La Passion de Jésus
racontée par les mystiques


Angèle de FOLIGNO (1248-1309)

Marie d'AGREDA (1602-1665)

Anne-Catherine ÉMMERICK (1774-1824)

Maria VALTORTA (1897-1961)
Introduction générale
Vie d'Anne-Catherine Emmerick
La Cène du Seigneur
L'agonie et l'arrestation
Chez Anne et Caïphe
Chez Pilate et Hérode
La condamnation
Le portement de Croix
Le crucifiement
Du crucifiement à la mort
Après la mort de Jésus
La Résurrection


La Passion de Jésus selon Anne-Catherine Emmerick


Chez Anne et Caïphe

Mesures prises par les ennemis de Jésus. Les accusateurs (Chapitre IV)

Tous ceux qui avaient le plus de haine contre Jésus furent convoqués chez Caïphe avec l'ordre de rassembler le plus possible de preuves et de témoignages contre Lui. Ils étaient tous là, les ennemis de Jésus: pharisiens, sadducéens, hérodiens, scribes et docteurs, marchands du temple, et beaucoup d'autres venus de Nazareth, de Capharnaum, de Gabara, etc, auxquels Jésus avait dit des vérités dures à entendre. Et puis les pécheurs non guéris, et ceux qui, après avoir été guéris, étaient redevenus malades parce qu'ils étaient retombés dans leurs péchés, et les débauchés, les adultères, et toute la lie de Jérusalem.


La ville de Jérusalem (Chapitre V)

La ville de Jérusalem commence à se réveiller. Les troupes romaines sont renforcées mais ne prennent pas part à ce qui se trame. Les pauvres du quartier d'Ophel se lamentent. La plupart des apôtres et des disciples errent dans les vallées qui entourent Jérusalem ou se cachent dans les cavernes du mont des Oliviers. Le bruit augmente de plus en plus autour du tribunal de Caïphe. Des signes extraordinaires apparaissent dans le ciel: la lune est "troublée de taches étranges." Il était minuit quand Jésus, toujours malmené, fut introduit dans le palais d'Anne.


Jésus devant ses juges

     1 - Jésus devant Anne (Chapitre VI)

L'interrogatoire qui eut lieu chez Anne est bien connu, mais non la haine insolente du personnage et de l'archer qui souffleta Jésus "avec sa main couverte d'un gantelet de fer... Ébranlé par la violence du coup... Jésus tomba de côté sur les marches et le sang coula de son visage..." Vinrent alors les premiers faux témoignages, mêlés d'injures grossières et de coups. Anne inscrivit ensuite sur une sorte d'écriteau les chefs d'accusation contre le Sauveur. "Puis il roula cet écriteau, et le plaça dans une calebasse creuse qu'il boucha et assujettit au bout d'un roseau... en disant: "Voilà le sceptre de ton royaume et tes titres de gloire... Porte-les au grand-prêtre."

Jésus fut alors conduit chez Caïphe. Il y avait grande foule chez Caïphe... Pierre et Jean étaient là, eux aussi.

     2 - Tribunal de Caïphe. Jésus devant Caïphe (Chapitres VII à IX)

Toujours au milieu des insultes et des coups, Jésus fut amené devant Caïphe. Nouvel interrogatoire, nouveaux coups, nouveaux faux témoignages: Jésus se tait. Caïphe est furieux de l'attitude des témoins qui se disputent, se contredisent, etc. L'attitude courageuse de Nicodème et de Joseph d'Arimathie sommés d'expliquer quelques points de droit pour justifier Jésus, et le silence de Jésus irritèrent encore plus Caïphe et les pharisiens. "Quelques consciences inquiètes devant le silence de Jésus et dix soldats... se retirèrent." C'est dans ce contexte que Caïphe somma Jésus de lui dire s'il était le Christ, le Messie, le Fils de Dieu. Caïphe après la réponse de Jésus, déchira son manteau, et les assistants s'écrièrent: "Il est digne de mort."

Jean, pensant à "la pauvre Mère de Jésus regarda Jésus... et se rendit en hâte près de la Sainte Vierge... Pierre ne savait que faire, mais il ne pouvait pas s'éloigner de son maître."

"Lorsque Caïphe quitta la salle du tribunal avec les membres du conseil, une foule de misérables se précipita, comme un essaim de guêpes irritées sur Notre-Seigneur toujours attaché par des cordes que tenaient deux archers... Toute cette canaille L'avait couvert de crachats, frappé à coups de poing, poussé avec des bâtons pointus et piqué avec des aiguilles... Ils Lui placèrent sur la tête des couronnes de paille et d'écorces d'arbres et disaient "Voici le Fils de David avec la couronne de son père, voici plus que Salomon," et autres blasphèmes. "Ils Lui bandèrent les yeux... Pour Lui, Il ne parlait pas, priait intérieurement pour eux et soupirait... Ils Le traînèrent avec la chaîne dans la salle où le conseil s'était retiré: "En avant le roi de paille" s'écrièrent-ils... "Comment peux-tu te montrer en pareil état devant le conseil? Tu veux toujours purifier les autres, nous allons te nettoyer." Alors ils prirent un vase plein d'eau infecte... Lui promenèrent sur le visage un torchon sale,... et finirent par Lui verser sur la figure toutes les immondices contenues dans le bassin."

La voyante vit souvent une lueur resplendir autour de Jésus depuis qu'iI avait dit qu'Il était le Fils de Dieu. Plusieurs des assistants semblaient en avoir une perception plus ou moins confuse devant son inexprimable majesté malgré tous les sarcasmes et les insultes.

     3 - Reniements de Pierre (Chapitre X)

Quand Jean fut parti rejoindre la Mère de Jésus dans la demeure de Marthe, Pierre pouvait à peine s'empêcher de pleurer. Pour ne pas se trahir il vint dans le vestibule, près du feu où les soldats se chauffaient. Mais son silence le trahit. On connaît la suite.

Ce qu'il faut signaler, c'est le trouble de Pierre et son inquiétude. Après ses deux premiers reniements, Pierre poussé par son amour pour Jésus entra dans une cour intérieure et s'approcha timidement de la canaille qui promenait Jésus au milieu de huées. "On traînait alors Jésus avec sa couronne de paille sur la tête. Il jeta sur Pierre un regard triste et presque sévère, et Pierre fut pénétré de douleur. Mais comme il n'avait pas surmonté sa frayeur,... il revint vers le feu et resta assis quelque temps. Mais quelques personnes qui avaient remarqué son trouble se mirent à lui parler de Jésus en termes injurieux. L'une d'elle, le frère de Malchus dit: "... N'est-ce pas toi que j'ai vu avec eux au jardin des Oliviers et qui as blessé mon frère à l'oreille?" Alors Pierre, dans son anxiété, perdit l'usage de sa raison... il se mit à faire des serments exécrables... Alors le coq chanta de nouveau et Jésus, qu'on conduisait à la prison à travers cette cour, se tourna vers Pierre et lui adressa un regard plein de douleur et de compassion."

Les paroles de Jésus revinrent au coeur de Pierre avec une force terrible... il avait renié son maître au moment où Celui-ci était couvert d'outrages. Pénétré de repentir Pierre revint dans la cour en pleurant: il ne craignait plus qu'on l'interpellât... Curieuse remarque d'A.C. Émmerick qui laisse entendre que dès l'instant où Pierre prit conscience de sa faute, il se repentit instantanément et la peur le quitta.


Marie dans la maison de Caïphe (Chapitre XI)

La voyante indique que Marie était en rapport spirituel constant avec Jésus et qu'elle n'ignorait rien de ce qui se passait. Elle était comme lui en prière continuelle. Après que Jean fût venu la trouver et lui eût raconté ce qui s'était passé, elle demanda à être menée près du lieu où Jésus souffrait, avec Marie-Madeleine et quelques saintes femmes. Jean les y amena. Sur le chemin elles eurent à entendre soit des paroles de compassion, soit des quolibets ou des insultes.


Jésus dans la prison (Chapitre XII)

Jésus fut enfermé dans un petit cachot voûté. On ne Lui avait pas encore rendu ses habits. "En entrant dans son cachot Jésus pria son Père céleste de vouloir bien accepter tous les mauvais traitements... passés et à venir, comme un sacrifice expiatoire pour ses bourreaux et pour tous les hommes qui, livrés à des tourments du même genre se rendraient coupables d'impatience et de colère. Au reste ses bourreaux ne Lui laissèrent pas un instant de repos. Ils l'attachèrent au milieu de la prison à un pilier et ne lui permirent pas de s'appuyer... Jésus souffrit tout sans ouvrir la bouche; et c'étaient les hommes, les pécheurs qui exerçaient leur rage sur leur frère, leur Rédempteur, leur Dieu.

A la fin, les bourreaux accablés de fatigue Lui laissèrent un instant de repos et je Le vis appuyé au pilier et tout entouré de lumière. Le jour commençait à poindre, le jour de la Passion... et un rayon arrivait en tremblant par le soupirail du cachot, jusque sur notre saint Agneau pascal tout meurtri... Jésus leva ses mains enchaînées vers la lumière naissante et pria son Père à haute voix, Le remerciant... pour le don de ce jour que les patriarches avaient tant désiré... Les archers qui s'étaient assoupis un instant se réveillèrent et Le regardèrent avec surprise, mais ils ne Le troublèrent pas. Ils avaient l'air étonnés et effrayés."



Le jugement (Chapitre XIII)

Comme il n'était pas conforme à la Loi de juger la nuit, Caïphe, Anne, les anciens, etc, se rassemblèrent au petit matin dans la grande salle du tribunal pour rendre un jugement tout à fait régulier. "Comme on voulait condamner Jésus à mort, Nicodème, Joseph et quelques autres tinrent tête à ses ennemis et demandèrent qu'on différât le jugement... Les princes des prêtres... allèrent jusqu'à vouloir exclure tous ceux qui étaient favorables à Jésus, lesquels se retirèrent dans le temple pour ne pas prendre part au jugement."

La suite se fit dans un désordre et une précipitation indescriptibles. Quand Jésus eut affirmé qu'Il était le Fils de Dieu, les princes des prêtres Lui firent mettre une chaîne autour du cou, "ainsi qu'on le faisait pour les condamnés à mort, afin de Le conduire à Pilate... Pour donner à la condamnation de Jésus une plus grande apparence de justice, ils voulaient Le faire juger comme un coupable envers l'Empereur, et c'est sous ce rapport que la chose était du ressort de Pilate."




Suite...