La Très Sainte Eucharistie

La Communion





La Communion

J'ai souvent réfléchi sur les remèdes à cette indifférence universelle qui s'empare d'une manière effrayante de tant de catholiques et je n'en trouve qu'un : l'Eucharistie, l'amour de Jésus eucharistique. La perte de foi vient de la perte de l'amour.
Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868).

La vraie raison pour laquelle on ne veut pas venir à cette Eucharistie est qu'on ne désire pas mener une vie chrétienne ; on ne désire pas promettre de mener une vie chrétienne ; on se doute que ce sacrement y oblige, qu'il oblige à vivre d'une façon beaucoup plus stricte et plus sérieuse qu'on ne le fait pour l'instant… Il y a dans la plupart des cas une répugnance à s'engager à se charger du joug du Christ ; une répugnance à renoncer pour de bon au service du péché ; un reste d'amour de ses aises, de la volonté propre, du refus de l'effort, des habitudes sensuelles, de la bonne opinion de gens qu'on ne respecte pas ; enfin, on doute de pouvoir tenir les bonnes résolutions, car on n'est pas trop sûr de leur sincérité. Voilà pourquoi on ne veut pas venir au Christ-Eucharistie pour avoir la vie ; on sait qu'Il ne se livre pas si on ne consent pas à se donner à Lui.
Cardinal John-Henry Newman (1801-1890), Le mystère de l'Eglise, Centre des amis de Newman, Rome, Téqui, 1883.

« Je suis le pain vivant descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais. Et même, le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. »
Jn 6, 51

« Tandis qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le leur donna en disant : Prenez, ceci est mon Corps. Puis prenant une coupe, Il rendit grâces, la leur donna et ils en burent tous. Et Il leur dit : Ceci est mon Sang, le Sang de l'alliance qui va être répandu pour une multitude. »
Mc 14, 22-24

« Prenez et mangez, ceci est mon Corps livré pour vous ; prenez et buvez, ceci est mon Sang versé pour vous ; faites cela en mémoire de moi. »
Mt 26, 26-29 & Lc 22, 15-20

« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la Chair du Fils de l'homme et ne buvez pas son Sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Qui mange ma Chair et boit mon Sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma Chair est vraiment une nourriture et mon Sang une boisson. »
Jn 6, 53-55

C'est Lui qui l'a dit : "Ma Chair est vraiment une nourriture et mon Sang un vrai breuvage. Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang demeure en moi et moi en Lui" (Jn 6, 55-56). La réalité de sa Chair et de son Sang ne laisse place à aucune ambiguïté, et selon l'enseignement du Seigneur en personne et selon notre foi, il s'agit d'une Chair véritable et d'un Sang véritable.
Saint Hilaire de Poitiers (315-367), De Trinitate, VIII, 16-17 (PL 10).

Ô ineffable miséricorde de Dieu, quand Il se donne Lui-même gracieusement aux croyants afin que pour un court moment ils héritent de Dieu, qu'ils abritent Dieu en un corps humain, que l'homme devienne une belle demeure de Dieu. Car de même que Dieu créa le ciel et la terre comme demeure de l'homme, ainsi créa-t-Il le corps et l'âme de l'homme pour sa propre demeure, afin d'y habiter et d'y reposer, […] prenant l'âme bien-aimée faite à son image comme son épouse. Lui est Dieu, elle n'est pas Dieu […]. Lui, le Seigneur, elle l'esclave. Lui le Créateur, elle la créature. Lui est l'Artisan, elle est son œuvre. Il n'y a rien de commun entre sa nature à Lui et la sienne. Mais dans son amour et sa miséricorde infinie, ineffables et incompréhensibles, Il Lui a plu d'habiter dans sa créature raisonnable, sa créature d'honneur et d'élection.
Saint Macaire (+ 390), 48e Homélie.

Nous, dans le repas du Seigneur, nous prenons vraiment la Chair du Verbe. Dès lors, comment ne pas dire qu'Il demeure en nous, puisqu'en devenant homme, Il a pris pour jamais la réalité de notre chair et qu'ensuite, Il nous redonne la réalité de sa Chair et la réalité de sa divinité dans le sacrement de sa Chair à manger ?
Saint Hilaire de Poitiers (315-367), De Trinitate, VIII, 13 (PL 10).

Il fallait que le Christ vînt en nous divinement par le Saint-Esprit et qu'Il se mélangeât pour ainsi dire à nos corps par sa Chair sacrée et son Sang précieux, quand nous les recevons dans l'Eucharistie qui porte vie, afin que, par la communion, son Corps vivant se trouve en nous comme une semence de vie.
Saint Cyrille d'Alexandrie (315-444), Commentaire de S. Luc, 22, 19 (PG 72, 912 A).

O Sacrement admirable, où Dieu se cache et où notre Moïse à nous se couvre le visage du manteau de ses œuvres, objet de louanges dans toutes nos générations ! Par la vertu des paroles sacrées, instrument de la puissance divine, les substances symboliques sont changées en chair et en sang ; les espèces sacramentelles subsistent sans support, et pourtant nulle loi naturelle n'a souffert violence. Par la vertu de la consécration, un seul Christ, parfait et intègre, se trouve en divers endroits, comme une parole se communique, toujours identique à elle-même. Quand l'hostie se divise, Jésus s'y trouve comme un même visage dans les fragments d'un miroir brisé. Les fidèles l'offrent à Dieu sous les deux espèces, quoiqu'il soit tout entier sous chacune d'elles, et c'est à bon droit qu'on agit ainsi, car ce sacrement donne aux hommes le double salut du corps et de l'Ame, et il rappelle l'amertume d'une double Passion. […]
Voici la substance de l'arbre de vie, ô Seigneur Jésus !
O Pasteur et nourriture, prêtre et sacrifice, aliment et breuvage des élus, pain vivant des esprits, remède à nos faiblesses quotidiennes, festin suave, source de tout renouveau ! […]
O table de bénédiction, table de proposition garnie d'une nourriture substantielle ! Table immense où tout est prodige étonnant ! Table plus douce que toute douceur, plus délectable que toute saveur, plus suave que tout parfum, plus magnifique que toute parure, plus succulente que toute nourriture ! Table que le Christ a préparée à ses amis et commensaux, que le père de famille sert à son fils de retour, après le repas de l'agneau symbolique. […]
Voici le pain, le vrai pain, consommé, mais non consumé, mangé, mais non transformé ; il assimile et il ne s'assimile pas ; il renouvelle sans s'épuiser ; il perfectionne et conduit au salut ; il donne la vie, confère la grâce, remet les péchés, affaiblit la concupiscence ; il nourrit les âmes fidèles, éclaire l'intelligence, enflamme la volonté, fait disparaître les défauts, élève les désirs. O calice de toutes suavités, où s'enivrent les âmes généreuses ! O calice brûlant, calice qui tourne au sang du Christ ; sceau du Nouveau Testament, chasse le vieux levain, remplis notre intime esprit, pour que nous soyons une pâte nouvelle, et que nous mangions les azymes de la sincérité et de la vérité. O vrai repas de Salomon, cénacle de toute consolation, soutien dans la présente tribulation, aliment de joie et gage de la félicité éternelle, foyer de l'unité, source de vertu et de douceur, symbole de sainteté ! […]
Et tu es ici le prêtre, et tu es aussi l'hostie, et les saints Anges sont là présents, qui exaltent ta magnificence et louent ta souveraine majesté. C'est là ta puissance, Seigneur, qui seule opère de grandes choses ; elle dépasse tout sentiment et toute compréhension, tout génie, toute raison et toute imagination. C'est Toi qui as institué et confié à tes disciples ce sacrement où tout est miracle. N'approche donc pas de cette table redoutable sans une dévotion respectueuse et un fervent amour, homme ! Pleure tes péchés et souviens-toi de la Passion. Car l'Agneau immaculé veut une âme immaculée qui le reçoive comme un pur azyme. Recours au bain de la confession ; que le fondement de la foi te porte ; que l'incendie de la charité te consume ; que la douleur de la Passion te pénètre ; qu'un droit jugement t'éprouve. Approche de la table du Seigneur, de cette table magnifique et puissante, de telle sorte que tu parviennes un jour aux noces du véritable Agneau, là où nous serons enivrés de l'abondance de la maison de Dieu ; là où nous verrons le Roi de gloire, le Dieu des vertus dans toute sa beauté ; là où nous goûterons la Pain vivant dans le royaume du Père, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont la puissance et l'empire demeurent jusqu'à la fin des siècles. Amen.
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), Sermon pour la Fête Dieu, trad. du P. Sertillanges (Les plus belles pages de saint Thomas d’Aquin).

Si l'on savait à quelle hauteur la Communion nous élève, nous serions à genoux pour jamais devant la Sainte Eucharistie. Elle nous divinise en quelque sorte, c'est une extension de l'Incarnation.
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), curé d'Ars.

Sachez bien que parmi toutes vos dévotions, il n'y en a pas une qui soit plus chère au Cœur de Notre-Seigneur que de le recevoir dans la Sainte Communion.
Saint Alphonse de Liguori (1696-1787).

L'Eucharistie est le point où Dieu et l'âme se rencontrent : Dieu avec toutes ses grâces, l'âme avec tous ses besoins.
Mgr Besson.

Lorsque nous nous unissons à Jésus-Christ dans ce sacrement, nous ne faisons plus qu'un même corps et une même chair avec lui.
Saint Jean Chrysostome (v.344-407).

L'Eucharistie, c'est le passage de la sève chez vous, constamment. Vous êtes greffés sur l'arbre et l'arbre vous fait passer sa sève, vous fait pousser. Vous recevez tous la même sève : la petite branche qui est la première en bas, la toute petite qui n'a que deux feuilles, celle qui porte d'autres branches, et chacune donne ce qu'elle a à donner. L'une donnera deux petites feuilles, l'autre sera assez forte pour porter d'autres branches, peu importe. C'est le même arbre qui pousse et qui donne… c'est la communication de la sève… vous mangez le Christ.
Père Monier (1886-1977), Miettes spirituelles, Mulhouse, Salvator, 1993.

Une âme bien disposée reçoit dans une Communion une faveur incomparablement plus grande que n'ont été toutes celles de toutes les visions ou révélations que tous les saints ensemble ont jamais eues.
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), curé d'Ars.

« Je suis l'aliment des forts ; grandis et tu mangeras. Mais tu ne me changeras pas en toi, comme la nourriture de ton corps, c'est toi qui seras changé en moi. »
Jésus à Saint Augustin (354-430), in Les Confessions, liv. VII, chap. 10.

Oh ! si nous pouvions voir les merveilles qui s'opèrent dans une personne qui communie ! Elle est alors toute transformée en Jésus-Christ. Jésus-Christ adore Dieu en elle et elle adore Dieu par Jésus-Christ. Et cette adoration peut se continuer autant qu'on veut.
Catherine de Bar (1614-1698), Adorer et adhérer, Ed. du Cerf, 1994.
(fondatrice des Bénédictines du Saint-Sacrement)

Dans une communion, Notre Seigneur m'avait montré comment Il nous sanctifie par la réception de Lui-même. Par la communion, nous subsistons tous en Lui, car la communion n'est pas l'anéantissement de nous-mêmes, mais notre transformation en Jésus-Christ. Si cette transformation n'est pas complète, par rapport aux vertus, c'est que nous y apportons des obstacles, tellement que, si nous étions absolument affranchis de tout obstacle, nous serions saints après la communion, non pas cependant comme les saints du ciel qui ne peuvent plus pécher. […] Il nous arrive après la communion ce qui arrive à un champ dont on a arraché les mauvaises herbes et dans lequel on a jeté une bonne semence après l'avoir labouré. Au bout de quelque temps, il produira encore des herbes parasites, mais beaucoup moins, et si l'on continue à le cultiver avec soin, elles disparaîtront de plus en plus. C'est à peine si l'on en verra poindre quelques-unes.
Sœur Marie-Aimée de Jésus (1839-1874), in Une page du grand livre de la Miséricorde de Dieu, t. II, Monastère Sainte Thérèse, Créteil, 1955.

Il n'y a pas de chrétien bien armé en dehors de celui qui a bien communié.
Saint Cyprien (v.200-258).

La sainte Communion est le moyen suprême de vivre en Jésus-Christ : communion donc, communions le plus souvent possible ; un chrétien est par vocation un homme eucharistique.
Mgr de Ségur (1820-1881).

Je ne peux pas m'imaginer que l'on puisse vivre de la vraie vie sans la nourriture des forts. Le moyen le plus sûr pour échapper à la corruption est de nous fortifier avec l'Eucharistie. Celui qui vit sans se rassasier de la chair immaculée de l'Agneau Divin, ne pourra ni éviter le péché, ni progresser dans la voie de la perfection.
Saint Padre Pio (1887-1968).
Le Saint Padre Pio

Nous devons sortir de la Table eucharistique comme des lions animés d'un feu divin et terribles au démon même.
Saint Jean Chrysostome (v.344-407).

La foi à l'Eucharistie est un trésor qu'il faut chercher par la soumission, garder par la piété, défendre par tous les sacrifices.
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (1873-1897).
Sainte Thérèse

L'âme tombe quand l'Eucharistie n'est plus là pour la soutenir.
Saint Cyprien (v.200-258).

Celui qui communie se perd en Dieu comme une goutte d'eau dans l'océan. On ne peut plus les séparer. Il y a de quoi, si l'on y pensait, se perdre pour l'éternité dans cet abîme d'amour !... […] Il n'y a rien de si grand, mes enfants, que l'Eucharistie ! Mettez toutes les bonnes œuvres du monde contre une communion bien faite : ce sera comme un grain de poussière devant une montagne. […] Allez donc à la communion, mes enfants, allez à Jésus avec amour et confiance ! Allez vivre de Lui afin de vivre pour Lui ! […] Toutes les prières de la messe sont une préparation à la communion ; et toute la vie d'un chrétien doit être une préparation à cette grande action. […] O homme, que tu es grand !... nourri et abreuvé du Corps et du Sang d'un Dieu ! Oh ! quelle douce vie que cette vie d'union avec le bon Dieu ! c'est le paradis sur la terre : il n'y a plus de peines, plus de croix !
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), curé d'Ars, in Abbé A. Monnin, Esprit du curé d'Ars, 1e Partie : Dans ses catéchismes, chap. XII & XIII, Paris, Téqui, 1913.

Je me prépare aujourd'hui à l'arrivée du Roi.
Qui suis-je et qui es-Tu, ô Seigneur, Roi de gloire – de gloire immortelle. Ô mon cœur, te rends-tu compte de Celui qui vient aujourd'hui chez toi ? – Oui, je le sais, mais étrangement je ne peux le concevoir. Oh ! si c'était seulement un roi, mais c'est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. Devant Lui tremblent toute puissance et autorité. Il vient aujourd'hui dans mon cœur. Cependant j'entends qu'Il s'approche, je vais à Sa rencontre et je L'invite. Quand Il entra dans la demeure de mon cœur, un si grand respect s'empara de mon âme que celle-ci s'évanouit d'effroi et tomba à Ses pieds. Jésus lui tendit la main et permit avec bienveillance qu'elle prenne place auprès de Lui. Il la rassure : Vois donc, j'ai quitté mon trône céleste pour m'unir à toi. Ce que tu vois c'est à peine un coin du voile soulevé et déjà ton âme défaille d'amour, mais quelle stupéfaction pour ton cœur quand tu me verras dans toute ma gloire ! Et je veux te dire que cette vie éternelle doit déjà commencer ici sur cette terre par la sainte communion. Chaque communion te rendra plus capable d'être en relation avec Dieu pour toute l'éternité.
Sainte Faustine (1905-1938), Petit Journal, n°1810 (1938), Parole et Dialogue, Paris, 2002.

Ô mon Dieu ! si l'homme regarde la bouchée de pain qu'il va manger, comment fait-il pour ne pas considérer, dans le plus profond recueillement de son âme et de son corps, cet Eternel, cet Infini qui va devenir pour lui, suivant ses dispositions intimes, ou la mort ou la vie ? Oh ! Approchez donc d'un tel Bien et d'une telle table avec un grand tremblement resplendissant d'amour ! Allez dans votre blancheur, allez dans votre splendeur ; car vous allez au Dieu de toute beauté, au Dieu de gloire qui est la sainteté par excellence, le bonheur, la béatitude et l'altitude, la noblesse, l'éternelle joie de l'amour sans mensonge. Allez donner et recevoir l'hospitalité trois fois sainte. Allez, dans la blancheur de votre pureté pour y être purifié. Allez dans la force de votre vie pour y être vivifié. Portez à l'autel l'intimité de l'union divine pour recevoir l'unité plus intime, pour être incorporés à Celui qui vous attend. Ô Dieu incréé et doucement incarné, l'homme a mangé votre Chair, il a bu votre Sang : qu'il ne fasse plus qu'un avec vous dans les siècles des siècles. Amen !
Sainte Angèle de Foligno (1248-1309), Visions et instructions, p. 204-205.
La Passion de Jésus selon Angèle de Foligno

« Place-toi près de Moi, où est Jean pendant que j'invente mon Eucharistie.
Regarde ma joie. Je ne semble même plus penser à mon atroce passion qui va commencer tout à l'heure.
Je passe tout entier dans l'amour des hommes, non seulement mes Onze, mais de tous les hommes à venir jusqu'au dernier du dernier temps.
Tu comprends, c'est comme si tous, je vous prenais dans mon Corps en vous promettant d'en être les membres.
Cette soif d'union, je la possède au point de vouloir être mangé par vous, pour lier nos esprits pensants et nos êtres agissants.
Vous êtes étonnés de tant d'amour. Cependant vous n'en devinez qu'une très faible partie. La flamme d'une torche donne-t-elle l'idée d'un incendie ?
Et là, près de Jean, te rends-tu compte du sentiment qui me fait tressaillir : avoir trouvé le moyen de demeurer parmi vous, vous qui n'étiez pas là ce soir à la Cène ; vous que j'aime tant déjà, jusqu'à en mourir ignoblement ; vous dont toute la vie s'accompagnera de mes Hosties, et dont la mort sera plus douce.
Et de ta place, celle de Jean, regarde comme les Apôtres sont devenus d'autres hommes, attendris et pieux. Ils croient. Ils me possèdent. J'agis déjà en eux comme j'agirai en vous.
Puis-je être présent et ne pas combler ?
Qui est aussi riche ?
Qui désire plus votre bien ?
Sers donc ce désir en demandant au Père que tous me laissent faire chez eux. Ah ! Si seulement ils consentaient à me laisser entrer !... Ils ont peur d'être vus. Ils n'ont que le temps des affaires, sans me garder ma part. Ils ne croient pas. Ils n'y pensent pas. Ils méprisent…
D'autres croient, me haïssent et persécutent bassement tout ce qu'ils peuvent, dans les ciboires…
Vous, mes fidèles amis, entourez-moi ; ornez mes tabernacles ; dites-moi vos mots qui consolent ; donnez une réponse à l'amour, la réponse de la vie, la réponse de la mort. Souhaitez la retarder pour m'aimer plus longtemps. On vous succèdera, mais qui vous remplacera ? Chacun de vous pour moi a son visage et son chemin. »
Jésus à Gabrielle Bossis (1874-1950), Lui et moi, T. IV, 27 mai 1948, n°199, Beauchesne, Paris, 1953.

Merveille digne de foi qui défie l'intelligence humaine : Toi, Seigneur mon Dieu, vrai Dieu et vrai homme, Tu es contenu tout entier sous les pauvres espèces du pain et du vin, et sans être anéanti, Tu es mangé par celui qui te reçoit. Toi, Seigneur de l'univers qui ne manque de rien, Tu as voulu habiter parmi nous par ton sacrement.
Imitation de Jésus-Christ, IV, 2, 5.

Il s'immobilise, se fait comme une chose pour que nous le puissions posséder véritablement. Il se fait pain, son Corps, son Sang, son Ame, sa Divinité remplacent la substance du pain offerte ; on ne le voit pas, on l'a.
Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, Sujets pour l'adoration du Très-Saint-Sacrement, Poussielgue, Paris, 1881.

Ayant reçu Notre-Seigneur, L'ayant présent dans notre corps, n'allons pas Le laisser tout seul pour nous occuper d'autre chose sans plus faire aucun cas de Lui : seul un malappris traiterait de la sorte le dernier des invités. Que Jésus soit notre unique occupation. C'est le moment de nous adresser à Lui par une prière fervente, de nous entretenir avec Lui par de ferventes méditations. Disons avec le psalmiste : "J'écouterai les paroles que le Seigneur me dira au creux du cœur" (Ps 84, 9). […] Disons-Lui avec ses deux disciples cheminant vers le village d'Emmaüs : "Reste avec nous, Seigneur !" (Lc 24, 29)
Saint Thomas More (1478-1535), cité par German Marc'Hadour, Thomas More, un homme pour toutes les saisons, Ed. ouvrières, 1992.

« Qui mange ma Chair et boit mon Sang demeure en moi et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. »
Jn 6, 56-57

« Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi. »
Ga 2, 20

Combien de communiants laissent Jésus-Christ seul dans leur âme. Ils sont ensemble. Peut-on dire qu'ils sont unis ? Ils sont à peu près comme deux étrangers qui se trouvent dans un même lieu, sans se regarder, sans se parler. Ils laissent Jésus seul dans leur âme, enchaîné, ne pouvant agir, parce qu'ils ne Lui donnent aucune liberté, Lui refusant toute coopération, toute adhésion de leur part. Ils sont unis à Lui par l'effet absolu du sacrement ; ils sont unis âme à âme à Jésus-Christ, mais ils conservent leurs sentiments propres ; ils sont unis corps à corps avec Jésus-Christ, mais leurs passions charnelles sont encore vivantes. On le voit, il y a union et opposition à la fois. Voilà pourquoi il y a tant de communiants et si peu de saints ; tant d'hommes et si peu de Jésus-Christ.
Sœur Marie-Aimée de Jésus (1839-1874), N.-S. Jésus-Christ étudié dans le Saint Evangile – Sa vie dans l'âme fidèle, Carmel de Créteil, 1924 (3ème édition).

Quand le diable a réussi à éloigner une âme de la Communion, il a tout gagné et Jésus pleure…
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (1873-1897).

J'ai souvent réfléchi sur les remèdes à l'indifférence universelle qui s'empare d'une manière effrayante de tant de catholiques et je n'en trouve qu'un : l'Eucharistie.
Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868), Ecrits.

Le grand mal de notre époque c'est qu'on ne va pas à Jésus-Christ comme à son Sauveur et à son Dieu. On abandonne le seul fondement, la seule loi, la seule grâce de salut… Que faire alors ? Revenir à la source de la vie, à Jésus dans l'Eucharistie. Il faut le faire sortir de l'ombre pour qu'Il puisse de nouveau se mettre à la tête de la société chrétienne… Que vienne de plus en plus le règne de l'Eucharistie !
Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868), Ecrits.

Combien pauvrement nous recevons notre Seigneur. Il faut Lui dire : Vous êtes reçu dans une étable et sur une paille bien dure en moi. Mais Vous et Votre Mère, Vous Vous êtes accomodés d'une étable à Bethléem. Heureusement qu'elle est là pour Le recevoir ! Ni Lui ni sa sainte Mère ne sont difficiles !
P. Edouard Lamy (1853-1931), in Comte Paul Biver, Apôtre et mystique, le Père Lamy, Ed. du Serviteur, 1988.

- Padre, je me sens tellement indigne de communier ! Vraiment, j'en suis indigne.
Réponse : - C'est vrai, nous ne sommes pas dignes d'un tel don ; mais une chose c'est d'y prendre part indignement en état de faute grave, une autre c'est de ne pas en être dignes. Tous nous en sommes indignes ; mais c'est Jésus qui nous invite, c'est lui qui le désire. Soyons donc humbles et recevons-le d'un coeur rempli d'amour.
- Padre, pourquoi pleurez-vous lorsque vous communiez ?
Réponse : - Si l'Église a poussé ce cri : « Il ne dédaigna point le sein de la Vierge », en parlant de l'incarnation du Verbe dans le sein de l'Immaculée, que dire de nous, pécheurs ? Mais le Christ a dit : « Qui ne mange pas ma chair et ne boit pas mon sang, n'aura pas la vie éternelle. » Par conséquent, approchons-nous de la table de communion avec beaucoup d'amour et un grand respect. Que toute la journée serve, d'abord à nous y préparer, ensuite à rendre grâce.
Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), Lettere di Padre Pio, Vicenza 1969, p.55.

Le Christ nous sauve chaque jour dans les Sacrements de la Messe ; par eux, Il purifie sans cesse et Il consacre à Dieu toute l'humanité. Ces actes ont vraiment une valeur objective qui nous fait vraiment participer à la vie divine de Jésus-Christ.
Pie XII (1876-1958), Encyclique Mediator Dei, 20 novembre 1947.
Texte intégral (en anglais)


Communion spirituelle - Communion de désir

« L'âme reçoit en nourriture le sacrement que j'ai déposé pour vous dans l'hôtellerie du corps mystique, la sainte Eglise. Ce Sacrement, c'est le Corps et le Sang de mon Fils, vrai Dieu et vrai homme, dont j'ai confié l'administration aux mains de mon vicaire qui a la clef de ce Sang. Cette nourriture rend plus ou moins de force suivant le désir de celui qui la prend, de quelque manière qu'ils la reçoivent, sacramentellement ou spirituellement. On la reçoit sacramentellement quand on communie réellement au Saint Sacrement ; et spirituellement quand on ne communie que par le saint désir, soit en désirant communier, soit en contemplant le Sang du Christ crucifié. L'âme communie alors par ce symbole du Sang au sentiment de ma Charité qu'elle goûte et trouve dans le Sang, qu'elle voit répandu par amour. Elle s'y enivre, elle s'y embrase d'un saint désir, elle s'y enflamme, et se trouve toute remplie de charité, non seulement pour moi, mais encore pour le prochain. »
Paroles du Père, in Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Le Dialogue, I, chap. 36, Paris, Téqui, 1976.

Quand vous ne pouvez pas avoir ce bien de communier réellement à la sainte Messe, communiez au moins de cœur et d'esprit, vous unissant par un ardent désir à cette chair vivifiante du Sauveur.
Saint François de Sales (1567-1622), Introduction à la vie dévote, 2ème Partie, chap. 21.

Mon Jésus, je crois à Votre présence dans le Très Saint Sacrement. Je Vous aime plus que toute chose et je désire que Vous veniez dans mon âme. Je ne puis maintenant Vous recevoir sacramentellement dans mon cœur : venez-y au moins spirituellement. Je Vous embrasse comme si Vous étiez déjà venu, et je m'unis à Vous tout entier. Ne permettez pas que j'aie jamais le malheur de me séparer de Vous.
Saint Alphonse de Liguori (1696-1787), Les visites au Saint Sacrement, Ed. Saint-Paul, p. 26.