement envers le prochain, celui qui est proche comme celui qui est extérieurement loin, mais qui nous regarde toujours de près. Il existe aujourd'hui des formes de bénévolat, des modèles de service mutuel, dont notre société a précisément un besoin urgent. Nous ne devons pas, par exemple, abandonner les personnes âgées à leur solitude, nous ne devons pas passer à côté de ceux qui souffrent. Si nous pensons et si nous vivons dans la communion avec le Christ, alors nos yeux s'ouvriront. Alors nous ne nous contenterons plus de vivoter, préoccupés seulement de nous-mêmes, mais nous verrons où et comment nous sommes nécessaires. En vivant et en agissant ainsi, nous nous apercevrons bien vite qu'il est beaucoup plus beau d'être utiles et d'être à la disposition des autres que de se préoccuper seulement des facilités qui nous sont offertes. Je sais que vous, en tant que jeunes, vous aspirez aux grandes choses, que vous voulez vous engager pour un monde meilleur. Montrez-le aux hommes, montrez-le au monde, qui attend justement ce témoignage des disciples de Jésus Christ et qui, surtout par votre amour, pourra découvrir l'étoile que, comme croyants, nous suivons.
Allons de l'avant avec le Christ et vivons notre vie en vrais adorateurs de Dieu ! Amen !
Benoît XVI, Homélie de la Célébration eucharistique de la XXème Journée Mondiale de la Jeunesse, Marienfeld, 21 août 2005 (trad. DC 2343, p. 907).
Texte intégral

L’union avec le Christ est en même temps union avec tous ceux auxquels il se donne. Je ne peux avoir le Christ pour moi seul ; je ne peux lui appartenir qu’en union avec tous ceux qui sont devenus ou qui deviendront siens. La communion me tire hors de moi-même vers lui et, en même temps, vers l’unité avec tous les chrétiens. Nous devenons « un seul corps », fondus ensemble dans une unique existence. L’amour pour Dieu et l’amour pour le prochain sont maintenant vraiment unis : le Dieu incarné nous attire tous à lui.
Benoît XVI, Encyclique Deus caritas est (14), 25 décembre 2005.
Texte intégral

En nous unissant au Christ, l'Eucharistie nous ouvre et nous lie également aux autres. Nous ne sommes plus séparés mais un tout en lui. Cette communion nous unit à celui qui est à côté, à celui avec qui nous n'avons pas forcément de bons rapports, à nos frères lointains, éparpillés de par le monde. L'Eucharistie induit donc la présence sociale de l'Eglise dont de grands saints témoignent... Qui reconnaît Jésus dans l'hostie le voit dans le frère souffrant, dans celui qui souffre, qui a faim ou soif, dans l'étranger, le malade ou le détenu. Attentif à chacun, il s'engage concrètement en faveur de tous ceux qui souffrent ou sont dans le besoin. En cette époque de globalisation, qui nous rend de plus en plus dépendants les uns des autres, le christianisme doit faire en sorte que l'unité ne se construise pas sans Dieu, sans l'amour véritable. Sinon, ce serait la porte ouverte à la confusion, à l'individualisme, à une compétition de tous contre tous. Depuis toujours, l'Evangile tend à l'unité de la famille humaine, non imposée d'en haut, ni par des intérêts idéologiques ou économiques, mais découlant de la responsabilité envers autrui. En nous reconnaissant membres d'un même corps, du Christ, nous apprenons sans cesse de l'Eucharistie ce que sont le partage, l'amour et la justice véritable.
Benoît XVI, Homélie de la Messe de la solennité du Corpus Domini, 23 juin 2011.

Entrons tous joyeusement dans cette ronde où le sacrement de l'autel et le sacrement du frère constituent les deux bouts d'une même chaîne d'amour. Cherchez le secret des sœurs de Mère Teresa, des frères du Père de Foucauld, ou des moines trappistes solidaires du peuple algérien jusqu'au sacrifice de leur vie. Partout vous découvrirez un tabernacle, une petite chapelle où la contemplation eucharistique pousse irrésistiblement au partage des souffrances et des espoirs de ceux qui ont faim de justice et de paix.
Cardinal Roger Etchegaray, Homélie de la célébration de la Fête-Dieu à Liège (750° anniversaire), 18 juin 1996.