La Passion de Jésus
racontée par les mystiques
La Passion de Jésus selon Maria Valtorta
L'agonie et l'arrestation du Seigneur
(Tome 9 - Chapitre 21)
L'arrivée au Mont des Oliviers
La lune n'est pas encore levée. C'est l'obscurité complète "et la torche rougeâtre portée par Simon acquiert une singulière vivacité... Les visages, dans cette lumière rouge et mobile, se montrent avec un relief net, et tous, tant qu'ils sont, révèlent autant d'états d'âmes différents." (page 191) Jésus est calme et solennel mais visiblement vieilli et fatigué.
Jean est près de Lui. Derrière, les apôtres discutent âprement sur le meilleur moyen de cacher, voire d'enlever Jésus, pour Le sauver. "Ce sont des paroles d'amour." disent-ils à Jésus qui les a entendus. "Oui! d'un amour tout humain." rectifie Jésus. Et, pour apaiser ses amis, Jésus précise: "Je Me sauve, en fait, Je Me sauve. Si Je n'obéissais pas au Père, Je Me perdrais. J'obéis, donc Je me sauve." (page 193) Jésus essaie de redonner du courage à ceux qui L'entourent et leur révèle qu'Il avait toujours su que Judas Le trahirait. Il parle aussi de Gamaliel, de Lazare, de Pilate et de ce qui s'est passé dans la ville ces jours-ci.
Jean a alors une réflexion qui donne beaucoup à réfléchir: "Oh! Maître, mon pauvre Maître qui n'as même pas le réconfort d'ignorer les oeuvres d'autrui!" Mais Jésus après avoir dit: "Tu dis bien! Le réconfort d'ignorer!" ajoute aussitôt: "Mais, maintenant c'est l'heure de ma Passion, et pour la rendre plus complète, le Père Me retire la lumière à mesure qu'on approche. D'ici peu Je n'aurai que ténèbres et la contemplation de ce que sont les ténèbres: c'est-à-dire tous les péchés des hommes... Mais on ne mesurera pas cette torture spirituelle qui, croyez-le vous qui M'écoutez, sera la plus atroce." (page 195)
Les apôtres Pierre et Simon racontent ensuite ce qu'ils ont fait durant les deux derniers jours, et qui ils ont vus. En particulier ils s'étonnent de la réponse de Lazare à qui ils demandaient de sortir avec eux pour protéger Jésus. "Je dois obéir à Jésus et rester ici. Pour souffrir le double..." (page 196) Jésus confirme cet ordre. On parle ensuite des femmes qui sont arrivées à Jérusalem, de Nicodème et de Joseph d'Arimathie qui ne sont plus convoqués au Sanhédrin. On arrive enfin au Jardin des Oliviers. La lune est maintenant très haute et illumine paysages et gens.
L'Agonie
Jésus est très angoissé, et tellement triste. Il se sépare d'abord de huit de ses apôtres, monte avec Pierre, Jacques et Jean, leur demande de veiller et de prier avec Lui, puis s'éloigne seul, à l'abri de tout regard indiscret. Il s'arrête et prie les bras en croix, le visage levé vers le ciel. Il prie le Père, intensément: "Je suis ton Fils... Tout, mais aide-Moi... Ce que Tu veux... C'est pour eux que Je Te demande pitié... Je les veux sauvés du monde, de la chair, du démon..." (page 201)
Jésus regarde Jérusalem et pleure. Il va vers les trois apôtres et les trouve à moitié endormis. Confus ils accusent la nourriture et le vin du repas de fête et affirment que cela ne leur arrivera plus... La clarté de la lune révèle le visage découragé, affligé de Jésus qui revient à son rocher et contemple un moment des petites fleurs, semblables à celles que Marie aimait tant, puis éclate en sanglots.
Les terribles visions commencent ou recommencent. Maria Valtorta ne les détaille pas; elle décrit seulement l'aspect extérieur de Jésus véritablement terrassé par ces visions infernales. Elle entend aussi la prière de Jésus: "Il est trop amer ce calice! Je ne puis pas... Père éloigne-le... Cependant n'écoute pas ma voix si elle te demande ce qui est contraire à ta volonté... Que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne." (page 204)
"Jésus n'est plus qu'une loque d'homme sur qui pèse tout le péché du monde, sur qui s'abat toute la Justice du Père, sur qui descendent les ténèbres, la cendre, le fiel, cette redoutable, redoutable, absolument redoutable chose qu'est l'abandon de Dieu, pendant que Satan nous torture... C'est l'asphyxie de l'âme..., c'est la folie, l'agonie, le doute de s'être jusqu'alors trompés, c'est la persuasion d'être chassés par Dieu, d'être damnés. C'est l'enfer!" (page 205)
La suite est bien connue. La lutte de Jésus contre Satan et ses terribles tentations, puis, la sueur de sang. "L'étoffe de son vêtement, tendue sur ses épaules, s'imbibe de sang et devient sombre malgré le grand clair de lune qui L'enveloppe tout entier. Pourtant une clarté plus vive se forme au-dessus de sa tête, suspendue à environ un mètre de Lui, une clarté si vive que même le Prostré la voit filtrer à travers les ondulations des cheveux déjà alourdis par le sang... Il lève la tête... La lune resplendit sur le pauvre visage, et encore plus resplendit la lumière angélique semblable au diamant blanc-azur de l'étoile Vénus. Apparaît alors le sang qui transsude des pores. Les cils, les cheveux, la moustache, la barbe sont aspergés et couverts de sang. Le sang coule des tempes, sort des veines du cou, les mains dégouttent du sang... Les avant-bras suent le sang..." (page 205)
"La lumière angélique décroît tout doucement... Jésus lève la tête: Il est seul, mais il est moins angoissé." (page 206) Jésus va pouvoir s'essuyer le visage, les mains, le cou, les barbe, les cheveux avec son manteau. Il se lave ensuite avec des feuilles couvertes de rosée jusqu'à ce qu'Il ait effacé les traces de sa terrible sueur... "Il va trouver ses disciples. Son visage est très pâle, mais Il n'est plus troublé... Les trois dorment profondément... Plus loin les huit dorment aussi... " (page 207)
Jésus réveille tout le monde. Judas est proche...
L'arrestation
"La troupe de sbires commandée par Judas fait irruption sur la petite place tranquille en l'éclairant violemment avec une foule de torches allumées." (page 207) La suite recouvre l'Évangile. Jésus est attaché avec des cordes tandis que les apôtres poussent des cris désordonnés. "Commencent alors la douloureuse marche, les moqueries et les sévices... Jésus, lié aux poignets et jusqu'à la ceinture comme s'Il était un fou dangereux, confié à des énergumènes ivres de haine, est tiré d'un côté et de l'autre comme un chiffon abandonné à la colère d'une meute de chiens... Pour causer plus de douleur ils ont pensé à ce liage de deux cordes opposées, dont l'une sert à emprisonner les poignets et les griffe et les scie par son frottement rugueux, et l'autre, celle de la ceinture, comprime le haut de l'abdomen, en torturant le foie et les reins où l'on a fait un énorme noeud... Jésus tombe brutalement contre la rampe du petit pont, à cause d'un coup plus cruel reçu au moment où Il va franchir le pont sur le Cédron... Puis d'en bas commence une grêle de pierres... (page 209) Tout sert pour frapper Jésus à la tête et au cou. On commence la traversée du faubourg d'Ophel où Jésus a répandu tant de bienfaits et de caresses... Les femmes poussent des cris de douleur et fuient terrorisées." (page 210)
Des hommes qui ont pourtant bénéficié de ses bienfaits Le menacent et L'offensent. La violence s'accroît de plus en plus à mesure qu'on approche de la ville. Bientôt on arrive chez Anne. L'interrogatoire va pouvoir commencer.
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