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L'Hôte divin Ainsi, ce serait vrai, mon Dieu, cette promesse ? Quand le coeur épuisé sombre dans la détresse Vous seriez cet ami qui s'en vient, vers le soir, Et vous consentiriez, Seigneur, à vous asseoir En mon logis désert, auprès de cette table ? J'entendrais votre voix, suave, délectable, Me dire avec l'accent de l'Amour souverain Ces mots que l'on attend toute une vie en vain ! Et nous partagerions, seul à seul, et sans hâte Votre main délicate Effleurerait ma main, silencieusement, Cependant que la nuit tomberait doucement Et que vos yeux divins plongeraient en mon âme Un grand regard d'amour me brûlant de sa flamme, Pour que je puisse enfin, d'un coeur qui se soumet Mettre à vos pieds, Seigneur, tout mon être à jamais ! Puisque vous l'avez dit, mon Dieu, je veux le croire, Vos promesses, jamais ne seront illusoires ! Venez, mon Dieu, venez, puisque je vous attends Avec une âme avide et depuis si longtemps ! Tout est bien prêt ! J'ai mis, pour cette insigne agape, L'eau pure avec le pain, sur ma plus belle nappe Et, pour que ce festin nous réjouisse mieux, Ma précieuse coupe est pleine de vin vieux Et des fruits savoureux remplissent les corbeilles ! Et puis, voici le miel de mes blondes abeilles ! Près des flambeaux d'argent que vous allumerez De célestes parfums, comme vous les aimez, Embaumeront le soir... et d'idéales roses, En mon jardin secret, pour vous seront écloses !... Seigneur, ne tardez pas, mon âme se languit ! N'ai-je pas entendu votre pas dans la nuit S'approcher lentement de ma demeure, ô Maître ! Oui, c'est bien Vous ! Déjà, je crois voir apparaître Votre blanche tunique au détour du chemin Qui s'illumine enfin de ce halo divin Dont la mauve lueur inonde l'ombre verte ! Entrez, Seigneur, entrez ! La porte est entr'ouverte... Marlène Grunère, "L'Or du silence" |
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Lorsque Tu reviendras... Lorsque Tu reviendras, vers le déclin du monde, Dans la nuée ardente où notre coeur surpris Découvrira soudain la vision féconde De tout ce que, vivant, nous n'avons pas compris; Lorsque, libres enfin des brumes de la Terre, Nos yeux, illuminés par le soleil des morts, Verront poindre, au-delà des voiles du mystère, Le but définitif promis à nos efforts, Alors nous Te dirons, ô Dieu qui se fit homme Et qui, par charité, vins pleurer avec nous, Que nous ne voulons plus être ceux que nous sommes... Et notre vain orgueil fléchira les genoux. Eternel chemineau des routes éternelles Qui, d'astre en astre va, glanant les coeurs meurtris, Vers Ta divinité qui se fit fraternelle Rouvre pour nous l'essor des chemins désappris; Embrase-nous, ô Christ, de l'invincible ivresse Dont l'élan, à jamais, transporte Tes élus, Et marque-nous au front du sceau de Ta tendresse Pour que, T'ayant trouvé, nous ne Te quittions plus. Paul Dewailly |
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Espère, enfant ! demain ! et puis demain encore ! Et puis toujours demain ! Croyons dans l'avenir. Espère ! et chaque fois que se lève l'aurore, Soyons là pour prier Dieu, comme pour bénir ! Nos fautes, pauvres anges, ont causé nos souffrances. Peut-être qu'en restant bien longtemps à genoux, Quand Il aura béni toutes les innocences, Puis tous les repentirs, Dieu finira par nous. Victor Hugo |
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