Texte intégral de l'homélie du Pape traduite en français sur Zenit.org. |
« La lourde pierre n'était pas seulement sur le tombeau. Elle obstruait aussi tant de coeurs qui avaient besoin du choc pascal, du regard ou de la voix de Jésus ressuscité, pour la faire sauter. Marie-Madeleine, la toute première, dès qu'elle entendra son nom sur les lèvres de Jésus. Et les deux disciples d'Emmaüs, livrés à leur désespoir, dès qu'il leur rompra le pain. Et Pierre lui-même, encore tout à la honte de sa chute, dès que Jésus se fera voir de lui. Et plus rapidement encore, l'élu de la dernière heure, le larron sur la croix de droite, qui, dès aujourd'hui, c'est-à-dire, avant tout le monde, avant les saints et les justes de l'Ancien Testament, est avec Jésus dans le Paradis. Alors, comment désespérer de la pierre qui pèse encore sur notre propre coeur et dont nous savons très bien depuis longtemps que nous sommes incapables de la faire bouger. Nous aurions tant voulu que nos efforts aboutissent ; nous aurions surtout souhaité que cette pierre n'eût jamais été là. Mais Jésus a préféré qu'elle y soit comme sur le tombeau de sa Pâque, - Ô bienheureuse pierre ! - pour que nous aussi, un jour, nous nous heurtions à la force de sa résurrection, et qu'elle vole en éclats, Jésus réalisant en nous l'impossible, en ramenant sur ses épaules ce qui semblait irrémédiablement perdu. « Ô nuit de vrai bonheur, nuit où le ciel s'unit à la terre, où l'homme rencontre Dieu. » » André Louf (1929-2010), Seul l'amour suffirait. Commentaires d'Evangile pour l'année B (Nuit de Pâques), Paris, Desclée de Brouwer, 1984. |