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Poésies des images pieuses du XIX° siècle Ces images religieuses étaient conservées avec soin au siècle passé, et l'on en trouve encore dans les vieux missels que nous ont légués nos arrières grands-parents... Ces images, à l'iconographie si caractéristique de cette fin de XIX° siècle, empreinte de romantisme et de sentimentalisme, sont un vrai trésor pour celui qui se penche sur l'histoire religieuse de la France. Nous reproduisons ci-dessous les poèmes que nous avons retrouvés sur certaines d'entre elles, et nous vous offrirons, dès la parution du dossier consacré à la dévotion au Sacré-Coeur, un grand nombre de reproductions de ces images, témoins d'un siècle où la ferveur religieuse était toute de confiance et d'abandon en la Providence divine. |
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Les Adieux du soir La Sainte obéissance, hélas a mesuré Les instants du repos, comme de la prière, Et bientôt, m'arrachant à ce Temple sacré, Elle m'enlèvera ma joie et ma lumière… Ah ! pourquoi me faut-il, doux prisonnier d'amour, Vous laisser solitaire, en cet humble séjour, Où vous fait demeurer votre tendresse extrême ? Je m'en vais du sommeil subir les tristes lois, Et pendant mon absence, hélas, aucune voix Ne pourra vous redire : ah ! combien je vous aime ! Mon cœur vous porte envie, objets inanimés… Que ne suis-je, ô JESUS, cette heureuse lumière Qui se consumera doucement à vos pieds Pendant que le sommeil fermera ma paupière. Lampe aux reflets dorés qui près du Dieu d'amour Pouvez brûler sans cesse et la nuit et le jour, Je voudrais partager votre bonheur suprême. Du moins je vous confie et ma voix et mon cœur Pour lui redire avec les Anges du Seigneur, Divine Eucharistie ! Ah ! combien je vous aime ! Que ne suis-je la fleur qui dans ces lieux aimés Répand ces doux parfums, orne le Sanctuaire, Elle doit, ô JESUS, se flétrir à vos pieds Pendant que le sommeil fermera ma paupière. Trois fois heureuse fleur qui, près du Dieu d'amour, Pouvez rester sans cesse et la nuit et le jour, Je voudrais partager votre bonheur suprême. Du moins je vous confie et ma voix et mon cœur Pour lui redire avec les Anges du Seigneur, Divine Eucharistie ! Ah ! combien je vous aime ! Que ne suis-je, ô mon Dieu, cette corolle d'or, Du Ciboire où JESUS, dans sa tendresse extrême, Se fit captif pour moi et chaque jour encor, A la voix d'un mortel se renferme Lui-Même. Ciboire fortuné du Dieu de mon amour Vous conservez le corps et la nuit et le jour, Je voudrais partager votre bonheur suprême. Du moins je vous confie et ma voix et mon cœur Pour lui redire avec les Anges du Seigneur, Divine Eucharistie ! Ah ! combien je vous aime ! Adieu ! L'heure a sonné, pour demeurer encor Mon cœur soupire en vain, divine Eucharistie. Anges du Tabernacle, ouvrez sa porte d'or, Sur ma lèvre daignez déposer une hostie ! Je la conserverai dans mon cœur plein d'amour Jusqu'à l'instant béni qui me rendra le jour, Songeant encor à lui pendant le sommeil même. Sur ces dalles mes pas ont été les derniers, Et demain dès l'aurore, ils seront les premiers Pour redire à JESUS, Ah ! combien je vous aime ! |
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La petite fleur du divin prisonnier Entre deux froids barreaux, croissait une humble plante Qui charmait les ennuis d'un pauvre prisonnier ; C'était le seul bonheur de son âme souffrante, L'unique passe-temps de son triste foyer !… Sous les murs ténébreux de sa sombre retraite, Sa main l'avait plantée… il l'arrosait de pleurs !… Et pour prix de ses soins, il voyait la pauvrette Lui donner à l'envi ses parfums et ses fleurs… Ah ! mon divin Maître, au fond du tabernacle, Depuis 1800 ans prisonnier par amour, Malgré notre froideur, par un constant miracle, Vous avez près de nous fixé votre séjour ; Et là, plus délaissé, plus solitaire encore, Que le pauvre captif dont je plains l'abandon, De vos enfants pervers, votre tendresse implore Ces cœurs dont les ingrats vous refusent le don… Hélas ! puisqu'à vous fuir, ils s'obstinent sans cesse, Puisqu'ils vous laissent seul, ô le Dieu de mon cœur ! Abaissez par pitié les yeux sur ma bassesse, Je serai, mon JESUS, votre petite fleur… De mon âme écoutez l'incessante prière, C'est Vous qui l'inspirez, Seigneur, exaucez-la. Ah ! dites-moi comment, humble fleur, pour vous plaire, Mon âme entre vos mains, sans retour s'oubliera. Jésus Eh ! bien, c'est dans la FOI… c'est dans une FOI NUE… Que ma main planterait cette petite fleur, Qui vivant pour MOI SEUL… des hommes inconnue, N'aurait d'autre Soleil qu'un regard de mon cœur. A cette tendre fleur, je voudrais pour Racine, Cette espérance en moi qui jamais ne faiblit ; Espérance infinie en ma Bonté divine… Abandon de l'enfant qui sait qu'on le chérit… Pour Tige, il lui faudrait, sans désir et sans crainte Un tranquille, un joyeux, un prompt acquiescement Au plus léger appel de ma volonté sainte… Sans hésitation… sans nul raisonnement. Elle me ravirait, si, prenant pour Feuillage Le mépris de l'estime et des regards humains, Elle savait voiler à l'œil qui l'envisage, Les dons qu'elle a reçus de mes divines mains. Je lui voudrais pour Fleur une constante joie, Que ne pourraient troubler ni revers… ni douleur… Qui même à la souffrance, à l'amertume en proie, Saurait se réjouir encor de mon bonheur. Son Fruit enfin serait cette vertu si pure Qui ne voit que DIEU SEUL… ici-bas, comme aux cieux… Qui n'a plus de regard pour nulle créature, Qui ne cherche qu'en MOI le terme de ses vœux… Par là de mes desseins réalisant l'attente, Elle aura mérité la plus douce faveur ; Et sur mon cœur sacré, greffant mon humble plante En l'unissant à MOI, je ferai son bonheur. |
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